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Jérôme Poloczek (Autre)Mickaël Launay (Autre)Bertrand Delvaux (Traducteur)Frédéric Bourgeois (Traducteur)
EAN : 9782081510968
160 pages
Flammarion (21/10/2020)
4.57/5   7 notes
Résumé :
« Rien ne relève plus du rêve et de la poésie, rien n’est aussi radical, subversif et psychédélique que la mathématique… »
Dans cet essai engagé, aussi drôle qu’instructif, Paul Lockhart se désole de la manière dont les mathématiques sont enseignées aux élèves et perçues par le grand public. Tout en dénonçant avec vigueur les manquements de l’école, cet amoureux des maths partage sa vision passionnée de cette « aventure de l’imagination ». Un livre savoureux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je ne sais pas si c'est un effet de traduction ou un choix délibéré de l'auteur (je penche pour cette interprétation) mais il utilise l'article LA pour cette chose merveilleuse qu'il décrit dans sa deuxième partie de livre.
La première étant surtout un plaidoyer pour en refonder l'apprentissage à l'école.
« Il n'y a pas de moyen plus fiable pour tuer l'enthousiasme et l'intérêt pour une matière que de la rendre obligatoire dans le programme scolaire. Faites-en une composante majeure de tests standardisés, et vous serez sûr que le système éducatif la dénaturera. Les comités scolaires ne comprennent pas ce que sont les maths. Pas plus que les éducateurs, les auteurs de manuels, les maisons d'édition, et, malheureusement, la plupart de nos professeurs de maths. L'ampleur du problème est telle que je ne sais par où débuter. »
C'est rassurant pour un français, imbu des résultats passés de son école dans ce noble art, dont les classements ne cessent de mesurer l'effondrement, de constater que les mêmes problèmes semblent se poser aux Etats-Unis... La solution préconisée me plaît dans sa radicalité :
« le programme de mathématique n'a pas besoin de réforme ; il doit être supprimé. »
Il se moque de l'utilitarisme artificiel proposé par ces méthodes débilitantes :
« Tenter de démontrer la pertinence de la mathématique dans la vie quotidienne semble inévitablement forcé et artificiel : « Vous voyez, les enfants, avec l'algèbre, vous pourrez déduire l'âge de Maria en sachant qu'elle est deux ans plus vieille que deux fois l'âge qu'elle avait il y a sept ans. » (Comme si quelqu'un pouvait un jour avoir accès à ce type d'information ridicule, et non pas directement à son âge.) »
Il lui oppose l'instinct de recherche, l'émerveillement devant les nombres eux mêmes.
« Les gens aiment la fantaisie, et c'est exactement ce que la mathématique peut fournir : un soulagement par rapport à la vie quotidienne, un baume contre le monde pratique de tous les jours. »
En se moquant des formules apprises par coeur, inutiles et sans âmes :
« Qu'est-ce qui est plus intéressant : mesurer les dimensions approximatives d'un morceau circulaire de papier millimétré à l'aide d'une formule qu'on vous a donnée sans explication (et fait mémoriser et appliquer encore et encore), ou écouter le récit d'un des problèmes les plus beaux et les plus fascinants, d'une des idées les plus brillantes et les plus puissantes de l'histoire de l'humanité ? Mais enfin, on tue tout l'intérêt des cercles ! »
Sa ligne directrice est donc très simple :
« L'histoire de la mathématique est celle de l'engagement de l'humanité dans des questions de ce type, et non dans la régurgitation déraisonnée de formules et d'algorithmes (en sus des exercices artificiels conçus pour les appliquer). »
Je crois néanmoins que ce livre, contrairement à son auteur dont les vidéos semblent attester de réels talents pédagogiques en présentiel, ne réconciliera pas les vaccinés des mathématiques et celle-ci.
Par contre elle peut permettre à des admirateurs maladroits, à des utilisateurs experts, une réflexion sur l'objet qu'ils manipulent sans y réfléchir suffisamment.
« Par exemple, pour un algébriste comme moi, l'affirmation 5 + 7 = 12 ne me dit pas uniquement que cinq citrons et sept citrons font douze citrons (même si c'est certainement le cas). Ce que ça me dit, c'est que les entités communément appelées « cinq » et « sept » aiment prendre part à une certaine activité (ici « ajouter ») et que quand elles le font, elles forment alors une nouvelle entité, appelée « douze ». Et c'est précisément ce que ces créatures font ; peu importe leur nom ou qui les a nommées. Plus particulièrement, douze ne « commence pas par un » ni ne « termine par deux ». Douze, en tant que tel, existe, sans début ni fin. »
C'est par de multiples exemples simples mais bien choisis, qu'on peut pénétrer ce monde enchanteur :
« En voici une que j'ai toujours aimée : que se passe-t-il lorsqu'on additionne les premiers nombres impairs ?
1 + 3 = 4
1 + 3 + 5 = 9
1 + 3 + 5 + 7 = 16
1 + 3 + 5 + 7 + 9 = 25 »
Si vous comprenez sur ce dernier exemple où il veut en venir, ce livre vous plaira.
Et si vous avez la chance d'être professeur des écoles ou équivalent (après c'est trop tard), que vous avez de jeunes enfants et que vous vous en occupez, alors vous devez lire ce livre pour interroger votre pratique. C'est à l'âge où vous avez ces jeunes cerveaux malléables entre les mains que vous pouvez faire découvrir ce monde merveilleux, avant que les comptables ne s'en emparent pour en faire des spécialistes utiles aux tableaux de profits et à la rentabilité.
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Mieux qu'une psychothérapie après un traumatisme, ce livre ! Même s'il est trop tard pour faire marche arrière, l'auteur a su mettre des mots sur toute la haine refoulée et accumulée que j'entretenais depuis de décennies sur mes profs de maths, de la terminale aux classes préparatoires. Un brûlot à dévorer !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Premièrement, il faut comprendre que la mathématique est un art. La différence entre la mathématique et d’autres arts, la musique et la peinture par exemple, c’est que notre culture ne la reconnaît pas comme tel. Tout le monde s’accorde à dire que les poètes, les peintres ou les musiciens créent des œuvres d’art et s’expriment à travers des mots, des images ou des sons. En fait, notre société est plutôt généreuse quand il s’agit de parler d’expression artistique : les architectes, les cuisiniers et même les réalisateurs de télévision sont considérés comme des artistes. Alors, pourquoi pas les mathématiciens ?
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Mais si votre professeur de maths vous donne l'impression, volontairement ou pas, que les mathématiques sont une suite de formules, de définitions et d'algorithmes à mémoriser, qui vous remettra sur le droit chemin?
Ce problème culturel est un cercle vicieux : les élèves tiennent les maths de leurs professeurs, qui eux-même les ont apprises des leurs. Ce manque de compréhension et d'appréciation de la mathématique dans notre culture se reproduit dès lors à l'infini. Pire, la perpétuation de cette "pseudo-mathématique", l'accent mis sur la manipulation aussi précise que déraisonnée de symboles, crée sa propre culture et son propre ensemble de valeurs. Ceux qui en sont devenus les adeptes tirent une grande estime de leur succès. La dernière chose qu'ils veulent entendre, c'est que les maths relèvent vraiment de la créativité et de la sensibilité esthétique à l'état pur. De nombreux diplômés ont découvert l'effroi, après des années à s'entendre dire qu'ils ont "bons en maths", qu'ils n'ont aucun talent mathématique et qu'ils sont tout juste bons à suivre des instructions. En mathématique, il ne s'agit pas de suivre des directives, mais de créer de nouvelles directions.
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