Fleur de Bombay

La suite de l'aventure du Doc, médecin de l'industrie pétrolière, à présent retiré dans un petit port breton.

Dans ce roman de 2004, on retrouve avec plaisir l'étonnant personnage du Doc, médecin spécialisé dans les conditions extrêmes de l'industrie pétrolière, que l'on avait quitté à la fin de "Carottage".

Désormais rangé dans un petit port breton, il essaie tant bien que mal d'oublier la trahison et la fuite de son amie et complice, qui, après trois ans d'amour enchanteur sur l'îlot voisin d'un phare désaffecté, l'a quitté pour un richissime armateur... Jusqu'à ce que la vie et l'espoir réapparaissent peut-être, sous la curieuse forme d'une jeune enquêtrice des assurances maritimes, en charge d'élucider deux mystérieux "accidents" ayant eu lieu à proximité du port breton où survit Doc...

Roman attachant, baigné dans le bizarre style d'Alain Lorne, fait à la fois d'extrême précision technique et d'une insidieuse poésie lyrique désenchantée, manquant sans doute toutefois d'un peu plus de distance et d'épaisseur pour me conquérir pleinement...

"Jusqu'à présent, l'idée que Doc s'était faite de la vie coïncidait avec le point de vue d'un homme commun, les soucis d'argent en moins. Mais voici que pointaient des jours plus sombres. Que faire ? Gagner en notoriété, en stabilité, en respectabilité, en fortune ? Avoir pignon sur rue, des voisins qui vous saluent avec crainte et considération ? Rien de tout ça. Doc avait juste conquis le droit de s'asseoir seul à table s'il en avait envie, de pisser bruyamment, de dormir le jour, de rôder la nuit, d'aller et venir à sa guise. À quarante ans sonnés, bien des hommes ne peuvent en dire autant. La chose avait son prix, naturellement."

Ce roman d'Alain Lorne qui se situe dans un port de la mer d'iroise ne m'a point convaincu. Il se lit vite, 142 pages, mais j'ai trouvé son écriture saccadée, et il m'a donné une impression d'inachevé, de ne pas aller assez loin dans l'intrigue. Une toute petite enquête qui aboutit par un deus ex-machina si bien que je peine à le ranger dans la case polar. Une déception pour un livre que j'ai emprunté un peu au hasard sur les rayonnages d'une bibliothèque où il est signalé comme coup de coeur.