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3,48

sur 502 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce n'est pas qu'un roman, mais une vision. Pas qu'une fiction, mais une anticipation. Douglas Kennedy regarde devant nous et imagine le futur, Et c'est ainsi que nous vivrons en 2045.

Deux décennies à peine, ce n'est rien du tout à l'échelle de nos sociétés, et pourtant le monde que décrit l'auteur est bien différent du nôtre. Ou plutôt, il en est l'extension, avec des curseurs poussés juste (beaucoup) plus loin.

Dans ce futur, place aux Etats-Désunis. Les anciens gendarmes du monde se sont repliés sur leur lutte intestine. Une guerre de sécession version 2.0 a morcelé le pays, au point d'y ériger des frontières comme autant de murs de Berlin version XXL.

Les côtes Est et Ouest et quelques états proches, d'un côté. de l'autre, les états de l'intérieur. Et deux modes de vie et de pensée opposés, démocratie autoritariste vs théocratie redneck.

Douglas Kennedy a pensé, théorisé, ce demain avec minutie. Pas juste en en dessinant les grandes lignes, mais en le réfléchissant avec nombre de détails. Allant parfois bien au-delà du continent américain, élargissant parfois le spectre au monde entier.

L'auteur donne le « choix » entre deux idées sociétales qui s'entrechoquent. Entre l'état de Big Brother ou la dictature de l'Inquisition.

Rien de farfelu, ce roman d'anticipation est clairement un prolongement de ce que l'on est en train de vivre à travers un pays et un monde qui se désagrègent. Et où la remise en cause des droits fondamentaux est devenue la nouvelle norme.

Qu'on soit clair, le roman n'est pas un pamphlet politique ou une thèse, mais bien un vrai thriller, avec une intrigue fouillée. de l'art de faire passer des messages forts à travers un genre dit de divertissement. Un mélange détonnant qui prend aux tripes, se révèle haletant après 1/3 de mise en place, tout en mettant mal à l'aise et faisant réfléchir.

Clairement, ce n'est pas un livre qu'on oublie lorsqu'on le pose sur sa table de chevet. Il embolise les pensées, continue son cheminement intérieur.

La partie thriller met en scène une agente secrète de la partie République (celle des deux côtes) qui doit infiltrer le camp adverse, via la Zone Neutre, pour éliminer une cible. Sauf qu'elle va se retrouver personnellement et émotionnellement impliquée dans cette mission.

Cette partie offre son lot de surprises, et le contexte ambiant rend l'intrigue sacrément addictive et singulière.

Ce que décrit Kennedy n'est rien de moins qu'un démocraticide. Par les deux parties.

D'un côté dans la Bible Belt étendue, sous couvert de croyances religieuses moyenâgeuses, les droits sont bafoués, la différence ou la dissension sont passibles de mort par le feu.

De l'autre, la démocratie est totalement encadrée, tout est fliqué, pour une réelle sécurité apportée mais au détriment de la notion même d'intimité.

L'écrivain américain a clairement choisi son parti, on le sent très vite, mais ça ne l'empêche pas d'être critique et d'alerter. Oui, ce roman est clairement engagé, il y tire à boulets rouges sur la génération Trump et l'avancée de l'obscurantisme au détriment de la liberté et de l'égalité.

La diatribe est vive contre ces états de l'intérieur qui « écorchent leur salmigondis de dogmes hypocrites », dixit l'auteur.

Le plus terrifiant sans doute, pour moi, est que ce propos visionnaire, avec sa foultitude de détails, correspond beaucoup à ma manière de voir les choses… Pessimiste clairement, alarmiste assurément. Pour tenter d'éveiller aussi les consciences sur ce possible avenir. Un monde qui fonctionne autrement, mais à quel prix ?

Et c'est ainsi que nous vivrons, une affirmation, tant Douglas Kennedy s'engage sur ce futur proche qu'il a pensé avec minutie. Une vision d'une division qui est déjà en marche, aussi effrayante que fascinante et éclairante, à travers le jeu du thriller d'espionnage.

