Chavirer

Plus que le harcèlement sexuel dans le sport et le fait de surfer sur la vague Me Too, ce qui devient, après tout assez convenu, l'intérêt du roman m'a semblé résidé dans une analyse forte de ce qu'est l'adolescence, et mieux encore, dans le parcours d'une danseuse, la passion de la danse. Ce sont les meilleurs chapitres. La construction est un peu brouillonne, on s'y perd dans le temps et les personnages. Mais quelle écriture ! On ne peut pas s'ennuyer.

J'avais beaucoup aimé "la petite communiste qui ne souriait jamais" je me suis ennuyée avec l'histoire de Chloé, les paragraphes très courts. Je ne me suis pas attachée aux personnages que j'ai plutôt trouvé superficiels. Chloé, petite nymphette de 13 ans rêve de danse, de paillettes. Elle tombe dans le piège d'une soi-disant fondation qui lui propose un concours pour pouvoir réaliser ses rêves. Elle est prise dans un réseau pédophile. Puis de victime devient recruteuse. Des années plus tard, alors qu'elle a fondé une famille, qu'elle est danseuse de variété son passé la rattrape par le biais d'une petite annonce de la police qui recherche des victimes. Victime ? coupable ? réparation ? pardon ? J'ai aimé l'immersion dans le monde des danseuses de variété, les paillettes .... un univers peu connu.

Les choses ne sont pas dites, il faut les deviner, était-ce vraiment cela ce que l'auteure voulait dire ?
J'avoue avoir été un peu décontenancée et du coup avoir trouvé le livre confus.
D'autant plus qu'elle raconte son histoire d'une enfant recrutée par des prédateurs sexuels, qui est devenue rabatteuse.

Tout commence dans l'enfance, le cocon familial, le monde de l'école , des premières débrouilles et des premiers challenges .Cléo, Betty , Yonasz, Anton, Lucie, Clara animent une fresque sociale très acerbe à travers les tournants de la vie. Chacun y construit son histoire dans laquelle la faute, la responsabilité, le remord et le pardon sont, hélas, les couleurs dominantes de l'ordinaire. Ce sont les années du paraître, du strass, de la toute-puissance des médias qui disposent leurs symboles de performance individuelle et lancent leurs compétitions tandis que de l'autre côté du rideau sont dissimulés échecs, souffrances et, pièges C'est le monde des blessures secrètes, du Me-too mais aussi le monde où , sur la toile, s'allume, comme une petite lumière, la possibilité de nouveaux liens sociaux.
Très originale m' a -t-il semblé la disposition des nombreux fils de cet ouvrage au point qu'il m'est arrivé de me perdre un peu dans tous ces prénoms , ces époques, ces ébauches. Un labyrinthe qui peut-être constitue aussi un des attraits de cette lecture très intéressante mais à vrai dire un peu loin de mes préférées

le nouveau livre de Lola Lafon suit l'actualité qui est la base de ses romans.Içi il s'agit du mouvement mee too entre autres
"n'avoir rien fait rien dit mais avoir tout laissé s'accomplir",c'est un résumé de la vie de Cléo.Avoir participé et précipité dans l'abîme de jeunes ados.
Belle écriture, froide qui relate les faits.On n'a aucune empathie pour son personnage qui connait à la fin du livre une certaine rédemption en avouant à ses "victimes" son rôle. Ecriture journalistique peut être un peu trop mais peut être qu'un tel sujet méritait ce style.

✍ LOLA LAFON
💬 CHAVIRER
🏠 ACTE SUD
📚 216 Pages
📆 2020
📈 3,5/5

Ce qui est bien avec cette auteure c'est que ses livres ne se ressemblent pas. C'est toujours nouveau, dans le fond et dans la forme. Et c'est toujours très intéressant.

Un phénomène que je ne connaissais pas, encore une révolte: des jeunes filles chassées par des femmes dans leur MJC de quartier, des jeunes filles piégées par leur passion, des jeunes filles traquées pour des pédophiles en quête de chair fraîche.

Des jeunes filles (comme Cléo 13 ans, un bébé) deux fois prisent au piège pour le même rêve , qui passent de chassées à chasseuses et qui ne s'en remettront jamais. Honte, culpabilité et incertitudes ravageront ces adolescentes.

Après la gymnastique de haut niveau dans #lapetitecommunistequinesouriaitjamasi on découvre le monde de la danse de revue dans les cabarets ou à la télévision. Toujours cette rigueur et ces souffrances infligés au corps pour un avenir souvent précaire, incertain et éphémère comme la jeunesse.

Petit bémol sur cette lecture: cette fois-ci, la construction choisie m'a souvent perdue, j'ai eu du mal à recoller les morceaux et mis du temps à me retrouver.
Mais comme toujours il y a de beaux moments poétiques très bien écrits.

#danse #passion #manipulation #predateur #mensonge #fondation #abussexuel #pedophilie #trahison #culpabilite

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Chavirer : Être le lieu de profondes perturbations, perdre sa stabilité, de sa solidité, chanceler, vaciller [LAROUSSE].

En 1984, Cléo a 13 ans lorsque Cathy l'approche, lui faisant miroiter une bourse au mérite, attribuée par une certaine Fondation Galatée. Passionnée de modern jazz et souhaitant plus que tout s'extraire de son milieu social, la jeune fille fait de son mieux pour décrocher ce précieux sésame. Pour atteindre son rêve, elle doit prouver sa maturité aux membres du jury. Les critères de sélection s'avèrent plus déroutants que prévu...
Elle n'ose pas parler de ce déjeuner où tout a basculé. Pire, elle entraîne avec elle d'autres jeunes filles "pour la plupart isses des classes populaires ou de familles dysfonctionnelles", souhaitant réaliser leurs rêves.
Sélectionnées car jugées fragiles et facilement manipulables, ces jeunes filles sont ensuite données en pâture à des hommes souhaitant assouvir leurs fantasmes

Avec ce roman, Lola Lafon nous donne à voir les rouages de l'emprise qui mure les victimes d'abus sexuels dans le silence des années durant. Rongées par la culpabilité, ne se reconnaissant pas dans le statut de victime, elles hésitent à lever le voile sur ce qu'il s'est passé.

