Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions Les Monédières pour l'envoi de ce roman historique, dans le cadre d'une masse critique. J'ai beaucoup aimé la couverture, simple, douce, qui donne envie, et la mise en page des plus agréables. J'étais aussi intéressée par le sujet: la guerre d'Algérie, voilà de quoi se replonger dans une période bien lourde de l'histoire, mais qu'il est nécessaire de comprendre et d'appréhender.
Zineb est une jeune fille, mi-algérienne, mi-pied noire. Son enfance est bercée de douceur et d'amour entre ses parents ouverts et intelligents, et son grand frère Yanis. Puis un drame arrive: son père décède, jeune, trop tôt. Sa mère se remarie avec un Français qui s'avère être un rustre malveillant. Heureusement, Zineb, devenue entre temps Ginette pour se franciser, a son amour pour s'échapper: Georges, un pied-noir aussi, amoureux de l'Algérie comme elle. Quand la guerre éclate, ils sont tout juste les parents d'une toute petite fille, qu'ils élèvent avec l'aide d'une mamie de substitution, qui prend son rôle de grand-mère tellement à coeur qu'elle évince la place de mère de Ginette. Mais tout cela est secondaire finalement, car Ginette laisse faire. La principale histoire dans ce roman est la grand Histoire qu'on découvre uniquement à travers le discours du personnage. On assiste à des cours de société, récités par Georges avec à peine de l'émotion.
J'ai un avis très moyen sur ce roman: j'ai trouvé l'histoire intéressante, et extrêmement bien documentée, mais justement, c'en est presque un documentaire. L'aspect roman est presque absent du récit: les personnages sont fades et quasi-inexistants. Aucune description physique, aucun ressenti, si ce n'est les "j'ai peur"; et les dialogues sont surnaturels. Trop bien tournés pour de l'oral, et sans jamais que ne soit ajouté une réaction sur le sentiment, le ressenti de la personne qui parle ou qui écoute: jamais de "s'écria-t-il" ou "je frémis en entendant cela" ou que sais-je. Cela donne au récit une platitude bien triste. C'est dommage, car il y a beaucoup de fond, et il y aurait tant à dire là-dessus! le tout manque de couleur, même
les coquelicots de Tipasa ne suffisent pas à colorer le récit. Heureusement la fin est sympathique et donne une petite touche plus positive.