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sur 1032 notes
Je ne sais si j'ai de la suite dans les idees mais il m'arrive d'avoir de la suite dans mes lectures. Apres le Memoire de mes putains tristes je me suis plonge dans le livre qui l'avait inspire, de l'aveu meme de Garcia Marquez, Les belles endormies.

J'avais lu ce livre il y a tres longtemps. J'etais jeune et je crois bien que je n'y avais vu, legerement amuse, qu'un texte lubrique. A la relecture, et a mon age avance, je le trouve un peu perfide: un beau texte qui peut susciter, melees, enchevetrees, compassion et indignation. Il incommode et seduit.


Un homme age passe cinq nuits dans une maison, close s'il en fut, ou il peut coucher au cote de jeunes filles endormies. Pas avec, seulement a leur cote. Il ne peut que les toucher, les caresser, leur parler sans espoir de reponse, les humer, les sentir, et s'endormir en revant.

Et justement il reve. Des reves dans son sommeil et des reves eveilles. Et de vieux souvenirs lui reviennent et le hantent. Des souvenirs de femmes. Des amours passageres de sa vie. La jeune fille a qui il vola un baiser quarante ans avant, ses premiers ebats sexuels avec une geisha jalouse, une autre amante avant son mariage, une femme mariee qui fut sa derniere passion de jeunesse, une mysterieuse etrangere avec qui il passa deux nuits quand il avait deja la soixantaine. Mais aussi ses filles, surtout la plus jeune, qui, a son etonnement et a son desarroi, s'ouvrit a la sexualite avant son mariage, et avec qui il fit un voyage memorable vers un temple a la vegetation luxuriante. Et vers la fin s'impose l'image de la premiere femme qu'il ait connu, sa mere. Sa mere, morte de tuberculose quand il etait tout jeune.

Kawabata nous confronte avec la solitude, la tristesse et la demission que peut etre la vieillesse. Les hommes vieux de ce conte ne peuvent plus interesser une femme, ils ne s'en approchent, en catimini, que quand elles sont endormies et ne peuvent les repousser. Ils n'osent rien entreprendre pour amorcer avec elles une quelconque aventure et ne font que ressasser les souvenirs de leurs aventures de jeunesse. Et ces belles endormies sont a l'image de la societe qui ne voit ni entend les vieux, elles ne se rendent meme pas compte qu'ils sont a leur cote, elles ne veulent pas les voir. Et de toutes facons les vieux non plus ne voudraient pas qu'elles les voient dans leur decrepitude, ils ne denudent la ruine qu'est leur corps que quand elles sont endormies. Ce livre est donc un conte sur le passage du temps, qui confronte la senescence impuissante a la verdeur des souvenirs de jeunesse (Verde, que te quiero, verde!). Et sur les rapports entre les generations et les rapports des vieux avec la societe qui les entoure. La societe qui est endormie face aux besoins des plus vieux.

Mais ces vieux ont encore des appetits de libido. Et le livre prend une tournure que je dois en toute conscience qualifier de malsaine. Ce n'est pas l'appetence sexuelle, meme si impuissante, des vieillards, qui est malsaine, mais la sente qu'elle prend dans le livre, la facon de la realiser. Avec de toutes jeunes filles, dont des mineures de 14 ans. Qui plus est, des mineures droguees, inconscientes, qui sont releguees au niveau de viande a l'etal, pire que ca, au niveau d'objets inanimes, de poupees gonflables. La femme-objet. C'est perturbant.

Mais c'est justement la que niche toute la subtile perversite de Kawabata l'ecrivain. Il fait transiter son lecteur entre l'essence masculine et l'element feminin, ou le contraire; entre la tendresse et la luxure; entre le peche et la vertu; entre l'obscurite et la lumiere; entre le reve et la veille; entre les fins et les commencements. Oui, entre la compassion et l'indignation. Entre la comprehension, l'acceptation et l'intolerance. Entre la benediction et l'anatheme. Kawabata a ecrit un livre qui charme et incommode. C'est toute une prouesse.


Ce livre est appreciable. Il n'est pas plus choquant qu'un livre sacre, la Bible: “Le roi David etait vieux, charge de jours; on l'enveloppait de vetements sans qu'il en fut rechauffe. Ses serviteurs lui dirent: Que l'on cherche pour mon seigneur le roi une jeune fille vierge qui se tiendra devant le roi et aura soin de lui; elle reposera dans tes bras et la chaleur reviendra a mon seigneur le roi. On chercha une belle jeune fille dans tout le territoire d'Israel; on trouva Abisag, la Sunamite, et on l'amena au roi. La jeune fille etait fort belle. Elle devint la garde du roi et elle le servit, mais le roi n'eut pas commerce avec elle (Rois I, chap.1)".
Un livre a lire donc, et a savourer justement parce qu'il emeut et remue son lecteur.