J'ai trouvé le sujet et l'approche intéressants. Nous suivons Cléo de la sortie de l'enfance jusqu'à ses 48 ans. Nous assistons à sa difficile reconstruction. Lola Lafon nous plonge dans les moments marquants de la vie de Cléo. Elle nous présente les personnes qui ont été témoins de sa traversée du désert. le chemin vers le pardon et la rédemption est long. le pardon est au coeur de ce roman. C'est le fil conducteur.

Cependant, j'émets un bemol sur la forme, plus particulièrement sur le rythme du récit et la manière dont sont intégrés les personnages.
La première partie du roman nous permet de faire connaissance avec Cléo. Nous la suivons du collège au lycée. Nous découvrons également Betty. Puis, tout s'accélère.
A chaque ellipse, nous découvrons un nouveau personnage. Nous tentons de rassembler les morceaux pour tenter de deviner qui est qui, et quel est son lien avec Cléo ou Betty. Ossip, Alan, Lara, Claude, ... Difficile de garder le fil.
Fort heureusement, j'ai lu ce livre rapidement, donc j'ai pu m'y retrouver parmi ces différentes temporalités. Mais, je pense que la lecture est rendue difficile par ces changements de points de vue trop nombreux. Les personnages d'Enid et Elvire me semblent également amenés maladroitement. Elles sont mentionnées brièvement lorsque nous découvrons Alan, puis, elles réapparaissent à la fin du roman, comme un prétexte pour clore le récit et planter le décor du dénouement.
Je n'ai pas trouvé non plus les retouvailles avec Yonasz, après plus de 30 ans, très crédibles.

Globalement, un roman intéressant, bien écrit, traitant d'un sujet complexe, mais pêchant par certains choix narratifs.

Cléo, jeune collégienne de banlieue parisienne, se voit un jour proposer de candidater pour une bourse afin de réaliser son rêve : celui de devenir danseuse professionnelle. Mais cette bourse n'est qu'un appât pour attirer de jeunes adolescentes dans un réseau de prostitution sordide.
La construction du récit est assez originale puisque l'on découvre l'histoire de Cléo à travers plusieurs personnages qu'elle a rencontré dans sa vie. Cependant, plus l'histoire avance, plus on se détache de Cléo et on se lasse.

Le résumé vendait du rêve (enfin, façon de parler), avec un sujet grave, de la pédo-prostitution avec des gamines recrutées par une fondation apparemment prête à financer une bourse pour réaliser les rêves des gamines les plus crédules.

Et finalement, ça ne prend pas trop.

On parle du sujet sans utiliser les mots. Alors, oui, on évite le graveleux, le trash, et l'excès de vulgarité. On nous raconte une histoire à travers des yeux d'enfants. C'est un parti pris. Mais du coup, on nous vend un récit bien trop édulcoré qui perd de son impact. Un récit presque ennuyeux, même, qui décrit de façon banale le quotidien pourtant pas banal d'une gamine qui devient adulte.

Le récit est totalement éclaté : autant dans la chronologie qui est tout sauf linéaire, mais aussi dans les points de vue adoptés. Des personnages qui disparaissent et réapparaissent d'un coup (mais pourquoi ?) On fait des allers-retours incessants, et ça rend l'histoire parfois difficile à suivre. D'autant que comme je l'ai dit, l'intrigue ne s'attarde pas forcément sur le côté intéressant des choses, c'est long, et l'ennui est présent. Facile de décrocher.

Je ne suis pas plus convaincue par les personnages, qui manquent un peu d'authenticité et d'émotions. Ils sont difficiles à comprendre, et à saisir. Aucun des gamins abusés ne semblent avoir conscience de la gravité de ce qui leur est arrivé, et dans ce cas là, comment avoir de l'empathie pour eux ?

Je suis vraiment frustrée, parce qu'au vu du sujet, j'ai l'impression d'être restée bien trop au dehors. Faute à l'écriture, peut-être ? En tout cas, quelque chose ne passait pas, et c'est bien dommage, vu le potentiel.

Une histoire difficile, Cléo a des rêves de grandeur, du haut de ses 13 ans elle veut devenir danseuse professionnelle de modern jazz. Lorsque Cathy l'approche à la fin d'un cours de danse et lui fait miroiter la possibilité de voir se réaliser ses rêves, elle ne peut que supplier ses parents d'accepter qu'elle concours afin d'obtenir la bourse de la fondation Galatée.

De rendez-vous en rendez-vous Cathy vend du rêve à Cléo, jusqu'à la rencontre avec les membre du jury où tout va basculer et le piège va se refermer sur elle et, Cléo va petit à petit devenir solitaire et s'envelopper d'un manteau de culpabilité.

C'est fort, percutant, ce qui se déroule sous nos yeux est difficile. Lautrice le raconte à travers l'innocence du regard adolescent.

Mais, au fil des pages, j'ai perdu le rythme. On croise de plus en plus de personnages qui ont connu Cléo, ou ont été victimes de Galatée et comme elle ont chaviré.

Dans la seconde partie du roman, j'ai trouvé l'écriture froide et j'ai eu très vite une seule hâte, finir cette lecture qui avait s'y bien commencée, on passe d'une temporalité à l'autre, je me suis pertue dans tout cela, j'avoue même ne pas avoir toujours compris le sens de ce que je lisais.