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Gary Kelley (Illustrateur)
EAN : 9782372730846
36 pages
éditions des éléphants (01/11/2019)
4.44/5   8 notes
Résumé :
Décembre 1917. Prenant le chemin inverse de celui de leurs ancêtres, la rage au cœur et la musique aux lèvres, le 369è régiment d’infanterie quitte les États-Unis pour rejoindre l’Europe en feu. Ils sont noirs américains, de Harlem, et bientôt, sur le champ de bataille, ils s’illustreront par leur bravoure, leur ténacité, leur rage au combat. L’ennemi, stupéfié, les baptise « Harlem Hellfighters ». Dans cette France déchirée par quatre années d’une guerre mortifère,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"...
Moi qui brûlais ma vie
Aux quatre coins des nuits
Qui marchais sans but
Au long de l'ennui

Moi qui ne croyais rien
Qu'à ces petits matins
A l'aube on peut croire
Aux rêves de gloire

Moi qui ne croyais rien
Aujourd'hui crois en mon destin
Pour trouver la vérité
Il me suffisait de chanter ...*"
( Nicoletta, " La musique")
Des paroles qui aurait pu correspondre à la situation du livre " Guerriers de l'enfer" mais collaient en réalité à une vie trépidente pleine d'excès d'une jeune noctambule qui finira désabusée, jusqu'à trouver un but en écoutant vraiment la musique, en faisant carrière dans la chanson. La musique coulera dans les veines, sera l'air que l'on respire et que l'on expirera sur le monde, elle apportera un peu de joie, de lumière et de chaleur. Donner de la voix, va guider vers ce bon feu.
Cette idée trouvera sens aussi avec la musique dite " noire", dans ces Gospels pour supporter le dur rythme des journées de travail d'esclaves et la férocité des humiliations sur les plantations du sud de l'Amérique, elle maintiendra l'espoir et la croyance de jours meilleurs qu'on ne peut promettre, aidera à âtiser le peu de joie qui peut être économisée dans les coeurs, la musique va être le bol de soupe populaire qui va être partagé entre les opprimés.
" Guerriers de l'enfer" offira un nouvel exemple du pouvoir de la musique sur des moments historiques improbables, "la lumière naitra de l'obscurité, la musique noire passionnée des temps de crises...".

Nul besoin de changer les mots de l'introduction du livre, ils sont parfaits pour annoncer ce qui va suivre:
".... c'est tradivement que les États Unis ebtrèrent dans la guerre, en avril 1917, après deux ans et demi de neutralité. Un chapitre important de l'engagement américain dans ce conflit a souvent été minimisé: le rôle crucial joué par plus de 350 000 soldats noirs américains.

L'une de ces unités noires américaines, mobilisée sous le nom de 15 ème régiment de la Garde nationake de New York, sera rebaptisée 369ème régiment d'infanterie américaine. Ses soldats deviendront les " Harlem Hellfighters", les guerriers de l'enfer venus de Harlem,appelés ainsi par les allemands pour leur ténacité. Les Harlem Hellfighters, qui se surnommaient aussi les " Men of Bronze", les hommes de bronze, ou les "Black Rattlers", les serpents à sonnettes noirs, resteront dans L Histoire non seulement pour leur bravoure sur le champ de bataille, mais aussi pour avoir inventé une musique entièrement nouvelle, mélange de jazz primitif, de blues et de ragtime enlevé, jamais entendue jusqu'alors..."

Ce documentaire pour la jeunesse racontera l'effort de guerre de cette incroyable "fanfare" militaire noire américaine qui conjointement remontera le moral des troupes en se produisant sur des unités, en créant et diffusant dans ces paysages tourmentés un jazz ragtime un peu brut mais aussi accomplira son devoir de renfort sur le terrain, l'arme à la main.
On imagine le courage qu'il aura fallu pour garder le petit feu de la passion musicale vivace pour pouvoir le transmettre aux troupes "abimées", tandis qu'il fallait soi-même faire ses rudes tâches quotidiennes et soigner ses blessures.
Le documentaire citera James "Jim" Reese Europe, militaire et chef d'orchestre noir, qui commandera ce 369ème Régiment d'infanterie de musiciens.
C'est très intéréssant, de découvrir ses "héros" du monde libre méconnus, recontextualisés dans l'Amérique d'une époque moins libre au sud pour ces noirs.
Que restera t-il? : le devoir de mémoire, comme celui de ce documentaire pour les ados et la musique, elle nous restera à jamais.
Ce bon vieux feu qui ne s'éteint jamais.
C'est très rassurant.

La grande histoire notera et retiendra ses épisodes utiles pour répondre à des questionnements pas si bêtes, qui balaieront la fausse idée que les deux premières guerres mondiales étaient un affrontement de gens "blancs".
Ceci permettra aux jeunes générations, notamment de couleur, de savoir quelle posture occupaient les gens de couleur à l'époque. D'ailleurs, pour la Seconde Guerre, le monde du cinéma illustrera la participation des " Tirailleurs sénégalais"
( voir Wiki:
"... Entre 1939 et 1944, ils sont près de 140 000 Africains engagés par la France. Près de 24 000 sont faits prisonniers ou sont tués au combat. Les tirailleurs sénégalais participent entre autres à la bataille de France, à la conquête de l'île d'Elbe en juin 1944 et à la prise de Toulon, à la suite du débarquement de Provence, en août 1944...")

