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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Stephen King est un habitué des histoires tentaculaires tels que Dôme et ses 1 300 pages ou 22/11/63 et ses 450 feuilles resto/verso. Mais il sait aussi nous la faire courte comme avec ces quatre novellas "à la Différentes Saisons".

Autre traitement, autres récits. Là où avec ses romans, King met son talent d'écriture au profit d'une histoire profonde et fouillée, ici c'est un peu le contraire.

Quatre thèmes qui auraient pu être banals entre les mains d'un autre auteur, mais qui sont totalement sublimés par l'incroyable talent de conteur du grand Stephen.

Car le King n'a pas d'égal pour nous raconter des histoires avec une telle qualité d'écriture, si fluide et si expressive. Et pour ces novellas, franchement on est servi. C'est simple, en ce qui concerne ses recueils de récits, Nuit noire, étoiles mortes est un sommet. Un roc, un pic, un cap (comme disait l'autre).

Un roc, parce que ces histoires sont d'une telle violence psychologique qu'on a parfois l'impression de se prendre une montagne en pleine face.

Un pic, parce que c'est clairement une réussite majeure dans l'oeuvre foisonnante du romancier.

Un cap, parce ce recueil marque nettement l'orientation récente du King vers des thématiques profondément adultes, avec une émotion à fleur de peau.

Le King m'a retourné, chamboulé, bouleversé, dérangé grâce à sa capacité incroyable de nous propulser dans la peau de ses personnages. En quelques lignes, on EST le personnage, on est propulsé dans sa tête et on souffre avec lui (même si on ne pense pas toujours comme lui). C'est une capacité à créer l'empathie proprement stupéfiante.

Autre temps, autre époque : Différentes saisons proposait en son temps une variation sur le thème de la quête initiatique. Nuit noire, étoiles mortes (à l'image de son époque) nous plonge dans une éprouvante noirceur et brode sur le thème de la culpabilité.

Ces histoires, qui font la part belle à la psychologie, nous font vivre ce que des personnages ordinaires ressentent face à des situations extrêmes (comme l'auteur l'explique dans sa passionnante postface).

Quatre histoires douloureuses, des plongées en enfer, qui, la dernière page tournée, font réfléchir et restent présent à l'esprit un long (très long) moment.

A noter le bonus de la version poche, qui propose une cinquième nouvelle inédite datant de 2011, Un court récit d'une vingtaine de pages, bien mené. Une histoire qui met clairement mal à l'aise, dérangeante, sur les thématiques de l'amour et de la folie. Vraiment intéressante, à défaut d'être inoubliable comme les quatre autres.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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La sortie d'un nouveau titre de Stephen King est toujours un grand moment.
Mais il faut bien avouer que, ces dernières années, l'excitation est mêlée à une dose de crainte, également.
Les lecteurs assidus (ou ceux qui voulaient découvrir l'auteur) n'ont pu que remarquer quelques changements dans l'oeuvre du Maître du fantastique : des histoires bien moins effrayantes, un style un peu plus calme et étoffé, des développements tirés en longueur, etc ...
L'année passée, j'ai fait partie des nombreuses personnes à souffler, rassurées, en découvrant Dôme. Une sorte de retour aux sources en grande pompe avec un scénario impressionnant où l'on suivait une ville entière séparée du monde par un gigantesque globe.
Avec ce recueil de nouvelles, je ne savais donc absolument pas à quoi m'attendre.
Allais-je trouver quelque chose d'aussi bon que les Brûme ou Danse macabre ? Ou allais-je tomber sur quelque chose de trop classique et de fade ?
Nerveuse, un peu tremblante et le coeur tambourinant, j'ai ouvert Nuit noire, étoiles mortes.
Et là, comme avant, Stephen King a pris ma main, et la magie à opérée.

