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sur 2000 notes
Début des années 60 à Rouen. C'est entre un père, vieille France, médecin de ville et un mère, dévouée à son époux et femme au foyer, que vont grandir Laurence et sa soeur.

A chaque grossesse, le père espère que ce sera un garçon mais manque de chance c'est toujours une fille. Va pour la première, mais ça se complique pour la seconde, comme si c'était une humiliation. 

Le père, machiste de première, est très souvent absent et quand il est là c'est pour régenter, ordonner et décider de la vie de ses filles. La mère, qui sait où est sa place, acquiesce.

Mais comment les filles vivent elles cela ?

Camille Laurens, avec ce roman, va nous expliquer ce qu'il y a derrière ce mot "fille" et le parcours qui y est associé surtout à cette époque : on apprend aux filles à se faire discrètes et si jamais il leur arrive quelque chose elles en portent une part de responsabilité. On ne leur demande pas leur avis afin que cela ne porte préjudice à personne. Et qu'arrive -t-il quand une femme se rebelle ?

Si l'écriture est bien maîtrisée, le sujet tel qu'il est abordé ne m'a pas convaincu. Il a juste mis en lumière l'évolution de notre société en matière des droits des femmes même si aujourd'hui on voudrait plus or on constate un recul dans beaucoup de domaines notamment dans certains pays (le droit de disposer de son corps, le droit de se vêtir comme bon vous semble, le droit d'aimer différemment, le droit de ne pas être mère... la liste est longue).
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Laurence Barraqué grandit dans les années 60 à Rouen. Elle est la narratrice de ce roman qui dévoile dès les premières pages une rencontre avec une condition. Elle est une fille et perçoit progressivement qu'il aurait été plus simple pour elle qu'elle naisse garçon. Elle est une fille et elle comprend durant son enfance que c'est mieux qu'elle se taise, que c'est mieux pour elle qu'elle s'intéresse à certains sujets et pas d'autres. Elle comprend rapidement que sa relation aux hommes peut lui poser des difficultés voire pire. On suit la narratrice jusqu'au début des années 90 lorsqu'elle devient mère. Puis on voit grandir sa fille et la relation se tisse sous les yeux du lecteur avec sa mère. Une fille qui s'affirme et qui s'intéresse aux questions féministes contemporaines en offrant un nouveau prisme à sa mère. Une mère qui regarde comment grandit son enfant à l'orée de ce nouveau prisme, mais qui regarde aussi sa jeunesse avec ce nouveau prisme. "Fille" est un roman qui restitue comme rarement la condition féminine. Tout ce que peut traverser une femme dans une vie. Camille Laurens écrit un récit très juste et plein de petites observations, dans lequel la question du corps féminin est centrale. le lecteur voit les petites mutations qui s'opèrent chez la narratrice et les luttes que cela sous-tend pour elle. Je lis un peu à la bourre ce bouquin qui avait eu un écho important à sa sortie. Je vous le conseille vivement.
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Voici un roman qui fait des bleus à l'âme, surtout quand on est/naît fille. Un roman sobre et au verbe parfaitement maîtrisé, un bonheur à lire, la belle musique des mots à l'oreille. Mais aussi un roman qui heurte, surtout quand on est/naît fille. Un roman qui donne envie de régler des comptes et de sérieusement s'intéresser au féminisme, ou du moins à la condition féminine.

Le titre est on ne peut plus simple et pourtant il est d'une portée complexe. Questions de sexe, de genre, d'identité, de condition humaine, d'atavisme, d'héritage culturel, de position sociale. Vaste programme.

Camille Laurens réussit à la perfection l'exercice périlleux d'explorer la féminité exploitée sans tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Elle parle des clichés sans y tomber, jamais. L'histoire de son héroïne qui se fait narratrice le temps de quelques chapitres, c'est celle de Laurence Barraqué, jeune normande née dans les années 50. Si on parle facilement de "racisme ordinaire", on parle moins de "discrimination sexuelle ordinaire", une violence latente et banalisée qui fait des millions de victimes muettes. L'histoire de son héroïne, c'est celle de toutes les filles, de toutes les femmes ; Laurence porte en elle l'universalité de la femme, de sa naissance à sa maturité.

Le rôle de la femme. Vaste programme.
La place de la femme. Vaste programme.
Le libre-arbitre de la femme. Vaste programme.
La domination de la femme (et non par la femme, entendons-nous). Vaste programme.

