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LAULA B. EDITIONS (Autre)
EAN : 978B088ZX5XR4
176 pages
(20/05/2020)
4.5/5   5 notes
Résumé :
"Qui a dit que les pépites n'existent pas en autoédition ?"Le personnage principal de ce roman est inspiré de l’oeuvre "la conjuration des imbéciles" de John Kennedy Toole.Génie incompris, illuminé exclu, Théodule traverse l’existence, courant de déveine en malchance avec la détermination des victimes insoumises.Le monde et les humains lui offrent un terrain de découverte dont il nous livre l’analyse, avec la condescendance de ceux qui se croient voués à une destiné... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je connais déjà Laurence Labbé pour avoir déjà lu un de ses autres romans, Comment sauver le monde ? (De chez soi !) où j'avais déjà pu apprécier son ton et son style. On change de registre ici, car il y a beaucoup moins d'humour dans ce roman-ci, mais des réflexions plus profondes.

C'est un roman dans le roman. le narrateur a besoin de faire un break, il part donc quelques jours seul, sans sa femme et ses enfants, et loin de son boulot. Il loue une chambre d'hôtel où il va trouver parmi des livres un cahier écrit à la main. le voilà donc parti à lire ce cahier où il va découvrir la vie d'un homme, Théodule. Tout commence lorsqu'on le retrouve évanoui à côté du corps de sa mère gisant dans son sang. Il est hospitalisé suite à cela, son coeur ayant quelques ratés. L'assassin de sa mère sera retrouvé. du coup, Théodule sera mis en curatelle à la sortie de l'hôpital, logé dans un logement miteux, sans fenêtre, et devra aller travailler pour pouvoir vivre. Il mettra toute son expérience par écrit, dans un cahier d'écolier, ce même cahier retrouvé plus tard par notre voyageur.

Le récit va ainsi s'articuler autour de ces deux personnages, Théodule et le narrateur dont on ne saura jamais le nom. La lecture du cahier sera tellement intense pour celui-ci qu'il en oubliera de dormir. Il sera plongé entièrement dans la vie de Théodule, se demandant toujours comment il va pouvoir se sortir des situations dans lesquelles il se met. Car Théodule est loin d'avoir une vie facile. Il fait ce qu'il peut pour être comme tout le monde, mais il n'est pas comme tout le monde justement. Il se sent libéré par la mort de sa mère, qui était très stricte avec lui et plutôt agressive. Mais la vie seul est loin d'être simple. Il se parle beaucoup à lui-même, il donne des noms à son coeur, Richard, et à son sexe, Guillaume. L'endroit où il vit est horrible, pas de fenêtre, des cafards et autres souris. On se demande comment il fait pour vivre dans un tel taudis.
Le récit de Théodule questionne beaucoup le narrateur sur sa propre situation à lui. Il ne peut pas faire autrement que de comparer sa situation à celle de Théodule. Il va se trouver des points communs avec lui, se rapprochant dans certaines de ses pensées. En tant que lectrice, il n'est pas possible autrement que de faire pareil. Je me suis comparée à ces deux hommes, me demandant comment j'aurais réagi à leur place. Une chose est identique à celle du narrateur, c'est que j'ai eu du mal à quitter le récit avant de savoir ce qu'il advenait du personnage de Théodule, et j'ai donc ainsi lu ce livre en une journée.

Comme vous pouvez vous l'imaginer, cette double histoire véhicule plein de messages et de valeurs importants et fondamentaux dans une vie. Comme le rôle que peut avoir la société sur nos vies, la façon dont il faut se conformer à certains moules, et que dès qu'on sort de ces « normes » dictées par cette société, on en est totalement rejeté. Les messages portés par la vie de Théodule sont vraiment très graves et importants. Et même avec le narrateur, des sujets importants sont abordés, et notamment ce qui concerne le burn out et la vie en entreprise, qui est un sujet qui me parle beaucoup, en ayant subi un il y a quelques années. Ce que vit le narrateur est vraiment ce que j'ai ressenti moi-même. D'autres faits sont aussi relatés, les curatelles et les problèmes qu'elles occasionnent en cas de mauvaise gestion, les logements minables, les thèses des complotistes, les SDF, plein de sujets humains importants. Et une notion que j'aime beaucoup, la résilience, cette faculté qu'a l'humain de se relever malgré la chute et de reconstruire sur nos échecs

Je n'ai pu que m'attacher à ces deux hommes, j'ai surtout ressenti une profonde empathie pour eux. J'avais envie d'aider Théodule, de lui amener à manger quand il n'avait plus rien, apporter une oreille attentive au mal-être ressenti par le narrateur.
Ce sentiment est renforcé par le choix narratif de Laurence Labbé. Elle a en effet utilisé la première personne du singulier pour faire parler ses personnages, ce qui est un peu logique vu que c'est écrit sous la forme d'un journal intime. J'aime beaucoup ce procédé, ce « je » me permet de me mettre encore mieux à la place du personnage et de ressentir au plus près ce qu'il peut vivre, les émotions qui le traversent. Et vivre pendant près de 200 pages dans la peau de quelqu'un comme Théodule est une expérience assez extraordinaire.

