Premier rendez-vous avec
Maria Lang (1914-1991) une des reines du roman policier à énigme dans les années 50, tendance anglo-saxonne et façon
Agatha Christie, avec le18ème titre traduit en français, La nuit de juin n'aura pas lieu (publié en 1974).
Maria Lang a ouvert la voie aux femmes dans l'univers de la littérature policière et, en Suède, elle fait partie des « quatre grands » qui ont marqué l'âge d'or des récits à énigme avec
Stieg Trenter, Vic Suneson (pseudo de Sune Lundqvist) et H.-K. Rönblom.
Maria Lang nous catapulte dans un huis clos familial.
Une région sauvage et marécageuse, le comté d'Orebro (région au centre de la Suède) , une maison en rondin isolée et difficile d'accès, un comité restreint, six membres réunis pour fêter l'anniversaire du propriétaire, un cadavre retrouvé dans une tourbière...
Un récit construit en deux temps, celui contemporain à la découverte du cadavre en mi-septembre dans lequel est enchâssé celui d'une réunion familiale précédente se déroulant la nuit de la Saint Jean. Ce dernier apportant les éléments nécessaires à la compréhension des liens existants entre les différents membres de la famille, nous permettant ainsi d'identifier les différents mobiles possibles.
Une intrigue bien ficelée. Un commissaire discret mais un personnage récurrent des romans à énigme de
Maria Lang, Christer Wijk de la Brigade criminelle de Stockholm, vient soutenir le travail initié par la police locale et clôturer l'enquête. Nous sommes dans les années 70 et les méthodes personnelles du Commissaire Wijk se résument d'abord à monter les protagonistes les uns contre les autres afin de les amener à se trahir, et ensuite à consacrer beaucoup de temps à chaque témoin.
Une lecture détente, odorante et instructive.
Des promenades à toute heure sous la pluie ou le soleil dans des forêts de sapins et de bouleaux et les narines titillées par les parfums libérés par les essences locales, romarin sauvage, myrte bâtard... des lynx, des élans qui apparaissent subrepticement et les hululements du hibou...
Du folklore scandinave à tire-larigot, des légendes d'elfes, des dictons paysans, de vieilles superstitions grâce à l'un des protagonistes, étudiant en ethnologie.
Et diverses recettes pour élaborer son aquavit maison ou cuisiner un beau brochet d'après la bible culinaire de Cajsa Warg, une des plus célèbres chefs de cuisine suédois de l'histoire!
Une atmosphère mystérieuse mais pas lugubre.
Un petit roman policier qui possède toutes les qualités pour se détendre.
Une série que je continuerai à explorer.
Mais attention « Il y a des hiboux dans les marais »! (expression locale utilisée pour dire « Il y a anguille sous roche. »