Ce roman m'a été offert par mon frère que je considère comme un homme extrêmement respectueux des femmes et très concerné par leur condition. J'aurais aimé qu'un homme me donne son ressenti de lecture. Et même, j'aurais aimé que trois hommes me donnent leur avis : un jeune, un quadra et un retraité. J'ai comme l'intuition que leurs avis divergeraient. Ceux des femmes qui leur feraient miroir seraient sans doute quasiment identiques.

Je pense qu'avec "Fille", Camille Laurens, cette autrice au prénom mixte et au nom phonétiquement "transgenre", rend un grand service à tous. Je ne sais pas quelle part son roman contient peut-être d'autobiographie, le prénom de son héroïne étant l'homophone de son nom, mais elle réalise un tour de force en mettant à nue et en révélant la fille en chacune de ses lectrices, et la conscience en chacun de ses lecteurs, quel que soit leur sexe.

Je ne me suis pas retenue de penser à ma mère, à ma grand-mère, à ma soeur, à mes amies, à moi, sans aucun auto apitoiement mais avec beaucoup de peine quand même.

Merci, Mme Laurens.


Challenge ENTRE DEUX 2023
Challenge PLUMES FEMININES 2023
Challenge MULTI-DEFIS 2023
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Un roman très intéressant. J'ai aimé qu'on assiste à toutes les étapes importantes de la vie de l'héroïne. Les moments de vie qui nous construisent en tant qu'être.
L'héroïne va vivre des choses très dur et ce qui m'a le plus frappé c'est la vitesse à laquelle on les met sous le tapis !
Le mentalité des années 60 sur les femmes ne cessera jamais de me choquer. Heureusement depuis de nombreuses choses ont évoluées mais pas encore assez.
Des réflexions de l'autrice notamment sur la langue française sont très pertinentes.
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Fille est l'histoire d'une réconciliation entre l'héroïne, Laurence, et le genre féminin.
Fille raconte l'histoire de Laurence par Laurence, depuis sa naissance et la déception de son père d'avoir encore une fille, jusqu'à l'adolescence de sa propre fille Alice.
Ce roman nous plonge au coeur de l'intimité d'une femme et de son parcours de vie. Elle y traverse l'expérience de l'inceste, de la découverte de l'amour, de l'avortement, de l'expérience plus ou moins heureuse de la maternité.
La vie réserve toujours des surprises, bonnes et mauvaises; des déceptions aussi.

Fille retrace la vie d'une femme dans sa génération. Camille Laurens écrit avec une très grande justesse et beaucoup de pudeur les souffrances de Laurence; ces moments où elle se tait et continue à vivre, les réflexions de sa famille qui ne la comprend jamais vraiment, ses grandes décisions de femme, sa solitude aussi.

Mais Laurence va se réconcilier avec le fait d'être une fille, et cette réconciliation surgira de manière inattendue.

Un roman de l'intime écrit avec brio.


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Naître fille, toute l'histoire de ce livre.

Et qu'en plus , être la deuxième ce n'est pas de chance ...

«  c'est aussi bien une fille «  dira ce père à la naissance de son deuxième fille Laurence dans les années 50.

Le père est médecin et la mère élève les enfants, Claude et Laurence grandissent et se jalousent.

Laurence va subir un fait qui va la traumatiser mais qu'il faut taire, c'est une histoire de famille.......

Nous suivrons Laurence qui va devenir femme puis mère et son questionnement sur l'amour et la place de la femme dans la société .

Si la femme a su s'émanciper, elle n'est toujours pas égale à l'homme.

Une histoire crue, poignante mais avec des notes humoristiques comme la liste des synonymes de zizi et zezette et de l'éducation sexuelle faite par le père !!!!

Note : 4 / 5

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(Audiolivre)
L'histoire raconte la vie de Laurence, née en 1959 et très vite on comprend que le sujet du roman est la condition féminine de l'enfance à la femme adulte.
Un roman féministe qui décrit le machiste de cette époque, le conditionnement à être une fille, les préjugés, etc ...
Personnellement j'ai trouvé certains passages un peu caricaturés et l'autrice m'a semblée généraliser des faits qui, à mon sens ne le méritent pas. Sa plume très déterminée est peut être à l'origine de ce sentiment. Mais le discours est juste et intelligent. L'image de la fille et de la femme n'a pas toujours était ce qu'elle est aujourd'hui (même s'il reste encore des progrès à faire).
Une écoute agréable grâce à la voix et la diction parfaite d'Elsa Lepoivre.

