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sur 3687 notes
J'ai bien aimé cette dystopie jeunesse, qui vole plus haut que pas mal de dystopies adultes.

La découverte progressive de l'environnement de Jonas est très intéressante.
J'ai vu le qualificatif d'Utopie pour ce bouquin. Comme je disais à Mladoria, "Comme quoi le paradis des uns c'est l'enfer des autres (tiens, c'est joli ça, je le mettrai dans mon avis, lol !). Et qui prouve bien que le point de vue du lecteur est primordial (ou quand l'oeuvre échappe à son créateur...)."

J'avoue que pour moi, l'uniformisation à tout crin tient plus de l'enfer que du paradis, mais si certains y voient une utopie, on comprend mieux du coup pourquoi toutes les lois liberticides mais soit-disant sécuritaires qu'on nous assène depuis une dizaine d'années ne provoquent pas le tollé qu'elles devraient (en France, en tous les cas, lol !)...

Après la fin était un poil décevante de mon point de vue mais mais mais comme il semble que la suite soit comme une "intrication" des 4 livres de cette série, ma foi, ça pique ma curiosité ! (Et, Mladoria, je suis absolument sûre que j'ai déjà lu ce livre... Peut-être quand j'étais bénévole à la bibli, pendant une permanence calme, parce qu'il n'est pas très gros, c'est sans doute pour cela que j'en ai pas trace dans ma bibliothèque personnelle). :)



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J'ai un petit faible pour les dystopies, et leurs futurs pas très encourageants, et parmi elles, je ne dédaigne pas les romans pour la jeunesse. En effet, je trouve que dans ce domaine particulièrement, la clarté à présenter les situations me convient mieux que des enchaînements de circonstances alambiqués où je me perds, faute de repères propres à la société telle qu'on la connaît. Comme cela fut le cas récemment avec Espace lointain de Jaroslav Melnik, passionnant de prime abord, mais où je me suis égarée dans des rebondissements trop complexes.

Loïs Lowry présente de manière simple la vie du jeune Jonas, presque douze-ans, au cours d'une journée quasi comme les autres, et cette manière d'installer les choses me va tout à fait. La société où vit Jonas a tout prévu pour le bien-être de ses citoyens, de la naissance au mariage, des études à la vieillesse. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est vraiment choisi, si ce n'est pas un comité des Sages qui décide du métier de chacun, de la formation des couples, du moment d'être « élargi », une forme d'éloignement de la société laissée volontairement dans le flou. Personne ne s'insurge contre cet état de fait, ne connaissant pas d'autre modèle de société. À l'âge de douze ans intervient un moment important, où les enfants se voient signifier leur futur métier par le comité des sages. Jonas appréhende un peu ce passage, qui va décider de la suite de sa vie.

Je ne vous en dirai pas trop sur les rouages de cette société et sur le rôle de « passeur » dévolu à Jonas. La vie imaginée par Loïs Lowry pourrait être une utopie, mais au fur et à mesure que Jonas découvre tout ce qui a été effacé de la mémoire collective pour parvenir à cette société idéale, et commence à avoir quelques doutes, ténus mais insistants, le lecteur se représente parfaitement à quel point cette communauté a tout d'un modèle totalitaire, sous des dehors aimables.
La construction du roman rend sa lecture parfaitement addictive, et les questions posées sont pertinentes et trouvent des échos dans la société actuelle, même si nous n'en sommes pas à ce point de prise en charge, et fort heureusement ! Vouloir le bonheur des gens contre leur gré, ou sans leur accord, peut mener à des dérives bien sombres… Un roman passionnant que l'on peut recommander dès le collège, à mon avis, et qui peut donner lieu à des discussions fertiles.
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Un roman déroutant, une dystopie glaçante (comme toujours), sur un monde sans mémoire, sans sentiments, sans liberté, sans différences... Jonas, le personnage principal, est désigné pour être le nouveau porteur de mémoire. Il va donc découvrir tous les souvenirs de l'Humanité que sa communauté a bannis pour survivre.

