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3,63

sur 10566 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis contente d'avoir lu ce « roman de romans » que l'auteur lui-même présente en ces termes : « J'ai inséré une idée technique dans une réflexion sociétale, avec l'idée romanesque d'une confrontation des personnages avec leur double. »
Pourtant, il n'y aura pas de 5 étoiles en ce qui me concerne. Je ne peux pas dire « oh, quel merveilleux roman ! ». J'ai trouvé parfois un peu de facilité dans les trop nombreuses (à mon goût) phrases à l'emporte-pièce (exemple : « Parfois, la pire solution est la meilleure »).
Je garderai cependant un souvenir vivant de cette lecture intéressante et je crois qu'en ce qui concerne la volonté d'écrire un page turner, c'est une franche réussite. Cela se lit rapidement, malgré des explications (dans la seconde partie notamment) scientifiques assez complexes, malgré les références littéraires elles aussi multiples.
Une mention spéciale pour la manière dont l'auteur traite du cancer, ainsi que pour la mise en abîme que constitue le roman L'anomalie de VICTØR MIESEL.
Je n'ai probablement pas lu le livre que voulait écrire l'auteur, mais je sais que j'ai, somme toute, lu un bon livre, avec une certaine avidité même.
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« Tous les vols sereins se ressemblent. Chaque vol turbulent l'est à sa façon.» (p49)

Cette allusion à l'incipit d'Anna Karénine de Tolstoï (« Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon. ») va trouver un écho inattendu parmi les passagers du vol Paris New York du 10 mars 2021. Très inattendu. Malheureusement chez moi aussi … à sa façon. Car soyons clairs, j'ai été déçue.

Pourtant je me suis amusée des clins d'oeil littéraires mais aussi cinématographiques et même sur l'actualité. Certains passages sont plutôt drôles. Ce livre mélange habilement les genres. Nous commençons par découvrir un par un des personnages très différents que rien ne semble relier entre eux si ce n'est ce vol mouvementé. Cette succession de plan séquence maintient le lecteur dans l'expectative (à condition de ne pas deviner trop tôt vers quoi on s‘embarque). Et ensuite, ensuite… eh bien, tout s'emballe ! Mais le principal attrait réside selon moi dans les différentes strates de lecture et de réflexions qui jouent, se jouent et contre jouent la réalité. Et il y en a quelques-unes. Il est d'ailleurs fort probable que deux personnes qui discuteraient de ce livre n'en raconteraient pas la même version.

Seulement voilà, tout ça m'a paru quand même un brin artificiel et superficiel. Une sorte de pot-pourri de déjà-vu. Cela m'a un peu fait l'effet d'un bouquet de fleurs : c'est joliment arrangé, coloré, parfumé mais ce n'est pas une copie de la nature et ça fane vite. Certaines situations et thèmes auraient mérité plus d'espace et de liberté, ne serait-ce que pour permettre aux personnages d'avoir un peu plus de consistance et de crédibilité. Ils ne sont visiblement là que pour servir les idées, chacun un peu trop bien rangé dans sa petite case. Bref tout ça manque un peu trop d'émotions, d'épaisseur, de vie ! Mais tout ça est-il bien réel ?
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Lu en version audio.

Très enthousiaste en début de lecture je sors plutôt mitigée de ce roman :

Prometteur par sa quatrième de couverture et par l'engouement qu'il a suscité, je me sentais très optimiste quant à l'effet produit de ce récit. Je suis donc entrée dans le livre par deux portes : la première était celle de la science-fiction, bien alléchant cette histoire d'avion qui se dédouble, phénomène physique à explorer et exposé de théories, notions de mathématique appliquées...

Bien alléchant ! Mais si quelques passages passionnants promettent une résolution et un dénouement, la fin ne m'a pas apporté l'épanouissement et la vérité que je recherchais. Certains personnages qui s'annoncent comme des acteurs susceptibles de prendre les commandes semblent introduits pour l'ambiance, mais n'ont pas de rôle réel, bien qu'ils apportent de l'eau au moulin de l'origine humaine supposée dans ce livre.

En revanche, si en cours d'histoire, je change de point de vue, histoire de sauver le roman, je prends la porte qui me conduis droit vers des considérations humaines, philosophiques, éthiques, et m'invite à une réflexion d'une grande richesse, limite travail sur soi.

De ce roman, je retiendrai donc l'aspect humain et les passages longs, trop longs dans lesquels se succèdent les protagonistes, on dira les victimes, et leur vécu intéressant ou pas.

