Latah

Ce n'est pas le premier album de Thomas Legrain du genre militaire. Ils n'ont plus de secret pour lui (Régiment l'histoire vraie du S.A.S, Bagdad Inc). Par rapport aux autres, celui-ci est le moins réaliste car bien que basé sur un fond historique, la guerre au Vietnam, l'histoire est quant à elle totalement fictive puisqu'elle est liée à un élément fantastique, le Latah, une entité fantastique qui parcourt la jungle et tue tout sur son passage… 
J'avoue avoir été peu convaincu par l'histoire, digne du film Predator. On ne s'ennuie pas loins de là, mais j'ai eu l'impression de m'emmêler les pinceaux à partir des 2 tiers du récits et l'apparition de l'entité. 
Par contre visuellement c'est très réussi : beaux plans cinématographiques, doubles pages superbes. La jungle est luxuriante, on ressent le sentiment d'oppression que vivent les soldats ainsi que la peur qui peut surgir à tous les coins. 

Cet album nous raconte l'histoire d'un groupe de soldats américains isolés dans la jungle pendant la guerre du Vietnam. Leur but est le repérage de cibles afin d'effectuer des bombardements aériens dans des zones délimitées. Malheureusement pour eux, leur mission les conduira sur le territoire d'un ennemi qu'ils auraient préféré ne jamais rencontrer...

Entre guerre, action et horreur, nous embarquons grâce à un superbe dessin réaliste dans la jungle vietnamienne. Chaque page est sublime, la nature est magnifique et verdoyante. Nous pouvons également remarquer le travail minutieux autour des visages expressifs ainsi que les ombres et lumières. le scénario quant à lui commence posément, nous découvrons les soldats composant le groupe de militaires, nous ressentons les tensions et l'enfer de la guerre qui les entoure. Mais qu'elles sont donc ces mystères qui vivent au coeur de la jungle ?

Nous avons adoré découvrir cette histoire prenante et haletante qui ne nous a pas lâchée jusqu'à sa dernière page. C'est un album qui plaira aux amateurs de récit de guerre, d'action, de légende et d'horreur.

Une bd au très beau graphisme, précis et réaliste sur une légende vietnamienne d'un monstre portant la souffrance du peuple.
J'y ai personnellement vu l'occasion de revenir sur les atrocités de la guerre, ses exactions et sur sa propension à générer ses propres monstres.
Le récit est à des reflets fantastiques du fait de cette légende, mais cela ne retire rien à la cruauté de cette période, ni à celle de la guerre.
Je ne dirai pas que c'est une excellent moment de lecture, mais plutôt une lecture très intéressante.

Une BD de plus qui prend pour thème la guerre du Vietnam, mais mèle à celle-ci un côté fantastique qui lui donne un côté original bienvenu. La légende à laquelle se rattache tout l'aspect fantastique et horrifique est semble-t-il forgée de toute pièce par l'auteur, bien que l'on trouve en Asie du sud-est et en particulier en Malaisie et Indonésie un syndrome éponyme, le Latah, mais aux manifestations bien différentes -- et moins violentes. J'ai apprécié le découpage du récit, bien maîtrisé, et le dessin : celui-ci est clair, réaliste et très documenté. Il manque peut-être un petit peu de caractère, au sens où je ne suis pas certain de reconnaître la "patte" de Thomas Legrain au premier coup d'oeil. Pas de quoi vous faire renoncer à donner sa chance à cet excellent album.

Lu d'une traite, très prenant avec une dessin réaliste qui permet encore plus de s'immerger dans cette jungle moite et de ressentir la tension. Et de la tension, il y en a, et elle se finit souvent en rouge sang ! Âmes sensibles s'abstenir car comme indiqué, c'est réaliste.
Une très bonne histoire avec de l'action, du suspense et des bons, des méchants, des traitres... histoire qu' n'est pas sans rappeler le film Predator ou du moins dans cette tension avec un ennemi invisible.
Donne aussi un aperçu de ce qu'a pu être la vie de certaines unités et de ces soldats pendant la guerre du Vietnam mais ce n'est pas le propos principal de cet ouvrage.

"Latah" fut un sacré coup de coeur.

Récit survivaliste prenant comme toile de fond la guerre de Vietnam, on y suit un militaire américain et son escouade dans l'enfer vert, aussi tourmenté par les FNL que par l'absurdité de cette guerre. Et pourtant, tout continue ainsi, encore et encore... Sauf lorsque le groupe traverse un cours d'eau et s'étonne de ne plus voir le jour tomber. Plus de communication, une orientation impossible, un temps s'écoulant bizarrement: et que dire de ces dizaines de cadavres?

