AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jérôme Leroy (Autre)
EAN : 9791097127435
96 pages
La Grange Batelière (01/03/2024)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Francis Dubalu, représentant de commerce à Paris, huit ans de mariage, une belle-mère, deux enfants, part pour la première fois prospecter loin de ses habitudes. Il entreprend ce nouveau voyage avec un sentiment de triomphe qu’il entretient, dès le matin, à son bistrot de tous les jours puis sur la route où il roule à une allure de promenade, enfin, dans une petite ville où il s’accorde encore un après-midi de répit…
Fantaisie dans la forme comme dans le fond... >Voir plus
Que lire après DubaluVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tu l'as lu Dubalu ?

Il y a des rééditions plus heureuses que d'autres, mais La Grange Batelière a eu le nez fin avec ce Dubalu, petit bonbon littéraire de Bernard Waller.

Derrière Dubalu, voyageur de commerce chez Breganti jusque-là cantonné à Paris mais enfin défrayé pour aller faire une première tournée en province, c'est la France des trente glorieuses dans toute son insouciance qui est mise en scène.

Du p'tit blanc du matin au rade avant d'aller bosser, au spectacle partagé collectivement de l'unique programme télé d'après-dîner, on y voit surtout défiler un autre rapport au temps : le temps où on avait le temps ; le temps où on prenait le temps.

Et ce temps, Dubalu est bien décidé à en profiter. Ce n'est plus une première escapade hors-les murs de Paris, c'est une parenthèse enchantée, un tournant de vie, une révélation !

Entre deux livres plus exigeants, prenez vous aussi le temps d'une parenthèse littéraire : c'est court, c'est fin, c'est nostalgique juste ce qu'il faut : c'est Dubalu !
Commenter  J’apprécie          220
Un roman bourré d'humour et de tendresse dans lequel on suit les aventures en province d'un représentant de commerce.

Un roman paru initialement en 1961 et que La Grange batelière a le génie de ressortir.

Un roman qui t'attrape immédiatement par sa profonde originalité.

Bernard Waller, observateur à l'esprit inventeur, s'amuse à confronter l'oral et l'écrit, malmenant la typographie, la syntaxe pour revenir aussi vite à une langue travaillée. Une langue ludique, fraîche, moderne, où le rire et la poésie se chamaillent.

Il y a dans l'épopée provinciale de Dubalu, quelque chose de Jacques Tati. Pas de rebondissements, pas d'intrigue à proprement parlé, mais une ambiance, un regard tendre et lucide sur l'époque et une certaine mélancolie.

À découvrir absolument ! (avec l'instructive préface de Jérôme Leroy).
Commenter  J’apprécie          120
On pourrait comparer « Dubalu » à un allumeur de réverbères. Entre l'ombre en lui et autour de lui, et cette lumière qui se diffuse et se meurt immanquablement dans le frôlement de l'aurore.
Lire et relire ces 89 pages et savoir l'heure belle et spéculative.
« Dubalu » est un grand classique. Un livre qui nous apprend beaucoup sur l'existence et le côté sardonique, de celui ou celle qui se sait désabusé (e). Dans une vive mélancolie où l'on pressent le double de Victor Bâton, personnage de « Nos amis » de Bove.
Ce livre en noir et blanc, est le portrait de Dubalu, un petit représentant de commerce qui se doute bien, que quelque chose coince dans sa vie.
Paris est terne, sans musique. Son quotidien l'oppresse et il décide de faire un voyage. Dans un mobile de recherche d'une clientèle potentielle, il va bousculer les codes.
À l'instar d'une quête initiatique, au plus près des gens ordinaires.
Dans l'espoir de percevoir cette petite étincelle qui brillera entre les percées de brouillard.
Le style est dans cette lignée où chacune des phrases est un tour de magie. Entre la malice, l'humour, et de loin, comme une scène ralenti, dont les mouvements sont d'ores et déjà des enluminures.
Le point fixe de dire beaucoup avec cette légèreté de ceux qui savent et restent modestes.
On aime cette déambulation dans un jour, un après-midi où Francis Dubalu est un buvard entre deux pages.
« Bonjour mes chattes, il lança comme d'habitude la grêlée des quatre machines à écrire lui sautant au visage, dès la porte ouverte. »
Lui, absolument lucide de sa médiocrité, entre sa femme Fernande, ses enfants quelque peu malpropres, le quotidien, dans un rythme pavlovien, épuisant et terne.
Toujours, les mêmes vacances, au même endroit. Les rituels deviennent des lassitudes .
« Et tout à coup il sentit qu'il allait pouvoir enfin ne plus s'occuper seulement de ce qui est rentable, de ce qui est efficace, ne plus être sur le qui-vive. Et ceci pour la première fois depuis huit années, voilà, qui valait bien la peine d'en profiter.
« Dubalu » écrit en 1960, à 27 ans, est la preuve d'un homme immanquablement conscient de sa propre vie. C'est un petit (grand) livre qui dévoile une quête existentielle d'une façon unique.
Francis Dubalu écoute, observe, se rend compte qu'une parole serait vaine. Il lui manque la connivence avec la réalité. Il est dans l'effacement du jour présent, et cette expérience de fuite est comme un point d'ancrage avec l'achèvement de ses illusions.
« Dubalu » est la postérité de l'écriture. Sous ses faux-airs d'un homme triste, désabusé, il est placide. Ne résistons pas à relire ce passage : « Il s'engagea délibérément dans une ruelle étroite, où levèrent les yeux sur lui deux vieilles assises, muettes et immobiles, devant leur porte, qui le regardèrent dans une sorte de douloureuse supplication.
Si bien que lorsqu'il se retourna sur leurs tabliers sombres, éternels comme des linceuls, leurs visages,
ou ce qu'on en distingue dans la presque obscurité de cet étroit goulot,
demeurent tournés vers lui et le suivent tout au long de sa traversée. »
Prenons soin de la préface de Jérôme Leroy qui dit que ce n'est pas un hasard si ce fut Raymond Queneau qui fut la bonne fée de Bernard Waller et encouragea la publication de « Dubalu ». « Dubalu » est une madeleine de Proust. Les Éditions La Grange Batelière prouvent une nouvelle fois, une haute qualité éditoriale. À déguster sans modération.




Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (1)
LeFigaro
19 avril 2024
Un tableau féroce de la société de consommation par un cousin littéraire de Jacques Tati.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ouf,

la bonne étape, le relais avant de s'élancer
vers d'autres lieux,

à portée de la main, en sortant de chez lui
la première maison de la rue Granchois,
avec sur sa façade, Vins-Liqueurs-Bois-
Charbon, le Bon-Coing, Maison Frachtou.

D'habitude, mais d'habitude ce n'est pas
neuf heures du matin, M. Frachtou est au
comptoir.

Sa femme, maigre et d'allure maladive,
s'occupe du bois. On dit qu'elle s'en va de la
poitrine, ce qui expliquerait qu'elle n'en ait pas.
Commenter  J’apprécie          20

Video de Bernard Waller (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Waller
Depuis le café Le Rostand dans le 6ème arrondissement de Paris, Olivier BARROT s'entretient avec Bernard WALLER, pour son roman intitulé "Pacific 231". Après avoir évoqué l'importance du train pour lui, Bernard WALLER s'exprime sur ce qui l'a amené à écrire ce récit inspiré par son enfance difficile.Des images de la couverture de son livre illustrent ses propos.
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3709 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}