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François Gorin (Autre)François Gorin (Autre)
EAN : 9782919296385
96 pages
Densité (07/04/2023)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Objets de cultes, de convoitises, de scandales, d’art et de légendes, tout a déjà été dit et raconté sur les pochettes de disque. Tout, sauf ce moment de notre vie auquel l’une d’entre elles est à jamais liée… Écoutons Nos Pochettes (à la fois site, podcast, et présentement cette anthologie) publie des récits autobiographiques (une love affair, une révolte, un trip, un égo en devenir), témoignages du pouvoir de résonance d’une pochette dans nos cortex émotionnels…>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Chez le disquaire, nos doigts filent d'une pochette de 33 tours à l'autre, les images en carton défilent, on s'arrête sur un détail, un nom, un logo, un visage, un groupe, une expression, une ambiance, un signe, des couleurs etc... La pochette , on la retourne, la scrute dans tous les sens, on la sent ou pas, on la range précieusement, on l'accroche, on l'encadre ou elle se retrouve parfois imprimée sur nos tee-shirts.
Gilles de Kerdrel a laissé page blanche à ses invités pour raconter la pochette qui les a marqués. Parmi eux ,le chanteur Dominique A a choisi de présenter celle de Molly Drake, la mère du chanteur Nick Drake, qui trône désormais sur une de ses étagères comme une photo de famille.
D'autres comme l'auteur Christophe Paviot repense à sa grand-mère aux bigoudis roses qui lui a offert au supermarché son premier disque d'AC/DC tant convoité... Quant au journaliste Vincent Bernière, c'est la pochette de l'album "Yellow laugher" du groupe Orchestre Rouge qui l'a marqué et l'a changé. Ou encore l' éducatrice canine Clara Feuillette nous confie que la pochette de "From the Lions Mouth" de The Sound " est devenu son totem.
Même l'auteur, Gilles de Kerdrel se prête au jeu en racontant qu'il a fini, grâce à Facebook, par récupérer la pochette métal Box de Public Image Limited (PIL) qu'il avait prêtée. Il serait trop long de passer en revue les 33 pochettes de 33 tours retenues mais je ne peux que vous conseiller cette anthologie qui devrait réveiller des souvenirs.
Je remercie Babelio, Masse critique et Densité pour ces 33 récits qui m'ont emballé !
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De courts textes qui se situent sur une ligne de crête avec d'un côté l'autobiographie et de l'autre la critique musicale, c'est à peu près ça Écoutons nos pochettes, le site et maintenant le livre. Si l'ensemble de ces textes causent bel et bien de musique, d'un album, d'une pochette en particulier, chacun raconte un bout de la vie de son auteur, une de ses émotions instantanément remémorée à l'écoute du disque.

Après une préface de François Gorin, le livre démarre avec ACDC, Christophe Paviot et sa grand-mère. Ce premier texte éveille aussi mes propres souvenirs, pourtant ACDC et moi... Ce sera le cas avec d'autres albums, d'autres pochettes, c'est une des constantes, une des qualités des textes choisis par Gilles de Kerdrel pour ce recueil édité chez Densité. Ce n'est pas de la nostalgie, on est pas chez les anciens combattants, ça parle de musique donc d'émotions bien vivaces ; des albums sont capables de modifier fondamentalement la trajectoire de leurs auditeurs. La preuve : « Elvis n'était presque même pas encore mort, les Rolling Stones non plus, et voilà qu'un groupe tordait le cou à tout ce que je connaissais. » R. Rosebomb à propos de Down By The Jetty du Dr. Feelgood.

Il y a un vrai plaisir à voir les albums que j'aime accolés à des histoires que je pourrai faire miennes. Drift de The Apartments par Hugues Blineau, ou le Blackstar de Bowie par Sibylle Buloup qui fait partie des petits diamants semés dans ces pages.
Il y a aussi quelques rares pages où ça ne me touche pas, que ce soit l'album, l'histoire ou simplement l'écriture, rien d'anormal les textes sont nombreux.

