« J'ai onze ans et tout ce qu'il me faut : des parents aimants, un chat, la 4G illimitée et des repas sans gluten sur mesure. »
Le ton est donné ! Dès l'incipit de son roman,
Delphine Lapaj, optant pour une narration à la première personne, nous plonge dans les pensées de son personnage principal, Virginie, onze ans, et réussit à créer une proximité certaine et un lien fort immédiat entre la jeune fille et le lecteur.
De suite, nous entrons dans l'intimité de cette préadolescente entourée d'un père, prof de fac rigoureux, protecteur de la princesse qu'il teste, stimule, ouvre au monde et d'une mère moins cultivée, certes, mais affectueuse et satisfaite de sa vie au cours limpide.
Le récit de la jeune fille débute sous les meilleurs auspices : tout va bien pour elle mais, peu à peu, au fil des pages, pour des raisons que l'on ne peut encore que supposer, elle perd pied. Tel une fièvre insidieuse, le malaise grandit, le désarroi surgit, le mal-être consume et, chez le lecteur, la tension monte et les questions abondent. Puis, l'uppercut !
Ce court roman, au vocabulaire choisi, écrit d'une plume qui s'enflamme progressivement au cours du récit, est à la fois beau, fort, puissant et dramatique. Il séduit, ébranle, révolte tout à la fois, et nous laisse pantois, une fois sa lecture terminée.
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé et je vous conseille de découvrir de toute urgence «
Juste avant le repas », tout comme je vous conseille d'ailleurs de découvrir, si ce n'est déjà fait, les trois autres parutions de l'auteure,
Delphine Lapaj, à mes yeux une valeur sûre de l'autoédition !