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3,78

sur 1032 notes
Un court roman, bien qu'érotique mais il est étonnant, surprenant et touchant! Il révèle une pratique très alarmante, presqu'inhumaine dans une maison de prostitution où certaines activités sont réservées aux vieillards qui veulent assouvir leurs fantasmes mais de quelle manière... ... ... Oh pauvres filles ! C'est plutôt un sentiment de révolte qui m'amine en fermant ce roman. Comment imaginer un couple qui voudrait se donner du plaisir soit formé par un vieillard dont la carrière sexuelle est au point mort et une jeune adolescente dont la conscience et le raisonnement sont soumis à une totale 'ignorance par une puissante drogue.... Simplement Inadmissible!
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Une lecture un peu malaisante. Je n'ai pu passer outre le fait qu'on parle tout de même d'un vieil homme qui dort avec une jeune fille qu'on a endormi de façon artificiel.... Certes, l'écriture est très belle, très introspective, mais bon, la trame de fond me reste tout de même en travers de la gorge. Une fille droguée. Mise dans une chambre, afin que des hommes viennent dormir près d'elle. Bon, c'est tout de même un prétexte pour l'auteur de raconter tous les souvenirs de ce vieil homme. Sa vie. Sa mémoire. Bref, une lecture très en demi-teinte pour moi.
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Eguchi, 67 ans , se rend dans une maison de plaisirs un peu particulière. Il achète le droit de passer la nuit avec une jeune vierge , droguée et qui ne se réveillera pas. Il lui est tacitement interdit d'abuser d'elle.

Bien que succin , mon petit résumé reflète le contenu de ce court roman qui a suscité chez moi des réactions antagonistes.
Tout d'abord, esthétiquement, c'est de la belle ouvrage. L'écriture est fine, poétique , le corps de la femme est magnifié et l'osmose entre le talent de l'écrivain et ce que peut ressentir un homme sur le déclin pour une jeune beauté est magistrale
De même ,les réminiscences amoureuses ou familiales d'Eguchi sont fort à propos et nous plongent dans un Japon empli de pudeur et de retenu. Tout cela est très beau, très bien écrit. Mais voilà...
De quoi parle- t- on exactement, quel est le cadre qui sert de terrain de jeu à l'écrivain pour distiller son art , ô combien puissant ?
On parle de jeunes filles droguées qui permettent à de vieux pervers de coucher,au sens propre du terme , avec elles "à l'insu de leur plein gré ". La vie de ces filles ne vaut pas un gramme de Saké pendant que le vieux pervers se rappelle les bons souvenirs quand il trompait sa femme. Sorti en 1961 , ce roman n'a pas eu à subir les hydres du puritanisme latent qui l'aurait dézingué sur les réseaux sociaux.
Pourtant, je ne suis pas un perdreau de l'année et pas grand chose ne me choque . Mais , là, j'ai été dérangé de la première à la dernière page , le dégoût prenant parfois le pas sur la performance littéraire.
Après, l'évocation de la fin de vie, la décrépitude, la beauté des femmes , et de façon sous-jacente la question morale derrière de telles pratiques sont remarquablement traduites.
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Je trouve les oeuvres de Kawabata, tout comme celles de Tanizaki très intéressantes. Etant moi-même une jeune femme je trouve intéressant de découvrir le point de vue d'hommes sur qui le temps est passé, c'est quelque chose qu'effectivement que je ne connaîtrai jamais, que je ne ressentirai jamais, et je ne n'avais jamais songé à toute cette dimension je dois dire.
Beaucoup sont outrés de ces textes très pervers, très vicieux, moi ils ne me choquent personnellement pas, puisque je pense que c'est une réalité. L'auteur mêle d'ailleurs un sujet assez horrifiant à des descriptions de corps, de paysages, de sensations, comportant beaucoup de finesse, d'élégance et de légèreté ; c'est donc un équilibre qui donne beaucoup de charme à l'oeuvre complète.
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Un peu fébrile à la lecture de cette histoire d'un vieil homme dormant auprès de jeunes filles nues....
J'ai vite abandonné mes appréhensions d'un récit morbide pervers ou vulgaire.
L'auteur ne s'égare pas et comme une chanson douce il dépeint cette dépendance nocturne du personnage qui vit et revit son parcours sans vouloir reconnaître que la fin du voyage pourrait être proche.
Un beau texte .....
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Eguchi est un homme âgé de 67 ans, qui a bien conscience que la majeure partie de sa vie est derrière lui et qu'il est aujourd'hui un homme fané.
Pour oublier provisoirement cette condition et l'inéluctable qui en découlera, Eguchi se rend dans une maison close un peu particulière : en effet, dans cet établissement, fréquenté principalement par des hommes âgés, les clients paient pour se coucher près de très jeunes filles qui ont été (vraisemblablement) droguées afin de rester endormies et ne pas perturber les "voyeurs" dans leur admiration de la beauté et la fraîcheur qui leur fait désormais défaut.