Avec une intrigue prenante et engagée qui porte le propos tout en faisant défiler les pages devant nos yeux écarquillés. Pour mieux les laisser grands ouverts sur ce qui risque de nous attendre ? Un roman épatant et important.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Samantha Senghel est agent secret. Elle a sacrifié toute perspective de vie de famille pour défendre la République unie, une partie des États-Unis qui protège la liberté au prix d'une surveillance constante, rendu possible grâce à la technologie. Sa prochaine mission est de tuer une cible très dangereuse, également agent secret, mais de l'autre côté du pays, la Confédération unie. Elle n'est pas seulement une cible dangereuse, mais ce qu'apprend Samantha ne l'arrête pourtant pas.

J'ai dévoré ce livre. Un page-turner ! J'ai souvent eu peur pour Sam. J'ai aimé qu'elle ne soit pas dupe de la propagande de son propre pays, pas plus que du pays voisin. Les Américains ayant eu le choix entre la peste et le choléra, la plupart d'entre eux s'en arrangent, mais peuvent-ils faire autrement ? Très peu essaient de changer les choses (c'est peut-être quelque chose qui manque).

L'histoire se déroule aux États-Unis en 2045, principalement à Minneapolis. Douglas Kennedy explique parfaitement comment le pays s'est trouvé divisé en deux, à la suite d'une nouvelle Guerre de Sécession, comment la pandémie, l'élection de Trump, et plus généralement la situation géopolitique en ont été les prémices. D'un côté, la Confédération unie est composée d'États où la foi fait la loi ; avortement, homosexualité ou divorce sont interdits. Alors qu'en République unie, très attachée aux libertés individuelles, enfin aux libertés individuelles très proches de la conception qu'en ont les GAFAM, tout le monde est surveillé sans arrêt. Et ce n'est pas que pour refourguer de la publicité. Comme Berlin, Minneapolis a été coupé en deux, c'est la Zone neutre, mais pas si neutre que ça.

Le début du roman promet une intrigue qui pourrait être aussi terrifiante que Les sorcières de Salem, mais c'est un secteur plutôt paisible que Sam découvre en se rendant de l'autre côté. Les formalités à la frontière n'auguraient pourtant rien de bon.

Curieusement, j'ai trouvé cet univers beaucoup moins glaçant que certaines scènes du précédent livre de Douglas Kennedy, Les hommes ont peur de la lumière ; peut-être parce que ces dernières font appel à des évènements réels.

Lien : https://dequoilire.com/et-ce..
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Imaginez les USA dans une grosse vingtaine d'années, si les divisions entre Républicains et Démocrates continuent à s'exacerber et aboutissent à un remake de la guerre de Sécession. Ainsi le pays s'est divisé en deux au milieu des années 2030, d'un côté nous avons les Etats confédérés gérés par les Douze Apôtres, une théocratie chrétienne fondamentaliste digne des pires régimes du genre, de l'autre la République unie qui se vante d'être le dernier pays libre du monde, mais où les citoyens sont sous surveillance constante du gouvernement grâce à leur puce greffée derrière l'oreille et leur montre connectée obligatoire. Si pour le citoyen de base, la vie est assez libre tant qu'on ne critique pas le gouvernement et sûre parce que la criminalité de rue a été complètement éradiquée, pour les agents des services secrets, la vie est pleine de règles contraignantes. Sam Stengel en sait quelque chose, elle fait partie d'un groupe d'élite. Si on veut s'élever dans la hiérarchie, il faut savoir taire ses émotions, vivre sainement, l'alcool et la cigarette sont autorisés uniquement les jours de congé et encore à très faible dose. le roman commence sur l'exécution par les Confédérés de Maxime une humoriste trans pour blasphème, elle est l'indic de Sam et le bureau refuse d'organiser une opération de sauvetage. Ensuite, son chef lui propose de se rendre à Minneapolis en zone neutre pour une opération sous couverture. Sam apprend coup sur coup qu'elle a une demi soeur, que celle-ci est haut placée dans les services secrets confédérés et surtout qu'elle devra l'abattre.
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C'est le premier livre de Kennedy que je lis et j'ai beaucoup aimé ce roman à cheval sur plusieurs genres : science fiction (dystopie), thriller psychologique et espionnage. Je l'ai lu en audio, la narratrice est Marie Bouvier. J'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'apprécier le talent de cette comédienne, qui interprète à merveille Sam et sa soeur Kate, ainsi que leurs collègues masculins. Cette lecture est très immersive et on ne peut la lâcher.