Ce qui est déroutant dans ce roman, c'est la froideur de la situation, les choix de vie qui ont été faits et ce que sont devenus les humains, lobotomisés en quelque sorte, mais aussi de se rendre compte que se souvenir et retrouver la liberté n'est pas la panacée non plus. L'impasse de toute dystopie, en quelque sorte. Où est le bien ? Où est le mal ?

Un roman estampillé ados mais qui ira très bien dans des mains d'adultes !
J'ai bien aimé le début, la mise en place, mais ai été déçue par le personnage du Passeur, je trouve que ces passages manquent d'épaisseur et la fin va vite... Mais c'est un bon roman, facile en apparence mais très complexe sur le fond !
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Quand j'ai vu la bande d'annonce du film qui a été inspiré par ce livre, ça m'a de suite plu. Par contre, la couverture du livre moins, j'ai un peu attendu car je me doutais qu'il allait y avoir une réédition. J'ai bien fais car même si le prix n'est pas le même que le poche, la couverture est plus jolie. Bref, je voulais le lire avant de voir le film et j'ai bien fais car il y a des différences, mais ça m'a donné encore plus envie de voir le film et je savais que j'allais adorer !

On rencontre Jonas, il vit dans la communauté avec sa mère, son père et sa soeur, il est âgé de douze ans et va bientôt savoir ce qu'il va faire plus tard. La communauté est bien réglée, c'est-à-dire que tout est contrôlé, pas d'émotions, de sentiments. Les enfants naissent par des mères porteuses, chaque famille à droit à deux enfants maximum et ils doivent prendre une pilule pour contrôler les émotions, chacun à son emploi… Bref tout est rythmé comme il faut. Mais voilà, Jonas ne s'attendait pas à être sélectionné !

Ce livre est sorti en 1993, la dystopie ne se faisait pas parler d'elle et j'avoue que j'étais très curieuse de lire ce qu'avait pu inventer Lois Lowry. Je n'ai pas été déçue, il a très bien su me captiver dès le début. Par contre, je pense qu'il aurait pu s'attarder sur certaines scènes, j'avoue que je l'ai trop court à mon goût, j'aurai bien apprécié rester avec Jonas un peu plus longtemps. Je sais que cette saga est composé de quatre tomes, mais les prochaines tomes n'est pas la suite, l'auteure garde juste le concept des communautés mais les personnages changes.
Je me suis bien attachée à Jonas, il va découvrir des choses qu'il ne pensait pas possible et je trouve qu'il a eu énormément de courage, il est intelligent et réfléchis vite. Un personnage très attachant dès le début du roman.

Le style de l'auteure est simple et fluide, c'est un roman que se lit rapidement. L'intrigue est prenante, j'ai été happé par le système de la communauté, j'ai adoré en apprendre plus tout au long du livre. Par contre, je ne m'attendais pas à cette fin et j'avoue j'ai été surprise, je ne l'ai pas comprise. D'ailleurs, je l'ai relu pour essayer de comprendre mais non, par contre, je l'ai comprise quand j'ai vu le film. Ils ont plus explicites que Lois Lowry, ce qui est fortement dommage !!!

En conclusion, un livre que je recommande ! Un univers original et très agréable à découvrir. Les personnages sont attachants, l'intrigue est captivante, de l'action, des révélations tout au long du livre… Je le redis, à lire et à apprécier !
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J'ai beaucoup aimé ce livre, quand j'ai lu les premières pages, j'ai eu l'impression de me retrouver dans une secte où les habitants de cette communauté avaient eu un lavage de cerveau.

Une histoire émouvante sur un monde que l'on ne pourra pas connaître. Une histoire qui fait réfléchir et qui nous montre qu'un monde parfait est éphémère.

Malgré qu'il n'y ait pas de rebondissements, ce livre ce lit très vite et prend aux tripes. Comme Jonas on est écoeuré de découvrir que ce qu'il a toujours vécu n'est que mensonge.

