Sarah Kéryna3/5
1 notes
D’un été l’autre précédé de Le temps de rien
Résumé :
« L'herbe était verte dans ce pavillon d'ennui. Je m'étais acheté de nouvelles sandales, remplaçant mes épaves. Les arbres des parcs, les baies vitrées, l'acier des bâtiments, le chemin de halage, avaient la couleur tranquille et calme d'un été en région parisienne. Sa voix me manquait. Sur l'album de photos : l'hiver d'avant, notre séjour dans ce pavillon, sa soeur, son beau-frère et les enfants. Je comptais les jours en attendant nos retrouvailles. [...] »
Le temps de rien
Une brûlure au palais.
Le correcteur d’orthographe.
Comme les vieilles l’après-midi en semaine au cinéma.
Les chrysanthèmes ont-ils tenu ?
Qui a dit que les morts ne parlent plus ?
Que la terre est muette ?
Sur la place fin novembre on regarde les arbres.
Le soleil cogne :
« Même les oiseaux ils comprennent rien ».
Est-ce que tout s’en va ?
Un meuble neuf dans la salle de bains.
Et un aspirateur qui remarche.
Et : « c’est le corps qui parle ».
Et être dans les délais c’est être encore en vie.
La pluie, la terre mouillée,
la forte odeur de feuilles de buis, le froid des pierres comme
la peau des morts.
Dans le matin lent, s’étirer.
Le jour par la fenêtre.
Je n’aurai jamais de balcon.