Le côté roman d'espionnage est très prenant, avec des rebondissements, de l'action et des personnages très intéressants. Toutefois je pense que cette intrigue, pour passionnante qu'elle soit, n'est pas le coeur du roman. L'auteur a un message à faire passer sur les dangers que courent nos démocraties. le monde qu'il annonce n'a malheureusement rien d'impossible et il nous met en garde sur les risques qui guettent la société américaine. Il désigne clairement Trump comme le responsable de l'accélération d'une tendance commencée sous Reagan, il qualifie même la présidence Carter comme « une parenthèse incongrue d'honnêteté et de bienveillance ». Même s'il condamne les dérives constatées depuis l'ère Reagan, il considère Trump comme le point de départ d'un processus capable de conduire le pays à une deuxième guerre de Sécession, cette fois sans remède. S'il choisit nettement son camp, il ne fait pas d'angélisme non plus. La République est une autre forme d'Etat totalitaire où les citoyens sont constamment espionnés par la police, où chacun peut aller voir le dossier de son collègue ou de son voisin. La confiance n'existe plus, l'Etat privilégie les rencontres d'un soir pour ses agents, un conjoint pouvant toujours être suborné par le camp adverse. Il en résulte une grande solitude comme celle qui pèse sur Sam, un sujet dont elle parle souvent.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous fait réfléchir aux dangers qui menacent la démocratie occidentale de toutes parts en nous proposant un avenir dont on ne peut qu'espérer qu'il relève toujours de la science fiction. Il y a longtemps que je désirais connaître cet auteur et j'ai envie de le découvrir davantage. Un grand merci à Netgalley et Lizzie pour ce roman qui est un coup de coeur.

#Etcestainsiquenousvivrons #NetGalleyFrance !
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Et c'est ainsi que nous vivrons. Chez Belfond. Juin 2023.
Douglas Kennedy (1955 - ....)


Un écrivain c'est quelqu'un qui écrit, qui écrit, qui écrit .. avec un don à la base, celui de raconter des histoires, et puis s'ajoute peut-être une bonne dose d'amour-propre tourné vers sa légion de lecteurs fidèles ; n'allons pas trop chercher plus loin ! Quand chaque année, depuis X années, l'auteur attendu dans le landerneau littéraire de moultes pays -comme peut l'être un Chef d'Etat en vue à l'international -, aujourd'hui revient parmi nous avec un nouveau livre qu'on se plaît à rajouter à sa collection et qu'on préserve religieusement, ce sont indubitablement des moments agréables qu'on ne saurait trop décrire, le dernier bijou s'impose à nous, on part avec lui en voyage, ou dans un coin à l'ombre de son jardin cosy, puis la volupté de passer d'une page à l'autre se fait sentir, nous arrache à la mièvrerie ambiante et fait de nous le lecteur passionné qu'on devient, et ne pas déranger svp, avec le gros titre Douglas Kennedy en couverture, I'm very busy.. C'est marqué sans ambiguité roman, et à l'intérieur, c'est roman ..
"..Tandis que je tourne vers l'ouest sur la 42 e Rue, j'aperçois un couple d'aspect sérieux, la vingtaine, tous deux visiblement intimidés par ma silhouette entièrement vêtue de noir et par la berline de la même couleur qui me suit à la trace. Alors qu'ils se dirigeaitent vers moi, ils changent de trottoir. Au moment de traverser la rue, l'homme me lance : "excusez-nous", alors qu'il n'y a pas la moindre raison de le faire..."

Vérifié ce jour chez ma libraire après 15 jours de vente, le petit dernier se comporte très bien, Douglas Kennedy peut continuer sa route, sans concessions. La haie d'honneur peut à nouveau s'ouvrir au prochain aéroport sans que rien ne soit demandé, chacun retient son souffle avec déférence et étonnement au passage de l'oracle ! Je connais l'humilité de ma libraire, elle ne me dira pas que ça se vend comme des petits pains !