J'attends toutefois la série qui sera peut-être plus digeste.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Je lis rarement les "prix", à l'exception de ceux décernés par les lycéens, j'ai fait une exception pour celui-ci, parce que faut pas être bornée quand même ! le sujet m'attirait, il me rappelait une nouvelle de Stephen King lue il y a une trentaine d'années : "Les Langoliers" (dans le recueil "Minuit 2"). Il y a effectivement quelques similitudes, notamment le fait qu'on suit une dizaine de personnages très différents les uns des autres, que l'histoire s'articule autour d'un décalage temporel vécu par les passagers d'un avion ou encore qu'un des passagers en question est un tueur.
Mais, j'allais dire hélas, les ressemblances s'arrêtent là. L'aspect fantastique est assez réduit, deux "experts" seront appelés à la rescousse pour expliquer comment un avion ayant décollé de Paris en mars 2021 atterrira en juin de la même année...pour la seconde fois, avec exactement les mêmes passagers à son bord, alors que ceux-ci auront poursuivi leur vie entre-temps. Il va falloir activer le Protocole 42 pour tenter de tirer la situation au clair. le Protocole 42, c'est celui qu'ont élaboré Adrian et Tina, deux jeunes génies scientifiques, 20 ans auparavant, un peu par jeu, pour répondre à toute situation totalement inédite et improbable. Ils ne s'attendaient pas à ce qu'on fasse un jour appel à eux pour le mettre en oeuvre, et c'est pourtant ce qui arrive lorsque cet avion surgit de nulle part après avoir traversé de fortes turbulences.

Chacun des passagers que nous suivrons est raconté dans un style un peu différent suivant qu'il est tueur à gages, architecte, auteur sans grand succès, petite fille ou avocate, entre autres. le titre du roman, "L'anomalie" est celui choisi par Victor Miesel (l'écrivain, vous vous en doutez !) pour son livre au succès fulgurant, publié après son suicide...ou pas !

L'idée est intéressante, et l'écriture souvent agréable, il faut le reconnaître. Mais j'ai ressenti une certaine déception quand j'ai compris vers quoi on se dirigeait. Et certains personnages m'ont agacée, notamment l'écrivain Victor, Lucie, une cinéaste égoïste et prétentieuse, et son amant André, un architecte qui n'a aucune estime de lui et ne se sent pas digne d'elle.
J'ai davantage apprécié Slimboy, chanteur de rap Nigérian qui doit dissimuler ses véritables inclinations, ou David, dont le sort m'a ému, ou encore Sophia, une petite fille de huit ans qui a bien des soucis.
Ce qui m'a vraiment exaspéré, c'est l'explication donnée à l'événement, et la troisième partie, aucune vraisemblance, il y avait pourtant matière à tirer quelque chose de bien plus captivant de cette situation. Je trouve qu'il aurait mieux valu aller carrément dans le fantastique, au lieu de cette solution "bâtarde" un peu en queue de poisson. Certains penseront que je n'ai pas tout compris, je pense que si, mais que l'auteur s'en est tiré par une pirouette facile.
Je n'irai pas jusqu'à dire que je regrette le temps passé sur cette lecture, mais honnêtement je ne crois pas que je m'en souviendrai encore d'ici quelques mois.
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J'ai hésité avant de me lancer dans cette lecture. Un prix Goncourt ! de nombreux avis positifs et négatifs ! Une amie m'a conseillé ce livre sans m'en dire quoi que ce soit...

Et je me suis laissée happée. D'abord on suit un certain nombre de personnages sans rapport les uns avec les autres, à part le fait d'avoir prix un avion entre Paris et New York en mars 2021. Là, semblent s'arrêter les points communs.
Puis tout s'accélère. On comprend ce qui se passe, enfin, on le visualise... Quant au fait de comprendre, c'est inimaginable.
Une histoire de science fiction, de réalité virtuelle ? La politique s'en mêle, la religion également, l'incompréhension a le dessus... Quelle que soit la direction que prennent les explications, la réponse n'est pas à portée de main !
En refermant ce roman, je reste dubitative. Je ne réalise pas vraiment. Ai-je aimé l'histoire ? Y a t il une morale suite à cette éventualité incroyable ? Que dire ?.... La seconde chance, le pouvoir de vivre autrement, de repartir à zéro ? C'est tarabiscoté, c'est alambiqué, c'est complètement tordu.
Et cela a beau être un roman, ce n'est certainement pas un roman comme les autres...
Je décide de ne pas chercher plus loin. C'est un prix Goncourt que j'ai lu, point barre.
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Voilà une semaine que j'ai terminé la lecture de cette anomalie. Voilà une semaine que tous les soirs je remets l'écriture de ce billet au lendemain. Je tourne en rond, j'évite de poser le regard sur le livre bien en vue sur le buffet dans la pièce de séjour – il faut que je le rende à la bibliothèque avant la fin de la semaine, je suis donc aussi un peu pressée par le temps, et peut-être que ce n'est pas plus mal… Alors, je m'assieds à ma table, je me relève, envie d'un thé, je reviens, je regarde par la fenêtre, il neige, ah, ne faudrait-il pas déblayer encore le trottoir ?, je me rassois, contemple le téléphone, n'ai-je pas encore une connaissance à appeler ? Je tergiverse, je procrastine … En plus de six ans de présence sur Babelio, c'est la première fois que ça m'arrive, cette absence totale d'envie d'écrire un petit billet, un tout petit billet de rien du tout.

