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3,78

sur 1029 notes
Une lecture un peu malaisante. Je n'ai pu passer outre le fait qu'on parle tout de même d'un vieil homme qui dort avec une jeune fille qu'on a endormi de façon artificiel.... Certes, l'écriture est très belle, très introspective, mais bon, la trame de fond me reste tout de même en travers de la gorge. Une fille droguée. Mise dans une chambre, afin que des hommes viennent dormir près d'elle. Bon, c'est tout de même un prétexte pour l'auteur de raconter tous les souvenirs de ce vieil homme. Sa vie. Sa mémoire. Bref, une lecture très en demi-teinte pour moi.
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Challenge Solidaire2021 Gwen21 # lecture 13.

Ce court roman se déroule dans une maison de plaisir au Japon, ‘la maison des belles endormies'. Une maison fréquentée par des vieillards à la virilité décrépite, ‘des clients de tout repos'. Ils paient pour passer la nuit avec des adolescentes vierges, belles, droguées, plongées dans un sommeil profond. Ils peuvent déguster ces ‘friandises' sans aller au delà de certaines limites et tenter quoique que soit de mauvais gout.
Le vieil Eguchi échoue dans cette maison pour oublier sa solitude, sa tristesse, la détresse de la vieillesse et la mort qui approche. Il ne se sent vivre qu'en ces moments où il se trouve aux côtés d'une belle endormie. Dormir paisiblement à ses côtés, fait resurgir les souvenirs de ses conquêtes féminines et amours de jeunesse.
Ce roman à la saveur érotique, fantaisiste, écrit avec beaucoup de délicatesse, ne tombe jamais dans la vulgarité ; la fin est incroyablement surprenante, choquante.
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Je viens de lire "les belles endormies" de Yasunari Kawabata, paru en 1961, à peu près à la même époque que le "Journal d'un vieux fou" de Junichiro Tanizaki. La littérature doit-elle être morale ?
La question se pose pour les deux oeuvres, dont le sujet est presque similaire : dans les deux cas, des vieillards au seuil de la mort sont obsédés par le corps féminin et surtout par leur Eros à jamais perdu ou évanescent. Dans les deux cas, on a une réflexion ontologique, un questionnement sur la famille et surtout, l'Eros n'est évoqué que pour masquer le Thanatos. La chambre où se rend le vieil Eguchi semble un frêle esquif sur le point de sombrer et l'hôtesse qui lui présente les belles endormies qui jamais ne se réveillent pourrait être Charon. Proust évoquait les rêveries qui naissent d'un certain mouvement de la cuisse. Dans "les belles endormies", le corps féminin sert de petite madeleine, mais cet aspect choquant est connu dès la quatrième de couverture. Ce qu'en fait le romancier est pure "sorcellerie évocatoire".
L'un des derniers avis sur ce roman la présente comme une oeuvre pédophile, scandaleuse, érotique. Pourtant il ne s'agit pas d'un roman érotique. Une métaphore du désir perdu au seuil de la mort. On peut y voir de la misogynie, mais si on place cette oeuvre métaphorique sur le bûcher, il faudrait y placer la plupart des poèmes de Ronsard : "Mignonne, allons voir si la rose..."
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Au début sur un rythme de lecture très paresseux, je m'ennuyais… Les scènes érotiques me semblaient bien fades… le thème des vieux impuissants… Pas bandant!
Très intriguant comment le dégoût peut être le début de l'admiration.
Mon destin qui a un sens de l'humour cruel et que je trouve bien souvent de mauvais goût, tourne bien souvent mes désirs en dérision. S'est-t-il ce jour-là, emmêlé les crayons? Voulait-il méchamment crucifier ma solitude? Toujours est-il qu'il a raté son tour : Tandis que je lisais «Les belles endormies», il s'est trouvé que j'ai passé la nuit à côté d'une belle endormie, comme si la frontière entre la fiction et le réel était devenue infiniment poreuse. Pour les ceusses qui pensent que j'affabule ou que je déraille… Je n'ai rien à dire, mais avouez que vrai ou pas vrai, j'en fais des tonnes pour ce commentaire!
Je reprends : Auprès de ma belle….
Comme une mélodie de Chopin que l'on croyait avoir compris et que soudain on entend vraiment quand une génie la joue et que chaque note devient un abîme de jouissances inconnues, j'ai commencé à capter ce que Kawabata a voulu communiquer. Quelle subtilité et quelle révélation! le désir nous masque une vérité enfouie au plus profond de nos esprits : notre souvenir numéro zéro. Ce contact avec la peau et l'odeur de la mère qui est contact avec la vie, c'est la plus grande émotion imaginable, celle qui nous donne la force de vivre, de supporter cet arrachement, cette solitude qu'est la naissance.
Ce ne peut être le souvenir d'une idée, c'est un souvenir des sens et la mémoire doit toucher et sentir pour se rappeler ce moment. On ne peut l'imaginer ni le penser sauf à construire quelque chose comme ce subtil roman fabriqué comme un rêve qui outrance pour dire l'indicible, qui est scabreux pour parler de toucher les corps, qui nous envoute en évoquant les odeurs des femmes qui ont ce pouvoir de nous plonger toujours plus loin dans le passé.
Cette étrangeté est au plus près de ressusciter cet évanescent engramme, pourtant ce n'est qu'au contact réel de la belle que la décharge se fait, submergeant l'esprit : une joie élémentaire extrêmement troublante mêlant des sensations inanalysables qui pourraient être des impressions de l'avant naissance, cette mort d'avant.
Les femmes, me semble-t-il, ressentent consciemment cette anamnèse au moment où elles sont mères, au contact de leur bébé. Pour les hommes c'est un point presque inaccessible qui distille une nostalgie sans fond…
Sans doute le roman de Kawabata peut paraitre «décevant» si l'on ne lui donne pas un leitmotiv… Pourquoi pas ce point fuyant de l'instant zéro? La question de savoir si l'auteur en a été conscient me semble bien difficile, ne dit-on pas que le lecteur fait partie du livre avec son interprétation.
En tout cas de la grande sensibilité et du grand art! Dommage que la traduction efface sans doute une maitrise de la forme qui doit être à la hauteur de l'inspiration.
Évidemment je dédie ces lignes à ma belle endormie qui n'a nullement besoin d'écouter ces salades. Son corps sait! Merci au poète et à la belle… Sans eux j'aurais manqué un secret.
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Nous avons là à la fois un grand classique d'un maitre de la littérature, mais aussi un roman dont je peux comprendre qu'il puisse paraitre dérangeant, en particulier pour ses lectrices.

