Terres Lointaines, tome 5

Je persiste et signe avec les oeuvres de Léo. J'ai découvert cette série il y a peu, après avoir dévoré les 3 cycles d'Aldébaran ainsi que les séries Kenya et Namibia, que j'ai toutes adoré.
Mais force est de constater que l'auteur semble s'essouffler avec ce récit. Le scénario par dans plusieurs directions à la fois et semble ne pas vouloir, pouvoir se stabiliser. A force d'explorer plusieurs pistes, il semble se perdre, les bonnes idées sont suggérées puis abandonnées, et celles qui auraient pu donner une histoire intéressante et accrocheuse sont mises de côté au profit de l'idéologie écologique de l'auteur. S'il ne l'avait déjà présenté et analysé avec profondeur dans Aldébaran et ses suites, cela eût pu être défendable. Au lieu de poursuivre l'histoire de ce jeune homme à la recherche de son père, qu'il bâcle lamentablement d'ailleurs et qu'il résout en 3 cases, il préfère nous ressasser encore une fois l'histoire de la mauvaise humanité qui détruit tout sur son passage, et qui ne prend conscience de ses actes que lorsque des extraterrestres, assimilés à Dieu, se mettent en colère ou la menacent. Certes il est intéressant de suivre le parcours du jeune Paul, qui devient un porte parole mondial pour défendre et faire réagir l'humanité. On retrouve d'ailleurs à ce propos le thème de l'élu, cher à l'auteur, élu en qui réside tout l'avenir de l'humanité.
Logiquement il reste un tome ou deux pour terminer cette série, et si, l'auteur ne fait pas preuve de la même rigueur et d'une capacité à se renouveler que je lui avais apprécié, je ne suis pas sûr de le suivre....

Vraiment décevant : les textes sont affectés et le dessin mauvais. On tire sur le fil de la narration pour laisser des mystères dans le flou le plus longtemps possible, si bien qu'à la fin la réponse n'a plus d'intérêt.

Et cet extraterrestre (appelé comme ça alors qu'on n'est plus sur la terre) qui est toujours là au bon moment pour sauver la veuve et l'orphelin, mi superman, mi assistante sociale… quelle déception
Rajouté à ça, les autres personnages qui sont sans nuance. D'un côté des brutes attardées, sans réflexion et inefficaces, de l'autre des gens délicats et généreux « d'une incroyable bonté et d'un incroyable raffinement intellectuel » (p32)

Vous me direz, si je n'ai pas aimé pourquoi suis-je allée jusqu'au bout. Parce que c'est LEO et que j'avais envie de croire que ça changerait la donne.
Il y a tout de même une petite morale à en tirer : les dangers de la surexploitation des ressources naturelles

Le dernier épisode de la série se conclut un peu rapidement mais au moins toutes les pièces du puzzle s'assemblent enfin. Presque pas de difficulté pour le jeune Paul cette fois, tout s'arrangera à merveille pour lui. Cela semble un peu trop facile à mon goût comme si l'auteur n'avait plus le temps ou plus l'envie de continuer à développer son histoire. J'ai quand même bien aimé cette saga dont le scénario n'est pourtant pas au niveau des autres productions de Leo mais où l'on retrouve son style particulier et j'ai aussi beaucoup apprécié les dessins d'Icar ce qui me donne envie de lire Ultime Frontière, une autre série conçue par ses deux complices.

Ce cinquième tome clôt très bien le cycle. Je me rends compte que je me suis beaucoup attaché aux différents personnages, qui sont assez nombreux. A part, l'évacuation saugrenue des êtres évolués qui habitaient Altaïr avant les humains (n'auraient-ils pas pu cohabiter comme le font les stepanercks ?), tout se tient, tout s'éclaire. Une bonne expérience pour moi.

bonne fin histoire bien on est pris dedans sa va bonne série