Exercice extrêmement pénible, donc, d'autant plus que la plupart de mes amis virtuels ont apprécié ce prix Goncourt. Il va donc falloir que j'argumente, que je défende mon avis, que je présente des motivations fondées et solides. Car oui, je lâche le morceau : je n'ai pas aimé ce roman.

C'était mon deuxième rendez-vous avec le Tellier romancier. Rendez-vous raté. Complétement raté, même si je dois reconnaitre avoir lu certains passages (trop rares, beaucoup trop rares) avec plaisir, surtout dans la première partie du roman. le reste : beaucoup de répétitions, beaucoup de longueurs sans réel intérêt, comme ce dialogue entre responsables religieux, qui n'apportent vraiment rien au livre. Et à côté de cela des passages bâclés, des personnages qu'on n'entend à peine. Problème de rythme et d'intensité. le dénouement est lui aussi téléphoné et sans aucune originalité.

L'auteur prétend s'amuser, j'en doute. En tout cas, moi, lectrice, je me suis ennuyée. Et pourtant je me suis déjà amusée avec le Tellier – mais il est vrai, jamais à la lecture d'un de ses romans- je me suis déjà tenu le bide à lire ses descriptions déjantées, ses nouvelles rocambolesques et inclassables, à décortiquer ses jeux de mots et contresens élégants. Mais trop peu de tout ceci ici.

Vraiment dommage, d'autant plus que le Tellier avait dans son jeu d'excellents atouts, comme ces personnages avec une gueule, du bagou, une histoire cabossée. Je pense à ce tueur en série, à ce romancier déprimé, ou à ces deux frères attachants, l'un pilote de ligne l'autre oncologue. Ou encore ces mathématiciens qui élaborent le protocole 42 … Mais l'auteur préfère courir derrière son histoire, probablement dépassé par cette pléthore de personnages, peut-être aussi pressé d'arriver à la fin, sans trop d'encombre. le roman en devient léger, très léger et il me reste une désagréable sensation …. de vide.

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C'est vraiment étrange de constater les idées préconçues qu'on se fait dès qu'il s'agit d'aborder un roman ayant été distingué par un prix littéraire fameux, dont la première vague de critique est éminemment élogieuse et dont on entend beaucoup, beaucoup parler.

Ainsi en est-il de "L'anomalie", Goncourt général 2020. Dans le concert de louanges, mon avis va faire figure d'anomalie, c'est certain. J'ai lu avec attention ce roman de la première à la dernière page ; je dis bien "avec attention" car il faut une bonne concentration pour comprendre et rassembler la narration puzzle proposée par Hervé le Tellier. le roman qui débute comme un thriller est voué à se transformer très vite au gré des chapitres courts mettant en scène des personnages d'horizons très divers ayant pour point commun de s'être trouvés réunis à bord d'un avion transatlantique pris dans un orage. Un orage qui aurait engendré une distorsion temporelle, faisant prendre conscience à l'Humanité qu'elle pourrait en réalité n'être qu'un exercice virtuel d'une intelligence supérieure, plus extra-terrestre que spirituelle. le roman devient alors clairement un récit de science-fiction qu'on situe mal entre uchronie et dystopie.

N'ayant ni l'esprit mathématique ni la posture cartésienne, j'ai eu beaucoup de mal dès que l'auteur est sorti du simple descriptif de ses protagonistes à ne pas m'enliser dans des considérations de physique quantique et astro-philosophie. J'ai lu sans bien comprendre, essayant de ne pas trop m'éparpiller. Mon intérêt, hélas, au lieu de se dédoubler à l'instar des personnages du roman a eu tendance à s'amenuiser. Je n'attribue cependant pas une note trop sévère car j'ai reconnu une vrai recherche dans le style et une originalité de sujet à saluer ; mais de là à décrocher le Goncourt, je reste dans le doute. Cherchez l'anomalie...


