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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'auteure aborde le sujet de la pédophilie avec sensibilité et originalité. En effet, les victimes s'identifient moins comme victime que comme complice, malgré leur jeune âge. Elles ont été entrainées dans un système parfaitement bien rodé, où la séduction le dispute à l'ambition. Elles tiennent un rôle dans ce jeu sordide mené par des adultes démoniaques, épaississant ainsi leur silence.
La première partie de ce roman est formidable. L'engrenage du système pédophile est décrit avec justesse et conviction. L'atmosphère de ces années 80 où le sexe non consenti n'était pas encore un scandale national est restituée avec authenticité. On tremble pour cette enfant livrée aux hyènes.
Ensuite l'enfant devient jeune femme et je me suis perdue dans le dédale de sa vie. Des chapitres sont consacrés à son kiné, son habilleuse. Il est mentionné des dates qui semblent soudainement importantes sans comprendre pourquoi. le sujet du livre, la jeune femme, devient trop extérieur à son histoire. Même si l'ensemble demeure intéressant, je suis donc mitigée quant au traitement sur la longueur de cette histoire.
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"A défaut du pardon, laisse venir l'oubli" - citation d'Alfred de Musset, en épigraphe de Chavirer.

Peut-on pardonner l'impardonnable ? Peut-on oublier l'inoubliable ?

Lola Lafon nous fait chavirer dans la zone grise du consentement, à travers l'histoire de l'adolescente, au visage en fondu enchainé de la première de couverture, dont les multiples yeux nous fixent et dont les bouches pulpeuses semblent hésiter à parler.



Après Quand tu écouteras cette chanson (2022) et La petite communiste qui ne souriait jamais (2014), je poursuis mes rencontres avec Lola Lafon, personnalité singulière, intello bohème, aux traits enfantins.

Je passe d'une écriture intellectualisée à une écriture romanesque. Curieuse sensation d'avoir l'impression de dialoguer avec moi-même. La femme écrivain s'ingénie à susciter des questionnements.

Je retrouve l'art de l'ellipse, la manière subtile d'effleurer les sujets douloureux, d'alléger le poids des non-dits, qui sont la marque de fabrique de l'autrice. Ici, je découvre une prose naturelle, les faits sont présentés à l'état brut, Lola Lafon est spectatrice, elle nous donne peu d'éléments pour guider notre jugement ou notre analyse.

Cette zone grise du consentement avec Metoo en toile de fond est un phénomène d'époque qui fait écho à d'autres lectures récentes : le consentement de Vanessa Springora et La petite menteuse de Pascale Robert Diard.

Ce thème me laisse dans la bouche un goût d'inachevé…
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Cléo, passionnée de danse, traversant douloureusement les affres de l'adolescence, est invitée à candidater pour une bourse par Cathy, recruteuse de nouveaux talents pour la Fondation Galatée.
Cléo est aux anges entre les mains de Cathy, qui prépare avec amour sa candidature, lui offrant cadeaux luxueux, argent de poche et restos chics. Il ne s'agit pas d'échouer devant le jury très sélect, composé d'hommes, un pour chaque candidate, qui les accueillent dans un lieu intime, de rêve.
À ce moment-là, adultes avertis que nous sommes, avons compris ce qui attend Cléo et les jeunes rêveuses de gloire. Mais ce que nous ne savons pas, c'est que cette "fondation", avec l'aide de Cathy, va transformer la victime en recruteuse.
Glaçant d'horreur!

Lola Lafon raconte cette terrible histoire par le prisme de plusieurs personnages qui ont croisé Cléo de l'âge de 13 ans en 1984 à aujourd'hui.
Encore une fois, je me trouve plongée dans mon univers: même âge, même ville de jeunesse, pleine de rêves et d'incertitudes.
Comment ne pas être touchée par le cataclysme que des adultes imposeront à cette toute jeune fille, qui devra trainer sa honte et sa culpabilité? Même après être devenue femme, après être devenue mère. Comment ne pas être consternée par ces adultes qui ont fermé les yeux? Ces adultes qui savaient, qui voyaient, participaient.
Un sujet terriblement d'actualité qui n'a pas fini de faire parler de lui (et tant mieux).

