Linked, Tome 1 : Starchild

Je ne suis pas habituée à lire des BDs et encore moins à les chroniquer. Mais celle-ci, avec sa superbe couverture et son résumé très mystérieux, m'a tout de suite attirée.


Charlotte se réveille dans une infirmerie, totalement amnésique après dix jours dans le coma dû à un accident. La voyant désespérée, l'infirmière ne lui dit que le stricte minimum : elle s'appelle Charlotte et est à l'Institut Noé. Pendant sa visite guidée, sur le chemin de sa nouvelle chambre, Charlotte assiste a une première scène de violence qui semble toute banale pour l'infirmière...
Arrivée dans sa nouvelle chambre, Charlotte fait la connaissance de sa colocataire, Alice. La violence ne s'arrête donc pas aux couloirs de l'Institut, deux jumeaux font leur entrée dans leur chambre et s'en prennent à Alice qui ne se défend pas. Charlotte essaie de défendre sa nouvelle amie mais comprend très vite que ces jumeaux font la loi à leurs façons dans cet institut... le lendemain n'est pas un meilleur jour et la violence est omniprésente.
Plutôt que de se poser des questions, Charlotte décide de mener sa propre enquête sur son identité, aidée par Alice, pour savoir qui elle est réellement, ce qu'elle fait dans cet institut mais surtout, ce qu'est cet institut hors du commun...


Comme vous l'aurez sans doute remarqué, ce premier tome donne vite le ton sur la nature de cette BD même si l'on sait très peu de choses à la fin. Dès le premier jour, on assiste à des violences qui n'en finissent plus : viols, injures, menaces, pressions, coups bas, manipulations, prostitution, mutilations... Derrière tout cela se cache beaucoup de mystère que l'on découvre petit à petit sans pour autant savoir ce qu'il en est réellement. Cet institut est censé réinsérer des jeunes en difficulté mais pourtant, la violence en est le point fort... Certains élèves ne remarquent rien d'étrange (ou en tout cas, ne le montrent pas) alors que d'autres ont l'air d'en savoir plus que ce qu'ils veulent bien en dire, que ce soit à propos de Charlotte ou de l'Institut Noé... Beaucoup de questions restent en suspens, l'intrigue est à peine mise en place et pourtant, ce n'est pas une déception pour autant, loin de là !
Esteban Mathieu et Michaël Nau maîtrisent parfaitement la situation en semant quelques indices sans pour autant révéler quoi que ce soit et tiennent ainsi le lecteur en haleine du début à la fin.
Les dessins de Maria Llovet sont simplement magnifiques et c'est d'ailleurs ce qui m'a attirée en premier. Les personnages sont très expressifs pour les différents sentiments et émotions qui les traversent.


Les personnages sont très développés même s'ils restent tous mystérieux et que l'on ne peut donc se fier à personne... Un chapitre nous en apprend beaucoup sur chacun (sauf sur Charlotte), sur leur "rôle" dans ce lycée et sur leur façon de s'en sortir. On peut les situer un peu même si tout n'est pas dit...


« Linked » est une série en deux tomes. le premier étant une belle mise en bouche, on ne peut qu'être scotchée avec le second ! En tout cas, il vaudrait mieux l'avoir sous la main avant de commencer ce premier tome car vous n'aurez qu'une envie une fois votre lecture terminée : connaître la suite !
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Une jeune femme se réveille dans une chambre. Elle ne sait pas qui elle est, ni où elle est. D'apres ce qu'on lui dit, elle est Charlotte, une jeune femme tombée dans le coma après une chute. le lieu est L'institut Noé, un centre de réinsertion pour jeunes. Mais qui est Charlotte? Quel est cet institut? Que faisait-elle avant? Beaucoup de questions dans un endroit qui ressemble à une prison. Violences, intimidations, brimades, tout est bon pour régner sur les élèves ou sur les professeurs.

De prime abord, le scénario n'a rien d'original. Un personnage se réveille amnésique, cherche à en savoir plus sur son identité, sur son passé. Pourtant, ce premier tome de Linked sort du lot. le dessin et l'ambiance décrite sont inquiétants. Peu ou pas de répères pour nous indiquer à quelle époque nous sommes. Des professeurs habillés à la mode victorienne. Des élèves se travestissant, jouant un rôle. Si le décor semble ancien, la technologie est avancée . Rien n'est spécialement beau. Tout est ancien, délabré, voire rafistolé.Le décor est froid, malsain.Tout au long du tome, on ne saura pas qui est qui, puisque tout le monde cache son jeu. On hésite à savoir où ou est, à quelle date, quelle est la nature des évènements? Ca pourrait être un rêve. Est-ce la réalité ou l'inconscient de celle qui se fait nommer Charlotte ?

Charlotte reste elle-même, faisant bouger les choses, refusant d'être un pion.
Au lieu de poser des questions, elle va chercher des réponses, le plus souvent à l'endroit interdit.

Si vous vous attendez à de l'action, vous serez déçu. Linked est un produit de stratégie. Chaque pièce est soigneusement placée, pour pouvoir être modifiée (peut-être). le dessin est là pour souligner les questions. Il est simple, mais tortué. L'influence du maga sert à merveille le scénario. Les traits fins des personnages, les décors. On se croitrait dans un manga féminin, "parodié". Ne vous fiez pas à la couverture. On ne ressort pas intact de Linked.

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