"Latah" fait naturellement penser à Predator. En tous cas, impossible de ne pas y penser sur la première moitié de l'oeuvre. On remarquera même une scène en commun (hommage volontaire?) avec les grands coups de mitrailleuse tirés sur une végétation soudainement vide.
Sauf qu'évidemment, et vous l'aurez compris à la note, "Latah" va un peu plus loin qu'un "simple" Predator (que j'adore littéralement par ailleurs). Sans trop vous spolier, la funeste cause des malheurs de notre groupe est bien ancrée à la peine d'un peuple chez qui la douleur est une façon d'appréhender la vie....

C'est un excellent récit, intelligent, aux dessins absolument somptueux, dynamique et réellement prenant.
C'est par ailleurs un magnifique objet.

Donc allez-y, quoi!

En clôture de cette critique, et même si cela n'a rien à voir, on fait un rapide point sur les lectures de 2023. 52 livres lus, dont 11 graphiques.
Pêle-mêle, mes meilleurs souvenirs :
- "Harrison Harrison" de Daryl Gregory, vrai bon ouvrage "lovecraftien" (pour une fois que le terme est utilisé correctement...).
- "La Forêt Sombre" de Liu Cixin, deuxième tome du problème à trois corps. Absolument dévastateur, un ouvrage géant. Un de mes romans de SF préférés.
- "tschaï" de Jack Vance: j'ai rapidement compris pourquoi c'est un classique. C'était juste excellent, un divertissement remarquable et dépaysant.
-"Ca" de Stephen King, une relecture confirmant encore et toujours la qualité d'écrivain de notre conteur du Maine...
- Je n'ai pas noté "Vision aveugle" de Peter Watts à 4,5 ou 5 étoiles, mais il aurait pu le mériter. C'est un roman de SF (trop) exigeant, mais faisant durablement réfléchir...
-"Eschatologie du vampire" de Jeanne A. Debâts: un recueil de nouvelles superbe et complètement décalé. du pur plaisir, comme pour le premier tome.
- "Ethan Frome", roman classique maîtrisé d'une main de maître. L'exemple idéal de ce qu'est une bonne construction de personnages...
- ET "Latah"!

Bonne fin d'année à tous, et bonnes lectures!

Parce que la guerre du Viet-Nam n'est pas encore assez traumatisante, nous voilà en compagnie d'une escouade de soldats US prise au piège d'un esprit vengeur. Esprit qui n'a que l'embarras du choix pour choisir ses victimes tellement le pays regorge d'ennemis/envahisseurs.
Latah, c'est l'histoire d'un éternel recommencement. L'histoire de guerres qui ne finissent pas, faites par des hommes qui n'en veulent pas, commencées pour d'obscures raisons. Des conflits qui font de la haine une seconde nature. Qu'elle soit instruite (US/Vietnam) ou génétique ( le racisme qui gangrène l'escouade), cette haine empêche les hommes de progresser.
Malgré un scénario plutôt basique l'histoire se suit avec intérêt notamment grâce aux dessins et aux couleurs. le réalisme des dessins donne à l'histoire ce que les dialogues et autres descriptions ne peuvent remplacer.
Nous sommes plongés au coeur de cette troupe, membre à part entière de cette aventure horrible à tous points de vue.
Une belle oeuvre pour un sujet inépuisable.
Bonne lecture.

Une superbe réalisation tant au niveau des dessins que de la colorisation. On est plongés à 100% dans l'ambiance.
Mais une fois ce constat fait, j'ai trouvé la lecture rapide et un léger manque de profondeur des personnages.
Malgré ce bémol, l'auteur et l'oeuvre ont leur place dans la jolie collection signé.

BD de guerre et d'horreur, ce n'est pas le graphisme qui m'a d'abord attiré vers ce Latah.
C'est plutôt l'histoire à base de vieilles légendes dans un coin reculé du Viêtnam.
Et puis je m'y suis fait à ce dessin en suivant nos "héros" américains dans cet enfer vert.
Une histoire pas forcément très originale mais c'est rondement mené et on tourne les pages pour en savoir plus sur ce Latah !

C'est le premier livre de Thomas Legrain que je lis (Bagdad Inc. où il ne fait « que » le graphisme est quelque part dans ma PAL) et c'est une franche réussite. le mélange de critique de la guerre du Vietnam, d'horreur fantastique et de questionnement sur le poids de la culpabilité regroupe des thématiques que j'aime beaucoup. Visuellement, c'est très beau et très solide, parfois impressionnant. le seul reproche que j'aurais à faire est qu'à l'exception de deux personnages, on n'a pas vraiment le temps de découvrir le reste de l'unité. le fait que le chef d'unité ne soit au final ni le protagoniste principal ni le héros de l'histoire est un petit plus appréciable, car loin des poncifs du genre.
Lien : https://blogconstellations.h..