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sur 542 notes
Ce dernier roman de Douglas KENNEDY est un véritable coup de poing. Les Etats-Unis sont coupés en deux : d'un côté une confédération théocratique où règne « 12 apôtres », et de l'autre, une République démocratique, où les individus sont sous surveillance, ultra-connectée, puisque tout le monde a une puce dans le corps, sous couvert de sécurité, et où la paranoïa règne.

Le roman commence par une décapitation publique. C'était une connaissance de Samantha Stengel, agente des Services Secrets de la République.

Après cet évènement, elle va être chargée d'une mission qui la conduira dans l'autre camp, celui des extrémistes. Elle va devoir tuée sa demi-soeur – elle croyait ne plus avoir de famille – qui est pour l'autre camp.

Le monde décrit par Douglas KENNEDY est vraiment redoutable. Redoutable parce que l'on n'est pas loin d'en être là vu les évènements mondiaux actuels, la montée de l'extrême droite dans tous les pays, celui de l'ultra-connecté comme en Chine et qui a tendance à s'étendre, les jeunes couples qui réfléchissent à deux fois avant d'avoir des enfants vu le contexte, la prise d'antidépresseurs chez de plus en plus de personne pour supporter de vivre… L'avenir ne semble pas rose. En tout cas, c'est mon avis.

J'ai bien aimé le côté psychologique des personnages et l'atmosphère du livre. La solitude dans les deux camps est prégnante. On se demande comment les humains pourront vivre de manière si « déshumanisée ». Il est certain que cela va développer des névroses.

Une anticipation plus que crédible. L'humanité est au bord du précipice. Mais qui sait ce que l'avenir nous réserve ? Faut-il est pessimiste ou optimiste ? Seul l'avenir nous le dira. Mais ai-je envie de le savoir vu le contexte mondial actuel ?

Et vous, dans quel camp serez-vous ? Vaste question !
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Si le titre est une prédiction provocatrice, on n'en veut pas. L'Amérique est divisée en deux a nouveau, mais définitivement : Républicain d'un côté plus que conservateur, la religiosité à l'excès, Démocrate de l'autre et des libertés assujetties a la sécurité, la population pucée et hyper contrôlée. Aucune des deux ne donnent envie. L'auteur nous crée un roman d'espionnage, dystopique et ironique puisqu'il remet à une version futuriste ce Mur de Berlin pourtant disparu (référence à la fin comme si on avait pas compris!). Notre héroïne devant aller dans le camp adverse pour descendre une autre femme qui n'est autre que... (Chut). C'est toujours dommage lorsqu'on devine assez aisément le final et donc l'intrigue. Tant pis ! les autres idées, les prises de position (anti-Trump notamment), et l'écriture, sont quand meme du D. Kennedy.
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Imaginez les USA dans une grosse vingtaine d'années, si les divisions entre Républicains et Démocrates continuent à s'exacerber et aboutissent à un remake de la guerre de Sécession. Ainsi le pays s'est divisé en deux au milieu des années 2030, d'un côté nous avons les Etats confédérés gérés par les Douze Apôtres, une théocratie chrétienne fondamentaliste digne des pires régimes du genre, de l'autre la République unie qui se vante d'être le dernier pays libre du monde, mais où les citoyens sont sous surveillance constante du gouvernement grâce à leur puce greffée derrière l'oreille et leur montre connectée obligatoire. Si pour le citoyen de base, la vie est assez libre tant qu'on ne critique pas le gouvernement et sûre parce que la criminalité de rue a été complètement éradiquée, pour les agents des services secrets, la vie est pleine de règles contraignantes. Sam Stengel en sait quelque chose, elle fait partie d'un groupe d'élite. Si on veut s'élever dans la hiérarchie, il faut savoir taire ses émotions, vivre sainement, l'alcool et la cigarette sont autorisés uniquement les jours de congé et encore à très faible dose. le roman commence sur l'exécution par les Confédérés de Maxime une humoriste trans pour blasphème, elle est l'indic de Sam et le bureau refuse d'organiser une opération de sauvetage. Ensuite, son chef lui propose de se rendre à Minneapolis en zone neutre pour une opération sous couverture. Sam apprend coup sur coup qu'elle a une demi soeur, que celle-ci est haut placée dans les services secrets confédérés et surtout qu'elle devra l'abattre.
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C'est le premier livre de Kennedy que je lis et j'ai beaucoup aimé ce roman à cheval sur plusieurs genres : science fiction (dystopie), thriller psychologique et espionnage. Je l'ai lu en audio, la narratrice est Marie Bouvier. J'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'apprécier le talent de cette comédienne, qui interprète à merveille Sam et sa soeur Kate, ainsi que leurs collègues masculins. Cette lecture est très immersive et on ne peut la lâcher.