1922 : En pleine campagne du Nebraska en 1922, un couple se dispute pour des histoires de terres depuis de très longs mois. N'en pouvant plus de cette situation intenable, il décide de tuer sa femme. Mais, par peur de se retrouver seul, et par envie de partager ce fardeau, il arrive à convaincre son jeune fils du bien-fondé de cette entreprise, et à devenir complice du crime. Cette nouvelle va nous montrer comment cet acte va les hanter, tous les deux différemment.

Je ne crois même pas être capable de vous expliquer comment, et à quel point, j'ai été happée par ce récit dès ses premières lignes. Pourtant, il ne s'y passe rien d'extraordinaire. Un homme et une femme se battant pour savoir si il faut vendre ou non des terres reçues d'un héritage. Ce genre de bagarre n'est pas rare et il n'y a rien de magique ou particulièrement effrayant là-dedans.
Mais, je ne sais pas, il y a véritablement quelque chose qui se dégage de cette nouvelle, une ambiance lourde, pesante, palpable dès le tout début.
Ce n'est qu'au fil des pages, plus l'histoire avance et évolue, que l'on se rend véritablement compte de l'horreur qui est en train de se dérouler sous nos yeux. On fini par se retrouver empêtré dans un puit de folie et de peur où les murs suintent véritablement le malsain.
C'est absolument brillant, dirigé d'une main de maître et tout simplement fascinant.
C'est une longue nouvelle (179 pages) et pourtant, à aucun moment on ne s'ennuie, elle ne possède aucune longueur et dégage un attrait indéniable, aussi bien dans le travail de ses personnages (toujours aussi minutieux et réaliste) que dans l'enchaînement des évènements.
Un bijou de noirceur et de frissons.

Grand Chauffeur : Un auteur de romans policiers se rend dans une petite ville pour faire une séance de dédicaces. Sur le chemin de retour, elle se fait sauvagement violée et laissée pour morte dans un caniveau.
Avec beaucoup de peines, elle s'en sort et arrive à rentrer chez elle. A partir de ce moment-là, elle va commencer à organiser sa vengeance contre Grand Chauffeur.

Le "problème" parfois, avec Stephen King, c'est qu'il arrive à décrire les choses avec tellement de précisions que certaines scènes sont un supplice à lire. Je pense par exemple à la scène de viol dans Dôme, où j'ai éprouvé de véritables douleurs physiques lors de sa lecture. J'avoue avoir un eu un peu peur de réitérer l'expérience, mais heureusement, Grand Chauffeur se concentre bien plus sur les pensée de Tess et sa vendetta, que sur le viol en lui-même.
J'ai toujours été fascinée et émerveillée par la capacité de King à utiliser des narrateurs féminins. Il y a toujours une justesse et une telle authenticité dans les personnages, c'est bluffant. Cette nouvelle ne fait pas exception à la règles, et en tant que femme, je n'ai pu que me mettre à la place de Tess, tellement l'écriture est crédible.
Il y a beaucoup de force dans ce récit, il s'en dégage une rage puissante mais mesurée, lucide, comme celle qu'éprouve Tess. Et malgré l'horreur sans nom qu'elle vit et qu'elle s'apprête encore à vivre, c'est un réel plaisir (coupable ?) que l'on éprouve à cette lecture.
On attend le dénouement avec impatience en se demandant quel chemin il va prendre, tout en se pourléchant les lèvres en suivant le développement de l'intrigue.
Encore une réussite pour cette nouvelle !

Extension Claire : Un homme atteint d'un cancer, auquel il ne reste pas longtemps à vivre, tombe sur un drôle de personnage qui lui propose une extension de vie en échange d'argent ... et du nom d'une personne qu'il déteste.

Un nouvelle assez courte au développement rapide. Je ne vais pas m'étendre dessus car, au vu de sa longueur, je ne voudrais pas vous dévoiler le moindre élément de surprise (et Dieu sait qu'il y en a), mais sachez juste que, encore une fois, j'ai pris énormément de plaisir à sa lecture.
Jusqu'où cet homme est prêt à aller ? Jusqu'où peut-il les choses se laisser aller ? Peut-on vivre l'esprit tranquille quand le malheur des uns fait le bonheur des autres ?
Stephen King apporte ici une réponse surprenante dans un développement peu classique et assez inattendu !