Parmi toutes les plumes du livre, se trouvent quelques écrivains. Éric Pessan, Valérie Tuong Cong, Timothée Demeillers, etc ; et Phippe Marczewski, auteur de Blues Pour Trois Tombes Et Un Fantôme, des flâneries liégeoises farfelues et magnifiques, qui nous ramène ici au tout début de l'adolescence rebelle avec les Bérurier Noir. L'adolescence revient souvent dans le livre, à croire qu'on en sort jamais vraiment, où qu'on y fait les plus importantes découvertes musicales. Ce que raconte élégamment Pierre Lemarchand avec le visage de Standing On A Beach des Cure.
Impossible d'évoquer tous les textes-albums, ce serait trop long et ressemblerai à un inventaire. Il y a pourtant des incontournables. Celui où Lisa Balavoine raconte comment Dummy de Portishead traverse et échelonne sa vie depuis sa parution en est un. Idem ou presque avec From The Lions Mouth de The Sound pour Clara Feuillette. Il y a un vrai plaisir à voir des groupes comme Jack The Ripper, Orchestre Rouge ou Gilles Tandy et Les Rustics remonter le temps vers nous ; et quelques surprises aussi : les Poppys, Barbara, Aphrodite's Child.

Il y a trente-trois textes, autant que les tours par minute d'un album vinyl, mais comme dans les CD, il y a des bonus. Trois textes viennent s'ajouter dont un qu'il ne faut pas louper sur les Red Hot Chili Peppers écrit par Sarah Kendous. Je l'avais lu sur le site, mais ici sur papier, sa portée est différente, bien plus puissante.
Avant les bonus, le trente-troisième texte est l'oeuvre de Dominique A. Il est plaisant de le retrouver ici à l'écrit, d'autant qu'il évoque un disque et une chanteuse rare, Molly Drake qui n'est pas seulement la mère de Nick.

Un mot sur les illustrations, les clichés en noir et blanc des pochettes donnent une belle unité à l'ensemble, ils sont l'oeuvre de Carole Charbonnier qui signe une page furieuse sur 3 Supernature de Cerrone et sa pochette en forme de malaise. Quant à la couverture/pochette, elle est l'oeuvre de Pascal Blua, auteur lui aussi, sur l'album Kings Of Convenience du groupe du même nom. On lui doit déjà des pochettes pour Olivier Rocabois, Howe Gelb et bien d'autres.

La bonne nouvelle c'est que le site est riche au point d'établir un bon sommaire pour un autre volume.
On pourrait y retrouver d'autres textes de Lisa Balavoine ou de Pierre Lemarchand, des albums comme For Your Pleasure de Roxy Music ou Gasoline Alley de Rod Stewart, et des surprises comme Michel Sardou.
Écoutons nos pochettes, l'anthologie, c'est une discothèque idéale : les 33 disques, plus les bonus, qu'il faut avoir lu.

La chronique est à rerouver par ici avec quelques photos et une petite interview de Gilles de Kerdrel.
Lien : https://xsilencelasuite.blog..
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Quelle belle idée que de donner la parole aux pochettes, ou du moins à leurs admirateurs. Qui n'est pas tombé sous le charme d'une photo de chanteur ou d'une pochette énigmatique, achetant un disque avant tout pour son visuel, découvrant la musiqueaprès coup. Moi j'ai été fasciné par le garçon de War (U2) à douze ans, et c'est aussi mon premier achat d'un disque en format album. À 16 ans, dans le bac « new wave » de Disc-à-brac, je tombe sur Promise Nothing (Virginia Astley) : je ne connais rien de l'artiste mais la couverture me plait énormément – achat instantané. Quelques années plus tard, en 1989, je vais courir après l'album Only Theatre of Pain (Christian Death), dans son édition française, juste pour la couverture avec la peinture de Rochegrosse (je le dénicherais l'année suivante, soldé à 15.- dans un bac « rock australien » et lors de son encaissement je vais redouter redouté fébrilement que le vendeur se rende compte que ce disque vaut quatre ou cinq fois ce prix!). Ainsi, journaliste, autrice, graphiste, etc, c'est un panel riche et varié de passionnés de musique sensibles aux pochettes qui nous content leurs historiettes, sortant souvent de la simple anecdote (celle, par exemple, de la découverte de From The Lion's Mouth par une jeune femme de passage à Turin est superbe). Certes, il y a ce piège de glisser de la pochette vers l'amour de la musique et de confondre un peu l'un l'autre, mais seul(e)s quelques-un(e)s tombent dans le panneau. le choix des disques lui aussi vaut le détour : Dylan, Bowie, Joy Division, Portishead, Molly Drake, etc. - ainsi que deux trois curiosités, ce qui promet quelques découvertes visuelles et auditives. Agrémentés des jolies photographies de Carole Charbonnier, voilà un ouvrage dont on aimerait un volume 2, puis 3, puis 4, puis 5, … à l'infini ! et même au delà.
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"L'image de la pochette est donc celle de la pochette intérieure, suggérant l'idée d'une histoire inscrite sous une autre. C'est comme la page de garde d'un album de famille, et de fait il n'est question que de ça ici, de famille, et d'une mélancolie transmise d'une génération à l'autre."

