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Mars 1906. Alors qu'il devient dangereux de rejoindre le fond à cause d'un incendie, un coup de poussière ou de grisou (les causes n'ont jamais pu être clairement identifiées), cause le plus grand accident minier d'Europe. 1099 hommes et enfants perdent la vie. Les plus jeunes avaient 13 ans. Les grèves surgissent alors, pour réclamer plus de sécurité et de considération de la part des patrons.
Un grand bravo à l'auteur pour cette BD de très grande qualité. En noir et blanc, contaminée par la poussière de charbon, elle nous raconte comment par négligence et peut-être cupidité, des hommes meurent. Comment ils font preuve de courage et de dignité. Comment ils luttent pour assurer aux suivants plus de sécurité, de dignité, de reconnaissance. Comment la presse et les politiques les forcent parfois à lâcher prise.
Une BD pudique, digne, qui ne tombe ni dans le voyeurisme ni dans la lamentation.
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Une bande dessinée émouvante qui retrace la tragédie des mineurs de Courrières.
1099 morts dans un incendie minier, hommes et enfants, sans compter les nombreux chevaux.
Les causes n'ont jamais été établies, seules des hypothèses demeurent.

L'évènement tragique est relaté de manière chronologique et l'auteur pose le décor avant de mettre en scène le drame puis ses conséquences.
On prend le temps de s'attacher aux mineurs qui descendent, à leur famille ainsi qu'aux traditions et rituels qui rythment le quotidien de ces ouvriers du fond.
L'ambiance est tendue, les mineurs sont en grève mais, par nécessité, ils décident de redescendre.
Le manque de sécurité est déjà dénoncé, sans qu'il n'y ait réellement de mesures efficaces mises en place.
Certes, des ingénieurs descendent et pallient l'urgence. Mais ces actions suffiront-elles ?

La réponse, nous ne la connaîtrons réellement jamais. Cependant, l'accident survenu en est très certainement une des conséquences.
Cet évènement a fait naître une prise de conscience chez les ouvriers, à tel point que Jean-Jaurès déploie des militaires en nombre pour éviter une émeute.
Le style adopté est sobre, de type journalistique, et ne verse ni dans le misérabilisme ou ni dans le pathos. L'absence de parti pris par l'auteur donne de la force à l'histoire. En tous les cas, c'est comme cela que me plaisent les témoignages. Sans fioriture, complaisance ou exagération.
Le graphisme en noir et blanc s'accorde parfaitement à la thématique.
L'annexe nous permet d'approfondir le sujet et se montre instructive.

Une réussite, un bel hommage aux mineurs.
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Une lecture marquante. Pour moi qui ne vit pas bien loin des lieux du drame, je ne connaissais rien de la catastrophe de Courrières. Grâce à cette BD c'est chose réparée.
Le contexte économique, politique et social est bien resitué. Les conditions de vie des mineurs, leur exploitation, l'instrumentalisation politique sont mis en exergue. J'ai particulièrement été émue par la liste des victimes, qui est en intégralité dans le récit. Voir ces enfants, ces familles décimées (jusqu'à 10 membres!)... Et savoir qu'on est ici dans la réalité. Une réalité qui aurait pû, pourquoi pas, être évitée...
Le graphisme, très sombre, sied bien à l'histoire, même si je dois avouer que cela m'a poser quelques problèmes pour distinguer les différents protagonistes. Je ne savais plus bien qui était qui. Mais au final cela n'avait pas vraiment d'importance.
A lire.
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Sang Noir, la BD consacrée à un des plus grands drames de l'exploitation de la houille, n'est justement pas seulement un livre (de plus...) sur la mine et ses dangers.

Le thème a largement été traité, et souvent de très belle manière. En jouant, avec brio, sur les sentiments et l'empathie que l'on peut éprouver pour des travailleurs qui perdaient la vie peu à peu en essayant de la gagner.

La Catastrophe de Courrières, c'est la chronique d'un drame annoncé. C'est le capitalisme pur et dur à l'oeuvre. Pour ne pas arrêter l'exploitation d'un puits au fond duquel le feu couve depuis longtemps, et pour lequel la direction prend des mesures ridicules (comme construire un mur pour empêcher les fumées de se propager dans les galeries...), plus de 1000 mineurs vont mourir. Et parce qu'il y a la volonté de masquer les responsabilités, on va arrêter les recherches et les opérations de sauvetage, ce qui entraînera la mort de beaucoup d'autres qui sont morts de faim, de maladie, d'asphyxie dans la mine plusieurs jours après le drame.

Loyer montre cela de manière flagrante, mais sans militantisme. C'est une des grandes forces de la BD. Tout comme le fait d'intégrer le contexte, social, culturel, politique à l'événement, via (notamment) les grèves, les conditions de vie, les rapports humains ou l'intervention de Jaurès ou de Clémenceau.

Le dossier qui clôture est un peu court, à mon avis.