Bon Ménage : Un couple de banlieusards, tout ce qu'il y a de plus banal, presque ennuyeux, mais on ne peut plus heureux et épanouis. le monde entier s'écroule autour de l'épouse quand elle découvre une boite appartenant à son mari, renfermant d'odieux secrets gardés dans le noir depuis plus de 30 ans. Que faire quand on découvre qu'on ne connaît pas l'homme avec qui on a partagé toute sa vie ?

Avec 1922, cette nouvelle-ci est ma favorite. Bien que 100% non-fantastique, j'ai trouvé qu'elle était la plus effrayante. Peut-être justement car elle est également un des plus réalistes ? En tout cas, elle fait mouche, et touche les parties les plus sombres de notre cerveau.
Elle interpelle, donne la nausée, des sueurs froides, nous questionne, nous fout une trouille bleue et nous plonge en pleine panique.
On ne peut qu'essayer de se mettre à la place de Darcy, en ressentant un mélange de frustration et de soulagement à l'idée de ne pouvoir y arriver.
Le développement de cette histoire est tout simplement extraordinaire, et je l'ai engloutie d'une traite avec des yeux agrandis par la fascination et l'angoisse.
Je ne vais pas m'attarder non plus pour ce récit, car il recèle des trésors d'étonnement et de surprises, mais vraiment, je ne peux que vous répéter encore et encore à quel point il m'a impressionnée, et à quel point il m'a plu et ce, dès les premières lignes.

Toutes ces nouvelles sont très différentes les unes des autres, mais ont en commun, au final, une chose.
Toutes, sans exceptions, nous emmène dans ce que la psyché humaine a de plus sombre et de plus malsain.
Plongez quelqu'un d'on ne peut plus ordinaire dans une situation dépassant l'entendement, et voyons ce qu'il se passe. Voici ce que Stephen King expérimente et nous montre ici, tel un scientifique un peu fou, bombant le torse de fierté devant ses petits monstres de laboratoire.
Ce recueil, dans son intégralité, est brillant ! Mélange savamment dosé de fascination morbide et de réalisme terrifiant, il saura aussi bien séduire les fans inconditionnels de King, comme les novices qui voudraient tenter l'aventure.
Alors, non, ce ne sont pas des récits fantastiques peuplés de fantômes et de monstres issus de l'imagination. C'est plus terrifiant encore.
Ces histoires mettent en avant les fantômes et les monstres qui dorment en nous, chez nos voisins, dans notre famille, chez nos amis. Et ne sont-ce point là les plus terrifiants de tous ?
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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Une série de nouvelles, mais lorsque la première fait plus de 200 pages en poche, c'est vraiment une longue nouvelle, mais elle se parcourt rapidement, avec, comme toujours, l'urgence de tourner les pages jusqu'au dénouement.

Dans ce recueil du King, peu de surnaturel. Il exploite plutôt des sentiments humains très puissants, remords, vengeance, jalousie et finalement, amour inconditionnel.

Des émotions dont l'intensité frise la folie, avec des crimes dignes d'un polar dans un décor typiquement américain.

Une postface de l'auteur contribue à créer un lien de sympathie avec l'homme dont les nuits noires nous ont parfois valu des nuits blanches…
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Je lis à peu près un Stephen King par an. Parfois bon, sans plus (Duma Key m'avait un brin déçue), parfois excellent. Celui-ci, c'est de la bombe !
Forcément, dans les nouvelles, le King va à l'essentiel. Point de ces longueurs qui parfois m'agacent dans ses romans.
Ici, ça frise la perfection.

