@Mes Outre-mer de @
Walles Kotra à été pour moi un livre nécessaire. Que connaissais-je de l'Outre-mer ? Quelques images de cartes postales, de clichés touristiques et un drame, celui d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, la volonté de kanaks pour obtenir l'indépendance de leur territoire, des otages, une presque guerre civile, beaucoup d'indépendantistes tués. Un événement crucial.
Crucial aussi pour @
Walles Kotra, né à Tiga, une petite île calédonienne et à l'époque, Kotra couvrant les événements.
Revenons à mon inculture. de l'Outre-mer, je ne savais donc rien. Ou si peu. de loin en loin. Très loin, trop loin. J'avais même oublié le nom de certains territoires.
Alors, j'ai eu l'impression que @
Walles Kotra, patiemment, nourrissant son récit d'anecdotes personnelles m'emmenait dans l'histoire de chacun de ses territoires et m'en offrait ses rencontres et ses expériences. J'ai été heureuse de retrouver
Aimé Césaire, celui qui toujours nous manquera. Et aussi Édouard Glissant, son Tout-Monde et sa créolisation. J'ai pris conscience également, que j'étais passée à côté de tant de brillants esprits. @
Walles Kotra m'a transmis l'envie de les connaître.
A la lecture de @Mes Outre-mer, j'ai appris. Beaucoup. Ce qui éloigne et ce qui rassemble. L'extraordinaire diversité de ces territoires et la seule voie possible pour avancer qui est celle de l'échange. Un échange de relations. Faire une force des différences, donner et prendre exemple sur ce que chaque communauté a de meilleur. Cf le chêne et le roseau. Dans l'Outre-mer, exceptée la Guyane qui, ceci étant, est un territoire enclavé, tout est insulaire. L'Océan Pacifique, l'Océan Indien, l'Océan Atlantique bordent nos Outre-mer.
@
Walles Kotra lui-même semble parfois un peu perdu tant les dissemblances sont grandes entre ces communautés. Toutefois, on peut retrouver certains pôles essentiels : la coutume, la religion, l'école publique, les différents dialectes, la force des traditions. La Réunion, qui était une île vierge, a su vivre et se construire avec tous ses passés embarqués.
Ce qui est frappant, évident et cependant me heurte de plein fouet, c'est que chaque centimètre carré de l'Outre-mer a été colonisé par les Français. Et que les cultures autochtones parfois millénaires et d'une richesse inouïe ont dû couver dans le silence pendant les siècles de colonisation.
Une question évidente découle de tout cela : Ccmment se forger une identité, son identité, quand on arrive après tout cela ? Avec toutes ces richesses et un passé tragique dont quelques relents peuvent encore subsister ?
Beaucoup de choses m'ont "secouée" dans @Mes Outre-mer, dont le fait de devoir attendre 1981 avant que la langue créole ne soit acceptée à la télévision. Et je comprends désormais le sentiment de libération que cela a provoqué dans les Outre-mer parlant créole. Enfin, les informations du journal télévisé prendraient sens. Ce serait la fin des JT déconnectés écrits par des ronds-de-cuir ignorants et non concernés. Cela m'a paru si symptomatique et énorme.
@
Walles Kotra, talentueux journaliste, essayiste, moteur d'événements, de rencontres qui s'inscrivent dans la durée (le FOFA), n'a jamais cessé de braquer la lumière sur ses riches Outre-mer, ses qualités, ses potentialités.
Et il alerte. L'Outre-mer sombre. Il est vital, urgent de réagir. Les jeunes s'en vont, le sentiment de ne pas être pris en compte par l'État est prégnant et compréhensible. Les chiffres parlent. Juste quelques exemples : on constate deux fois plus de suicides dans la communauté amérindienne que dans la France métropolitaine ; la Guyane est le département le plus dangereux de France, pas loin de 50% de violence en plus que dans l'hexagone ; derrière les décors paradisiaques des îles sous le soleil, parfois ce sont 40% des ultramarins qui vivent sous le seuil de pauvreté. Etc. Etc.
On ne peut rester sans rien faire. @
Walles Kotra m'a appris que ses Outre-mer étaient aussi mes Outre-mer. Une part de responsabilité m'incombe.
Merci infiniment, @
Walles Kotra, pour ce voyage géographique mais aussi culturel et social. Merci d'avoir éveillé ma conscience. Je vous souhaite tout ie bonheur du monde dans celui de vos Outre-mer, de Tiga en particulier. Merci aux éditions @Au vent des îles. Merci à toute la communauté babeliote et spécialement à @nicolasbabelio.
@Mes Outre-mer de @
Walles Kotra, à lire. Absolument.