AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 76 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Caroline Laurent a vécu une belle expérience en écrivant avec Evelyne Pisier « Et soudain la liberté » qui m'attend toujours dans ma PAL et dans lequel la comédienne racontait ses souvenirs, son enfance. Quelques années plus tard, son amie meure et elle apprend avec stupeur qu'elle était au courant de l'inceste commis par son époux Olivier Duhamel sur Camille Kouchner et qu'elle n'a jamais rien dit.

Comment réagit-on quand on apprend ce secret tragique, cela ne risque -t-il pas de remettre en cause l'amitié ? Et en parallèle, comment accepter que cet homme qu'elle aimait ait pu commettre un tel acte. L'auteure nous propose une très belle réflexion, sur l'amitié, les secrets, la confiance, le chagrin de ne pas avoir été dans la confidence et sous-entendu n'avoir rien vu donc rien pu faire.

J'avais une amie, et je l'ai perdu deux fois. Ce que le cancer n'avait pas fait, le secret s'en chargerait.

L'auteur revient sur la fragilité d'Evelyne Pisier son besoin d'être aimée, de recevoir l'amour d'un père perdu trop tôt et qui laisse un vide immense, et un manque de confiance un soi.

On ressent une énorme culpabilité chez Caroline Laurent qui se reproche de n'avoir rien vu rien deviné et en même temps d'avoir aimé (apprécié serait plus adapté) cet homme qui n'a pas hésité à l'appeler quand l'affaire a éclaté.

Sans le savoir, j'avais été l'amie d'un homme incestueux, et l'amie d'une femme qui n'avait pas dénoncé cet inceste. Pire, j'avais été la plume de cette femme-là. de toutes ces fautes, laquelle était la plus grave ?

Elle aborde le chagrin de la perte, du décès de son amie, et en parallèle le chagrin de ne pas avoir deviné, ce qui rend le deuil tellement compliqué, avec ce sentiment d'avoir été manipulée, voire complice.

Cette culpabilité va avoir des conséquences sur sa vie, son couple, la conduisant à l'éloigner quelques temps direction les îles Féroé, lieu idéal pour faire le point, car comment ne pas sombre dans la folie quand des pensées aussi sombres hantent l'esprit constamment. L'éloignement, dans un milieu totalement étranger dans le climat, la culture, les paysages, incline à la méditation.

L'auteure se demande comment écrire, comment trouver les mots quand on a été plongé dans un tel état de sidération, mais aussi comment survivre, voire se reconstruire. Dans sa réflexion, elle invite des écrivains qui ont écrit sur la souffrance, le chagrin, la folie, avec des citations en harmonie avec son raisonnement intérieur. Ce qui nous donne un récit touchant, plein d'émotions, sans pathos, ni victimisation.

J'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver la plume de Caroline Laurent, car j'avais eu un coup de coeur pour son précédent roman « rivage de la colère », alors j'ai fait durer le plaisir car j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour ce récit, il fallait digérer les émotions, ne pas se laisser envahir par elles. J'ai toujours envie de lire « Et soudain la liberté », tout en me demandant si ce n'est pas trop tard.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure.

#Cequenousdésironsleplus #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          340
« Que désires-tu ? Écrire est la réponse que je donne à une question qu'on ne me pose pas. »

De Caroline Laurent, j'ai beaucoup aimé Rivages de la colère, roman engagé qui faisait découvrir un pan méconnu de l'histoire de l'indépendance de l'île Maurice.

Et vous, peut-être avez-vous lu Et soudain, la liberté : un livre commencé à partir des confidences d'Evelyne Pisier, terminé après sa mort par l'autrice, qui avait noué une amitié étroite avec cette femme et son deuxième mari, Olivier Duhamel.

Nous y voilà. #EvelynePisier, #OlivierDuhamel, #CamilleKouchner, #LaFamiliaGrande : si vous ne connaissez pas la suite, suivez les hashtags, je suis certaine qu'ils vous renseigneront.