P.S. Et moi? Calmez vous, je suis vieux mais pas impotent. N'en deplaise a Mallarme, la chair n'est pas triste, heureusement, et je n'ai pas encore lu tous les livres.

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Ma première rencontre avec Yasunari Kawabata date de mon adolescence et le souvenir que j'ai de Tristesse et beauté pourrait se résumer en un mot : sinistre. J'ai quinze ans de plus et, en refermant Les belles endormies, le mot qui me vient à l'esprit serait : glauquissime.
Reprenons l'histoire. le vieil Eguchi, soixante-sept ans (nous sommes vraisemblablement dans la première moitié du XXème siècle et cela correspond donc à un âge avancé), découvre cette maison où l'a introduit un de ses amis. Les belles endormies diffère des maisons closes classiques : on n'y accueille que des "clients de tout repos", entendez par là présentant des troubles de l'érection, afin qu'ils passent la nuit dans une chambre tendue de velours cramoisi, aux côtés de (très) jeunes filles nues et soigneusement droguées et qui n'auront donc absolument aucune interaction avec leur client. Lesdits clients sont tour à tour désignés par les très flatteuses expressions "vieillard qui n'était plus un homme", "lamentables vieillards" tombés dans une "affreuse décrépitude" ou une "effroyable décrépitude", "décrépits" ou encore "vieillards incapables désormais de traiter une femme en femme". Voilà pour le décor. Or, Eguchi a une petite fierté : il n'est pas encore affecté par "la détresse, l'horreur ou la misère de la vieillesse". Alors que la gérante le pense semblable aux autres clients, il envisage de les venger tous en enfreignant les règles de la maison, lui qui n'est pas "de tout repos". Glauquissime, disais-je. Oui, mais...
Mais le style de Kawabata a un charme qui transcende le sujet du roman. A maintes reprises, je me suis laissée prendre par la poésie et la tendresse des descriptions. le personnage est touchant, à sa manière, tout comme les émotions que peuvent ressentir les hommes âgés qui fréquentent la maison. Ce n'est que lorsque l'on se force à faire un pas de côté, à se rappeler qu'on parle en fait de filles droguées pour dormir avec de vieux messieurs impuissants, que le dégoût nous rattrape. Il s'ensuit donc un vague sentiment de malaise tout au long de la lecture. Que l'on en garde un bon ou un mauvais souvenir, ce roman ne peut pas laisser insensible.