Pourtant, j'émets des réserves sur la forme. La construction est brouillonne, les chapitres trop courts, les personnages trop nombreux pour avoir le temps de les cerner, de marquer.

À vouloir éviter de tomber dans un traitement pathos de ce sujet casse-gueule, l'autrice adopte un style journalistique, peu littéraire et désagréablement détaché. Et pourtant, ce sont cette construction et ce détachement qui plaira à d'autres lecteurs.
Il se lit vite, sans ennui ni déplaisir, mais s'oubliera vite. Peut-être garderais-je en mémoire le monde de la danse, déshabillé de ces paillettes, et quelques anecdotes distillées au cours du roman.

Lien : https://carpentersracontent...
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Je suis un peu déçue de cette lecture dont j'attendais beaucoup. J'avais adoré l'entretien de Lola Lafon dans l'émission Bookclub et j'avais hâte de me plonger dans ce roman. Au final, j'ai eu du mal à m'y retrouver, à m'attacher à Cléo. La narration n'est pas linéaire, et je pense que cela m'a perdue. J'ai cueilli pourtant au fil de la lecture quelques jolies réflexions. Dommage.
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La prose est élégante, seulement ce sujet, qui me semble à la mode, me dérange toujours. Trop de déferlement en littérature de femmes qui dévoilent leur passé de fillette qui voulait vivre de paillettes et ne trouveront qu'un traumatisme d'abus sexuels. Une construction originale qui passe d'un personnage à l'autre mais que, parfois, on n'en comprend pas bien l'apparition, mais qu'il faut insérer pour faire un vrai roman : juif, lesbienne, mère de famille dans le besoin, etc... Aucune ligne n'entre dans le cerveau de ces prédateurs et surtout sur la rabatteuse. Donc, avis mitigé.
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Que dire de plus à toutes ses critiques
Un livre dont on parle beaucoup en cette rentrée automnale 2020
Je n ai pas trop adhere peut être que ce n etait pas pour moi le moment pour le lire
J ai beaucoup aimé découvrir cet art qu est la danse pas n importe quelle sorte de danse.
Je ne me suis pourtant pas attaché aux personnages et était très surprise par la fin
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Le roman est anxiogène, sombre, presque glauque. Il est lourd, pesant, imposant. Il raconte une histoire qui ne fait pas rire. On ne sourit pas ici. On s'attriste, on s'émeut car les personnages sont touchants, attachants. Lola Lafon s'invite dans les coulisses, pénétre un monde qui se dissimule derrière les strasses et les paillettes, les sourires et les peintures. Ça ne donne pas envie. Ça ne fait pas rêver. Ça fait tomber les masques, les rideaux et les faux semblants. C'est, ici, réussit.