D'une histoire à l'autre, au fond on s'en fout, on a envie de lire du Douglas Kennedy !.. Je sais trop qu'il y a une floppée de sinistres et de grincheux qui vont maudire cela, c'est la classe quoi, la classe c'est la classe point barre ! L'élégance leur passe au dessus de la tête !..
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En préambule, un avertissement : je suis contraint de dévoiler dans cette chronique certains éléménts de l'intrigue dont l'énoncé est indispensable à la rédaction de ma chronique.
Je ne pense pas que leur connaissance puisse nuire à l'agrément de lecture, mais je tenais à avertir ceux qui sont particulièrement attachés au suspense ; je ne crois cependant pas qu'ils luinousent gravement. Et au demeurant il ne s'agit pas d'un thriller,
Venons-en au livre.
Un spectre hante les Etats-Unis : une seconde guerre civile (rappelons que c'est ainsi que les Américains appellent ce que nous nommons Guerre de Sécession),
Dans son livre « USA. La prochaine guerre civile », Stephen Marche explorait divers scénarios susceptibles selon lui de conduire à l'explosion des Etats-Unis. Parmi eux, une partition du territoire entre entre états-républicains et états démocrates (*)
L'intrigue du roman de Douglas Kennedy prend place dans un monde où cette partition a eu lieu, une vingtaine d'années environ avant l'action du livre.
Les deux livres ont été publiés aux USA en 2022, et il semble peu probable que l'un se soit particulièrement inspiré de l'autre. Je cois plutôt à la traduction d'un climat général,
C'est dans un monde où cette partition a eu lieu que se déroule l'action du livre.
Les États-Unis ont donc éclaté en deux entités distinctes :
-La République sur les deux côtes et dans une partie du Centre Est, dominée au départ par les Démocrates, donc a priori libérale
-et la Confédération entre les deux côtes et dans le Vieux Sud, fief des Républicains, donc a priori autoritaire
La Sécession (dont les modalités sont largement exposées dans le livre) même si elle a donné lieu à de graves actes de violence, n'a pas eu lieu dans le cadre d'uns guerre ouverte, mais elle a débouché rapidement sur une guerre froide, avec séparation étanche entre les deux entités et lutte impitoyable entre leurs services secrets respectifs.
La narratrice est un agent des services de la République, et elle est opposée à sa demi-soeur, qui travaille pour ceux de la Confédération ; à leur rivalité professionnelle s'ajoute une rivalité personnelle concernant leur père commun, compliquée du fait,que la servante de la République est la fille légitime, et que sa demi-soeur est issu d'une liaison extra-conjugale. On peut penser qu'aux yeux de l'auteur cela traduit une plus grande légitimité de la République libérale par rapport à la Confédération religieuse et autoritaire au en tant qu'héritière des défunts États-Unis.
Puisque nous voyons ce monde à travers les yeux de la narratrice, nous sommes conduits au départ à adopter une vision pro-républicaine.
D'ailleurs la République est une démocratie, et est confrontée à une dictature religieuse, n'est-ce pas ?
En fait, les choses sont un peu plus compliquées.
Si la Confédération est bien une théocratie dominée par le Conseil des douze Apôtres et par une variante du protestantisme baptiste et évangélique, la République a beaucoup changée par rapport aux anciens États-Unis,
Lors des troubles de la partition, Chadwick, un milliardaire de la nouvelle économie, auquel on pourrait trouver des traits communs avec Elon Musk, est parvenu à la présidence. Il est toujours président en 2045, le mandat présidentiel état redevenu indéfiniment renouvelable, et il est pratiquement président à vie.
Comment caractériser le régime politique de la République ? C'est une démocratie formelle, où on est libre, mais le port d'une puce électronique est obligatoire, et où tous les aspects de la vie sont contrôlés, de manière « bienveillante naturellement, pour assurer le bonheur, la santé physique et mentale des citoyens, .
Et on se rend compte qu'il s'agit d'une version soft de 1984, et peut-être pas si soft d'ailleurs, en raison de l'étendue des pouvoirs de contrôle, bien supérieurs à ceux de Big Brother.
Quant à la Confédération, nous la voyons à peine. L'héroïne y fait une brève incursion à l'occasion d'une mission. On est clairement dans un état autoritaire, où règnent des formes de contrôle de l'état proches des dictatures du vingtième siècle. Mais elle est surprise d'y trouver aussi des poches de liberté, de libre arbitre, impensables dans son monde. En effet, pour des raisons religieuse, la greffe de puces de surveillance électronique y est inconnue.
Et les citoyens de la Confédération se pensent plus libres que ceux de la République.
En définitive, il n'existe de liberté d'opinion ni d'un côté ni de l'autre. le politiquement correct de la Rpublique ne saurait davantage être emis en question que le fondamentaliste chrétien de la Confédération.

