Fille

Fille, l'un des coups de coeur de mon libraire, raconte ce que l'on ressent, ce que ça fait d'être dans la peau d'une fille, d'une femme, de vivre ses péripéties, de sentir son quotidien.
Les phrases sont simples, mais terriblement puissantes, ce qui m'amène à penser à la saga d'Elena Ferrante. Ca se lit vite, comme on parle, les pages défilent. On rit, on est choqué, on subit. Un peu comme la protagoniste qui finalement subit, lorsque tout le monde choisit pour elle.
Un roman plein de fatalisme, efficace.

Livre intéressant si l'on comprend l'intérêt de celui ci, sinon on peut rester bloqué sur certaines choses.
Le vocabulaire cru et parfois vulgaire peut déranger mais il met en avant une des visions les plus négatives de la sexualité et du genre féminin.
Il faut comprendre que l'auteure par cette ouvrage va nous parler des conditions du genre féminin tout au long de la vie d'une femme. Est ce autobiographique? Je ne lui souhaite pas, mais les différentes situations peuvent tout à fait être réelles et montrent l'aspect dévalorisant vécu par certaines dans une société où le genre féminin n'est pas considéré à sa juste valeur.
C'est un livre qui peut contribuer à défendre le féminisme en mettant en avant les réalités de la perception du genre.

Fille, c'est à la fois un roman, qui retrace le parcours de vie de Laurence Barraqué, mais aussi une réflexion tres poussée sur la place des filles, dans la société, la famille, le couple, l'école...
L'angle d'attaque est très personnel et très intime aussi, je pense même autobiographique pour une bonne part. Il nous montre à voire ce que subissent les filles tant physiquement que par les mots qui leurs sont jetés en pleine figure.
L'écriture est brillante et limpide, et même si elle semble faire état d'un constat nous invite par une démonstration intelligente à réfléchir aux relations homme/femme notamment.
J'ai vraiment aimé cette lecture même si elle n'est pas légère du tout.

Quel est le père qui ne rêve pas d'un successeur, d'un fils ?
Une fille, ce n'est qu'une fille. Tout un programme. Et Camille Laurens en fait un livre qui se dévore.
Ils sont nombreux les clichés concernant les filles et ils ne manquent pas d'être évoqués dans les conversations de la vie courante.
Léger et empreint d'humour dans la première partie qui se passe dans les années 1960, la suite est située de nos jours. La vie de Laurence n'est pas un long fleuve tranquille, que du contraire.
Être une fille ? Si on devait choisir, après la lecture de "Fille", pas sûre qu'on aimerait en être.
Mais le livre se dévore avec intérêt, on ne le lâche pas.
Le personnage de Laurence, en mère, est attachant. La fin ouvre des horizons aux côtés de sa fille Agnès, ancien garçon manqué. L'amour entre la mère et sa fille est très touchant.
Une belle lecture.
A lire.

e reviens donc avec ce roman poignant, « Fille » de Camille Laurens. En douceur, elle m'a happée dans cette construction biographique multipliant les points de vue et les générations. Elle passe en revue tous les statuts dits féminins à travers l'histoire d'une enfant né fille, le personnage de Laurence. Elle prête à sa jeunesse une certaine naïveté qui permet avec subtilité et spontanéité de brosser un panel de comportements, de vérités, de hontes, de questionnement, d'ignorance et de clichés qu'elle démonte un par un sous couvert d'une évidence clairvoyante. Viol, violence obstétricale, consentement, soumission, droits, devoirs, identité, sexualité, désir, maternité, puberté ... rien est laissé sur le bas côté. J'ai souri, j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai eu envie de crier et de me révolter, j'ai eu la nausée, j'ai eu peur, peur que Laurence entre dans une boîte de poupée, cette fameuse boîte configurée pour le sexe féminin et rien d'autres. Souris et tais-toi ! Un roman à mettre entre toutes les mains !
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Avec intelligence, adresse et une grande maîtrise de son sujet, CL traite de ce que c'est que d'être une fille, entre 1960 et aujourd'hui. C'est sans doute un peu autobiographique, mais surtout très documenté et raconté avec talent. Un livre utile et addictif.

Enfant, jeune fille, puis femme, nous suivons toutes les époques de la vie de celle que Camille Laurens met au centre de ce nouveau roman, et les interrogations qui vont avec.

Laurence Barraqué naît à la fin des années 1950, dans une France bien différente de celle d'aujourd'hui. Son père voulait un fils, elle est malheureusement sa deuxième fille. Et ses parents lui feront bien sentir qu'elle n'est pas celle qu'ils auraient voulu qu'elle soit. Laurence est une fille, elle ne comprend pas véritablement la différence, mais les garçons lui sont un monde étranger, et elle doit se battre tout au long de sa vie pour exister à part entière, pour ne pas être décrite par ses rapports à ceux qui l'entourent. Elle s'interroge sans cesse sur ce que signifie être une fille, ce qu'on attend d'elle, avec un « je » qui nous fait entrer dans sa tête.

Laurence grandit, et sous la si belle plume de Camille Laurens, nous raconte ses souvenirs d'enfants, ses jeux avec sa soeur aînée Claude, ses rapports avec ses parents. Et elle s'arrête sur un souvenir de vacances, qu'elle ne peut que narrer à la troisième personne, pour éloigner d'elle cette expérience : elle est agressée sexuellement par un grand-oncle, qui l'isole et abuse d'elle. Quand elle en parle à sa mère et sa grand-mère, aucune d'elle n'a l'air véritablement choqué, nous rappelant à quel point ces agressions sont malheureusement encore trop communes.
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Formidable Camille Laurence. Formidable , émouvant et enlevé récit.
Toute femme ayant grandi dans une famille patriarcale et misogyne, s'y reconnaîtra, et plus largement toute femme dans notre société à la française.
Ce livre devrait être étudié en classe.

J'ai lu ce livre suite à une chronique entendue par hasard sur France inter dans l'émission "par Jupiter", émission que j'aime beaucoup. Disons que j'étais curieuse d'expérimenter mon ressenti par rapport à celui de la chroniqueuse, et oui je l'ai autant apprécié qu'elle je pense. C'est un livre féministe à fond, ça s'est sûr, et ce n'est pas mon premier, mais j'ai trouvé dans celui là des petites phrases que j'entends depuis longtemps sans vraiment me rendre compte de leur valeur négative pour les "filles". Une remise de pendule à l'heure ne fait jamais de mal ;-)

Une réflexion sur la condition féminine et toutes les influences qui régissent la vie des femmes.
Sexe féminin = sexe faible, fille masculine = garçon manqué, mais pourquoi ? D'où viennent toutes ces idées préconçues qui tendent à mettre constamment la femme dans une position d'infériorité ?
Des idées insidieuses qui existent depuis des générations et qui s'immiscent dans notre inconscient à force de les entendre, comme pour nous y faire croire.
Un très beau texte, riche et engagé, qui nous pousse à refuser toutes ces petites remarques, loin d'être banales car dégradantes.