La guerre de sécession, une fable politique
Lieu : Lammartin, village du nord-est de la France.
Epoque : de nos jours.
Le dernier roman de
Fabrice Lardreau, paru début 2018 aux éditions Lemieux, est un roman qui, spontanément, après lecture de la quatrième de couverture, ne nous attirait pas. Ce n'est pas le genre de romans que nous lisons et pourtant, il est parfois agréable de se laisser aller à découvrir d'autres textes que nos lectures habituelles.
Les prix ou les envois des éditeurs nous permettent, souvent, de belles rencontres qui n'auraient jamais lieu autrement.
Merci à l'équipe de Lemieux éditeur, à l'origine de cette belle découverte.
La guerre de sécession nous présente un petit village du nord-est de la France, Lammartin, qui décide de faire sécession, c'est à dire de vivre de façon indépendante du reste du pays, ce qui paraît, au début, une farce bien sympathique.
Le village attire, alors, bon nombre de journalistes, français et étrangers, dont Simon Lebrun, journaliste désabusé, qui, très vite, sait s'intégrer à Lammartin. Ce village lui apporte ce dont il avait besoin et qu'il ne connaissait plus.
« Je voulais oublier la menace et faire sécession, moi aussi. le village offrait un refuge inespéré. »p.39
Simon Lebrun devient, alors, le témoin principal et un des acteurs de cette sécession.
Ce roman est une critique humoristique de la politique, des médias, de la société contemporaine... Certains personnages prêtent à sourire, ainsi Jean-Jacques Alenchon et Marion le Guen, qui ne sont pas sans nous rappeler des personnalités politiques.
Nous suivons les personnages principaux avec plaisir, ils sont attachants.
Il s'agit là d'un bon roman, agréable à lire, qui nous fait réfléchir à de nombreux faits de société actuels.
Un très bon moment de lecture. A recommander.
Mots-clefs :
Fable
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Politique
Société
Humour
Valeurs
« Simon sortait d'une année douloureuse. Voici le commentaire écrit le 23 février, jour de son anniversaire, sur sa page Facebook : « 50 ans. Environ 20 ans avant impact. » Sans lien avec une météorite allant heurter la Terre, cette estimation désigne une espérance de vie. Huit ans auparavant, son père -auquel il ressemblait comme deux gouttes d'eau – était décédé le jour de ses soixante-dix ans, emporté par le cancer. Simon avait la certitude qu'il en serait de même pour lui. « C'est mon horizon biologique et social, confesse-t-il, il ne peut en être autrement. »
La cinquantaine avait paniqué Simon. Quelques jours auparavant il allait bien, du moins il le croyait, et tout à coup il perdait pied. Comme il l'écrit dans ses carnets, où il revient longuement sur cette période, « il y avait eu des signes précurseurs ». Depuis plusieurs années déjà, Simon n'allait plus aux fêtes du nouvel an. Banale en soi, cette résolution traduisait bien plus qu'une lassitude à l'égard des cotillons et du champagne. Simon avait peur de l'avenir, en réalité, persuadé qu'il réservait surtout des catastrophes, au mieux des déceptions. En restant chez lui le soir du 31, il voulait s'affranchir du temps, évacuer échecs et métastases.
Ses carnets dressent un bilan sévère de son existence. Mariage : rompu. Famille : éclatée. Littérature : grillé. Finances : médiocres. Sexe : néant. Santé : à voir. Difficile d'être moins optimiste. » p. 37.