Franck Laurent4/5
2 notes
Après le paysage
Résumé :
Après le paysage s’approche de ces choses qui, hors de tout spectacle, pourtant s’imposent, discrètes et tenaces. Éléments silencieux d’un paysage, rumeurs de la nuit, chaos fluent des villes : expériences, communes et solitaires, que tout un chacun a éprouvées. Et par lesquelles soudain, sans raison apparente, on se sent vivre, bien ou mal. Tenter de les dire précisément, les passer au tamis fragile du vers. Y chercher l’harmonie quand même
La lune a passé
sur le toit de zinc
transfigurant le gris
On l’aime pour cela
splendide et candide
sur la ville muette
Elle glisse et nous abandonne
au désarroi des lendemains
Mais nous invite obstinément
à plus de calme et d’insistance.
Dans son gris de craie
Paris nous oublie
sous l’arbre qui bouge à peine
entre les parures de pierre
douces et lentes tout le jour
à chaque pas poussé avant
les pierres glissent doucement
à chaque pas risqué sous l’arbre
à chaque pas sous le ciel blanc
Paris nous glisse entre les doigts
à chaque verre à chaque pas
à chaque lumière tremblante
à chaque vitre de café
à chaque passante égarée
la vie s’absente lentement
et Paris oublie ses passants.
Appartenir au silence
comme la mouche qui se pose
au bord de la fenêtre ouverte
comme les lignes de maïs
loin sur la pente du coteau
comme les arbres du sommet
silhouettes sur le ciel blanc
Que cela nous est difficile
On était revenu près des visages
on avait regardé de près
on avait défié
Mais l’on n’avait pas su dans le noir éclairé de la ville
approcher vraiment
jusqu’à
Et tout reste à distance
étrangement.