Le côté roman d'espionnage est très prenant, avec des rebondissements, de l'action et des personnages très intéressants. Toutefois je pense que cette intrigue, pour passionnante qu'elle soit, n'est pas le coeur du roman. L'auteur a un message à faire passer sur les dangers que courent nos démocraties. le monde qu'il annonce n'a malheureusement rien d'impossible et il nous met en garde sur les risques qui guettent la société américaine. Il désigne clairement Trump comme le responsable de l'accélération d'une tendance commencée sous Reagan, il qualifie même la présidence Carter comme « une parenthèse incongrue d'honnêteté et de bienveillance ». Même s'il condamne les dérives constatées depuis l'ère Reagan, il considère Trump comme le point de départ d'un processus capable de conduire le pays à une deuxième guerre de Sécession, cette fois sans remède. S'il choisit nettement son camp, il ne fait pas d'angélisme non plus. La République est une autre forme d'Etat totalitaire où les citoyens sont constamment espionnés par la police, où chacun peut aller voir le dossier de son collègue ou de son voisin. La confiance n'existe plus, l'Etat privilégie les rencontres d'un soir pour ses agents, un conjoint pouvant toujours être suborné par le camp adverse. Il en résulte une grande solitude comme celle qui pèse sur Sam, un sujet dont elle parle souvent.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous fait réfléchir aux dangers qui menacent la démocratie occidentale de toutes parts en nous proposant un avenir dont on ne peut qu'espérer qu'il relève toujours de la science fiction. Il y a longtemps que je désirais connaître cet auteur et j'ai envie de le découvrir davantage. Un grand merci à Netgalley et Lizzie pour ce roman qui est un coup de coeur.

#Etcestainsiquenousvivrons #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Nous sommes en 2045 et les Etats-Unis ne sont plus : d'un côté la Confédération Unie, les Confédérés, le Sud, les religieux moralistes, de l'autre la République Unie avec une société où la technologie contrôle tout : Big Brother is watching you ! Au milieu de cela, une zone neutre où s'affrontent deux demi-soeurs ennemies, deux espionnes. Et là, le roman d'anticipation devient roman d'espionnage à l'intrigue, à mes yeux, peu addictive, peu originale. J'ai beaucoup aimé le contexte mais moins l'affrontement : on ne traverse pas les deux pays ennemis, car le duel a lieu dans la zone neutre, dommage !
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Nous sommes en 2045. Imaginez les États-Unis fracturés en deux parties : dans l'une, vous avez une liberté de moeurs et de croyances totale, mais vous êtes surveillés tout le temps, notamment à l'aide d'une puce insérée dans votre cou.

Allons voir de l'autre côté ce qu'il s'y passe : pas de puce, moins de surveillance, mais l'horreur totale aussi puisque les valeurs chrétiennes font loi, vous ne pouvez pas changer de sexe, il vous faut faire des enfants, interdiction de divorcer ou d'avorter.

La guerre de sécession a eu de nouveau lieu et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a coupé le pays en deux parties dans lesquelles il ne fait pas si bon vivre que ça (ni du côté des conservateurs, ni du côté des progressistes). La ville de Minneapolis est coupée en deux, telle Berlin avant. C'est la Zone Neutre (ZN).

La Confédération Unie (CU) est théocratie, gouvernée par un souverain considéré comme le représentant de Dieu, et de l'autre côté, c'est la République Unie (RU), dirigée par un milliardaire de la high-tech, l'inventeur des puces et où la surveillance individuelle est poussée à son comble.

Le concept de départ était intéressant, c'était de la dystopie réaliste, vu que se faire avorter devient de plus en plus difficile, que les conservateurs religieux sont au pouvoir, qu'ils restreignent de plus en plus les libertés individuelles, qu'ils censurent des livres, les retirent des biblios et qu'ils ont eu un président totalement dingue, un gangster multimillionnaire, durant quatre ans.

Moi qui pensais trembler en lisant ce roman, c'est loupé ! Alors oui, certains faits décrits dans cette dystopie m'ont fait froid dans le dos, mais j'ai déjà eu plus de sueurs froides dans d'autres romans. Oui, je vais le dire, mais il m'a semblé un peu mou du genou.

