Ce sixième tome clôture le deuxième triptyque de cette série relatant l'apparition de l'être humain dans un environnement d'héroïc fantasy.
J'ai eu un peu de mal à accrocher à cette quête vengeresse d'un Fidel bien déterminé à éliminer tous les trolls, gobelins, sylvestres et elfes de la terre. Si l'idée pourra réjouir les plus fervent détracteur de l'héroïc fantasy, il faut tout de même reconnaître que l'entreprise de Fidel est totalement démesurée et l'imposture du terrible docteur Esculape peu crédible.
En critiquant clairement la discrimination raciale et la guerre, tout en faisant allusion aux camps de concentration nazis,
Jean David Morvan a certes le mérite de vouloir sensibiliser les plus jeunes lecteurs aux horreurs perpétrés par l'être humain, mais ce côté ‘sérieux' de l'album tranche beaucoup trop avec la nature initiale de la série. Faire des clins d'oeil à des séries comme Sillage ou Dragon Ball dans une case pour passer à une allusion à la Shoah quelques planches plus loin me dérange un peu à la base. Démarrer une série de manière on ne peut plus légère à l'aide d'un humour décapant et en jouant délibérément la carte de la parodie
pour finir par un album baignant dans le sang, la cruauté et l'horreur des camps d'extermination ne me parait pas très opportun non plus. Même si le message délivré par Morvan est on ne peut plus louable (voire efficace), je trouve qu'il y a certains virages et raccourcis à ne pas prendre.
Ce deuxième triptyque est donc finalement moins réussi que le précédent. le quatrième tome dénotait principalement au niveau des personnages et de la colorisation, tandis que celui-ci dénote surtout au niveau de l'ambiance et du manque de fraîcheur et de poésie. C'est un peu dommage, surtout que le tome précédent avait réussi à remettre la série sur la bonne voie, avec un
Thomas Labourot qui était parvenu à faire oublier quelque peu le départ de
Boiscommun en s'appropriant les acteurs de bien belle manière et à l'aide d'un scénario laissant encore la porte ouverte à l'humour et la bonne humeur.