Du moins, ils vous renseigneront sur ce que la presse a raconté. Cela peut être utile : « Ce que nous désirons le plus » tourne autour de l'affaire qui a éclaté en janvier 2021 et qui s'est doublée pour Caroline Laurent d'une trahison, sans rien en raconter.

Car elle « ne veut pas de drama », ni de la « parole sociale » qu'on attend d'elle. On comprend que le monde d'avant a volé en éclats, qu'elle est solidaire des victimes, mais qu'elle n'en parlera pas : je n'en parle donc pas non plus.

Pourtant, « de quoi ai-je le chagrin de me souvenir ? », ajoute-t-elle… Comment a-t-elle fait face à cette situation qui l'a mise dans la position intenable où elle sait qu'on la perçoit simultanément trahie et complice ?

Eh bien, ce tsunami a fait effraction dans sa vie, c'est vrai, mais est-ce que sa vie allait bien, avant cela ? A quoi retardait-elle le moment de se confronter ? Quel sens donner aux répétitions de dates et de cycles ? le drame n'a-t-il pas été le moment de regarder en face tout ce qui dans sa vie était impensable, pour s'appuyer dessus et devenir elle-même ?

« Il y a de quoi devenir fou, croyez-moi ». de quoi devenir folle, ou alors, de quoi écrire et faire la paix avec le mot imprononçable, « manipulée ». Parce que cette fois encore, comme dans son adolescence meurtrie, l'autrice a été contrainte de « laisser la place au rêve qui seul peut contrer l'absence », à « parler une langue inconnue qui dormait au fond [d'elle] ». Caroline Laurent est peut-être éditrice, mais cette manière de réagir à l'indicible, c'est avant tout celle d'une autrice.

La citation de Deborah Levy qui donne son titre au livre figure en exergue et est aussi une des conclusions du livre, mais, comme le dit Caroline Laurent, ces mots transportent à la première lecture. « A priori, le chaos représente notre pire crainte, mais j'en suis venue à croire que c'est peut-être ce que nous désirons le plus. »

A l'arrivée, « Ce que nous désirons le plus » est un livre qui devait forcément paraître un 18 août et que chacun de nous peut lire en se demandant à son tour à quoi il retarde le moment de se confronter. Car si Caroline Laurent a fait la paix avec le souvenir d'Evelyne Pisier, alors croyez-moi, nous pouvons y puiser de quoi faire la paix avec beaucoup de drames.

Merci à NetGalley et les éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce livre.
Commenter  J’apprécie          330
Après avoir lu l'an dernier « Et soudain la liberté », d'Evelyne Pisier et Caroline Laurent, je me souviens de mon admiration pour la vie d'Evelyne Pisier et de mon malaise, ayant ensuite entendu l'affaire Duhamel.
Si pour moi, ce fut un malaise, pour Caroline Laurent ce fut un cataclysme.
Une amitié très forte était née entre elle et Evelyne Pisier malgré leur différence d'âge.
Avec l'accord et la bienveillance de Mr Duhamel, elle avait terminé seule le livre après la mort de son amie.
Elle avait adopté cette famille comme une seconde famille.
Alors quand le 4 janvier 2001 elle apprend la nouvelle, la « catastrophe », son monde s'écroule.
C'est comme si Evelyne mourait une seconde fois.
Comme si leur amitié mourait
Elle se sent trahie, coupable.

« Le monde autour de moi avait changé de visage de substance. Les nuits avaient disparu. Demeurait cette question : peut-on être complice de quelque chose qu'on ignore ? »

« L'amitié foudroyée, la confiance broyée »

« Comment écrire après ça ?
Et qui me lira encore après ça? »

« …. la confiance sabotée, je ne fais confiance à personne, surtout pas à moi-même, fleurs et couronnes sur le Sentiment, c'est fini pour moi, je suis tombée dans un trou............ »