Eguchi est un vieil homme de soixante-sept ans, un âge respectable, sans être canonique, lorsque le roman de Kawabata fut publié. Autour de lui, il constate la déchéance physique de ses amis qui, l'un après l'autre, perdent leur statut d'homme, gagnés par l'impuissance. Eguchi redoute de voir les ravages du temps l'éloigner des femmes et de leur pulsion de vie, le forçant alors à commencer son chemin solitaire vers la mort. Un de ses amis lui a indiqué une maison particulière : les vieillards impuissants peuvent y passer la nuit avec de belles jeunes filles endormies à l'aide de narcotiques puissants. Ces hommes fragmentaires peuvent les toucher, les regarder, les caresser, mais leur âge, et le règlement de la maison, leur interdisent toute activité réellement sexuelle avec elles.

Eguchi va, par cinq fois, faire appel aux services d'une belle endormie. La présence de leurs corps chauds, souples et désirables à ses côtés lui permet de s'égarer dans ses souvenirs, de se remémorer sa jeunesse et, dans une demi-conscience, de revivre des bribes de sa vie amoureuse. Il revoit celles qu'il a aimé, celles qui l'ont aimé, celles qu'il a désiré, celles qui l'ont repoussé… Des moments agréables, et d'autres qui le furent moins, défilent. Lentement, Eguchi essaie de rassembler, conscient ou lors de songes provoqués par les somnifères mis à sa disposition, les fils de sa vie de jeune homme, de père, puis de chef de famille… Il éprouve ainsi la solidité des liens qui le retiennent encore, au seuil du néant, au monde de la vie.