Challenge XXème siècle 2022
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Les Belles Endormies de Yasunari Kawabata illustré par les photographies de Frédéric Clément.
Récemment arrivé dans notre petite bibliothèque, à la suite d'un don d'un fond littéraire, ce livre fermé par un ruban noir avait tout pour attirer le lecteur curieux que je suis. D'une écriture rouge en quatrième de couverture l'auteur invite le lecteur, « dans une étrange maison close, les belles sont endormies parées et nues pour recevoir la visite d'hommes de grand âge. Eguchi 67 ans, apprend-on en lisant cet ouvrage, est l'un de ces visiteurs nocturnes qui vient admirer le sommeil des jeunes filles, retrouver les images oubliées de ces conquêtes, respirer le parfum de la jeunesse, vivre quelques heures sensuelles auprès de ces jeunes femmes, voire très jeunes filles endormies très profondément ». Yasunari Kawabata, prix Nobel de littérature en 1968 qui s'est suicidé en 1972 est dit-on, l'écrivain Japonais le plus lu en Occident. Dans ce livre les belles endormies, il nous invite à passer avec le vieil Eguchi cinq nuits dans cette mystérieuse maison, tenue par une maitresse-femme en bord de mer. Pour y entrer il faut se présenter. Etre en quelque sorte recommandé. Est-ce un hôtel particulier, une auberge car l'on y sert également le petit déjeuner lorsque l'on vous demande de sortir de la chambre après la nuit passée à côté d'une jeune femme, ou est-ce tout simplement une maison close ou l'on peut avoir des relations sexuelles tarifées ? Ce n'est l'un ni l'autre. Dans cette maison l'on propose aux vieillards d'éprouver des plaisirs sensuels, voir spirituels, aux côtés de jeunes filles plongées dans un sommeil, qui ressemble à un sommeil de mort. C'est ainsi que sans honte d'être reconnu, ces vieillards et donc Eguchi pourront jouir de la beauté et de la chaude présence de ces jeunes femmes endormies nues sous une couverture chauffante, avant de sombrer eux-aussi, dans le sommeil en prenant des somnifères mis à leur disposition. Lors de ces nuits sous le regard d'Eguchi nous serons en position de voyeurs. Nous serons témoins des fantasmes sexuels d'Eguchi qui ne resteront qu'à ce stade. Nous aurons de belles descriptions charnelles du corps de ces femmes, faisant ressentir à Eguchi son émoi, par leur texture de peau, leur finesse, leur douceur l'arrondi d'une épaule pur ne citer que celles-ci. le positionnement de ces jeunes femmes est également sujet à des descriptions : ingénue, lascive, animale, permettant à Eguchi une observation anatomique des corps ; la fine sueur, les dents visqueuses, la coloration de la peau etc. Lors de ces différentes nuit Eguchi se remémore ces années passées ses relations sexuelles avec des femmes mariées, et son ressenti en étant passif réduit à la catégorie de sous-homme. Ce qui l'amène même, à réfléchir à mettre fin à sa vie. C'est un livre étrange, qui laisse toutefois un sentiment bizarre. Ce vieil Eguchi n'est-il tout simplement pas un pervers qui passe ses nuits auprès de jeunes femmes et de très jeunes filles. Qui lors de ces nuits, réfléchit à les violer étant droguées ; qui pense même à les tuer pour voir si dans leurs derniers moments elles ne se réveilleraient pas, avant d'avaler son somnifère. Qu'elle est enfin cette maison ou des règles strictes doivent être appliquées ? Essentiellement ne pas avoir de relation sexuelle avec les belles endormies, mais qui emploie des jeunes femmes, les endorment pour qu'elles deviennent des objets. Des jeunes femmes qui entièrement nues se laisseront, caresser, embrasser et toucher. Dans cette édition, chaque page de ce livre est illustrée par une photographie en couleur sépia, de Frédéric Clément, de Mademoiselle Ayako, « rencontrée un après-midi d'octobre au Jardin des Tuileries, blottie derrière des chaises. » Un porte-folio de photographies de cette jeune femme dans les positions décrites dans les belles endormies est également inséré dans cet ouvrage. de même sur différentes pages ou vous retrouverez cette demoiselle, vous trouverez de petits tableaux comme des estampes japonaises. Dans cette édition, achevée d'imprimer en mai 1998 à Hong Kong, le caractère poétique, sensuel mais jamais vulgaire de ce livre se révèle. Je vous invite à le découvrir. Maintenant il est temps pour moi de reconfectionner le noeud de ce ruban noir refermant ainsi l'histoire du vieil Eguchi dans les Belles endormies. Bien à vous.
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Nous avons là à la fois un grand classique d'un maitre de la littérature, mais aussi un roman dont je peux comprendre qu'il puisse paraitre dérangeant, en particulier pour ses lectrices.

Eguchi est un vieil homme de soixante-sept ans, un âge respectable, sans être canonique, lorsque le roman de Kawabata fut publié. Autour de lui, il constate la déchéance physique de ses amis qui, l'un après l'autre, perdent leur statut d'homme, gagnés par l'impuissance. Eguchi redoute de voir les ravages du temps l'éloigner des femmes et de leur pulsion de vie, le forçant alors à commencer son chemin solitaire vers la mort. Un de ses amis lui a indiqué une maison particulière : les vieillards impuissants peuvent y passer la nuit avec de belles jeunes filles endormies à l'aide de narcotiques puissants. Ces hommes fragmentaires peuvent les toucher, les regarder, les caresser, mais leur âge, et le règlement de la maison, leur interdisent toute activité réellement sexuelle avec elles.

Eguchi va, par cinq fois, faire appel aux services d'une belle endormie. La présence de leurs corps chauds, souples et désirables à ses côtés lui permet de s'égarer dans ses souvenirs, de se remémorer sa jeunesse et, dans une demi-conscience, de revivre des bribes de sa vie amoureuse. Il revoit celles qu'il a aimé, celles qui l'ont aimé, celles qu'il a désiré, celles qui l'ont repoussé… Des moments agréables, et d'autres qui le furent moins, défilent. Lentement, Eguchi essaie de rassembler, conscient ou lors de songes provoqués par les somnifères mis à sa disposition, les fils de sa vie de jeune homme, de père, puis de chef de famille… Il éprouve ainsi la solidité des liens qui le retiennent encore, au seuil du néant, au monde de la vie.