Le personnage principal, qui est aussi la narratrice, est l'agent Samantha Stengel, qui travaille pour le Bureau, du côté des soi-disant progressistes, ceux qui vous limitent la viande, l'alcool et contrôlent votre taux de cholestérol en permanence. Sa mission, qu'elle ne peut refuser, c'est d'aller dans le camp adverse (chez les "cons servateurs") pour descendre une autre femme…

Le bémol ? L'auteur reste un peu trop en surface à mon goût. Il n'explore pas assez le côté psychologique de ses personnages et n'a pas réussi à me filer les chocottes avec, pourtant, des faits de sociétés qui se produisent déjà et qui risquent d'aller encore plus loin dans les restrictions faites aux femmes ou aux minorités, à la littérature, la culture, la diversité.

Comme dans son précédent roman "Les hommes ont peur de la lumière", il y a des passages géniaux, intéressants, intelligents, bien amenés, qui font effectivement froid dans le dos, mais à côté de ça, on a des grands moments de solitude, le récit étant parfois trop bavard ou pas assez…

Je me suis souvent perdue dans le récit, notamment dans l'endroit où l'agent Samantha Stengel se trouvait (en CU ou en RU) et l'intrigue m'a semblée un peu trop conventionnelle, gentillette, plate, avec des rebondissements téléphonés et un final qui m'a laissé un goût d'inachevé.

Je suis donc un peu déçue de l'intrigue proprement dite, de cette infiltration en CU (chez les rigoristes) pour une mission qui prendra du temps et qui rendra une partie de la lecture ennuyeuse. Vu le pitch de départ, il y avait moyen de faire mieux, de resserrer l'intrigue et de donner bien plus de sueurs froides aux lecteurs.

Alors non, cette lecture n'est pas mauvaise, loin de là, mais elle manquait de sel, d'épices, de terreur, parce que nom de Zeus, ce qui est décrit dans cette dystopie, c'est ce qui nous pend au bout du nez et ça a déjà commencé : pas de puces dans le cou, mais des smartphones, des PS, des GPS, des caméras partout, des badges dans le boulot, l'avortement qui redevient interdit, les censures, les droits qui régressent et toussa toussa.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Tellement déçue après la lecture d'Isabelle, l'après-midi, que j'avais décidé en 2021 de ne plus lire de livre de Douglas Kennedy.
Son dernier livre venant d'être mis en rayon à la bibliothèque juste avant la fermeture estivale, je l'ai quand même pris...

Douglas Kennedy a décidé de virer science-fiction, style distopie. Un roman d'espionnage dans les Etats désunis d'Amérique. Une nouvelle guerre de Sécession ayant séparé les Etats du Centre où reigne une théocratie qui ferait passer l'Iran des ayatollah pour Disneyland et les Etats des côtes est et ouest, avec une grande liberté de moeurs, mais une surveillance technologique constante.

Un virage à 180° pour Douglas Kennedy, mais qui manque - selon moi - de substance, tant pour la partie espionnage que pour la partie futuriste.
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Après le succès du très bon Les Hommes ont peur de la lumière, Douglas Kennedy poursuit son étude d'une Amérique plus divisée que jamais.

Malgré une écriture qui n'évite pas certains clichés, et qui manque parfois d'un peu de relief la fiction de Douglas Kennedy dessine une dystopie qui fait foid dans le dos

Son texte exacerbe les failles actuelles au sein de la société américaine.

Ecrit comme un vrai page-turner Et c'est ainsi que nous vivrons suit peu ou prou les pointillés apparus lors des élections de 2022, quand le « gangster multimillionnaire » Donald Trump a perdu la Maison Blanche tout en dominant le centre des Etats-Unis.

L'écrivain américain, très aimé en France prend soin de détailler les étapes, très réalistes, qui conduisent à l'éclatement des USA

Un bémol: malgré l'ambition du projet, le roman de Kennedy, qu'on a connu plus inspiré, a tendance à rester à la surface des choses et que le lecteur reste un peu sur sa fin ( faim)!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Et c'est ainsi que nous vivrons. Chez Belfond. Juin 2023.
Douglas Kennedy (1955 - ....)