J'ai pu une nouvelle fois apprécier le style de Laurence Labbé, à la fois très poétique et incisif, elle dit les choses, dans ce qu'elles peuvent avoir de beau ou de moche. Elle fait beaucoup de phrases qui pourraient être des citations à elles toutes seules, si je devais vous les citer toutes, cette chronique ferait une dizaine de pages. Si je ne devais en retenir qu'une, ce serait celle-ci : «  le rien est l'ennemi du bien ». Et je ne résiste pas à rajouter celle-ci sur la vie :
« C'est ainsi dans la vie. On possède un but, des certitudes, puis au moment l'où on s'y attend le moins, tout s'écroule. Et alors qu'on croit que tout est fini, un nouveau chemin apparaît, une lueur émerge de ce petit coin sombre dont on ne soupçonnait pas l'existence. »

J'ai aimé cette lecture par les messages qu'elle véhicule, par l'histoire qu'elle représente. La fin est belle et correspond entièrement à la suite logique du récit. Elle termine par une belle phrase que je ne peux que vous citer :
« Croyez-moi, vous avez entre vos mains le pouvoir de faire du monde ce que vous rêvez qu'il soit, mais ne tardez pas trop. »
Il est souvent fait mention comme référence, le livre posthume de John Kennedy Toyle « La conjuration des imbéciles  » Après recherche sur le net, en effet, il y a des similitudes entre les deux romans. J'ai surtout eu envie du coup de découvrir ce roman aussi.

Comme je le disais plus haut, j'ai lu ce livre en une journée, il se laisse lire tout seul, il.n'y a pas de longueurs, on va à l'essentiel tout en parlant tout de même plus en profondeur de sujets importants. J'avais tellement envie de savoir ce qui allait arriver à Théodule et au narrateur, que j'ai très vite tourné les pages. Je n'ai vraiment pas été déçue par cette lecture et vais continuer à suivre Laurence Labbé dans ses parutions.

Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Surprendre le lecteur et l'entraîner dans un univers différent d'un livre à l'autre : voici un talent dont peut se vanter Laurence Labbé. J'ai déjà lu plusieurs livres de cette auteure, et je me laisse surprendre à chaque fois par son univers, tantôt décalé ou humoristique, tantôt poétique, mais toujours plein de sensibilité.

Avec « Les allées du pardon », je découvre une autre facette de son écriture. le récit alterne deux narrateurs : l'un est au bord du burn-out et s'offre quelques jours de déconnexion seul, dans un hôtel ; le second, Théodule, est l'auteur d'un texte autobiographique qui commence par la mort de sa mère. Théodule est suspecté de l'avoir tué – sa mère ne l'aimait pas, et il le lui rendait bien – et placé dans un « hospice » où il clame son innocence tout autant que le fait qu'il ne pleurera pas sa mère.

Théodule est un personnage décalé, dans la lignée des portraits qu'aime croquer Laurence Labbé. Il est à la fois un énergumène et un sensible, jonglant entre un quotidien affligeant et des pensées profondes sur le monde.

J'ai trouvé ce nouveau roman assez différent des précédents. le style de l'auteure continue à se bonifier avec le temps, et si le récit est surtout porté par la narration de Théodule, la prise de recul imposée au lecteur via le premier narrateur (lui-même en quête de sens et ayant besoin de recul sur sa vie) est particulièrement bien amenée et écrite. Il est rare que les romans à double narration offrent réellement deux styles d'écriture différents, et c'est pourtant un pari réussi dans « Les allées du pardon ».

L'air de rien, l'auteure interpelle ses lecteurs sur les maux de notre époque, questionne sur le sens du travail, les liens du sang… le tout avec une sensibilité à souligner. C'est intelligent et bien écrit, je vous le conseille.
Lien : http://Selectrice.fr
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Le narrateur, à la limite du "burn out", décide de s'isoler le temps d'un week-end dans un petit hôtel de Normandie. Alors qu'il cherche de quoi se détendre parmi les livres proposés, il découvre un cahier relatant la vie de Théodule après la mort de sa mère qu'il a découvert baignant dans son sang. Théodule est soulagé par cette mort, le voilà enfin débarrassé d'une mère maltraitante et séquestratrice.

Le narrateur est complètement subjugué par le récit de Théodule, génie autoproclamé que la vie n'a pas épargné et qui a une perception de la vie qui lui est propre. le récit de cette vie fait étrangement écho à celle du narrateur qui va dès lors se poser des questions sur sa propre vie (et moi même en tant que lectrice j'ai été prise de mimétisme quant aux questions soulevées).

J'ai apprécié cette lecture à deux voix qui permet non seulement d'être spectatrice mais aussi impliquée car le sort de Théodule ne peut nous laisser indifférent, et le regard que l'on porte sur notre société en est forcément affecté car ce récit met en exergue les travers de notre société, dite civilisée, face aux différences, à ce que l'on refuse de voir car dérangeant. On ne peut qu'être touché par ces deux hommes qui chacun à leur manière donnent des clés pour tenter d'améliorer le (son ?) monde mais encore faut-il en avoir conscience et le vouloir !

Ayant lu les premiers romans de Laurence Labbé, il est indéniable qu'elle a franchi un palier dans l'écriture, avec un style plus tranchant mais tout en gardant une once d'optimisme et de douceur. Je tiens tout particulièrement à la remercier pour ce beau cadeau et je lui souhaite de persévérer sur cette route de l'écriture et qu'elle rencontre le succès qu'elle mérite.

Comme ce livre est auto-édité voici le lien où vous le procurer : 
https://laurencelabbelivres.com/roman/les-allees-du-pardon/
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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