Dès les premières pages de ce court roman, l'auteur parvient à capter notre attention et ne nous lâchera plus jusqu'à la dernière ligne. «
Lueur » nous plonge dans un monde apocalyptique dans lequel, Alex, père séparé, va tout tenter pour récupérer sa fille Eva alors qu'une force étrangère (tellurique, aquatique ? extraterrestre ?) pousse les gens à la folie, au chaos et à l'autodestruction.
Sur cette planète dévastée, jonchées de corps en putréfaction, de bâtiments en ruine, arrachée à la civilisation et à la société de consommation, ce papa, survivant, incarne, avec doute, fragilité, ressources insoupçonnées, l'essence même de l'humanité.
Dans un hiver hostile, un paysage urbain inquiétant, Alex brave la peur, la fatigue, ces principes pour suivre son amour insensé, survivre et permettre à sa fille de vivre la vie à laquelle elle a droit. J'ai adoré suivre cet homme dans son errance physique et existentielle. J'ai retrouvé dans son voyage vers l'Océan, la sagesse et l'humanité qui m'avait séduite dans «
Hanami 67 ». Bien sûr, on sent une parenté évidente avec «
La route » de
Mc Carthy dans ce qui est une ode au courage, à l'instinct de survie, à l'amour paternel et filial plus forts que tout.
Dans cette atmosphère délétère, il reste aussi l'espoir, là où céder au désespoir et au suicide serait la solution de facilité. Ecriture simple, univers dépouillé, éléments minimalistes qui suscitent des émotions brutes chez le lecteur, réduisant l'existence et l'intrigue à l'essentiel.
Bref, on dévore en quelques heures ce roman très dense mais ce qu'il dégage, et notamment son dénouement, nous marqueront longtemps. Je recommande ++ aux amateurs de dystopie, de SF, d'existentialisme, de beaux romans tout simplement !