Je ferais une seule petite critique au livre . Kennedy n'échappe pas à l' « Exceptionnalisme » américain : le reste du monde n'existe pas dans le livre, ou si peu

Pour conclure avec le sourire, une petite réflexion personnelle. Mauriac avait écrit en substance qu'il aimait tellement l'Allemagne qu'il voudrait qu'il y en ait plusieurs. Je suis dans le même sentiment en ce qui concerne les USA

(*), J'en ai fait la chronique ici,
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Etats-Unis, 2045. le pays que nous connaissons est séparé en deux. Sur les côtes Est et Ouest, les habitants sont surveillés en permanence par des puces électroniques. Il n'y a plus aucune intimité. Mais la société est sans jugement sur ses habitants. Samantha Stengel est agent secret pour cet état. On va lui confier un mission dans l'autre partie des ex USA, dans les États du Centre, qui sont très puritains. Elle doit trouver une demi soeur qu'elle ne se connaissait pas et doit l'abattre.

Ce qui est très intéressant dans ce livre, c'est que l'intrigue est un parfait moyen d'imaginer et de décrire ces deux sociétés et dont aucune n'est parfaite. le personnage principal est bien conscient des failles de l'une comme de l'autre. Toutefois, en les expliquant de la sorte, l'apparition de ces deux sociétés dans un futur proche devient crédible. J'ai trouvé totalement fascinante ces deux nations possibles.

J'ai écouté ce livre et j'avais un peu d'appréhension au départ, j'avais peur que comme pour les policiers cela soit un peu difficile à suivre. Mais au contraire, cela s'écoute très bien, l'on est jamais perdu entre les personnages et la voix de la lectrice, très dynamique, m'a totalement embarqué dans l'histoire.
Merci à Netgalley et Lizzie pour cette écoute.
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Les États Désunis en 2045 ou une nouvelle sécession.
Thriller glaçant et pourtant addictif.
Une Confédération Unie sous l'égide d'un évangélisme puritain obsessionnel incarné par « les 12 apôtres », versus une République Unie où tout semble permis mais où tout est sous surveillance électronique dirigée par une administration « visionnaire ».
À partir de chacun de ces États vont se confronter deux demi-soeurs que presque tout divise. L'une ou l'autre devra être éliminée.
L'imagination de Douglas Kennedy est bluffante. Une des forces de ce polar tient à sa capacité de poser encore des émotions dans des sociétés hyper surveillées et artificialisées.
« Est-ce ainsi que nous vivrons?»
Cette dystopie un tantinet péremptoire ne peut que nous plonger dans des abîmes de réflexion…
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2045. Les États-Unis n'existent plus. D'un côté, la République Unie autorise les libertés individuelles mais la surveillance est constante, au moyen d'une puce implantée derrière l'oreille. de l'autre, il y a la Confédération unie où les valeurs chrétiennes font loi: pas de divorce ou d'avortement, les mariages sont arrangés. Au milieu, une Zone neutre, Minneapolis. C'est là que l'agente Sam Stengel est envoyée pour une mission particulière. Elle doit éliminer un agent à la solde de la Confédération…

Douglas Kennedy nous livre ici un roman d'anticipation qui tranche avec ce qu'il a pu écrire auparavant. Il imagine les États désunis d'Amérique de manière tout à fait crédible avec d'un côté la montée du fondamentalisme religieux chrétien et de l'autre la libération des moeurs totale sous couvert d'être surveillé en permanence par la technologie. C'est assez crédible et qu'on soit d'un côté ou de l'autre, cela fait froid dans le dos.