C'est l'effondrement total.
Et comme je la comprends !
La trahison en amitié, peut-être plus, ou du moins autant qu'en amour , est une catastrophe dont on ne se remet pas.
Quand on a été trahi, il est quasiment impossible de redonner un jour sa confiance à quelqu'un.
Beaucoup de choses sont modifiées dans la vie de Caroline Laurent.
Au fil des mois elle tente de se reconstruire, de réappréhender sa vie.
Et même si quelque chose est brisé à tout jamais en elle, je lui souhaite de se réapproprier sa vie le mieux possible et de continuer à nous enchanter de sa sensibilité et de sa si belle écriture.
Commenter  J’apprécie          252
Et soudain, la liberté le premier roman de Caroline Laurent, co-écrit avec Évelyne Pisier est paru en 2017 après la disparition de celle qu'elle pensait son amie. Quatre ans plus tard, le mari d'Evelyne, à la suite des révélations de Camille Kouchner, est accusé d'inceste sur son beau-fils. Evelyne savait, Evelyne n'a rien dit, Evelyne ne lui à rien dit...
Que cela a dû être douloureux, la sensation d'avoir été trahie! On suit avec elle, sa descente aux enfers, son écoeurement, ses doutes sur la vie et l'amitié. Un livre nécessaire et bouleversant.
Commenter  J’apprécie          120
Le 4 janvier 2021, le monde de Caroline Laurent s'effondre. Elle apprend par la presse que le mari de son amie Evelyne Pisier est accusé d'inceste. La parution du livre de Camille Kouchner brise le silence.
Caroline Laurent se sent alors trahie, abusée. A-t-elle été naïve ?
Elle reçoit de nombreuses sollicitations de journalistes. Elle ne répond pas, s'enferme, s'isole. Elle s'éloigne peu à peu de son compagnon. le chagrin la submerge et la paralyse. Elle n'arrive plus écrire.
Une amie lui demande « si c'était à refaire, est-ce que tu le referais ? » Oui, elle revivrait tout dans le même ordre : « Ne rien savoir du drame et écrire le roman de cette femme, honorer ma promesse, me sentir soutenue par son mari, et puis un jour de janvier sombrer dans le cauchemar ».
Dans ce récit, elle se met à nu de façon sincère et touchante. Elle livre des anecdotes de son enfance, des moments de sa vie intime, de sa famille, des deuils.
Quand le besoin d'être seule prend le dessus, elle décide de partir trois semaines dans les îles Féroé où elle marche beaucoup, seule, et retrouve le goût, la capacité d'écrire à nouveau. Ce qu'elle retiendra de ce voyage : l'écriture lui fait du bien et au final c'est ce qu'elle désire le plus. Elle sera accompagnée par les livres de ses écrivaines préférées : Annie Ernaux, Déborah Levy, Joan Didion.
A la fin, le lecteur peut retrouver toutes les références bibliographiques sous le titre « amitiés littéraires », des lectures qui ont nourri sa réflexion et l'écriture de son livre. Car l'écriture est un refuge pour elle. Elle évoque notamment son intervention dans les prisons pour des ateliers d'écriture.
Un très beau récit intime, un hommage à la littérature et à l'écriture qui peut aider peut-être des lecteurs dans leur propre cheminement intérieur.
J'ai noté de nombreux passages très beau et intéressants, des phrases à relire que vous trouverez dans la rubrique des citations.

Merci à Netgalley et Les Escales pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          60
" Ecrire est la réponse que je donne à une question qu'on ne me pose pas."

En septembre 2016, Évelyne Pisier présente son manuscrit à son éditrice Caroline Laurent. Elle lui demande de l'aider à transformer son récit en fiction, pour elle le livre ne doit être ni un témoignage ni une biographie. Elles travaillent ensemble sur le texte durant quelques mois avant qu'Évelyne ne décède brutalement en février 2017. Caroline Laurent termine alors le livre comme elle l'avait promis à Évelyne qui était devenue son amie. Ce sera le premier roman de Caroline Laurent, "Et soudain, la liberté", " un roman commencé à quatre mains et achevé à deux âmes "

Cinq ans plus tard, en janvier 2021, la sortie du livre de Camille Kouchner "La familia grande" brise le silence de cette famille autour de l'inceste commis par le mari d'Evelyne sur un des fils d'Evelyne.

