Paris, Place Colette. En réponse aux majestueux bâtiments du jardin du Palais royal tout proches, elle est là. Ses façades harmonieuses rehaussées par d'imposants piliers, ses arcades, ses lustres extérieurs attirent le regard. Elle, c'est la
Comédie-Française.
Un endroit unique, empli de prestige qui, lorsqu'on y entre, vous saisit tout entier. La Salle Richelieu, toute revêtue d'or, de blanc et de rouge construite à la fin du XVIIIème siècle, vous fait tout à coup devenir tout petit.
Sous le prestige et le faste de l'institution, se révèle une histoire commencée sous le règne de
Louis XIV. C'est une ordonnance royale de 1680 qui fixe les statuts de la toute nouvelle société des comédiens. de la date de sa fondation jusqu'à aujourd'hui, la
Comédie-Française a traversé l'histoire avec des fortunes diverses sans jamais cependant se départir de l'esprit qui commanda sa création.
C'est dans un hors-série paru en 2009, que "Les Nouveaux Cahiers de la
Comédie-Française" nous offre à comprendre toute la belle et riche histoire de l'institution. de sa création, ses relations avec le pouvoir, ses statuts, en passant par la vie passée et présente des comédiens, les grandes figures d'acteurs (Talma, Lekain,
Sarah Bernhardt, Rachel etc.) et d'administrateurs qui se succédèrent, la constitution du répertoire, les diverses salles (la Salle Richelieu ne fut en effet pas la seule scène où se produisit la
Comédie-Française), la création d'une pièce avec tous les métiers que celle-ci requière : le régisseur, les costumières, les décorateurs, les assistants administratifs et techniques, etc, Une petite société dans la Société. Dès lors, on comprend mieux qu'à sa création, il fut adjoint à la société de la
Comédie-Française le symbole de la... ruche.
Comment parler de cette institution sans évoquer la présence tutélaire de
Molière ? Sa disparition en 1673 ne lui permit pas de voir la création de la nouvelle société des comédiens mais il a été, et demeure encore aujourd'hui, l'auteur le plus joué dans le répertoire de la
Comédie Française.
En lisant cet ouvrage, c'est une porte qui s'ouvre, le coin d'un rideau qui se lève, un privilège qui est offert au lecteur, celui de découvrir un peu plus un lieu, une institution qui a le mérite de son prestige.
Entre histoire officielle et anecdotes, c'est une savante et très plaisante lecture que nous offre ici "Les Nouveaux Cahiers de la
Comédie-Française". L'envie d'aller, de retourner aux abords des jardins du Palais royal, sur la Place Colette et de pousser la porte...