L'attitude d'Eguchi, le thème même du roman peuvent paraitre glauques et résonnent étrangement à nos oreilles modernes. Ce serait toutefois se méprendre que de voir ici uniquement un vieux pervers qui vient se donner du plaisir en caressant de jeunes filles soumises à sa volonté. Tout d'abord, parce qu'il n'y a, dans ce roman, aucune vulgarité. Ensuite, parce que le viol, auquel on peut penser, n'est plus à la portée physique des clients. Enfin, et surtout, parce que ces endormies sont aussi une image, un mirage, celui de la force vitale qui s'étiole, qui disparait, qui se meurt. Elle existe encore, mais endormie, indolente, dans les corps de ces vieux hommes qui ne peuvent plus que rêver de leur vie. Elle menace, à chaque instant, de s'éteindre. Eguchi en est bien conscient, bien qu'il s'en défende. J'aime peu donner des citations des romans que j'ai lus, mais en voici une qui en dit beaucoup : « Les désirs rêvés à perte de vue par de misérables vieillards, les regrets des jours perdus à jamais ne trouvaient-ils pas leur aboutissement dans les forfaits de cette maison mystérieuse ? »

« Les belles endormies » est aussi une ode à la beauté féminine, à la jeunesse, à la force de la vie. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les songeries du vieil Eguchi, pourtant encore vert, dessinent en creux un immense respect pour ces belles femmes disponibles, mais qu'il ose à peine toucher, qui le font rêver, qui sont à ses côtés, physiquement, mais malgré tout aussi inaccessibles et lointaines que les beautés qui peuplent ses souvenirs, qui parfois le tourmentent jusque dans ses rêves, comme Kawabata l'écrit lui même : « Venu à la recherche de voluptés perverses, était-ce pour cela qu'il rêvait de perverses voluptés ? »

Je ne puis que vous recommander de lire ce livre, vous en éprouverez une volupté qui n'aura rien de perverse, loin de là : celle de lire un bon roman, pudique et merveilleusement bien écrit, sur un thème éternel et cependant traité ici de main de maître, d'une manière puissamment originale.

Le salaire des professeurs français faisant rire toute l'Europe, j'achète souvent mes romans d'occasion, pour quelques euros. C'est ainsi que j'ai pu me procurer ce livre dans une édition particulière d'Albin Michel, sous forme d'un coffret décoré de dessins et de photographies de Frédéric Clément, et accompagné d'un petit livret de photographies (tout à fait sages, même s'il s‘agit de nus en noir et blanc) d'un modèle féminin qui illustre fort bien le roman. Je recommande cette édition, qui est un bel objet, un joli écrin pour un texte magnifique.

Je terminerai en précisant que l'éditeur croit utile de présenter ce texte comme étant érotique, ce qu'il n'est pas, et les amateurs d'érotisme en seront pour leurs frais. C'est juste l'histoire d'un homme qui va déclinant, terrifié par l'abîme, et qui se raccroche, pour éviter d'être englouti par l'inexorable, à ces belles endormies dont pas une n'ouvrira les paupières sur sa triste destinée.
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est là un texte très troublant. Nous suivons le fil des pensées du vieil Eguchi qui, pour une première fois, puis une seconde, une troisième, une quatrième et une cinquième fois, se rend dans une étrange maison pour y dormir aux côtés de jeunes filles, d'adolescentes, droguées et plongées dans un profond sommeil. La contemplation de ces filles le conduit à une sorte de méditation sur sa vie passée tandis que leurs corps et leurs odeurs réveillent en lui le souvenir des femmes de sa vie. Outre une mosaïque de son existence et des sentiments qui l'ont traversée, se dessine aussi un tableau de la vieillesse, de la peur de la décrépitude, de la solitude, de l'approche inéluctable de la mort.

Senteurs charnelles, souffles chauds, corps alanguis… l'écriture délicate de Kawabata dessine une atmosphère sensuelle, érotique parfois. Eguchi porte son attention sur de minuscules détails parfois surprenants, comme l'implantation des cheveux sur la nuque, une dent de travers, la forme d'une langue, la courbe d'une épaule, les nuances et la texture de la peau… La description des visages et des corps est tout simplement sublime.
Cependant, ce court roman m'a aussi mise très mal à l'aise. Inconscientes poupées de chair et de sang, morceaux de viande fraîche, l'impuissance de ces jeunes filles livrées aux regards – tendres, paternels, admiratifs, lubriques – de vieillards flirte avec le malsain même si les règles tacites de la maison interdisent les rapports sexuels (même si ces « hommes de tout repos » en sont généralement incapables). Doublée de certaines réflexions sur les femmes que je ne partage aucunement, ce récit n'a cessé, du début à la fin, de me déranger, voire de m'irriter.