Dans cette oeuvre si connue Yasunari Kawabata décrit la frontière troublante qui existe entre le sommeil et la mort pour le corps humain. Dans le récit les personnages explorent d'ailleurs plusieurs de ces frontières qui définissent la condition humaine avec lesquelles ils flirtent allègrement et dangereusement : entre la vie et la mort, la jeunesse et la vieillesse, la contemplation et le voyeurisme, la conscience et l'inconscience, ce qui est visible et ce qui est caché, la moralité et l'immoralité. En cela, ce roman est parfois très perturbant, surtout pour un lecteur occidental. On voit souvent les spécialistes universitaires (et "Conaîîssêêêurhhs" pompeux) en tout genre qualifier ce roman de "méditation" et le terme me semble particulièrement approprié tant il se passe peu de choses car l'essentiel de l'oeuvre se situe dans l'esthétique et la contemplation qui ramènent Eguchi à ses souvenirs. En cela c'est une oeuvre classique japonaise très représentative.

Je me souviens que la première fois que je l'ai lu quand j'étais au lycée (il y a donc assez longtemps), j'avais été fascinée par ce récit et aujourd'hui... Si je ne dirai pas que j'ai détesté, je ne peux que constater que mes goûts littéraires se sont beaucoup affinés et en cela, je ne me suis plus aussi sensible au récit de Kawabata.
Certes, je comprends pourquoi il y a des aficionados du genre car ce que fait l'écrivain il le fait très bien, le tout sur un ton entre le conte et la poésie. Pour toutes ces raisons, on ne peut contester que d'un point de vue littéraire , le prix Nobel décerné est bel et bien mérité et parfaitement justifiable. Ce n'est juste pas (ou plus) en adéquation avec mes goûts.
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Il est très facile de voir ce livre comme le fruit d'un esprit perverti. En effet, ce petit roman-titre n'est apparemment rien de plus que l'histoire troublante d'un vieil homme qui fréquente un bordel où il est autorisé à coucher avec des filles nues et engourdies, toutes vierges. Il peut les toucher, mais pas plus que cela. Soyons honnêtes, cela stimule l'imagination, aussi maladive soit-elle. D'ailleurs, Kawabata ne recule pas devant l'ambiguïté morale: il fait réfléchir son protagoniste presque impuissant, le vieil Eguchi, au caractère morbide de son comportement.

Mais je ne pense pas que ce soit l'idée maîtresse de cette histoire. Kawabata laisse le vieil homme décrire avec précision toutes ses observations et sensations nocturnes, les formes attirantes des filles, la lumière qui tombe sur leur peau, la chaleur ou la fraîcheur de leur corps, les sons et les mouvements qu'elles font dans leur sommeil engourdi, etc. . À Eguchi, en outre, cela réveille de nombreux souvenirs d'amoureux d'enfance, de maîtresses, de propres filles, et cela déclenche également un train de rêveries sur ce qui a été et ce qui aurait pu être, afin de - inévitablement - finir par des réflexions sur le mort imminente, la sienne ou celle de la fille (parce que va-t-elle jamais se réveiller?). Apparemment, il y a encore assez de pouvoir érotique chez le vieil homme pour fantasmer sur ce qu'il pourrait faire avec les filles et quelles pourraient en être les conséquences. Les pensées du vieillard oscillent entre observations instantanées, souvenirs, désirs et actions et événements possibles, bref «la vie» avec tous ses caractères éphémères et opaques.