Un écrivain c'est quelqu'un qui écrit, qui écrit, qui écrit .. avec un don à la base, celui de raconter des histoires, et puis s'ajoute peut-être une bonne dose d'amour-propre tourné vers sa légion de lecteurs fidèles ; n'allons pas trop chercher plus loin ! Quand chaque année, depuis X années, l'auteur attendu dans le landerneau littéraire de moultes pays -comme peut l'être un Chef d'Etat en vue à l'international -, aujourd'hui revient parmi nous avec un nouveau livre qu'on se plaît à rajouter à sa collection et qu'on préserve religieusement, ce sont indubitablement des moments agréables qu'on ne saurait trop décrire, le dernier bijou s'impose à nous, on part avec lui en voyage, ou dans un coin à l'ombre de son jardin cosy, puis la volupté de passer d'une page à l'autre se fait sentir, nous arrache à la mièvrerie ambiante et fait de nous le lecteur passionné qu'on devient, et ne pas déranger svp, avec le gros titre Douglas Kennedy en couverture, I'm very busy.. C'est marqué sans ambiguité roman, et à l'intérieur, c'est roman ..
"..Tandis que je tourne vers l'ouest sur la 42 e Rue, j'aperçois un couple d'aspect sérieux, la vingtaine, tous deux visiblement intimidés par ma silhouette entièrement vêtue de noir et par la berline de la même couleur qui me suit à la trace. Alors qu'ils se dirigeaitent vers moi, ils changent de trottoir. Au moment de traverser la rue, l'homme me lance : "excusez-nous", alors qu'il n'y a pas la moindre raison de le faire..."

Vérifié ce jour chez ma libraire après 15 jours de vente, le petit dernier se comporte très bien, Douglas Kennedy peut continuer sa route, sans concessions. La haie d'honneur peut à nouveau s'ouvrir au prochain aéroport sans que rien ne soit demandé, chacun retient son souffle avec déférence et étonnement au passage de l'oracle ! Je connais l'humilité de ma libraire, elle ne me dira pas que ça se vend comme des petits pains !

D'une histoire à l'autre, au fond on s'en fout, on a envie de lire du Douglas Kennedy !.. Je sais trop qu'il y a une floppée de sinistres et de grincheux qui vont maudire cela, c'est la classe quoi, la classe c'est la classe point barre ! L'élégance leur passe au dessus de la tête !..
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Douglas Kennedy nous avait habitué à décortiquer les failles de ses personnages tout en explorant les contradictions de la société Amérique, notamment en visant son côté puritain et bien-pensant.

Et il continue effectivement d‘explorer ces thèmes dans son dernier roman. Mais c'est une nouvelle facette de son talent (oui, je ne suis pas objective, Kennedy est un auteur que j'affectionne particulièrement) que l'on découvre dans Et c'est ainsi que nous vivrons, car ce roman est à la fois une dystopie et un roman d'espionnage.

Côté dystopie, j'ai beaucoup aimé sa vision du futur proche, une possibilité pas si délirante finalement, découlant directement de événements actuels ou récents : crise du Covid, élection de Trump, wokisme … qui finissent par fracturer les Etats-Unis et entrainer une partition, façon guerre de Sécession à la sauce mur de Berlin, entre les Etats plus traditionnalistes, qui souhaitent instaurer une théocratie stricte, et les états dits progressistes qui en profitent pour mettre en place une forme de dictature douce où l'individu est sous surveillance permanent pour son « bien ».
Le raisonnement qui amène l'auteur à cette hypothèse pour notre futur à moyen terme ne semble malheureusement pas invraisemblable et j'ai beaucoup apprécié le côté crédible de son propos.

En revanche, concernant l'aspect roman d'espionnage, je reste un peu plus mitigée, notamment sur l'aspect intrigue et suspens. J'ai trouvé cela un peu simpliste, et finalement assez convenu et prévisible. Pas désagréable à lire certes mais pas le meilleur suspens que j'ai connu. La fin était se voyait venir de loin, et clairement ce n'est pas le point fort du livre à mon sens.

Cela faisait quelques temps que j'avais un peu délaissé Douglas Kennedy mais c'était un réel plaisir de le retrouver et cela m'a donné très envie de me plonger dans ces derniers romans que j'avais un peu délaissés.
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Pour son nouveau roman, Douglas Kennedy propose avec Et c'est ainsi que nous vivrons une dystopie doublée d'une enquête policière aux accents de drame familial. En sortant de son cadre habituel d'écriture, l'écrivain américain se confie sur l'avenir et ses inquiétudes, le temps qui passe, ses ressentis d'écrivain et malgré tout ça, garde espoir dans la capacité humaine à se réinventer.

L'Amérique dans plus de trente ans
Les Etats-Unis ne sont plus unis ! le fédéralisme a éclaté, laissant deux entités politiques complètement opposées, irrémédiablement irréconciliables. Seule la ville de Minéapolis est partagée et comporte une zone neutre (ZN) aux lois particulières.