Challenge GONCOURT
Challenge ABC 2022-2023
Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge ATOUT PRIX 2022
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Je ressors de cette lecture avec un sentiment étrange.
J'ai la désagréable impression d'être passé à côté d'un livre remarquable si j'en crois les critiques élogieuses dont il fait l'objet, sans parler du prestigieux prix littéraire qui vient de le couronner.
Je ne sais pas trop pourquoi cela ne m'a pas totalement convaincue.

Pourtant, la première partie du livre m'a captivée. J'ai cru tenir mon coup de coeur littéraire de l'année.
J'ai pris une foultitude de notes pour être sûre de ne pas égarer l'un des personnages sur le tarmac de l'aéroport de New-York, puisque leur seul point commun est d'avoir voyagé sur un vol reliant Paris à New-York en mars 2021.

Dans la deuxième partie du récit, j'ai senti poindre une très agaçante pointe d'ennui. Mon esprit parti au-dessus des nuages, j'ai abandonné le livre espérant reprendre le cours du vol après escale.

Que nenni, je me suis perdue dans la fin du roman, je n'ai pas réussi à sauver tous les passagers de l'avion.

Je ne mets en aucun cas le livre ni l'auteur en cause, simplement, je n'ai pas l'habitude de ce genre de lecture qui pour reprendre l'expression consacrée m'a sortie de ma zone de confort.
L'auteur m'a emmené dans un voyage que je n'ai pas su apprécier.
Je souhaite donner une seconde chance à ce texte car je suis sûre qu'il en vaut la peine.
Il est donc parti directement sur l'étagère des livres en attente de relecture.
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« L'anomalie » se lit vite, très vite, trop vite. « L'anomalie » est un roman qui se dévore, que l'on avale rapidement à la manière d'une série Netflix, dont on ressort tout à la fois ébloui et curieusement déçu.

Le roman repose sur deux idées-forces : la première est la multiplicité des angles de vue, ceux des personnages évoluant dans deux temporalités distinctes ; la seconde est cette idée à la fois simple et géniale de faire atterrir un même avion à trois mois d'intervalle, confrontant les passagers à leur double ayant atterri trois mois plus tôt. La virtuosité de l'auteur, adepte de littérature oulipienne, est de réussir à emporter son lecteur et à ne jamais le perdre malgré la multiplicité des personnages, et la superposition des temporalités. L'originalité du roman consiste à mettre en scène la rencontre de protagonistes issus de deux temporalités distinctes, les ouvrages ou les films traitant du sujet évitent en effet le plus souvent ce type de convergence et traitent au contraire de la divergence des trajectoires temporelles suivies par les personnages propulsés dans un voyage dans le temps.

« L'anomalie » est pourtant un roman qui se révèle sur le fond d'une banalité aussi confondante que sa forme est originale.



On pourrait continuer à multiplier les exemples et décliner les innombrables facettes de l'empire du Bien qui se dévoilent peu à peu au cours du récit, qui sous couvert d'une intrigue virtuose, est en réalité une publicité pour les luttes de l'époque, qu'elles soient contre l'homophobie ou pour le climat. Un sentiment de vacuité naît insidieusement à la lecture d'un roman qui rabâche sans discontinuer des évidences, qui épouse absolument toutes les idées progressistes de notre temps, qui est au fond à la littérature ce que la série Netflix rendant hommage à Arsène Lupin est à l'oeuvre du génial Maurice Leblanc.
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Je préfère le dire tout de suite, je ne suis pas fan des romans de science-fiction, donc ma chronique ne sera peut-être pas très objective. Ce roman étant dans la dernière liste du Goncourt 2020, je me suis laissé tenter par l'aventure.

Juin 2021, le vol Air France 006 qui assure le Paris-New York, après avoir subi un violent orage de grêle et de fortes turbulences est détourné sur une base militaire américaine.
Le même avion endommagé, avec le même pilote, le même personnel de bord et les mêmes passagers s'est posé à l'aéroport Kennedy le 10 mars de la même année. Cela a fonctionné comme une photocopie. Deux cent quarante-trois personnes dupliquées. Chaque passager se retrouve avec son double, ils ont les mêmes souvenirs, les mêmes parents, les mêmes amis.

Je pensais que le fait d'être dans le dernier carré du Goncourt était un gage de qualité, le sujet est original et donne l'occasion d'une galerie de personnages et de leur double, de certaines réflexions d'ordre philosophique ou religieux, l'auteur réussit une habile pirouette à la fin du roman, l'écriture ne m'a pas particulièrement emballé, un bon roman de science-fiction, rien de plus.

Mais je vous avais prévenu que ma chronique ne serait pas objective, alors lisez ce curieux roman et faites-vous votre propre opinion.
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