Lent, triste, beau, vaporeux, ce huis-clos nous plonge dans les souvenirs, les affres et les craintes d'un vieil homme. Si la fin laisse un goût d'inachevé, Les Belles Endormies, roman étrange s'il en est, m'aura à la fois séduite pour la poésie et la sensibilité de son écriture sur des sujets inhérents au genre humain et révulsée par son cadre éminemment perturbant et même scabreux.
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En bord de mer, la 'maison des belles endormies' permet au vieux Eguchi de passer la nuit en compagnie de jeunes filles droguées, apprenties ou entraînées... Il devient addict mais se contentera-t-il de longues descriptions anatomiques et de souvenirs érotiques? Passera-t-il à l'action? Coupera-t-il l'interrupteur de la demi-couverture chauffante?

Indéniablement, Kawabata s'y connaît en prostituées, mais j'ai trouvé quand même malsain voir pédophile ce vieux qui se tape des filles de 14 ans.
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Un vieil homme, suite à la recommandation d'une relation, prend l'habitude de se rendre dans une maison, ou moyennement finances, il passe la nuit auprès de filles endormies très profondément, impossibles à réveiller. A chaque visite, la fille est différentes. Ces nuits réveillent chez le vieil homme divers souvenirs, en particulier des femmes qu'il a connues.

Comme toujours chez Kawabata l'écriture est magnifique, et fait un plaisir de cette lecture. J'ai moins été embarquée dans ce récit que dans d'autres, peut être parce que finalement nous savons très peu du personnage principal, juste quelques bribes de souvenirs, et qu'on s'y attache moins peut être qu'à d'autres personnages. Et bien sûr, les filles ne sont que des corps. Mais quand même un beau livre.
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Eguchi est un homme de 65 ans et profondément seul. Pour tenter de rompre sa solitude, il se rend dans une sorte de maison close, à la différence que les jeunes filles qui s'y trouvent sont endormies et sous l'influence de narcotiques. de nombreux vieillards se rendent dans cet endroit , trouvant ainsi comme consolation à leur triste destin le plaisir de contempler, voire même de toucher ou de caresser ces «belles endormies», sans toutefois aller plus loin car cela leur est interdit. Eguchi, sachant très bien qu'il est trop vieux pour mériter le désir de telles beautés, ne fait que les contempler en se remémorant ses amours de jeunesse. Son plus grand mal est la vieillesse puisqu'avec elle, il a perdu sa seule raison de vivre : l'amour d'une femme.
Magnifique nouvelle sur l'érotisme sans que cela devienne vicieux ou écoeurant puisque les hommes de ce roman ne commettent à aucun moment un acte répréhensible pour ces jeunes femmes. Elles leur offrent juste le plaisir de voir le corps nue et ferme d'une belle et jeune femme.
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Le thème principal est l'érotisme japonais.
Le thème secondaire est le l'opposition entre la vieillesse et la jeunesse.

J'ai trouvé ce roman intéressant bien qu'un peu dérangeant.
Le vieillards sont censés ne faire que dormir près de ces jeunes filles droguées, mais quelques-uns, comme Eguchi, tentent d'aller plus loin, même si je ne me choque pas facilement J'ai trouvé ces passages inconvenants pour ne pas dire plus.

Le vieil Eguchi a besoin de dormir près de gamines endormies pour être bien et se remémorer ses femmes, ses conquêtes...il pourrait faire pareil avec des photos (ok il n'y aurait pas de roman!)

J'ai fait des recherches sur ce genre de maison mais je n'en ai trouvé trace nul part.
Soit c'est un secret d'état dont le Japon ne se vante pas, soit l'auteur a de drôles de phantasmes.

Si vous êtes vite scandalisé je vous le déconseille, sinon pour les autres il est bien écrit et se lit vite.
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