Fleurs du désert, tome 1

"Fleur du désert" est un récit militaire intéressant, immersif, prenant et surprenant. Nous sommes avec les Forces terrestres d'autodéfense japonaises à Djibouti, en Afrique, du coup cela change en même temps au niveau du décor, et effectivement le désert y prendra toute son importance.
L'histoire nous a d'abord amené au coeur de la base faire connaissance avec eux, cela leur a donné un côté proche de nous et très humain, certains ont même une famille, certains aiment lire des mangas etc. Ainsi nous avons établi un lien avec ces soldats qui ne sont pas seulement cela.
Ensuite, nous sommes amenés au coeur d'une mission qui devient une tornade incontrôlable, dans laquelle nous nous enlisons et nous sommes totalement accrochés, elle pose des questions pertinentes, met en avant les différents points de vue, la difficulté de passer de la théorie à la pratique, la difficulté de tuer vraiment quelqu'un, cela même si le danger est là et nous menace ou menace directement notre équipe. Ainsi, l'aspect psychologique n'a pas été négligé. On y ajoute à cela un trait vif, expressif, beau, un dessin bien travaillé, et nous tenons là une belle bombe, à réserver néanmoins à un public mûr et averti vu que cela ne fait pas dans la dentelle, que cela peut être dur à voir, qu'il va y avoir des morts etc.
Ikumi Fukuda, plus connu sous le nom de Kotteri s'occupe du dessin, et décidemment quel trait superbe. On peut y ajouter la présence de chaudes pages couleurs au début, càd dans les tons chauds qui vont bien avec le désert et la chaleur. Ryôe TSUKIMURA est de son côté au scénario de ce manga édité chez Noeve Grafx. Il est un peu plus grand que les standards, 240 pages environ, c'est juste impossible de le lâcher et la suite se fera attendre.
Un tome est paru en France, deux tomes au Japon et toujours en cours.
C'est donc très prometteur.
Parlons en un peu plus pour ceux qui veulent. Les Forces terrestres d'autodéfense japonaises doivent s'habituer à un autre pays, et son soleil de plomb. Nous faisons d'abord connaissance avec eux à la leur base de Djibouti. Nous découvrirons les règles au fur et à mesure, comme toujours la hiérarchie compte beaucoup chez les militaires. Leur côté humain est touchant, bien rendu et participe à notre attachement.
12 hommes sont envoyés en mission, celle-ci ne va pas se passer comme prévu. Ils vont se retrouver au coeur d'un conflit politique, de nation, et canarder par les Warzden. Une femme, Askila, accompagnée de deux membres de sa famille va leur demander assistance. Ils seront partagés sur l'attitude à adopter, s'ils l'aident ou non, se mettant alors en danger, ne devant pas se mêler de ce genre de conflit. Mais une fois qu'elle les a approché, ils sont tués par les ennemis, les Warzden, sans sommation, alors que faire ?
A partir de ce moment là se déclenche une course-poursuite dantesque, les décisions doivent être prises très rapidement, et tout s'enchaîne. Il y a de rares moments d'accalmie où ils peuvent discuter de la suite, mais ça ne dure jamais très longtemps. le lecteur lui est complètement entraîné. Nos militaires japonais ont appris à se défendre, savent tirer etc. mais le terrain ils ne le connaissent pas tant que cela, Askila le connaît mieux. Ils arrivent à échanger avec elle, pas du tout avec les Warzden. Nous voyons des caractères illisibles nous aussi pour bien s'en rendre compte.
En même temps, ils n'ont rien de surhomme, de héros, mais sont formés. Ils n'ont jamais vraiment tués, mais là s'ils veulent survivre ils n'auront pas le choix. C'est une bataille pour leur survie qu'ils vont mener, en tentant d'échapper aux Warzden, qui sont pugnaces et ne lâchent rien.
Le scénario est alléchant, ni trop facile ni trop difficile, ainsi que pas mal de choses développés, allié au graphisme de Kotteri, ça a du cachet Si vous lisez ce type d'histoire, cela devrait fonctionner.