Caterina Limentani VirdisMari Pietrogiovanna
Odile Ménégaux (Traducteur)/5 4 notes
Appelé retable, car placé derrière la table d'autel, dit aussi polyptyque, parce que c'est un ouvrage aux nombreuses pliures, le « tableau multiple » prend aux XVe et XVIe siècles des formes particulièrement spectaculaires à travers l'Europe. Religieux par définition, il se développe en hauteur et en largeur, et peut occuper le mur entier d'une chapelle; parfois, le nombre de ses panneaux augmente pour abo... >Voir plus
Odile Ménégaux (Traducteur)/5 4 notes
Résumé :
Appelé retable, car placé derrière la table d'autel, dit aussi polyptyque, parce que c'est un ouvrage aux nombreuses pliures, le « tableau multiple » prend aux XVe et XVIe siècles des formes particulièrement spectaculaires à travers l'Europe. Religieux par définition, il se développe en hauteur et en largeur, et peut occuper le mur entier d'une chapelle; parfois, le nombre de ses panneaux augmente pour abo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Son format n'est pas aussi gigantesque qu'un retable mais proportionnellement à un livre d'art classique, cet ouvrage se rapproche de leur démesure et constitue un monument à la gloire d'une trentaine de retables parmi les plus respectés de l'âge Gothique et De La Renaissance.
Outre une description claire et détaillée des scènes figurant sur chaque volet de ces oeuvres, Caterina Limentani Virdis retrace précisément leur histoire, de leur commande à leur réalisation, soulevant parfois les mystères liés à l'identification de leurs auteurs ou la complexité de collaborations nécessitant parfois des décennies. Les interprétations et la symbolique des retables achevés posent parfois elles-mêmes problèmes et ont suscité, parmi leur public, un travail de décodage clairement restitué.
Caterina Limentani Virdis condense toutes ces informations en ne dépassant jamais plus de cinq pages par retable. La suite de la présentation se constitue alors d'agrandissements minutieux des nombreuses scènes de chaque oeuvre et nous laisse percevoir la richesse et la somptuosité d'oeuvres ne reniant pas le lien étroit entre les scènes bibliques, leur souffle épique et la dramatisation de leurs émois.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
Outre une description claire et détaillée des scènes figurant sur chaque volet de ces oeuvres, Caterina Limentani Virdis retrace précisément leur histoire, de leur commande à leur réalisation, soulevant parfois les mystères liés à l'identification de leurs auteurs ou la complexité de collaborations nécessitant parfois des décennies. Les interprétations et la symbolique des retables achevés posent parfois elles-mêmes problèmes et ont suscité, parmi leur public, un travail de décodage clairement restitué.
Caterina Limentani Virdis condense toutes ces informations en ne dépassant jamais plus de cinq pages par retable. La suite de la présentation se constitue alors d'agrandissements minutieux des nombreuses scènes de chaque oeuvre et nous laisse percevoir la richesse et la somptuosité d'oeuvres ne reniant pas le lien étroit entre les scènes bibliques, leur souffle épique et la dramatisation de leurs émois.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
Citations et extraits (8)
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[A propos du Retable d’Issenheim, Matthias Grünewald et Nicolas de Haguenau]
Le premier impact est d’une puissance extraordinaire et terrifiante ; beaucoup de visiteurs du musée de Colmar le comparent au choc émotionnel éprouvé dans la Chapelle Sixtine. La scène représentée par les panneaux de la face extérieure du retable est en effet une crucifixion, spasmodique et lugubre, se détachant sur un arrière-plan plombé plus que livide. La grande croix et le Christ tordu et lacéré, comme sculpté dans un bois vermoulu, souvenir précis de toute la sculpture gothique nordique, l’arc douloureux du voile blanc de la Vierge, repris et souligné par l’attitude de la minuscule Madeleine, la pose tragique du Baptiste, évoquant la Déisis, tout cet ensemble constitue une nouveauté absolue dans l’histoire de l’iconographie et va bien au-delà des interprétations cosmologiques qui ont été données. La lisibilité absolue et l’orthodoxie de chaque élément, transporté cependant par une passion perverse pour la douleur et la souffrance, donnent un résultat complètement inédit.