Une très belle découverte, je dirais même un coup de coeur.
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L'une de mes amies m'avait dit que ce livre était épouvantable, mais je dois avouer que moi je l'ai vraiment apprécié. Peut-être le fait qu'elle comprenait moins bien l'histoire puisqu'elle l'a lu en anglais dans le cadre d'un cours d'école a joué contre son appréciation...
Je trouve que l'intrigue est très bien élaborée et que les différents mots utilisés pour décrire des objets connus de tous ou des concepts connus de tous sont expliqués à merveille. Ce que j'adore, c'est que l'histoire se déroule dans un paysage en noir et blanc, c'est vraiment intéressant. Les couleurs viennent à Jonas par l'entremise du passeur. Tous les souvenirs les plus banals que nous connaissons sont des nouveautés pour Jonas, et je crois que ça nous fait apprécié encore plus les petits moments de la vie que Jonas n'a pas eu la chance de vivre ou tout simplement les émotions que personne n'a pu éprouver dans ce monde futuriste. On se rend compte que la famille et l'amour sont des sentiments importants et que Noël, par exemple, n'est pas juste une fête où l'on reçoit des cadeaux, mais une célébration familiale qui regroupe tous et chacun à un même endroit.
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Voici un livre que je n'aurais pas entamé il y a quelques temps mais prêté par un membre de ma famille j'ai sauté le pas...
Et vraiment j'ai bien fait!
Sans raconter l'histoire, je vais pour une fois juste parler de la plume de ce livre qui est juste magnifique et totalement addictive.
A lire vraiment
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L'avantage d'avoir des enfants : découvrir des oeuvres que je ne connaissais pas ou relire certains classiques, conseillés par les profs. Ce passeur m'a été conseillé suite à une discussion après ma lecture du "Meilleur des mondes" et, ô merveille, il était présent dans notre bibliothèque familiale sans que je ne le susse !

Livre écrit dans un style plutôt jeune adulte, il n'en raconte pas moins une histoire sur le fil du rasoir (ou sur la corde du funambule) dans un monde où l'on sent que quelque chose ne tourne pas rond.
Tout est en effet trop beau pour fonctionner correctement dans cette Utopie un brin fantastique qui concerne un petit microcosme, une "communauté" vivant en autarcie. La vie est régulée et les émotions n'existent pratiquement plus. Il y a tellement de règles et de rituels que l'on se demande comment les habitants font pour ne pas s'ennuyer. On ne sait même pas si les couples ont une activité intime, c'est dire ! le doute est en effet permis puisque chaque adolescent doit prendre une pilule qui anéantit ses désirs et pulsions.

Le livre est court et se dévore. Après avoir découvert la routine, nous sommes plongés dans la rupture et le héros, se nommant Jonas, va être digéré, puis recraché par la baleine (sa communauté, qui semble vivre sous cloche car le Soleil lui est inconnu).

Il y a des moments extraordinaires de réflexions sur la personnalité et la liberté qu'on lui laisse, le libre arbitre.
On se doutait bien que certaines choses ne tournaient pas rond et que des sorts funestes étaient réservés à certains membres, et ça finit par déraper dans une horreur non dite et sourde, telle une luge dévalant une pente sans pouvoir s'arrêter et finissant déchirée sur les rochers et aboutissant probablement dans le ravin.

Là où je trouve cela horrible, c'est qu'on ne sait rien. Aucune explication ne nous est fournie sur cette société et l'on se retrouve comme la petite marchande d'allumette, à brûler tous nos espoirs que ça finisse bien.
Ou mal, ce qui eut été convenable. Parce que cette histoire mâtinée de fantastique ne finit pas. Ou plutôt finit en queue de poisson. J'avoue humblement ne pas avoir compris la fin et être déçu par cette partie qui nous laisse bien seuls.

Le côté fantastique est très intéressant et se rapporte aux souvenirs, c'est très bien vu et je trouve hélas que la fin aurait dû mieux l'exploiter, car on nous dit les choses rapidement et puis fini !

Au final tout de même une bien belle lecture d'une dystopie qui se finit comme un horrible conte d'Andersen.

Lien : https://www.patricedefreminv..
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Assez étonamment, j'étais passé à côté de cette dystopie lors de sa parution. Je l'ai découverte au hasard des listes de lectures scolaires de mon aîné. Et je ne regrette pas de l'avoir lu. Je pense que l'on peut ranger le passeur aux côtés de Farenheit 451 et des autres grands livres d'anticipation dystopique.