L'attitude d'Eguchi, le thème même du roman peuvent paraitre glauques et résonnent étrangement à nos oreilles modernes. Ce serait toutefois se méprendre que de voir ici uniquement un vieux pervers qui vient se donner du plaisir en caressant de jeunes filles soumises à sa volonté. Tout d'abord, parce qu'il n'y a, dans ce roman, aucune vulgarité. Ensuite, parce que le viol, auquel on peut penser, n'est plus à la portée physique des clients. Enfin, et surtout, parce que ces endormies sont aussi une image, un mirage, celui de la force vitale qui s'étiole, qui disparait, qui se meurt. Elle existe encore, mais endormie, indolente, dans les corps de ces vieux hommes qui ne peuvent plus que rêver de leur vie. Elle menace, à chaque instant, de s'éteindre. Eguchi en est bien conscient, bien qu'il s'en défende. J'aime peu donner des citations des romans que j'ai lus, mais en voici une qui en dit beaucoup : « Les désirs rêvés à perte de vue par de misérables vieillards, les regrets des jours perdus à jamais ne trouvaient-ils pas leur aboutissement dans les forfaits de cette maison mystérieuse ? »

« Les belles endormies » est aussi une ode à la beauté féminine, à la jeunesse, à la force de la vie. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les songeries du vieil Eguchi, pourtant encore vert, dessinent en creux un immense respect pour ces belles femmes disponibles, mais qu'il ose à peine toucher, qui le font rêver, qui sont à ses côtés, physiquement, mais malgré tout aussi inaccessibles et lointaines que les beautés qui peuplent ses souvenirs, qui parfois le tourmentent jusque dans ses rêves, comme Kawabata l'écrit lui même : « Venu à la recherche de voluptés perverses, était-ce pour cela qu'il rêvait de perverses voluptés ? »

Je ne puis que vous recommander de lire ce livre, vous en éprouverez une volupté qui n'aura rien de perverse, loin de là : celle de lire un bon roman, pudique et merveilleusement bien écrit, sur un thème éternel et cependant traité ici de main de maître, d'une manière puissamment originale.

Le salaire des professeurs français faisant rire toute l'Europe, j'achète souvent mes romans d'occasion, pour quelques euros. C'est ainsi que j'ai pu me procurer ce livre dans une édition particulière d'Albin Michel, sous forme d'un coffret décoré de dessins et de photographies de Frédéric Clément, et accompagné d'un petit livret de photographies (tout à fait sages, même s'il s‘agit de nus en noir et blanc) d'un modèle féminin qui illustre fort bien le roman. Je recommande cette édition, qui est un bel objet, un joli écrin pour un texte magnifique.

Je terminerai en précisant que l'éditeur croit utile de présenter ce texte comme étant érotique, ce qu'il n'est pas, et les amateurs d'érotisme en seront pour leurs frais. C'est juste l'histoire d'un homme qui va déclinant, terrifié par l'abîme, et qui se raccroche, pour éviter d'être englouti par l'inexorable, à ces belles endormies dont pas une n'ouvrira les paupières sur sa triste destinée.
Lien : https://litteraturedusoleill..
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Ce court roman a pour personnage un homme âgé. Chaque chapitre relate une nuit qu'il passe dans une maison close dont la particularité est que les femmes sont "endormies". L'auteur aborde donc les sujets délicats voire tabous que sont la sexualité des plus âgés et la prostitution. Et surtout ceci est l'occasion pour l'auteur d'évoquer le rapport au corps, les relations hommes-femmes, la vieillesse, la mort. Pour autant, cette lecture ne m'a pas enthousiasmée. Peut-être en raison des répétitions, des descriptions très cliniques des corps... Cela n'a déclenché ni émotion ni réflexion de ma part.
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"Si la femme avait entrouvert la porte et jeté un coup d'oeil, sans doute étais-ce pour s'assurer du sommeil de la jeune fille. Que celle-ci l'attendrait plongée dans le sommeil et ne se réveillerait pas, il l'avait su par un vieil ami qui connaissait la maison, mais maintenant qu'il s'y trouvait, la chose lui paraissait incroyable".