Le thème des nouvelles de ce recueil est assez simple, dans le fond : "ça pourrait vous arriver aussi". C'est ça le thème. Et c'est-y quoi donc qui pourrait vous arriver aussi ? Tout bêtement de devenir un(e) assassin...
Pour ma part, je l'ai appris à la dure (non j'ai tué personne encore, mais une psychothérapie ça vous fait ressortir des trucs pas croyables, et il y a de mes pétages de plombs dont je me souviens encore, qui vous feraient froid dans le dos si je les racontais (je devrais peut-être me mettre à écrire, lol)), donc ça ne me surprend pas. Pour les gens qui s'en croient "incapables", ça risque de les choquer, c'est sûr.

1922 : c'est la nouvelle qui m'a le plus dégoûtée. Il est fort le King pour dégoûter, elle est vraiment "dégueu", et ses descriptions sont "révulsantes" !

"Grand Chauffeur" : c'est celle qui m'a le plus parlé, parce que je la comprends, Tess, ô combien je la comprends. Une vengeance comme la sienne me parle, j'ai toujours aimé les histoires de vengeances, "oeil pour oeil, dent pour dent" (Fan de Kill Bill et de Django Unchained, et oui), ça me fait kiffer, les vengeances qui sont mangées froides. Ce n'est pas très sain, j'essaie de m'améliorer, mais bon, j'aime ça. Arf !

"Extension Claire" : la plus "allumée", je l'ai trouvé marrante, je sais j'aurais pas du, je suis gravement ravagée... Probablement parce que c'est celle où je ne me suis pas sentie concernée, l'envie, la jalousie, ça, contrairement à la vengeance, ça ne me parle pas des masses...

"Bon ménage" : cette dernière nouvelle est assez glaçante, surtout quand on lit la postface et qu'on se rend compte que c'est basé sur "une histoire vraie". Gulp... Là aussi on comprend tout à fait comment Darcy en arrive là où elle en arrive, il y a de quoi, et pas d'autre façon de se sortir de sa situation. Coincée, elle est, quelque part, et c'est ça qui est terrible. En tant que mère, là aussi, je peux comprendre, voire envisager sa solution, s'il m'arrivait la même chose...

Bref, c'est un recueil de nouvelles qui vous cueillent, vous embarquent, vous retournent, et vous laissent K.O.
4-0 pour le King.

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Alors là, chapeau! Je ne suis pas fan du format de la nouvelle mais là, les 4 pépites que contiennent ce recueil m'ont enchanté et je les ai dévoré! On retrouve les obsessions du King dans ses personnages tourmentés mais le fantastique ne fait pas vraiment d'apparition! C'est ce qui fait encore plus peur ... J'ai eu une préférence pour les deux nouvelles "Grand Chauffeur" et "Bon Ménage" avec des héroïnes féminines.
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Des nouvelles de Stephen King ? J'avais comme un doute, car c'est un auteur qui a besoin de temps pour planter le décor, installer ses personnages. Et bien, j'avais tort. Oui, il prend là aussi tout son temps pour faire monter la tension, mais il le fait bien, comme toujours. le fermier qui s'enfonce de plus en plus dans le crime, puis la déchéance, l'auteure de polar qui subit l'un des pires crimes et fomente sa vengeance, l'homme qui voit le résultat de son pacte, d'abord hésitant, avec le diable, et enfin cette femme qui voit son couple parfait ruiné par une sombre découverte. 4 moments de tension, entre suspense et fantastique, où toute la lecture se fait crescendo, jusqu'au dénouement final, souvent attendu mais toujours réussi.
Une lecture qui fait monter la tension !
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En fouillant chez mon cher tonton, je suis tombé sur ce livre et tout naturellement lui est emprunté 😊😉 Merci tonton ! 😁

Quatre nouvelles du grand Mr Stephen King !

1922-Grand chauffeur-Extension claire-Bon ménage.

Quel plaisir ! Évidemment une ma moins plus que les autres mais vraiment un chouïa 😁. On plonge dans l'horreur absolue que seul Mr King est capable de me faire ressentir !
Certaines sont d'un réalisme pur, donc forcément dans ma tête je me dis facilement "et si c'était moi" !

Un vrai moment de régal, toujours envie d'aller plus loin dans les différentes histoires, passionnant !
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Les résumés des quatre premières nouvelles sont une copie de la quatrième de couverture. Pour la dernière nouvelle, inédite en France, il s'agit d'un résumé personnel.

