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Miriam Cendrars (Traducteur)
EAN : 9782070720132
464 pages
Gallimard (22/06/1990)
3.61/5   14 notes
Résumé :
« Puisse le Très-Haut ouvrir enfin les yeux des Américains, mes compatriotes, afin qu’ils cessent de mettre de la mayonnaise sur des poires fraîches. Amen. »

Un petit extrait qui donne le ton de ce livre de Raymond Loewy, au cas où vous n’auriez pas déjà accroché avec le titre incisif dont je ne me lasse pas, c’est devenu un leitmotiv, eh oui, la laideur se vend mal.
Une entrée en matière plutôt négative mais ce fait est énoncé comme un constat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
L'impression que je gardai de cette conversation fut que, en plus des aliments civilisés, l' "Américain" aimait manger certains matériaux de construction, tels que le carton, la pulpe de bois, etc. L'abbé nous décrivit un petit objet mince, d'à peu près deux centimètres sur trois, apparemment fait de paille et de sciure de bois conglomérées. Les gens mangent ça avec voracité, nous dit-il, et ça s'appelle quelque chose comme Korn Krisp. Il nous décrivit, ensuite, un autre biscuit très, très fin qui ressemblait à du papier d'emballage Kraft, et qui en avait le goût. Un autre, encore, présentait la même couleur et la même texture que le carton ondulé, sans toutefois en avoir la souplesse. Il avait visité une usine immense dans le nord de l'état de New York, où l'un de ces matériaux destinés à l'alimentation était fabriqué en masse, et il avait vu cela de ses propre yeux. Pour appuyer ses dire, il avait ramené plusieurs échantillons croustillants de ces produits. (...) Bien souvent, on a l'impression qu'un fabricant ayant mis au point un bon produit (quel qu'il fût) a hésité au moment de le lancer sur le marché : est-ce que ce sera un aliment pour le petit déjeuner, ou un matériau pour empaquetages bon marché ? Hésitation, aussi, quant aux différents domaines, souvent totalement opposés, où son article pourrait, ou ne pourrait pas, trouver une application. Je pourrais me faire comprendre clairement s'il m'était possible de citer quelques marques. Prenez, par exemple, l'un de nos desserts gélatineux, fortement parfumé, j'allais dire arrosé de parfum capiteux. Un tel produit, élaboré à partir des ingrédients les plus purs que la chimie moderne ait mis au point, aurait connu le même succès s'il avait été vendu en tubes, comme crème capillaire pour messieurs. Prenez encore un de ces poudings crémeux et douceâtres que des millions d'Américains adorent. Vendu comme cosmétique ou crème de jour dans un petit pot rose, il aurait fait sensation. Et vice versa, je connais des pâtes dentifrices qui ont tout à fait le goût et l'apparence des crèmes inattendues dont on garnit les atroces petits sandwiches que l'on sert en Amérique pour le cocktail.
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Un voyageur de commerce vendant des cartes publicitaires se présente dans le bureau du Chef du personnel d'une usine.
- Je désirerais une place comme comptable.
- Il n'y en a pas de disponible.
Alors dans votre bureau de publicité?
- Rien non plus.
- J'ai l'expérience des expéditions...
- Nous sommes au complet.
- Peut-être comme démarcheur?
- Je vous répète une fois pour toutes que nous n'avons besoin de personne.
- Alors, si, vous avez besoin de ceci :
Et il tire de sa serviette un carton sur lequel est imprimé :
ON N'EMBAUCHE PAS.
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Ma situation étant ainsi mise au point, il fut convenu que le dimanche suivant je "ferait", à titre d'essai, une vitrine pour le lundi matin. Herbert donna un coup de téléphone et, quelques minutes plus tard, il me présentait à mon nouveau patron. (A cette époque, les décorateurs de vitrine n'étaient pas encore les personnages sophistiqués qu'ils sont devenus depuis.) Ce monsieur entra, me dévisagea et nous sentîmes, instantanément, que ça ne "collerait" pas. Il ressemblait étrangement à la version agrandie d'un spécimen gynécologique de laboratoire conservé dans l'alcool. Lorsque Herbert Straus commit l'irrémédiable gaffe de dire au bonhomme que je n'aurais pas à pointer, le matin, à l'horloge du magasin, il me regarda comme s'il souhaitait que ce fût moi l'horloge et qu'il pût me pointer un direct en plein milieu du cadran. Il me chargea néanmoins de décorer une vitrine de première importance donnant sur Herald Square. La technique était alors de bourrer les vitrines d'une masse de choses hétéroclites, y compris une douzaine de mannequins sur lesquels étaient empilées des tonnes de marchandises en couches superposées. On se serait cru dans le salon des frères Collyers, ces excentriques qui, n'étant jamais sortis de chez eux pendant quinze ans, furent finalement trouvés morts sous un piano. Mon amour de la simplicité, assaisonné d'une pointe de logique française, me faisait entrevoir une technique différente. Cette même nuit, je mis mon plan à exécution d'une façon très simple. J'habillai un mannequin d'une robe du soir noire, très dépouillée, étendis à ses pieds un voluptueux manteau de vison et disposai négligemment quelques accessoires tout autour. Au lieu des habituels flots de lumière crue, je laissai la vitrine dans une demi-obscurité, avec seulement trois puissants projecteurs sur la silhouette du mannequin, seul point lumineux de l'ensemble, obtenant ainsi des contrastes violents de zones éclairées et d'ombres profondes. C'était simple et puissant. Ça chantait.
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Au début du programme Coldspot (réfrigérateur), nous nous bornions à préparer des croquis à petite échelle, la plupart sous forme de perspectives en couleurs. Mais nous devions, bientôt, découvrir que de tels dessins sont défigurés lorsqu'ils sont agrandis à l'échelle d'exécution. Ce qu'il y a de pire, c'est qu'un dessin même à échelle d'exécution est à son tour sérieusement déformé lorsqu'il est exécuté à trois dimensions. J'eus, alors, la certitude qu'il serait utile de travailler directement sur des modèles grandeur nature à trois dimensions, surtout si nous pouvions utiliser un matériau permettant des transformations rapides et des expériences nombreuses. Le bois ne convenait pas. La solution évidente était la terre glaise dont se servent les sculpteurs. (...) Nous découvrîmes que l'argile était plus facile à travailler lorsqu'elle était tiède.
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Définition de l'homme moderne :
Accompagné de la blonde qu'il a chipé à un ami, il conduit la voiture qu'il n'a pas fini de payer avec de l'essence achetée grâce à sa carte de crédit sur une autoroute financé par un emprunt non remboursé.
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