Des pochettes et des textes, des disques et des souvenirs, la très belle anthologie "Écoutons nos pochettes" compile des récits et des moments de vies, qui résonnent simultanément avec le son et l'image. Dominique A y parle de Molly Drake (extrait ci-dessus), Lisa Balavoine de Portishead, Philippe Marczewski de Bérurier noir, Eric Pessan de Tangerine Dream... Matthieu Dufour de Pop, Cultures & Cie revient sur une blessure intime, tandis que Gilles de Kerdrel – à l'origine du projet – livre un texte en forme de nouvelle à la chute savoureuse. le tout est précédé d'une intro de François Gorin sur le sens et le rôle des pochettes dans l'histoire de la musique.
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Livre gagné lors de Masse critique de février 2023 et offert par les éditions Densite.

Livre original et émouvant qui se picore au grés des pochettes. Les illustrations en noir et blancs sont délicates, des autobiographies attendrissants qui racontent un peu de soi à travers une pochette marquante.

Il m'aura permis de découvrir le site du même nom, né d'une émotion de Gilles de Kerdrel qui encouragé par ses amis a créer ce concept.

Ainsi à mon tour, je vais faire remonter du fond de ma mémoire une émotion lié à une pochette qui ira se promener sur "Ecoutons nos pochettes".
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dr. Feelgood, "Down by Jetty". L'album parfait, l'essence même du rock. Du "pub rock". Plus besoin de roller pour exister, il suffisait de s'enfiler quelques bières, boulonné au comptoir et de tendre distraitement une oreille vers l'orchestre, tout en hurlant sur son voisin de cuite et en vociférant contre le bistrotier, pas assez réactif.
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Dix-sept secondes, c'est le temps qu'il faut pour changer le cours d'une vie, quelques notes de musique, une sensation diffuse. Dix-sept secondes. Ni plus, ni moins. A mesure of Life, fredonne Robert Smith.
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Un artiste si reconnu parti de manière grandiose, et un autre presque anonyme s'éteint dans le même temps, mais sans faire de bruit. Non, pas de grands titres de journaux, pas de banderoles d'information au journal télévisé, pas de posts larmoyants sur les réseaux sociaux. Juste cette absence qui prend de plus en plus de place et qui nous pousse à rester collés les uns aux autres. (Sybille Buloup, sur Blackstar de David Bowie)
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« Quand je songe aux pochettes d’albums auxquelles je porte une affection particulière, c’est pour constater deux choses : un, il s’agit à tout coup de disques auxquels je porte une affection particulière (il m’est rarement arriver de contempler le carton comme une merveille plastique en négligeant le disque à l’intérieur) ; deux, se sont presque à tout coup des portraits (je mets à part Talking Heads 77, monochrome inspiré de loin par un polo Lacoste). ».
– extrait de la préface de François Gorin
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Eh ben voilà, on y est : c'est la guerre. Et comme un con, je suis déjà dans le camp des vaincus. Après quelques années de cohabitation faussement pacifique, l'armée CD vient de dézinguer le peuple Vinyle, et tant pis pour les nazes qui ont un problème avec la modernité : le nouveau monde avance sans eux, sans moi. Et Lou Reed, ce salaud, s'en tape le coquillard... (Fred Le Falher, sur Gilles Tandy et Les Rustics)
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