Au sein de l'Amérique de 2045, la République Unifiéee (RU) est une démocratie autoritariste avec à son sommet Morgan Chalwick à la doctrine sociale directement inspirée du principe de prévention. Il régit tout, harmonieusement et sereinement, au prix de l'omniprésence d'un système de surveillance. Notre société occidentale n'a pas encore franchi ce cap, puisque nous en sommes encore qu'au principe de précaution. Ce nouveau pays regroupe en partie tous les états actuels de l'Est et l'Ouest.

Les autres états (notamment du Sud) se sont regroupés dans une Confédération Unie (CU) dont le dogme est dicté par les Douze Apôtres. L'avortement, le travail des mères jusqu'à ce que leurs enfants atteignent seize ans, le divorce, l'adultère, etc. y sont interdits et le culte religieux y est obligatoire.

L'Europe a sombré d'elle-même. La Russie est devenue le vassal de la Chine, celle-ci étant devenue prépondérante avec son totalitarisme capitaliste.

Le monde est cadenassé par une absence de liberté de mouvements. Ainsi, le terrorisme international a disparu. Ne subsiste qu'un terrorisme dit domestique que chaque gouvernement tente d'enrayer avec plus ou moins de succès.
Brins d'histoire

L'agente Samantha Stengel qui vit en RU assiste en ZN à l'exécution d'une collègue et amie, Maxime, ce qui lui rappelle ses doutes et aussi ses vulnérabilités ressenties depuis le décès de son père. Déstabilisée, elle ne laisse pourtant rien paraître de sa fragilité car le Système la rétrograderait obligatoirement. Car Stengel est un agent de haut niveau à qui on confie des missions secrètes de la plus grande importance.

D'ailleurs, son prochain mandat est de torturer, pour obtenir suffisamment d'informations puis de tuer une certaine Caitlin Stengel, âgée de 32 ans, soit onze ans de moins qu'elle. Cette cible est aussi sa demi-soeur, elle-même agente de la CU, dont elle ignorait quelques minutes plus tôt son existence.

Pour ce travail de la plus haute importance, son chef lui ajoute l'agent Sean Sauvage, une sorte de géant, et elle insiste pour s'entourer aussi de l'agent LaPrelle, gratte-papier pragmatique.

Pour accomplir sa mission, Samantha, la narratrice, devient Edna Mulgrew, journaliste à la National Republic Radio en CU, spécialiste de cinéma. Jusqu'à la fin, évidemment, en maître incontesté du suspense, Douglas Kennedy garde captif son lecteur dans un puissant thriller dont il maîtrise tous les codes.

Pessimiste, Douglas Kenney ?
Douglas Kennedy projette ses inquiétudes en imaginant la fin du fédéralisme américain comme solution à l'opposition entre les deux pôles, complètement irréconciliables, dont on vit les déchirements actuellement. Cédant aux prophéties d'un Elon Musk, l'écrivain imagine tous ses concitoyens “pucés” et en explore toutes les conséquences jusqu'à la fin de l'intimité de chacun. En abandonnant son unité, les Etats – désunis perdent de leur puissance au profit d'une Chine devenant de plus en plus tentaculaire.

En donnant à sa narratrice, un père, même décédé, particulièrement présent dans son récit, Douglas Kennedy se donne l'occasion de parler d'un double de lui-même, certes volage et ayant entretenu une double vie, mais surtout écrivain, grand amateur de tous types de culture. L'écrivain en profite pour parler de son métier et aussi de ses peurs de la sénilité, possible dans l'avenir !

Mais, comme Edna est spécialiste de cinéma, Douglas Kennedy transmet tous ses coups de coeur et sa connaissance d'un art qui a fait la grandeur des Etats encore unis.

Concernant la mission, tuer sa demi-soeur, Douglas Kennnedy place haut le débat moral dont son héroïne va devoir s'acquitter et qui fait le sel de son polar…

En conclusion,
Mais, le message de cet étonnant connaisseur de l'âme humaine, et surtout de la plus noire qui existe, est que toute technologie, si performante soit-elle, ne peut mettre en boîte le facteur humain. Douglas Kennedy le démontre magistralement. Malgré la vision pessimiste qu'il nous offre dans Et c'est ainsi que nous vivrons, il insiste sur la nature humaine avec ses doutes et ses questions qui est l'avenir de notre monde robotisé ! Un thriller étonnant et particulièrement réussi !

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