Lu d' un souffle jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Je ne pouvais pas le lâcher.
Pour moi cela tient d'abord à la qualité de l'écriture : poétique, imagée, avec des phrases fluides, harmonieuses ,telle"La pénombre est douce, chaque objet a l'air bien à sa place, la sérénité habite chaque recoin de la pièce".
L'incipit est ensorcelant : "Au loin, il y a une petite cloche qui tinte. Un son pur et cristallin qui danse dans le vent, comme une claire musique d'étoiles".
C'est dire que j'ai été séduite dès les premiers mots.
Ce roman n'est pas linéaire mais tout s'enchaîne bien.
Les personnages ont une présence palpable, quasi visuelle.
Quelques passages font sourire, ceux avec les groupes de touristes à Athènes. Très bien vus.
Jusqu'aux pages 70, j'éprouvais une délicieuse tension due au mystère de cet homme grièvement blessé et sans mémoire.
Ensuite, changement de registre alors que se concrétise la recherche du passé perdu. On entre dans les démarches de Laurent, dans son angoisse.
L'amnésie est un bon sujet pour un roman. On peut s'attendre à tout.
Ici, l'intérêt ne faiblit pas. Tout me semble très juste.
C'est pour moi une heureuse découverte et un coup de coeur. de plus, j'aime les romans courts qui disent l'essentiel.
D'où mes remerciements chaleureux pour les éditions Passilore et Babélio Masse critique.
La photo de la couverture est belle et le titre me plaît beaucoup.
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Reçu dans le cadre de l'opération masse critique, je tiens à vivement remercier Babelio et les éditions Passiflore pour cette belle découverte.
Quelle qualité d'écriture emprunte de poésie, de rudesse et d'une sensibilité latente qui ne sombre jamais dans l'excès. Amnésie, marginalité, rédemption, amitié sont des sujets abordés, dans ce récit, avec une rare délicatesse. La conscience et la mémoire sont des boîtes de Pandore qu'il vaut mieux, parfois, ne pas ouvrir. Laurent ou P..... se recomposera en aspirant et metabolisant la personnalité des êtres qu'il croisera au cours de son long trajet vers la compréhension. Unique critique négative à propos de ce roman...il est vraiment trop court. MERCI à cette auteure qui est indéniablement à suivre.
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Pourtant si je retrouvais mon Moi d'avant ! Si venait cette révélation derrière laquelle je cours depuis si longtemps ! Ai-je vraiment envie que tout s'arrête, que tout se dénoue, que tout s'éclaire ? Étrange ambiguïté qui me fait aimer cette situation d'incertitude ! Je vais peut-être au(devant de terribles désillusions. Quel prix vais-je payer cette vérité que je cherche ? p. 101
Elles sont terribles ces heures qui n'en finissent pas juste avant que le jour ne se lève. Propices aux idées noires, aux interrogations sans réponses, elles me torturent sans répit dans mon identité évanouie.
Le papiagé
Il a fortifié en eux cet instinct un peu sauvage qui permet de s'imprégner de tout, de profiter d'instants rares et magiques, de faire silence pour mieux écouter les bruissements de la vie, loin de la télévision et des jeux vidéo qui ont quand même trouvé leur place dans la maison.
J'ai tellement besoin de rester seul.
Seul avec Papiagé qui a rejoint son ailleurs en me faisant le plus beau des cadeaux.
Seul, comme j'ai toujours été, avec autour de moi d'autres êtres invisibles si proches en ce moment.
Seul dans ce morceau d’Éternité.
Mon cerveau est, je crois, le seul à ne pas avoir de plaies, il est lisse, plat, trop lisse, trop plat, car une partie de lui-même semble s'être liquéfiée. Je n'ai plus de souvenirs. J'ai cependant gardé tous ceux qui constituent des automatismes.
Maïté Lafitte vous lit un extrait d'Efcharisto.
Laurent se souvient… Maintenant il sait dire Efcharisto, merci, à tous ceux qui l'ont aidé, porté jusqu'à la vérité. Mais pour y parvenir, ce fut un long voyage.
La mer l'a rejeté, amnésique et mutilé, sur une plage grecque, il doit tout reconstruire. Pour cela, il a besoin des autres, puisant en eux l'énergie nécessaire pour sa seconde naissance. Son parcours est jalonné de belles rencontres, d'êtres « cassés » mais généreux, autant de tremplins qu'il abandonne égoïstement sur sa route. Patiemment, rageusement il se met à exister. Mais il lui faut aller plus loin, se tourner vers ce passé qui l'obsède. Chercher… chercher encore… suivre le fil d'Ariane qui le sortira peut-être du labyrinthe de l'oubli.
Comment ne pas sombrer à nouveau devant ces portes qui s'entrouvrent ?
Sera-t-il enfin délivré de ses démons et de ce chat noir aux yeux de lune qui hante ses cauchemars ?
Quel est le prix à payer pour la vérité ?
https://www.editions-passiflore.com/litterature/87-efcharisto.html
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