Alors, il me semble qu'il faut lire cette histoire avant tout comme une allégorie, où les filles engourdies ne sont que des métaphores instrumentales de la vie elle-même, contre lesquelles on se blottit, qu'on essaie de manipuler, avec lesquelles on peut atteindre des sommets extatiques et profondeurs misérables, qui nous interpellent et en même temps restent inaccessibles. Je sais, c'est toujours pervers et dérangeant ce que Kawabata offre ici. Mais en même temps, cette histoire est d'une profondeur et d'une beauté sans précédent.
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Je suis très sceptique après la lecture de ce roman... peut-être n'ai-je pas choisi la bonne oeuvre du prix Nobel Kawabata.

Le sujet m'a mise très mal à l'aise (c'est de ma faute, j'aurais dû lire le résumé au lieu d'être conquise par le titre et de ne pas regarder plus loin). En effet il s'agit purement et simplement de droguer de jeunes filles et de laisser des vieillards impuissants passer la nuit avec elles. Enfin, dit plus jolimment : "Pour les vieillards qui payaient, s'étendre aux côtés d'une fille comme celle-ci était certainement une joie sans pareille au monde. du fait que jamais elle ne se réveillait, les vieux clients s'épargnaient la honte du sentiment d'inferiorité propre à la décrépitude de l'âge, et trouvaient la liberté de s'abandonner sans réserve à leur imagination et à leurs souvenirs relatifs aux femmes".

Bref, je n'ai pas du tout aimé la vision de la femme vue comme un objet et dont nous ne nous soucions pas. Droguées ainsi tous les soirs, qu'en est-il de leur état psychique et de leur santé ? Et ne parlons même pas du fait qu'elles soient inconsciantes et ne savent sonc absolument pas ce qu'on leur fait. Cette phrase m'a d'ailleurs on ne peut plus choquée : "Quoiqu'il eût fait à une femme endormie et inconsciente, cela n'avait aucine importance."

Malgré le sujet, j'ai aimé le fait que le personnage principal se remémore peu à peu toutes les femmes de sa vie. Cette parti-là de l'histoire était intéressante. Et la plume de l'auteur a effectivement un petit quelque chose.

Très grosse déception pour ce roman de Kawabata, mais je vais peut-être laisser encore une chance à l'auteur et lire "Pays de neige". Nous verrons bien !
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Dans un mystérieux établissement en bord de mer, des vieillards anonymes au crépuscule de leur vie viennent goûter des plaisirs interdits, passer une nuit au côté de jeunes filles nues et endormies. Ces beautés offertes et pourtant inaccessibles sont plongées dans un profond sommeil narcotique. Elles ne garderont aucun souvenir de ces moments où leur jeunesse et leur virginité insolentes sont exposées au regard et aux mains de ces « clients de tout repos ». Bien que le vieil Eguchi, du haut de ses soixante-sept ans, estime ne pas être du même acabit que ces vieillards impuissants qui viennent chercher ici quelque réconfort à la vieillesse ou à la solitude, il n'en respecte pas moins les règles de la maison. Il faut rester convenable, ne point se livrer à quelque taquinerie de mauvais goût, et ne surtout pas essayer de réveiller ces belles endormies. Deux comprimés somnifères sont d'ailleurs laissés à la disposition des clients afin qu'ils trouvent eux aussi sans mal le sommeil.