Jonas va avoir 12 ans. La société, via un Conseil des Sages, va lui attribuer un métier, c'est-à-dire une place dans la société. Il y a un peu d'angoisse, mais beaucoup de sérénité aussi. La population sait que le Conseil fait pour le mieux. Que le Conseil agit pour le bien collectif, pour l'intérêt commun. Il y a un sentiment de plénitude qui se dégage du début du roman. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, en quelque sorte. C'est la fausse impression que le lecteur peut avoir. Il apparaît peu à peu que la population a troqué beaucoup de choses contre ce sentiment de sécurité, contre cette absence de libre-arbitre. Et il en va de même pour le choix d'une compagne ou d'un compagnon (la question de l'homosexualité ne se pose absolument pas).

Le livre date de 1993, et en 2024 le règne de l'individualisme est sacré et domine assez largement la société. La question du collectif est encore centrale, mais se pose différemment de ce qui est présenté dans le roman de Lowry. C'est pour cela que cette solidarité imposée peut sembler salutaire de prime abord, même si la société tolère quelques écarts par rapport aux règles édictées. Des écarts minimes, dont on se dit qu'ils sont intentionnels, afin de laisser l'impression à la population qu'elle peut enfreindre les règles et décider par elle-même. C'est le cas pour le fait d'apprendre à rouler à bicyclette, même si l'âge pour recevoir un vélo est fixé par le Conseil. Exemple révélateur par son côté dérisoire et trivial.

Jonas se voit attribuer le rôle de Passeur. Il va devenir le gardien de la mémoire de la société. Car, vu que certaines situations et certains comportements ont été gommés, éradiqués, les gens n'ont plus l'expérience de certaines choses, ils ne se souviennent pas de choses non vécues. Les choses non vécues n'ont en fait aucun intérêt. Mais il y a une personne qui en est le détenteur. C'est le Passeur, un adulte qui va éduquer Jonas aux souvenirs disparus, à la mémoire collective "inutile". Je dis inutile car le Conseil ne fait que très rarement appel au Passeur pour prendre des décision. Comme si le passé et l'expérience n'avaient aucun intérêt. C'est en substance ce qui se passe actuellement dans nos sociétés.

La rencontre entre Jonas et le Passeur va produire une réaction humaine et alchimique qui ne sera pas sans conséquence, tant indviduelle que sociétale. Mais je vous le laisse découvrir, dans ce roman sensible et empathique, de façon à ce qu'il fasse son petit bout de chemin en vous comme il l'a fait en moi.

J'ajoute que, comme beaucoup de dystopies (et aussi à l'instar du IIIè Reich), la langue officielle, que d'autres auteurs ont appelé novlangue, est utilisée à dessein par le pouvoir pour masquer les pratiques inavouables. Dans l'Age de Crystal, on parle de Grand Carrousel. Victor Kemperer a analysé la langue du IIIè Reich dans Lingua Tertii Imperii, et on peut supposer sans trop s'engager que Loïs Lowry connaît cette rhétorique et la maîtrise. Je vous laisse donc imaginer ce que peut recouvrir le terme d'élargissement...
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Fermez les yeux et imaginez une société dans laquelle le chômage n'existe pas : après de longues années d'enquête durant les douces années de votre enfance, un comité sélectionne le métier qui est fait pour vous. Gardez les yeux fermés et imaginez un monde sans bouleversement climatique : le soleil ne chauffe pas trop, le vent ne souffle pas, la neige ne tombe pas sur les sommets puisque ni l'un, ni l'autre n'existent...Puis, imaginez que le sentiment de souffrance vous est inconnu, puisqu'il n'y a pas lieu de souffrir. Enfin, imaginez que la faiblesse est aussi rare que les manquements à la loi...non non vous ne rêvez pas !Si cette société vous semble intéressante, allez de ce pas rejoindre la communauté de Jonas, un "douze ans" sur le point de découvrir l'avenir que le comité des sages lui réserve. Une oeuvre parlante qui va droit au but !
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