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4,09

sur 2030 notes
FILLE, nom féminin
1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.
2. Enfant de sexe féminin.
3. (Vieilli.) Femme non mariée.
4. Prostituée.
Laurence Barraqué grandit avec sa soeur dans les années 1960 à Rouen.
"Vous avez des enfants? demande-t-on à son père. – Non, j'ai deux filles", répond-il.
Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c'est toujours mieux qu'une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?
L'écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l'importance des mots dans la construction d'une vie.
Ht sur coup de coeur couv. Offert à JV. Prêté à LT. Prog 007. Intéressant et prenant. Bien écrit. J'y allais à reculons (affaires Darieussecq, affaire Berest. J'avais tort. Ça claque. Pas de langue de bois. Forte et fragile l'autrice. Sincère aussi. Respect. 15/20 de garde.
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C'est une fille ! Fierté ou tromperie ? Comment grandir dans les années 60 quand on naît fille et que l'on ne comble pas les espoirs de la famille ?
Quelle belle écriture. Ça se lit vite, intensément, ça nous reste en tête, obstinément. Ca choque, ça bouscule, ça interpelle. Ça entraîne justement des échanges intéressants en famille avec mes filles.
Alors on s'assume, ou pas. On grandit fière de l'être, ou pas. On décide de changer les codes, ou pas. Les temps changent, il reste du chemin à faire mais on avance...
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L'histoire de Laurence Barraqué, née dans une famille composée du père, de la mère et de deux filles. Ce qui fait dire au père à qui on demande s'il a des enfants. Non, répond-il, j'ai deux filles. Tout est dit.
Enfin presque. Il est important de lire le livre qui retrace la place de la femme dans les années 60 jusqu'à nos jours. On commençait à peine à résister aux didacts de la société patriarcale. Laurence avait quand même gagné le gros lot. Drôles de parents qui vont jusqu'à tuer leur petit-fils.
Il y a quand une accumulation de tristesse, d'anti-féminisme. C'est un peu glauque et parfois obsessionnel. La présentation du livre ne le rend pas toujours facile à lire : très peu de paragraphe, voire pas du tout. Et le style pas très régulier.
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Fille retrace la vie de Laurence dès avant sa venue au monde et jusqu'à ce qu'elle même donne la vie et transmette tout autant des valeurs revendiquées que des conditionnements et préjugés silencieux mais tenaces.

Fille c'est d'abord donc la vie de Laurence. Sa naissance et son enfance sont ponctuées de remarques ouvertement sexistes, mais dont personne n'interroge alors le bien fondé. Son innocence et sa protection sont sacrifiées sur l'autel de la toute puissance masculine mais aussi sur une certaine idée du bon ordre familial. C'est par suite son propre désir et son propre plaisir que Laurence sacrifiera ; mais ne lui a t-on pas appris qu'elle était née pour plaire et satisfaire ? Après un avortement marqué par toutes les difficultés (difficultés dont la banalité est proportionnelle à sa violence), ses grossesses et ses accouchements mettront en lumière la violence sociale et l'obscurité de sa solitude et de son isolement. La soi-disant solidarité féminine trouvera ainsi ses limites tout autant que l'amour conjugal qui se lassera de prétendues humeurs féminines ou de désirs inassouvis.

Fille interroge les préjugés et ce qu'il faut appeler, avec Simone de Beauvoir, les constructions sociales. En cela si ce récit a une forte dimension sociologique, il se dégage également entre ses lignes une dimension philosophique et invite à questionner, à chaque étape de vie du personnage, la part de l'inné et de l'acquis, du choix et du subi.

Ainsi et à cet égard ce court roman révèle et questionne les processus de transmission de générations en générations. Il met en exergue d'une part les processus conscientisés et personnels de transmission et, d'autre part, les processus, plus insidieux, de transmission de valeurs sociales. Il interroge aussi le rôle que jouent les femmes dans leur propre aliénation ou libération.

L'alternance de différents style de narration rend le récit tout à fois personnel et universel. C'est ainsi pas seulement de Laurence dont il s'agit dans ce récit mais de toutes les Filles.
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Fille, la lecture en est agréable, le ton est enjoué même pour dire des choses graves mais ce n'est pas un coup de coeur.L'accumulation de clichés finit par lasser. Une idée structure le texte : c'est terrible de naître fille, de grandir fille, de devenir femme et de vivre femme, d'être mère d'une fille. le livre énumère les difficultés auxquelles doivent faire face celles nées dans les années 1950.
Le texte déroule le récit de la vie de Laurence. Elle naît en 1959 à Rouen dans la moyenne bourgeoisie. « C'est une fille-Ah ! C'est bien aussi. », ainsi est-elle accueillie par ses parents. Son père, médecin, est plein de préjugés sur les sexes. A 9 ans, Laurence est victime d'attouchements de la part d'un grand oncle au vu et au su de sa famille qui lui enjoint de ne pas en parler. Laurence commence une vie sentimentale parsemée d'embûches. Plus tard, elle se marie à Christian. Enceinte, son père intervient pour lui imposer un changement d'obstétricien, n'hésitant pas à mentir pour justifier sa décision. L'accouchement se passe mal, le bébé, un garçon, meurt. Laurence affronte seule cette perte. Puis elle donne naissance à Alice, à Rouen toujours. Et, dans une famille qui se disloque, Laurence jongle avec les difficultés.