1922 – Un fermier du Nebraska confesse qu'il a assassiné son épouse, avec l'aide de son fils de 14 ans. « L'important, c'était la ferme. Notre ferme. Ma ferme. J'avais assassiné ma femme pour la garder et je n'allais pas l'abandonner maintenant sous prétexte que mon complice idiot et immature s'était mis en tête de se lancer dans une quête d'amour romantique. » (p. 144) Les rats. Des rats partout. Cette nouvelle est grouillante de vermine animale et humaine. Et la folie n'est pas loin.

Grand chauffeur – Une femme écrivain, violée et laissée pour morte au bord d'une route, décide de se venger elle-même. « Elle regarda le revolver sur sa table de nuit et pensa : Je veux m'en servir. Je veux régler cette histoire moi-même, et vu ce par quoi je suis passée, je mérite de la régler moi-même. » (p. 330) L'ombre de Quentin Tarantino flotte sur cette nouvelle. On pense à Boulevard de la mort où un conducteur psychopathe tue des demoiselles à bord de son bolide, mais on pense aussi à Kill Bill où une jeune femme se rend une justice implacable. Attention, ça va saigner !

Extension claire – Un cancéreux en phase terminale passe un pacte avec un vendeur diabolique afin d'obtenir un supplément de vie. « Et si vous croyez que je vais me pointer dans quinze ou vingt ans pour empocher votre âme dans mon vieux portefeuille moisi, vous vous gourez. Les âmes des humains sont devenues de pauvres choses transparentes. » (p. 434) Évidemment, c'est un pacte façon Faust, même si Méphistophélès se tient ici sous un parasol crasseux au bord d'une voie express. Et le pacte renvoie aussi à La peau sur les os : pour se débarrasser d'un mal, il faut toujours le transmettre à quelqu'un d'autre, mais ça demande une haine profonde.

Bon ménage – Une femme découvre qu'elle vit depuis vingt ans avec un serial killer. « On repère les bêcheuses. On les repère de loin. Elles portent des jupes trop courtes et laissent voir exprès leurs bretelles de soutien-gorge. Elles aguichent les hommes. » (p. 521) le serial killer est une figure importante de la mythologie nord-américaine. Un peu comme Big Foot. Mais le personnage important de cette nouvelle, c'est l'épouse qui se révèle être une femme de la trempe de Dolores Claiborne ou de Rose Madder. Impossible de ne pas penser également à l'une des nouvelles de Différentes saisons, où un jeune garçon reconnaît en son très vieux voisin un officier nazi.

À la dure – Depuis quelque temps, Brad dort mal. Peut-être parce que sa femme est très malade. « Depuis une semaine, je fais sans cesse le même rêve, mais ce doit être un de ces rêves lucides parce que j'arrive toujours à me réveiller avant qu'il ne devienne véritablement un cauchemar. Sauf que, cette fois, j'ai la vague impression qu'il m'a suivi au réveil. Car il me semble qu'Ellen et moi ne sommes pas seuls dans la chambre. Il y a quelque chose sous le lit. Je l'entends mâcher. » (p. 593) Les terreurs nocturnes, les peurs du noir et de l'ombre, Stephen King connaît. Il a bien présenté le sujet dans La petite fille qui aimait Tom Gordon. Ici, ça finit moins bien. Ou plutôt, ça ne commence pas bien du tout !

Stephen King sait rendre hommage à ses maîtres et à ses sources d'inspiration : cinéma, littérature, pop culture, tout cela nourrit l'inspiration du maître de l'horreur. Et c'est toujours un immense plaisir de constater combien cet auteur maîtrise son univers littéraire et combien la cohérence est grande dans son oeuvre, les textes se répondant les uns aux autres.
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Je ne suis habituellement pas fan des recueils de nouvelles. Seulement j'ai beaucoup apprécié « Différentes saisons » et le rapprochement fait avec ce livre m'a lancé dans cette lecture que je ne regrette pas !