En revanche, petit bémol, je trouve que le roman perd de vue son sujet. Disons qu'on ne sait plus lequel il est: le réseau pédophile, ses drames et conséquences ou, plus généralement, le monde de la danse? Il parle d'une danseuse victime d'un réseau pédophile, me dira-t-on. Certes mais au terme de ma lecture j'ai plutôt l'impression d'avoir lu un roman sur une danseuse au passé trouble plutôt qu'une victime d'un réseau pédophile. Celui-là n'est pas évoqué en profondeur; on ne sait pas comment il parvient à s'élaborer; à voir le jour; comment il fonctionne, se déploie; quelles sont ses règles de fonctionnement; comment se maintient l'emprise sur les petites filles. le sujet, pour moi, n'est pas étudié; ou superficiellement. Il n'est qu'effleuré. Il n'est qu'un décor lointain où se meurt une petite fille qui voulait être danseuse. Il n'est pas le principal sujet. Lola Lafon écrit davantage la danseuse mystérieuse que la petite fille, la femme qui chavire. Elle se disperse. Dommage.
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1984, Cléo a 13 ans et veut devenir danseuse de Modern Jazz. Sa vocation est née en regardant la télévision où les émissions de variétés sont pleines de danseurs et de danseuses. Un jour, à la sortie de son cours de danse, une femme très élégante l'aborde et lui propose une bourse de la fondation Galatée. le lecteur comprend très vite qu'il s'agit d'un piège, que cette fondation est factice. Il voit Cléo avancer vers l'abime et tomber dans les filets d'une organisation pédocriminelle. Il y a si peu de suspense que la lecture pourtant impitoyable de ce début de roman m'a presque agacée. Et puis, heureusement, rapidement l'histoire se complexifie, d'autres voix se font entendre pour raconter Cléo incapable de se raconter elle-même, d'autres thèmes sont abordés, trop d'ailleurs avec l'antisémitisme, le racisme, la violence en entreprise. On découvre l'univers d'une population qui n'est pas en bas de l'échelle sociale, mais qui est malgré tout peu considérée ou anonyme : le milieu de la danse des spectacles de variétés, la classe moyenne de la famille de Cléo où il y a peu d'échange et où la culture se résume à Champs-Élysées et Michel Drucker. de victime, Cléo finira par collaborer avec la fondation Galatée et sa vie en sera hantée. Elle ne trouvera pas les mots pour raconter ce qui lui est arrivée. Elle aura trop honte pour parler, elle aimerait dire quelque chose, mais ne parviendra pas à « chavirer ». Ce sont les autres, ses rencontres, un ami de lycée, une habilleuse de cabaret, une amoureuse, un mari ou une fille qui, sans pour autant l'entendre, la raconteront sur plus de 30 ans, comme les multiples facettes d'un miroir éclaté. Avec "Chavirer", Lola Lafon nous offre un très beau portrait de femme et nous propose une incandescente réflexion sur les thèmes du consentement, de l'oubli, des remords ou du pardon. L'écriture est puissante, la construction bien maitrisée. J'ai aimé les descriptions de la classe moyenne et la lutte pour s'en extraire qui sont au coeur du roman, elles éclairent le statut de Cléo en victime complexe et ambigüe, elles montrent comment la somme de minuscules complicités ou trahisons conduit au désastre. Un roman tout en subtilité, mais qui n'évite malheureusement pas le piège du catalogue de thèmes abordés étouffant la voix de Cléo.
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J'ai ressenti quelques difficultés dans ma lecture avec Chavirer qui ressemble parfois davantage à un documentaire militant qu'à un roman .
L'objectif est vraiment très louable :dénoncer l'exploitation sexuelle des jeune fille dans le domaine du sport . Mais plusieurs apparitions soudaines de personnages , correspondant à une ébauche de problématique et parfois j'avais oublié ce personnage,, l'explication de ce que les jeunes filles qui n'arrive qu'à la toute fin et peut-être quelques traits un peu manichéens m'ont un déçu .
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Mon âme de lectrice n'a pas vraiment chaviré à cette lecture.

Une jeune fille, Cléo, se retrouve victime puis complice d'un réseau pédophile dans les années 80 et 90. Passionnée par le modern jazz, elle est repérée par une fondation proposant des bourses d'études aux adolescents ayant des talents particuliers. Une femme généreuse et convaincante recrute des jeunes filles pour des hommes d'âge mûr qui accueillent leurs proies dans des restaurants et hôtels de luxe, et leur font comprendre que, pour réussir, elles doivent être matures, et pas farouches... le rêve de réussite de ces jeunes filles est utilisé pour les exploiter sexuellement. C'est avec horreur que l'on voit le piège se refermer sur elles.  Dans le sillage du mouvement #MeToo, l'autrice ausculpte les corps qui dansent, travaillent, désirent, et souffrent... des corps d'enfants qui rêvent, et sont brisés par les adultes. le narrateur prend un ton assez neutre, et opère des allers-retours dans le temps, et entre les différents personnages, sans que l'ensemble des facettes ne donne une image globale, entière. On s'y perd un peu. Il y a quelques passages bien écrits, mais l'ensemble ne m'a pas semblé à la hauteur des critiques dithyrambiques que j'ai pu lire.
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