Le premier impact est d’une puissance extraordinaire et terrifiante ; beaucoup de visiteurs du musée de Colmar le comparent au choc émotionnel éprouvé dans la Chapelle Sixtine. La scène représentée par les panneaux de la face extérieure du retable est en effet une crucifixion, spasmodique et lugubre, se détachant sur un arrière-plan plombé plus que livide. La grande croix et le Christ tordu et lacéré, comme sculpté dans un bois vermoulu, souvenir précis de toute la sculpture gothique nordique, l’arc douloureux du voile blanc de la Vierge, repris et souligné par l’attitude de la minuscule Madeleine, la pose tragique du Baptiste, évoquant la Déisis, tout cet ensemble constitue une nouveauté absolue dans l’histoire de l’iconographie et va bien au-delà des interprétations cosmologiques qui ont été données. La lisibilité absolue et l’orthodoxie de chaque élément, transporté cependant par une passion perverse pour la douleur et la souffrance, donnent un résultat complètement inédit.
[A propos du Polyptique de Montefiorentino, Alvise Vivarini]
Le modèle iconographique de la Vierge tenant l’Enfant sur ses genoux a son origine chez Antonio et Bartolomeo Vivarini, mais la variante de l’enfant endormi est à porter au crédit de Giovanni Bellini. La splendide Vierge en prière, regardant Jésus dormir dans l’attitude réservée de la Pietà, laisse entrevoir la conscience du douloureux destin qui attend son fils.
Le modèle iconographique de la Vierge tenant l’Enfant sur ses genoux a son origine chez Antonio et Bartolomeo Vivarini, mais la variante de l’enfant endormi est à porter au crédit de Giovanni Bellini. La splendide Vierge en prière, regardant Jésus dormir dans l’attitude réservée de la Pietà, laisse entrevoir la conscience du douloureux destin qui attend son fils.
[A propos du Retable de Saint Zénon, Andrea Mantegna]
Il est intéressant de noter que, lorsque l’enjeu intellectuel est moins important, comme dans le cas de la réplique du Retable de Saint Zénon exécutée par Benaglio en 1462, les références antiques sont complètement sous-évaluées et réduites à une simple formule décorative.
Il est intéressant de noter que, lorsque l’enjeu intellectuel est moins important, comme dans le cas de la réplique du Retable de Saint Zénon exécutée par Benaglio en 1462, les références antiques sont complètement sous-évaluées et réduites à une simple formule décorative.
[A propos du Retable majeur, Pedro de Guadalupe, Alejo de Vahia, Felipe Bigarny, Juan de Flandes, Juan Tejerina, Juan de Balmaseda]
Trois techniques concourent à la monumentalité de cette œuvre : l’architecture et son décor classicisant, la peinture, due à deux maîtres différents [Juan de Flandes et Juan Tejerina], et la sculpture, dont l’exécution prit deux siècles.
Trois techniques concourent à la monumentalité de cette œuvre : l’architecture et son décor classicisant, la peinture, due à deux maîtres différents [Juan de Flandes et Juan Tejerina], et la sculpture, dont l’exécution prit deux siècles.
[A propos du Tryptique de l’annonciation ou de Mérode, Robert Campin]
[Saint Joseph] est représenté à l’intérieur d’un atelier, entouré des outils nécessaires à son travail. Parmi les différents objets, on aperçoit notamment un piège à souris. Le caractère intimiste et narratif de cet intérieur ne doit pas détourner de la valeur symbolique des objets représentés, indiscutable mais difficile à déchiffrer, d’où les multiples interprétations proposées.
[Saint Joseph] est représenté à l’intérieur d’un atelier, entouré des outils nécessaires à son travail. Parmi les différents objets, on aperçoit notamment un piège à souris. Le caractère intimiste et narratif de cet intérieur ne doit pas détourner de la valeur symbolique des objets représentés, indiscutable mais difficile à déchiffrer, d’où les multiples interprétations proposées.
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