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Fille est un roman très touchant où Laurence, la narratrice, raconte sa vie de femme depuis sa propre naissance jusqu'à l'âge adulte de sa fille. L'écriture est juste, sensible et percutante, l'autrice n'en fait jamais trop. On passe par tout un tas d'émotions, tristesse, indignation, incompréhension. L'humour et l'auto-dérision sont aussi de la partie, on rit (jaune) souvent.

L'histoire se déroule dans la France des années 1960 à 1990. La narratrice s'interroge sur de nombreux sujets toujours d'actualité aujourd'hui, qu'est-ce qu'être une femme, une fille, être amoureux, la sexualité, le patriarcat, la maternité… Elle pose un regard cynique et acerbe sur sa propre vie, son enfance, ses parents, la société française. Une belle lecture.
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C'est un roman que je souhaitais découvrir après avoir écouté l'avis très élogieux de @mrsbookyarmond sur sa chaîne youtube. A l'image du livre de Cho Nam-Joo, Kim Jiyoung née en 1982, lire la rétrospective de la vie d'une femme pour découvrir le sexisme ordinaire dans tous les aspects du quotidien est toujours un sujet intéressant.
Si avec le livre de Cho Nam-Joo, j'ai réussi à être embarquée dans le récit, avec Fille de Camille Laurens, ce fut une expérience beaucoup plus mitigée.
Loin des commentaires élogieux, je suis restée sur ma faim. J'ai trouvé que le livre n'apportait rien de nouveau et ne proposait même pas une nouvelle lecture de notre société permettant au lecteurice d'adopter une nouvelle appréciation de nos normes.
Bien au contraire, j'ai eu le sentiment de lire ce que j'avais déjà bien identifié par ailleurs grâce à d'autres romans bien plus pertinents sur ce sujet.
Dans ce roman, nous suivions Laurence depuis sa naissance jusqu'à sa vie d'adulte lorsqu'elle devient mère d'une fille à son tour. C'est donc une succession de souvenirs qui mettent en exergue le sexisme partout dans la vie de cette jeune femme. En cela, son parcours est assez révélateur de la force de nos constructions sociales et culturelles imprégnées de sexisme.
En revanche, ni la méthode de narration choisie par l'autrice, ni son style, ni même les souvenirs qu'elle choisit de raconter n'ont réussi à provoquer une quelconque réaction chez moi. Je n'ai pas compris le choix de l'autrice de passer du « Elle », au « Je » pour repasser au « Tu », ni le découpage proposé, ni la fin que j'ai trouvé très maladroite pour défendre le propos.
Le féminisme est une cause qui me tient à coeur – j'ai besoin que l'auteurice s'engage dans son récit et qu'il/elle prenne parti. J'ai besoin de plus d'intensité et d'être bousculée.
Cette lecture a donc été seulement démonstrative. Je n'ai pas ressenti une quelconque dénonciation, plutôt une certaine résignation qui ne m'a pas plu. Contrairement à Cho Nam-Joo qui dénonce par le destin de son personnage féminin la violence d'une société très patriarcale, Camille Laurens se contente d'un petit blâme et c'était bien trop gentillet à mon goût !
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Je suis née à cette époque décrite par Camille Laurens, j'ai vécu enfant dans un carcan d'interdits et de devoirs parce que fille. Toute petite, des injonctions ont jalonné mes apprentissages,puis ma future vie de femme. Si le patriarcat imposait ses lois à la maison, c'était parce que la lâcheté et la jalousie maternelle l'y autorisaient car qui se tait donne son accord. À l'époque le terme de sororité n'avait guère de réalité concrète. Ceci renforçant cela.
J'ai été touchée par la première partie du roman ( naissance,enfance,adolescence de l'auteure,) qui me racontait avec une autre voix ce que j'ai vécu simultanément.
C'est ,plus qu'un roman,un témoignage de la façon dont les filles étaient éduquées, dressées,il y a 60 ans, pour devenir de bonnes ménagères poulinières sans prendre en compte leurs aspirations propres.
Sans leur offrir la chance d'avoir des aspirations personnelles.
(On est en droit de se demander" et maintenant ?")
J'ai aimé comment l'auteure interroge la petite fille qu'elle a été ,lui donne enfin droit de s'exprimer pour faire remonter le passé .
J'ai aimé comment les histoires se tricotent les unes aux autres.
Et comment,ayant décrit douleurs injustices et mensonges, trahisons,ce livre se finit sur un avenir choisi,assumé et la joie de vivre d'Alice.



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