Cinq nuits étalées dans le temps vont se succéder dans cette maison pour le vieil Eguchi. Cinq nuits qui seront autant de plongées délectables ou amères dans les souvenirs d'une vie qui approche de sa fin. La prose est élégante, elle file comme les heures nocturnes, roule comme les vagues sur le rivage proche, dévide la mémoire avec des effluves proustiens. Eguchi se souvient des femmes qui l'ont accompagné dans sa vie, épouse, maîtresses ou prostituées, il pense à ses propres filles devenues mères à leur tour. Des souvenirs éclatent chargés de réminiscences olfactives ou visuelles, comme cette odeur de nourrisson allaité ou la vision d'un camélia pluricentenaire à la masse florale prodigieuse. Nulle apologie des perversions dans ce récit. Il s'agit surtout de la triste condition d'un homme sur le déclin. À quelle illusion, à quel répit ou pardon aspirent ces vieillards en venant s'oublier le temps d'une nuit dans la chambre secrète des « Belles Endormies » ?
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Les Belles endormies (眠れる美女 - Nemureru Bijo) de Kawabata Yasunari est un roman qui paraît au Japon en 1961.
L'argument de cet ouvrage est quelque peu étrange : dans une maison en bordure de mer, des hommes âgés sont accueillis le temps d'une nuit pour partager chacun le sommeil d'une belle endormie, une jeune femme parée et nue, qui dort à leur côté sous l'emprise d'un puissant narcotique. Eguchi est l'un de ces visiteurs nocturnes qui vient admirer le sommeil d'une jeune fille.

Les Belles endormies est un roman qui s'éprouve plus qu'il ne se lit. Dans les quelques nuits que vient passer Eguchi auprès d'une jeune femme endormie, Kawabata Yasunari, dans une remarquable et saisissante écriture, rend très sensible la part indicible des sentiments, les nuances de l'âme d'un homme qui éprouve tout le désarroi et l'humiliation de vivre la vieillesse, d'être devenu "un vieillard qui avait cessé d'être un homme". Impressions fugaces et souvenirs nombreux traversent l'esprit d'Eguchi, points d'arrimage d'une conscience au temps passé et à un présent, plus douloureux. Face à lui, comme un reflet d'un temps tout en devenir, un peu plus inaccessible, toute la beauté, la pureté, la jeunesse et l'innocence d'une belle endormie.

Les belles endormies me font penser à un autre roman de Kawabata Yasunari: Tristesse et beauté. Ce titre semble résumer à lui seul toute la contemplation, la vénération d'Eguchi pour le corps de la jeune femme allongée à ses côtés. Entre érotisme, beauté et gravité, Kawabata décrit avec retenue et sensualité la texture, l'odeur de la peau, la rondeur d'une oreille, la douceur d'une épaule, le reflet de la nuque, les mouvements du corps dans le sommeil, le rythme lent de la respiration... Ce roman instille le trouble, joue sur l'ambiguïté, mais se révèle peu à peu comme un hymne à la beauté féminine, d'une magnifique esthétique, à l'atmosphère irrésistiblement envoûtante.

Les Belles endormies a suscité et suscite encore l'incompréhension et la controverse. Il est dommage que beaucoup de lecteurs aient vu dans ce roman l'expression d'une perversité, d'une déviance (pédophilie) chez Kawabata lui-même. Notre époque est malheureusement prompte à juger, à faire la leçon à celles qui l'ont précédée (aux hommes et aux femmes qui les ont vécues), à la seule aune de ses critères moraux et esthétiques. La lecture des Belles endormies oblige le lecteur à ne pas négliger dans ce roman le contenu et l'apport de la culture japonaise (religieuse, philosophique, morale, esthétique), à la comprendre sans la mettre à l'épreuve de ses préjugés, de ses opinions personnelles.

Ce très beau roman de Kawabata Yasunari, touche à des thèmes sensibles comme la vieillesse, le temps qui passe, la mort, la beauté, à tout ce qu'il nous reste de désirs et d'espoir à vivre dans ce monde. Un livre essentiel de Kawabata, un incontournable de la littérature japonaise.
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