Les fresques que le farouche génie de Michel-Ange inscrivit aux parois de la chapelle Sixtine sont-elles menacées de destruction? A diverses époques on a paru le croire, et les pontifes s'en s'ont préoccupés. Récemment Léon XIII, qui avait le désir de conserver intacts les trésors artistiques dont s'enrichit d'âge en âge le Vatican, confiait à une commission le soin d'examiner l'état actuel des fresques et de prendre telles mesures de conservation qui s'imposent. Ceux à qui fut accordé le rare privilège d'étudier librement Michel-Ange à la chapelle Sixtine, en dehors des heures réservées aux touristes, ceux-là savent bien qu'il n'y a point de crainte immédiate à concevoir; quelques travaux de réfection suffiront à garantir les chefs-d'oeuvre qu'elle abrite depuis quatre siècles.
A propos du Martyre de saint Symphorien, une des plus célèbres toiles de Ingres, Théophile Gautier écrivait cette phrase: « L'art n'a pas pour but de « rendre la nature; il s'en sert seulement comme moyen d'expression d'un idéal intime. »
Pour nul autre peut-être cette vérité ne fut plus nécessaire à constater que pour Ingres, parce que nul n'allia un respect plus fervent de la nature avec une plus hautaine indépendance de pensée.
A lire les enseignements de cet admirable peintre, sa correspondance, ses notes, les paroles les plus expressives de sa doctrine, telles que les recueillirent ses élèves, on croirait avoir affaire à un réaliste acharné, intransigeant. A contempler ses oeuvres, on se sent transporté dans les plus sereines régions de l'idéal.