Dans la catégorie "Ce livre ne paie pas de mine mais en fait il est génial", je vous présente
Salem...
Avant que vous n'installiez un bûcher pour moi parce que j'ai osé dire qu'un livre de
Stephen King ne payait pas de mine, permettez-moi de m'expliquer.
J'étais si jeune et si pure quand j'ai découvert
Stephen King (si vous voulez savoir ce qui a changé, je vous expliquerais en détail dans ma critique de Ca). Donc, évidemment,quand à 13 ans, je découvre
Salem, alors que j'avais déjà dévoré les grands classiques du King de l'Horreur (
Carrie,
Christine,
Misery,
Shining, Ca...), j'étais un peu perplexe...Une histoire de vampires? Stephen as-tu perdu l'esprit (oui à l'époque, les dents pointues, teint pâle et flots de sang, ce n'était pas mon truc...mais c'était avant ma découverte de Dracula de Coppola, et surtout de mon grand Amour de l'époque, Keanu Reeves....mais ne nous égarons pas mes amis)
Donc, je commence ma lecture, quelque peu dubitative...Alors, quelques conseils si vous n'avez pas encore lu le livre (ceci s'adresse principalement aux âmes sensibles, qui sont encore jeunes, purs...enfin s'il en reste).
1) Ne lisez pas
Salem dans une maison perdue dans les bois alors que vous êtes tout seul
2) Evitez de le lire à la tombée de la nuit
3) Evitez de le lire avant de dormir
Evidemment, vous pensez bien que j'ai cumulé les trois...le résultat ne s'est pas fait attendre : impossible de dormir sans faire de cauchemar pendant...un mois! Toutes les nuits je rêvais de méchants vampires venant me sucer le sang...à tel point que j'avais pris l'habitude de dormir sous ma couette pour cacher toute partie de mon corps.
Car
Salem est un excellent livre, terrifiant à souhait. Sa force réside dans le fait que les personnages sont tout ce qu'il y a de plus ordinaires (un écrivain hanté par son passé, la jolie campagnarde qui veut partir à New York, le petit garçon solitaire passionné de films d'horreur, le médecin idéaliste, le prêtre alcoolique, le vieux professeur de lettres...Ordinaires je vous dis). Aucun n'a de pouvoirs surnaturels...et voilà que les vampires s'installent à
Salem.
Salem m'a vraiment frappé pour deux raisons ;
1) On se rend compte finalement que face à l'horreur sans nom, nous sommes impuissants : les habitants savent qu'il se passe quelque chose d'anormal, et ils choisissent de ne rien voir. Ils préfèrent rester dans leur petit train-train quotidien, que d'affronter leurs peurs. Et au bout du compte, nous ferions la même chose.
2) Les personnages principaux refusent de croire aux vampires. Ce n'est pas comme dans Vampire Diaries où leur présence est automatiquement acceptée ("Je suis un vampire!" "Oh c'est cool, on se fait une bouffe?"). Dans
Salem, il se passe un petit moment avant l'acceptation de la présence des vampires.
Ce déni est d'ailleurs parfaitement caractérisé dans la scène où Susan (notre jolie blonde) va voir le professeur de lettres (Mr Burke je crois) pour lui raconter l'agression de Ben (notre héros écrivain). Susan ne cesse de répéter 'Je ne peux pas y croire"...et pour moi, c'est ce qui fait la force du livre. Arriver à faire croire à l'incroyable. Voilà le tour de force de
Stephen King. Sans la présence d'une gamine aux pouvoirs surnaturels, d'une voiture extraordinairement flippante ou d'un hôtel hanté, j'ai eu vraiment très peur.
Je vous conseille vraiment
Salem, pour moi, c'est l'un des meilleurs livres de l'auteur. Il est dans mon top 3 alors si ça, ça ne vous donne pas envie de le lire, je ne sais pas ce qu'il vous faut!