Pour qui aime la BD asiatique et la mode, The One est un peu un titre mythique, un manhua qu'on attendait depuis des années en France et qu'on ne pensait peut-être pas voir finalement mais Meian nous a fait l'excellente surprise de le publier ! Ainsi, les lecteurs vont enfin pouvoir découvrir cette scène taïwanaise qui s'inspire des plus grandes mangakas jap comme
Fuyumi Soryo (Mars, Cesare) ou
Reiko Shimizu (Princesse Kaguya, Top Secret).
Nicky Lee est une autrice taïwanaise qui avait déjà son petit succès quand elle a publié The One. Elle venait de terminer Youth Gone WIld, une série déjà assez longue pleine de rebondissements, sorte de Hana Yori Dango revisité, mais avec The One, elle est encore passée à la vitesse supérieure. Forte de 18 tomes, la série est une romance épique dans l'âme sur fond de mannequinat dans laquelle on retrouve toutes les inspirations graphiques japonaises de l'autrice aussi pour le look des personnages que le découpage des pages. C'est splendide.
Dans ce manhua,
Nicky Lee nous embarque dans une histoire complexe faite d'héritage familial, d'histoires de famille, de trauma mais aussi d'amour et de passion, le tout dans les milieux du mannequinat et de la photographie. L'autrice varie les tons. Elle fait souvent preuve de beaucoup d'humour mais également parfois de sérieux et de tendresse, avec un style graphique qui accompagne à merveille ces variations. J'adore les SD (super deformated) de ses personnages dans ses moments. Cependant, l'intrigue reste assez superficielle pour le moment et pleines de facilités, qui l'empêche d'être aussi profonde qu'un Paradise Kiss, par exemple, à qui elle est souvent comparée.
Dans ce premier tome, l'artiste nous fait découvrir son héroïne, Lele, fille de deux anciens mannequins archi connus qui ont péri dans un accident quand elle était enfant. Sur un coup de tête, après avoir flashé sur les photos d'un célèbre mannequin, Angus, elle décide elle aussi de se lancer et demande de l'aide à sa tante qui est dans le milieu. Tout se passe très vite et on la suit passer des auditions et participer à un défilé. C'est un peu trop facile et son caractère très immature n'aide en rien à nous convaincre...
En parallèle, nous faisons la connaissance d'Angus, mannequin, et son frère jumeaux Eros, qui bosse aussi dans le milieu mais plus anonymement. Tous deux sont très beaux en plus d'être plein de mystères et par un concours de circonstance, Eros va tomber plusieurs fois sur Lele à qui il va venir en aide, ce qui va développer un début de quelque chose entre eux. Vous voyez venir le cliché à grands sabots ? Moi oui. Mais est-ce gênant ? Pas du tout, car ce titre est avant tout un pur divertissement.
Même si tout est ultra téléphoné et donc cliché, on prend plaisir à voir la fougue de Lele, les caprices d'Angus, le charisme désinvolte d'Eros et les mystères les entourant. C'est un régal pour les yeux d'assister aux différentes séances photos ou aux défilés, l'autrice dessinant des personnages classieux aux jambes interminables dans des tenues "so mode" (ce qui est moins le cas en dehors des plateaux où je trouve les tenues assez moches sous prétexte d'être originales...
Ai Yazawa sait bien mieux y faire >< )
Et malgré tout, The One a ce je ne sais quoi d'accrocheur qui donne envie de voir comment vont tourner les ambitions de Lele, les mystères des jumeaux et les relations de ce trio. Oui, le milieu de la mode peint ici est une caricature peu crédible mais on en prend plein les yeux. Alors si vous cherchez un divertissement sympa, drôle et pétillant avec un zeste de romance, foncez !
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