On aime bien ces parenthèses illustres qui viendront gommer les idées reçues qui suggéreraient la diversité comme une idée très récente sur le patriotisme, sur les minorités raciales, de genre et d'orientations sexuelles.
Ces patriotes et alliés existaient, ils étaient là, ils ont fait front eux-aussi, hommes de couleur, femmes et gens homosexuels auront d'extraordinaires faits d'armes, parfois tragiques, et qui seront écartés en faveur du tableau général.
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Un exceptionnel documentaire tirant de l'ombre un régiment trop peu connu de l'histoire de la Grande Guerre.
L'histoire des Harlem Hellfighters et de leur big band de jazz qui firent l'effet d'un tourbillon culturel dans les régions de France où ils passèrent.

Nous suivons particulièrement l'histoire de James "Big Jim" Reese Europe, fer de lance de ce régiment et de cet orchestre survolté.
L'occasion aussi de découvrir l'histoire d'Henry "Black Death" Johnson, premier militaire américain à recevoir la croix de guerre française. Africain-américain qui plus est, faut-il le préciser !

Les fantômes de l'esclavage ne sont jamais loin, et les infâmes griffes de Jim Crow non plus. L'album ne cache rien, n'occulte nullement le racisme et mord avec une verve enthousiasmante. La plume de J. Patrick Lewis est aussi poétique qu'acérée.

Les dessins de Gary Kelley sont magnifiques, sombres et sobres. Ils sont de plus truffés de références, explicitées en fin d'ouvrage.

Un beau texte au service de magnifiques illustrations sur un sujet nécessaire. du grand art !
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le livre "guerriers de l'enfer" raconte l'histoire du 369ème régiment d'infanterie qui était constitués entièrement d'homme noirs, ils étaient appellés les "Hellfighters" parmi eux James alias "Big jJim" et quelques autres ont inventés une forme de musique ressemblant au jazz, après la guerre "Big Jim est devenu chanteur et a sorti un album, ce livre raconte donc la vie des Hellfighters et le développement du jazz grâce à ce soldat du 369ème régiment d'infanterie de l'armée américaine. J'ai beaucoup aimé ce livre très intéressant qui parle de la participation des afro-américain dans la guerre.
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Un magnifique album qui nous fait découvrir une histoire bien peu connue de la première guerre mondiale. J'avais déjà entendu parler de ces soldats afro-américains venus se battre en France mais ce livre nous a apporté autre chose. de la poésie, de la musique, de la compassion... Les couleurs sont sombres et pourtant c'est lumineux. le texte est prenant et extrêmement bien traduit. Il ressemble à une chronique de André Manoukian...
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Connaissons-nous vraiment tous les aspects de la Première Guerre Mondiale ? Cet album m'a prouvé le contraire. Qui étaient ces soldats américains venus en renfort pour nous libérer de l'Allemagne ? Beaucoup de citoyens à la peau noire, volontaire, pour représenter leur nation avec force et courage. Des gens traités comme des moins que rien dans leur pays et qui, sous les ordres de leurs chefs, traités également comme moins que rien en faisant les tâches les plus ingrates de ce conflit mortel. Mais ces hommes avaient une famille, une vie de l'autre côté de l'océan et ils ont tout quitté pour venir se battre à nos côtés. Un récit poignant et dur, sur ce régiment qui nous a aidé, illustré avec brio pour représenter ces scènes macabres. Un album a découvrir sans hésiter, qui donne à réfléchir sur la mémoire de ces hommes qui ont malheureusement péri. Ne passez pas à côté de cet ouvrage à découvrir dès 13 ans !
Lien : https://booksetboom.blogspot..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un chapitre important de l'engagement américain dans [la Première Guerre mondiale] a souvent été minimisé : le rôle crucial joué par plus de 350 000 soldats noirs américains.

L'une de ces unités noires américaines, mobilisée sous le nom de 15e régiment de la Garde nationale de New York, sera rebaptisée 369e régiment d'infanterie américaine. Ses soldats deviendront les "Harlem Hellfighters", les guerriers de l'enfer venus de Harlem, appelés ainsi par les Allemands pour leur ténacité. (7)
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Envoyés en terre hostile pour y être formés, les soldats du 15e régiment ("de couleur"), de leur premier nom, se demandèrent bientôt si les balles allemandes allaient être aussi meurtrières que les yeux-poignards de la bourgeoisie du Sud, des femmes bien nées ou crève-la-faim que leur seule vue mettait en furie, des pasteurs assurant le salut des âmes à coups de chevrotine et des shérifs adjoints certains que le noir n'était en aucun cas une couleur de l'arc-en-ciel. (9)
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PENDANT CE TEMPS, AU PAYS

Le président Woodrow Wilson négligea de prendre position contre une éruption e lynchages dans le sud des États-Unis, jusqu'à ce que les gros titres des journaux couvrent son silence de honte.

Les Hellfighters étaient en train d'écrire leur propre épitaphe : À la guerre, des hommes meurent héroïquement et échappent à la corde. Aux États-Unis, les lâches attachent une corde à un arbre et tuent l'espoir. (22)
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Alignés tout le long des remparts d'un port breton, des Français en liesse se balançaient au rythme endiablé de la Marseillaise jazzy de Jim Europe.

Puis l'orchestre plia bagage, bientôt envoyé dans une contrée que nul poète ne saurait décrire. (14)
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