Ce lundi 4 janvier 2021 la vie de Caroline bascule dans un cauchemar. Elle a l'impression d'avoir perdu deux fois son amie, la première fois par le cancer, la seconde fois par ce secret " après avoir perdu un être de chair, j'ai perdu un être de fiction."

S'ensuivent pour Caroline Laurent des mois de chagrin, des mois où écrire lui est devenu impossible.

Caroline Laurent raconte le 4 janvier 2021, qu'elle nomme elle-même " jour de la catastrophe", puis décortique les sentiments qui l'ont traversée, sentiment de trahison, de confiance trahie, peur d'avoir été manipulée, désarroi d'avoir aimé deux êtres qui lui apparaissaient lumineux et dont elle découvre maintenant les plus noirs secrets. La rencontre avec Evelyne a changé la vie de Caroline en la menant à l'écriture. Non seulement, Evelyne, femme libre et indépendante, était devenue son amie, son modèle, son inspiratrice mais son mari était devenu un proche après le décès d'Evelyne, il était même devenu une figure paternelle pour elle. Elle ne se pardonne pas d'avoir été la plume d'une femme qui a protégé son mari en ne dénonçant pas l'inceste qu'il a commis.
Elle raconte la sidération, la peur de ne plus pouvoir écrire et tente de comprendre l'abîme sans fond dans lequel elle ne cesse de s'enfoncer depuis le 4 janvier, hantée par de multiples questions sans réponse, elle veut comprendre pourquoi cette histoire l'atteint autant et devient "enquêtrice de sa propre peine."
Une expérience particulièrement singulière et traumatisante, un témoignage lucide, honnête, sans concession sur une descente aux enfers, sur une lente reconstruction et sur une renaissance par l'écriture. Un texte profond, d'une grande qualité littéraire dans lequel elle convoque des femmes qui l'inspirent, Déborah Levy, Joan Didion, Annie Ernaux... de très beaux passages sur l'écriture, sur le besoin d'écrire pour se libérer.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          50
Un livre coup de poing. La description d'une vie qui bascule à un instant très précis. Cet instant où s'effondrent des certitudes, où le monde que vous croyiez connaître s'écroule et remet la vie en perspective.
Un livre à apprécier dans son contexte : un premier roman « Et soudain la liberté », une histoire d'amitié, un deuil, une affaire qui vient tout bouleverser « La familia grande ».
Et cette écriture sublime pour accompagner le chemin de la catastrophe à l'écriture à nouveau.
Emballée par ce premier roman que j'avais offert à beaucoup d'amis, j'ai eu la chance de pouvoir échanger avec Caroline Laurent a l'occasion du salon « St maur en poche ». Cette douceur et cette sensibilité ressenties lors de cette rencontre s'exhalent de ce livre poignant qui témoigne d'une déconstruction nécessaire, d'une résilience et d'un talent certain pour l'écriture.
Merci Babelio de m'avoir offert le privilège de le lire avant sa parution officielle!
Commenter  J’apprécie          50
Impossible de parler de ce livre, sans évoquer d'abord le premier livre de Caroline Laurent Et soudain, la liberté. Editrice, Caroline Laurent fait la rencontre d'Evelyne Pisier, pour travailler sur un projet d'autobiographie. Entre les deux femmes, c'est une vraie rencontre. Pendant les mois qui suivront, elles partageront une amitié intense. Après la mort d'Evelyne et avec l'accord de son mari, Caroline Laurent continuera d'écrire, seule. le résultat fut magnifique. Un portrait de femme éblouissant, l'histoire d'une belle amitié et le cheminement d'une jeune femme qui se sent, enfin, autorisée à écrire. Ce livre fait partie de mes plus beaux souvenirs de lecture et je l'ai chaudement recommandé chaque fois que j'en ai eu l'occasion.