Son roman débute par une introduction assez longue qui nous permet de comprendre comment les États-Unis ont pu aboutir à cette scission, cette deuxième guerre de sécession en quelques sortes. On nous rapporte les émeutes, les tueries de masse. Une guerre civile qui n'en porte pas le nom et qui aboutit à deux pays très différents.

Le récit devient alors roman d'espionnage avec le personnage de Sam Stengel qui doit éliminer un agent acquis à la cause de la République Confédérée. Une fois de plus, on reconnaît le style de l'auteur qui nous embarque dans cette histoire. J'ai beaucoup aimé l'ambiance du roman. On reconnaît en Sam un double de l'auteur aimant le jazz, Berlin et le cinéma. Si j'ai été un peu déstabilisée au départ par le ton résolument politique du roman, j'ai au final beaucoup aimé ma lecture parce que l'auteur sait taper là où il le faut, dénonçant les problèmes sociaux et politiques de son pays à travers un récit à suspens.

Avec son nouveau roman, Douglas Kennedy livre un récit d'anticipation sombre et lucide. Passionnant.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Nous voici en 2045 après qu'il y eu une Sécession entre les Confédérés, prônant d'appliquer les commandements de la Bible et les Républicains dont le monde ultra connecté rend chacun sans vie privée.

Sur ce fond politique particulier, Stengel (issue de la RU, Répulique Unifiée) va devoir se rendre en zone neutre afin de supprimer une femme du camp opposé à l'origine de plusieurs attaques mortelles. Après une infiltration pour changer de visage, d'empreintes et de passé, elle devra faire face à l'insécurité qui règne partout dans les deux camps se côtoyant.

J'ai absolument adoré ce roman, l'auteur prend le temps de remonter les faits historiques pour en arriver à cette situation compliquée. Il n'hésite pas à forcer le trait mais honnêtement on se dit que si peu... C'est très addictif, Stengel est attachante car même si elle ne remet pas en cause le système dans lequel elle s'est coulée, elle s'interroge quand même sur la place laissée à son libre arbitre.

Tout n'est ni blanc ni noir auprès de chacun des adversaires, son petit voyage de l'autre côté en sera la preuve: Stengel fera de belles rencontres. Ils ne sont pas tous sanguinaires, la propagande est pourtant de mise chez les uns et les autres.
Mais elle va perdre beaucoup sur cette mission, plus qu'elle n'aurait pu entrevoir, à la fois des êtres chers et des convictions.

Cette histoire est hyper réaliste et magnifiquement contée.

Enjoy!
Lien : https://saginlibrio.over-blo..
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Alors je n'ai pas cherché à comprendre, Douglas Kennedy sort un livre, je l'achète. Peut-être que si j'en avais su un peu plus sur le livre je ne l'aurais pas acheté d'ailleurs.
Samantha Stengel est agent des services secrets d'une république née après une guerre de Sécession. Parce qu'elle est une professionnelle accomplie, une mission dangereuse et hautement sensible lui est confiée. Pour cela elle doit se rendre dans l'autre état, tout aussi policé mais pas de la même manière. Saura-t-elle se fondre dans la masse afin de réussir sa mission ? Saura-t-elle passer entre les mailles des surveillances mises en place par ces deux états ?
Le début m'a quelque peu laissée septique. J'ai trouvé la mise en place un peu longue. Lorsque l'héroïne prend réellement son poste en terre inconnue, le rythme s'accélère et on s'immerge davantage dans l'histoire.
Roman d'anticipation (l'action se passe en 2045), difficile d'imaginer que ceci puisse exister. Peut-être suis-je trop naïve ? Des gadgets dignes de James Bond pour être connecté, informé, une vie hyper contrôlée. On peine à croire qu'il s'agit bien d'êtres humains.
Douglas Kennedy en profite pour dénoncer des faits, et mettre en avant les divisions d'un pays ou des valeurs extrémistes font foi. L'intégrisme religieux (sur des fondements chrétiens) est abordé également. On a peine à croire que tout ceci puisse exister mais si on s'intéresse à ce qui se passe réellement aux Etats-Unis on se rend compte que l'actualité est inspirante.
Certes ce n'est pas ce livre de Douglas kennedy que j'ai préféré, mais je dois reconnaître qu'il pose question.
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