La première nouvelle du recueil est une merveille. Comme son nom l'indique, celle-ci se déroule durant l'année « 1922 » commençant en janvier pour finir le jour de l'an 1923. Cette année est une année sombre pour Wilfred Leland James, fermier du Nebraska. Cette nouvelle est sa confession et on est rapidement pris dans son cauchemar.
Car oui, cette nouvelle m'a particulièrement touchée. King effectue ici une démonstration de tout son talent. le bon vieux contexte campagnard, la forte présence religieuse et la descente aux enfers des personnages. On retrouve la bonne vieille recette de ses grands succès tel que Simetierre, Misery ou encore Blaze ainsi même que je me demanderai si Bachman n'aurait pas participé à l'écriture si celui-ci n'était pas présumé mort. Dans cette nouvelle, rien de surnaturel ou de fantastique, la simple histoire d'une famille qui connaitra en 1922, une année on ne peut plus noire.

Que dire alors de « Grand chauffeur », elle surpasse la précédente nouvelle ! On se place ici non pas chez le coupable mais chez la victime, une victime prise de folie et on reconnait l'écriture de King via les diverses références culturelles ou encore les délires à la « Tom le Tomtom ».
Cette nouvelle est particulièrement touchante et encore une fois King réussi à nous faire aimer son personnage en quelques pages. Pourtant cette héroïne a de nombreux défauts : la non moins récurrente auteure de livre grand public n'étant rien sans son personnage. La fin est soignée et des rebondissements inattendus relancent la nouvelle quand on pense qu'elle se termine. Une grande réussite !

La troisième nouvelle « Extension claire » est un plaisir pour les fans du maître ! Retour à Derry, ville démoniaque où le diable doit posséder une résidence secondaire. Clin d'oeil à Insomnie et à Ça avec une histoire qui va très vite mais qui est d'une grande cruauté. On se demande bien comment on aurait réagis à la place du personnage principal !

Enfin la dernière nommée « Bon ménage » est toutefois une histoire très classique bien que captivante. C'est surement elle que j'ai le moins apprécié surement du au côté téléfilm du scénario. Darcy n'a pas assez de charisme et son mari mériterait d'être plus exploité.

Bref, si je devais faire un top de nouvelles ce serait :
1. Grand Chauffeur
2. 1922
3. Extension claire
4. Bon ménage

Mais il est bien évident que toutes ces nouvelles sont de grandes qualités et j'ai été une nouvelle fois bluffé par le talent d'écriture de Stephen King. Fan de King ou non, jetez-vous sur ces nouvelles criantes de réalisme (sauf Extension claire à penchant fantastique) sans aucune crainte !
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Si vous voulez trembler pendant les longues nuits à venir, bien calé au fond de votre lit, son dernier recueil de nouvelles est tout désigné pour vous. Nuit noire, étoiles mortes est un pur concentré de peur, de terreur, et de sueurs froides. Il se découpe en quatre nouvelles, à savoir : 1922, Grand Chauffeur, Extension claire, et Bon Ménage. Notez que j'ai lu l'édition d'Albin Michel datant de Mars 2012, qui ne contient que les histoires susmentionnées, au contraire des éditions le livre de poche qui ont réédité ce même recueil en Mai 2014 avec une nouvelle supplémentaire intitulée À la dure.

Nuit noire, étoiles mortes est un véritable bijou, et pourtant je n'étais pas particulièrement fan du format « nouvelle » jusque là. le fantastique et le surnaturel n'ont finalement que bien peu de place au sein de ces quatre récits. L'auteur nous fait plutôt voyager dans les tréfonds de l'âme humaine, vers le côté obscur qui sommeille en chacun de nous ! du début à la fin, il veut nous amener à la réflexion sur une interrogation très simple: « Et vous, vous auriez fait quoi dans cette situation ? ». Frissons garantis.

Voir ma critique entière sur le blog.
Lien : http://tempeteenroulettes.co..
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