Mais il y eu un autre livre, une déflagration. Une jeune femme y dénonce les viols subis par son frère jumeau par leur beau-père, Olivier Duhamel, et le silence de leur mère, Evelyne Pisier. Si le choc est rude pour le public, le bouleversement est total pour Caroline Laurent. L'image idéalisée de l'amie et des instants partagés se brise, les interrogations se multiplient et le harcèlement médiatique n'arrange rien.

Caroline Laurent partage avec ses lecteurs les mois qui ont suivi la révélation du secret. Avec sincérité, elle se livre totalement, explore ses émotions, ses doutes et ses peurs. Elle plonge en elle-même, cherche à comprendre la souffrance de cette blessure d'amitié qui fait écho à des blessures plus anciennes. Pour se retrouver, il faudra les mots des autres, la solitude et l'éloignement. Et l'écriture…
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          31
Ce livre est une révélation, en tout cas pour moi au sens propre du terme. Il m'a révélée, il condense en 217 pages sublimes les doutes, les angoisses, les questions en suspens, l'écriture qu'on veut mais qui ne vient pas, l'amour qui est là malgré tout et la vie qui lasse. L'auteure focalise son texte sur une trahison, et arrive à déplier à partir de ce point nodal le chagrin qui l'habite, la crise qu'elle s'apprête à traverser. Par son phrasé, sa plume vivace et profonde, elle nous fait vivre de l'intérieur le chaos, la relation aux hommes, aux îles, la solitude, la quête d'un ailleurs salvateur. On sent ici la nécessité d'écrire qui en devient vitale, l'acuité des sensations, le vide abyssal qui semble l'appeler mais qu'elle va réfuter par le mouvement, l'introspection et la solitude. C'est une ode entière à la littérature et à l'écriture qui mènent à une délivrance. Les références littéraires ne manquent pas : Sylvia Plath, Ernaux, Duras
Ce que nous désirons le plus est certainement le livre qui m'aura le plus marquée cette année, il est merveilleusement bien écrit, touchant et chaque phrase a résonné très intérieurement. Ce texte soulève à la fois l'errance, la béance et la bombance, il sonne comme un écho, il prône l'ailleurs comme un meilleur et l'écriture comme un sauveur.
Mais surtout, ce livre me confirme que l'écriture du réel, de l'intime, du personnel,a parfois, et j'en suis persuadée, bien plus d'impact qu'une fiction.
C'est l'histoire d'une quête tout entière, amenée singulièrement, qui aboutira indéniablement à une métamorphose viscérale.
Commenter  J’apprécie          20
Je ne pouvais pas passer à côté de ce récit de Caroline Laurent publié aux Escales. J'avais eu un coup de coeur pour Et soudain, la liberté que l'autrice avait co-écrit avec Evelyne Pisier, et lorsque La Familia Grande est parue, ça a été une douche froide. Si cela a été un tel choc pour le public, on n'imagine pas ce que cela a été pour Caroline Laurent. Après plus d'un an de silence (qui lui appartient, ce n'est en aucun cas un jugement), elle revient sur ce choc violent dans Ce que nous désirons le plus. Évidemment, cela va sans dire que ce texte ne se lit pas sans avoir lu les deux autres cités précédemment. Il est donc également compliqué de dire si j'ai aimé ou non, cela est bien trop personnel et reviendrait à la juger, elle, et c'est bien la dernière des choses qu'elle mérite ou dont elle a besoin. Mais ce que je peux vous dire, c'est que j'ai aimé sa plume et j'ai trouvé le message clair et juste, une fois ce livre refermé. Dans le cadre de cette réflexion sur la reconstruction de soi, on ressent le long cheminement du choc, de l'ombre qui se pose sur elle. Parfois décousu, très sombre au départ, elle nous parle de secrets de famille, et de cette position compliquée qu'est la sienne. Ce récit vient compléter cette histoire de femmes qui prennent là paroles ou qui se taisent autour de tragédies masculines terribles. C'est un texte profond que je recommande, suite aux 2 autres. Je précise, cela dit, qu'il n'est pas indispensable, mais qu'il ne faut en aucun cas lire Et soudain, la liberté, sans lire La Familia Grande ensuite. Aussi terrible cela soit-il.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (161) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}