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Une belle écriture qui passe du « tu » au « je » en passant par le « elle » selon la distance que l'auteure veut mettre entre les évènements de son texte et elle.
Un jeu habile et un texte fort sur la douleur d'être une fille .
A savourer que l'on soit une femme ou un homme…
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Récit multigénérationnel et fascinant sur : les filles. Si le texte n'apporte pas vraiment de questionnements nouveaux, il se distingue par son approche assez originale. J'ai été bouleversée par les passages écrits à la deuxième personne, et ressentais une pointe de déception dès que le "je" réapparaissait. Tout de suite on retombait sur une structure plus classique qui m'emballait moins. Énormément de thèmes sont traités dans ce petit roman, mais c'est fait avec beaucoup de justesse, sans jamais rien survoler. Qu'est-ce que ça voulait dire d'être une fille et de grandir dans les années 60 ? Qu'est-ce que cela veut dire d'avoir une fille, d'élever une fille au XXIe siècle ? Ca parle de l'incompréhension entre les générations, des nouveaux combats, du rapport à la mère, au père aussi, à la maternité. du rapport au corps, à la société, aux hommes, à la sexualité. Mais aussi d'inceste et de lesbianisme. Complet, émouvant, poignant, et essentiel donc.
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1ère phrase : « c'est une fille ».

L'histoire : on suit Laurence Barraqué de sa naissance en 1960 jusqu'à ce que sa fille devienne une jeune femme. Tout y passe en terme de violences faites aux femmes, qu'elles soient verbales, psychologiques ou physiques. Agression sexuelle par un oncle dans l'enfance, agression verbale, blague salace de son gynécologue, agression au moment de mettre au monde son premier enfant... les choses ont-elles vraiment changées ?

« L'équivalent de la virginité de la fille pour le garçon, c'est l'expérience.
Vous avez des enfants ? Non j'ai deux filles répond le père.
« Un accouchement qui s'est mal passé .... la mère ? Quoi la mère «

Mon avis : une lecture coup de poing. La narration est assez inhabituelle car elle oscille entre le Je et le Tu. L'écriture est directe et fluide.J'ai trouvé la 1ère partie assez piquante et ironique, faisant échos à ma propre enfance dans les références (pas dans le reste... 🙏). La deuxième partie change de ton, même si l'emploi du Tu dans la narration permets de prendre un peu de recul, l'accumulation des agressions vous saute à la figure et fait échos cette fois à d'autres agressions ordinaires, remarques déplacées, blagues salaces ... la place des femmes n'est pas encore à côté de l'homme ...
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Naître fille, puis donner naissance à une fille, Laurence Baraqué exprime ici toute la violence et l'absurdité parfois des comportements misogynes déclenché par le simple fait d'être une fille. En tant que fille, elle nous dépeint les réactions incohérentes de la société de l'époque, dans lesquelles on peut se retrouver parfois encore aujourd'hui... Puis elle se questionne ensuite à l'arrivée de sa fille, sur l'éducation et l'apprentissage à faire au mieux malgré une société toujours segmentante entre fille ou garçon. Un roman fort, frappant, qui fait écho à mon quotidien de fille.
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Un sujet profond traité très superficiellement

Un titre et une quatrième de couverture annonciateurs d'un ouvrage traitant d'un sujet majeur de notre société.
Les premières pages laissent espérer que l'intérêt sera constant au fil de ces dernières. Au lieu de cela, c'est d'abord un catalogue de faits connus, sans l'once de l'approche d'une recherche de l'origine de ces comportements.
Petit à petit la petite-fille grandit et la sexualité semble alors devenir son seul sujet de préoccupation. Certes la différence garçon, fille est d'une essence essentiellement sexuelle mais on a le sentiment que l'auteur se complaît dans la description des situations de ce type. il existe de nombreux cas où les difficultés rencontrées par les filles sont d'une autre nature.
J'ai plutôt eu le sentiment le lire le déroulé des confessions avec un thérapeute.
Chose rare, j'ai abandonné cette lecture vers le milieu du livre pourtant d'une longueur très raisonnable (220 p). Je ne pense pas que ce désintérêt vienne de ce que la situation des filles et des femmes m'est un sujet relativement connu mais bien de ce que l 'approche n'en est faite que sous un seul angle.

Dommage, un sujet très important traité d'une façon qui n'apporte rien à la cause des femmes, atteignant presque un objectif opposé à celui visé par son auteure : les femmes ne se réduisent pas à une considération sexuelle. Une énumération de situations sans l'approche d'une recherche de l'origine de ces situations. il ne s'agit certes pas d'un essai mais bien d'un roman mais, à mes yeux, il importe qu'à la sortie d'un roman on se sente enrichi de sentiments, de connaissance, d'ouverture. Ici, je ne me suis enrichi que d'ennui.

Dans mes critiques, je trouve bien souvent un côté positif et suis rarement aussi acerbe comme j'ai pu l'être ici. Cela provient très probablement de ce que je suis très attaché à la cause féminine, de par mon épouse et mes trois petites-filles, dans un monde où la femme est de plus en plus en danger, Je suis sorti agacé, frustré, contrarié que l'occasion de montrer que la femme n'est en aucun cas inférieure à l'homme a été totalement ratée. La lecture de la quatrième de couverture s'avère la partie la plus intéressante.

Plus que jamais; il m'apparaît nécessaire de rappeler que ces propos n'expriment que mon ressenti et ne sont pas une valeur absolue. Certains (certaines ?) y trouveront probablement de quoi les toucher.... mais j'avoue que j'aimerais savoir quoi.
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