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EAN : 9791095024064
200 pages
Sans Crispation (15/10/2021)
4.62/5   4 notes
Résumé :
IMMINENT !

BRUTALISME de David Le Golvan (sans Crispation éditions)

Présentation :

"Rodolphe, contrairement à ses confrères architectes, a une passion certaine pour les mots. Il passe son temps à tout décrire et analyser : sa relation aux autres (femme, parents, enfants compris), son rapport à l'architecture, sa place dans le monde... tout en se confiant à une machine aussi muette qu'une tombe (ce qui lui épargne de vain... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une immersion au centre de l'esprit d'un homme, éprit de doutes, de questionnements, de folie. Une oeuvre brutale nous offrant un voyage littéraire perturbant.

Le brutalisme, mouvement architectural à vocation sociale, prônant une forme d'égalité mêlée à une simplicité, un état brut, sans ornements sied à ce roman de David le Golvan tant sur le fond que sur la forme. En effet, le personnage principal et narrateur de cette histoire est un architecte, Rodolphe, travaillant à la rénovation d'un quartier populaire, difficile, sensible comme il est politiquement correct de les qualifier et, sous la plume de l'auteur, le récit se veut direct, concis, sans trop d'effets de style.

Rodolphe donc, est le cadre supérieur typique de notre société. Il est marié, papa, installé, patron-associé. Il a l'impression d'oeuvrer au bien-être commun en rénovant des quartiers défavorisés, en considérant, les besoins des habitants, en valorisant le vivre ensemble. Seulement lors de l'inauguration de son dernier projet, l'Ammonite, des locataires remontés, débarque et le prennent à partie devant le gotha local présent.

C'est alors que comme un boxeur K.O., groggy, l'architecte nous donne l'impression que son esprit s'envole, la scène devient floue, le temps s'arrête. Petit-à-petit, nous, lecteurs, sommes transformés en spectateurs de l'activité cérébrale de Rodolphe qui remet en question son existence.

Alors que la lecture des premières pages nous paraît presque ennuyeuses, nous sommes frappés brutalement par ce basculement dans le coeur du récit, ce quasi-monologue du narrateur et dès ce moment, il devient difficile de reposer le livre. Accentué par les paragraphes et chapitres courts, le rythme de lecture s'accélère et nous avalons ainsi les pages jusqu'à la dernière.

Les thématiques abordées à travers le cheminement de Rodolphe, trouvent, au moins en partie, échos chez tous les lecteurs, nous ne ressortons pas indemnes de ce récit.
Lien : https://imaginoire.fr/2022/0..
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J'ai découvert David le Golvan avec son précédent roman "L'agrestie". L'adhésion fut totale, de ces pages-là, j'ai tout aimé : le style, le climat, le sujet. Il y a, avec certains livres comme avec certaines personnes, des alchimies immédiates et totales.
Alors voici qu'arrive à la suite "Brutalisme", livre à la couleur du béton. L'auteur nous met face à son personnage central, un architecte, et nous laisse seul avec lui en tête à tête, seul avec sa déconstruction, sa fissuration, l'inversement de son processus vital.
Un évènement imprévu lors d'une cérémonie d'inauguration va, par les interrogations sans réponses qu'il soulève, par la haine inexplicable qu'il développe, enfermer le personnage principal avec lui-même. En parallèle avec l'immeuble en forme de colimaçon qu'il a créé, notre héros gangréné va se cloîtrer dans sa coquille comme un escargot et entamer un long dialogue avec lui-même.
J'avoue que dans un premier temps, et jusqu'au dernier tiers du roman, j'ai posé sur l'énergumène un regard amusé et tout à la fois fortement empathique. J'ai même enfilé son costume avec facilité, allant jusqu'à partager certains de ses ressentis quant au besoin vital de retrait dans un espace intime, aux désirs de silence absolu et de rupture de communication avec tout individu de mon espèce.
Ma légèreté de lectrice a viré en désespoir quand l'irréversible a pointé le bout de son nez. S'est installé alors un sentiment nauséeux, proche du malaise oppressant qui vous extirpe brutalement d'un cauchemar et vous laisse en suspend, démantelé, à mi-chemin entre les vapeurs du sommeil et l'éveil à la réalité.
"Brutalisme" est un livre troublant, déstabilisant tant son héros nous ressemble. le chaos instauré dans l'esprit du personnage central entraîne chez celui-ci une réponse froide, disciplinée, déterminée, du moins en apparence. C'est une équation mathématiques précise, rigoureuse, vaine et sans solution.
C'est aussi un livre qui a des effets secondaires. Ce n'est pas parce que vous en avez terminé la lecture que vous en avez fini avec lui. Celui-ci revient vous titiller les neurones avec des questionnements divers sur la mécanique du bon fonctionnement du cerveau, sur la vulnérabilité de l'équilibre psychique, sur le sens des valeurs qui servent de tuteurs à nos existences ou encore sur la violence traumatique inouïe des gestes de haine sur lesquels on ne peut mettre d'explications.
Pour conclure, "Brutalisme" est un marécage où je me suis enfoncée sans réserves et avec délectation.
Mon conseil : Brutalismez-vous.
Pour les architectes : uniquement sur ordonnance et après avis psychiatrique.
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Brutalisme nous raconte la chute d'un homme, architecte, à la vie familiale sereine et posée. Suite à un incident, il plonge dans la dépression, comme dans un tourbillon qui emporte tout avec lui.
Ce roman est rédigé sous la forme de "confessions" livrées à un petit dictaphone. le lecteur découvre tout du point de vue paranoïaque de Rodolphe. Et quand on croit qu'il a touché le fond, il tombe encore plus bas.
Celui qui était un architecte respectable et respecté finit par tout déconstruire de sa vie.

J'ai aimé le style, les images et métaphores, la référence à Sisyphe. Et celui qui sombre peu à peu dans la folie a des choses plus que raisonnables à nous dire sur notre monde, sur notre société de consommation.
Je n'ai pas lâché ce livre, tant je voulais savoir jusqu'où Rodolphe allait pousser son "expérience"
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