Un roman japonais court (125 pages) qui nous raconte la quête d'un homme de 67 ans en mal de plaisirs.
Un livre qui ne laisse pas indifférent et dans lequel plane une atmosphère particulière accentuée par une mystérieuse maison en bord de mer.

Fascinée par le japon, cette oeuvre de Kawabata m'a donnée très envie de poursuivre ma découverte des autres livres de l'auteur.



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Le livre est très bien écrit, mais le sujet est très particulier, et le roman offre très peu d'actions, car tout se passe en huis clos dans une maison étrange, et aussi dans la mémoire du principal protagoniste Eguchi. L'auteur nous entraîne à la découverte d'une maison de plaisirs, créée pour des vieillards ou "clients de tout repos", qui viennent passer la nuit dans le lit d'une adolescente droguée, "Une belle endormie" sans attenter à leur virginité. La prostituée dormira simplement et profondément nue, à côté de son client, et lui, s'il n'arrive pas à trouver le sommeil aura recours à deux comprimés de somnifères... Eguchi va venir à plusieurs reprises dans ce lieu particulier, et rencontrera à chaque fois des filles différentes... Il songera alors à des femmes, partenaires et amantes, rencontrées tout au long de sa vie d'homme... Il pensera aussi à sa femme, à ses filles... au sens qu'il a donné à son existence et au court chemin qui lui reste à parcourir.
Ce n'est pas un coup de coeur, mais un roman singulier que j'ai apprécié. L'auteur a été récompensé du prix Nobel de littérature ne 1968.
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Je sors de la lecture de ce livre mythique en étant très mitigé... le style de l'écriture ne m'a pas séduit (je me demandais régulièrement s'il n'y avait pas des erreurs d'impression ou des problèmes avec les négations). L'histoire de ce vieux et de ces gamines endormies me semble pathétique, pour ne pas dire sinistre. Si cela se veut être de la philosophie japonaise qui se penche sur le sens de la vie ou la course folle de l'existence ou le désir et la beauté... Eh bien je suis passé à côté et reste terriblement hermétique à cette approche éventuellement culturelle. Mais peut-être que même des japonais ne s'y retrouveraient pas plus que moi devant ce bouquin bien triste.
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La visite d'un vieux pervers dans un établissement pour le moins particulier qui propose de passer des nuits avec des femmes droguées aux somnifères. L'histoire sert de prétexte à l'auteur pour réfléchir à la brièveté de la vie, à la mort et à tous les sujets que l'on préfère habituellement taire. le roman est très bref et peut être relu plusieurs fois avec intérêt.
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Un livre à la saveur étrange, et d'une certaine façon assez dérangeant.

Une fois n'est pas coutume, je dois dévoiler certains pans du récit pour pouvoir le critiquer. Les Belles Endormies est le nom d'une "maison" dont le nom et l'adresse circulent sous le manteau et se transmettent entre clients qui sont tous des vieillards. La caractéristique de l'établissement, qui n'a qu'une chambre, est que les (très) jeunes femmes qui partagent le lit de ces messieurs sont droguées et donc endormies sans possibilité de réveil pour la nuit complète. Elles ne sauront donc jamais qui s'est allongé à leur côté. Les règles de la maison sont strictes et n'autorisent pas à abuser des endormies, ce qui en principe ne trouble pas ces vieillards à la virilité enfuie, et qui viendraient plutôt y trouver une sorte de chaleur humaine assortie de voyeurisme. Je n'irai pas plus loin, le décor est posé.

Ce qui m'a dérangé, c'est qu'il me semble que ces endormies perdent ici leur qualité de sujet, d'êtres humains, pour devenir de simples objets, objets d'un désir frustré, objets de confort (bouillote vivante...), objets de regrets peut-être, objets de tous les fantasmes surtout (et si...). Jamais le concept de femme objet ne m'a paru plus vil, peut-être à cause du contraste avec l'élégance de l'écriture. Et pourtant... au gré des réflexions de l'un de ces vieillards, on trouve malgré tout une personnalité à ces jeunes filles ou jeunes femmes, et un vrai rôle également, un rôle de catalyseur, déclenchant rêveries et souvenirs, sans ordre apparent, dans un fouillis un peu onirique. Puis la fin arrive brutalement, comme si l'auteur s'était soudain désintéressé de la construction qu'il avait mise en place.

Tout ceci est finalement assez surprenant, et j'avoue que je ne sais toujours pas vraiment quoi en penser. À lire, donc, pour se faire un avis, c'est un petit livre, moins d'une centaine de pages en poche.
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