Ouf, se dira le lecteur en refermant la BD, c'est du passé tout cela... Oui. En France ou en Belgique... Mais en Chine ou au Mexique, au Chili, par exemple, c'est encore d'actualité. Et je ne suis pas sûr que les conditions de vie et les mesures de sécurité soient bien différentes de ce qu'elles étaient à Courrières en 1906.
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Connaissez-vous la catastrophe de Courrières qui eut lieu le 10 mars 1906 et qui causa la mort de 1099 personnes ? Non ? Jean-Luc Loyer ressort de l'oubli cette tragédie minière incroyable à travers sa BD intitulée Sang noir.

Construit en plusieurs chapitres, son récit prend le temps de comprendre l'époque, la condition ouvrière et la vie dans les mines, l'accident, les secours insuffisants, les survivants qui réapparaissent plusieurs jours après l'explosion et la grève qui survient. J'ai été sidérée par la force des dessins à restituer l'horreur tout en l'expliquant de façon très pédagogique.

Au milieu de la BD, grand moment d'émotion : Jean-Luc Loyer consacre plusieurs pages à citer toutes les victimes des différentes fosses par leurs noms, prénoms et âge. Où l'on voit que les morts sont parfois des enfants de 14 ans… Cette longue liste frappe en plein coeur le lecteur et apporte de la véracité au récit dessiné.

L'intérêt de cette BD à forte valeur historique est de capter l'histoire par des petits détails. Comme ces traditions de mineurs : les « galibots », ces jeunots qui démarrent le travail dans la mine, doivent répéter trois fois « adieu mes beaux jours » lorsqu'ils descendent pour la première fois dans les entrailles de la mine. Et doivent respecter la hiérarchie : tout en haut les ingénieurs, peu concernés par la sécurité, ennemie du rendement, puis les chefs porions, les chefs d'équipe et les surveillants.

On croise aussi dans cette BD des figures historiques comme celle de Clémenceau venu parler aux grévistes, ainsi que Jaurès, à la tête de l'Humanité, sans oublier Zola qui fait une apparition au début de la BD, venu observer les mines alentours pour nourrir son futur roman Germinal, 22 ans avant la catastrophe…

Jean-Luc Loyer est né à Hénin-Beaumont, cette histoire est celle de sa famille et de son pays. Il s'est beaucoup documenté pour construire son album, ses références bibliographiques figurent d'ailleurs à la fin, avec des cartes postales de l'époque et un lexique.

Par son aptitude à rendre l'histoire, la petite comme la grande, vivante et passionnante, cette BD est un véritable pavé dans la mine.

Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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Basée sur des faits réels, cette BD sur la catastrophe de Courrières ne se contente pas de raconter les événements du 10 mars 1906. Elle nous fait entrer dans le quotidien du mineur de fond. Très documentée, elle nous permet de comprendre le travail extrêmement pénible des mineurs, la misère des familles, la façon dont la profession fut exploitée par les patrons, méprisants à l'égard des vies perdues, seuls soucieux du manque à gagner lorsqu'il faut fermer une mine par coup de grisou. Des documents de l'époque sont reproduits à la fin du volume, qui nous montrent des photos, des témoignages, l'engagement de Jaurès aussi. Un lexique nous éclaire sur les termes techniques utilisés. Une bibliographie apporte une ouverture pour qui désirerait prolonger sa lecture sur l'univers des gueules noires. L'ensemble, en noir et blanc, ajoute de la noirceur au récit, choix inévitable qui permet d'entrer visuellement dans l'espace de la mine et de la tragédie. J'espère avoir l'occasion de pouvoir dire à J.L. Loyer combien cette BD est réussie!
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Nous connaissons tous au moins un mot de ch'timi picard, c'est celui de « rescapé ». le mot est passé dans le langage courant suite à la plus grande catastrophe minière d'Europe : la catastrophe de Courrières, le 10 mars 1906.
1099 mineurs ont péri, et, plusieurs jours après, alors que la direction de la mine et les autorités avaient décidé de boucher les puits afin de préserver la reprise ultérieure de l'exploitation du charbon, une quinzaine de mineurs, enfermés vivants, ont réussi à s'extraire de ce tombeau.
Cette bande dessinée retrace fidèlement les faits, et l'auteur ne cache pas les raisons de cette catastrophe (la recherche du profit maximum avant la sécurité et les conditions de travail des mineurs). L'indignation des mineurs du Nord fut suivie d'une grande grève (plus de 40 000 mineurs), à laquelle le gouvernement Clémenceau répondit par l'envoi de 30 000 soldats. le dessin me plaît, la bulle me plaît, et en plus, l'auteur livre en annexe l'importante documentation qui l'a aidé à traiter le sujet.
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Comme à peu près tout le monde, de l'univers de la mine, je connais Germinal et le film de Claude Berri et c'est à peu près tout. D'ailleurs, Emile Zola s'est servi de Courrières pour écrire l'histoire d'Etienne Lantier et il fait une apparition dans cette BD. Après un prologue qui rappelle le contexte historique et social, le premier chapitre fait rappel et description générale du travail à la mine, avec le vocabulaire spécifique, le tout au travers de personnes que l'on retrouvera au cours de l'histoire.

La suite, c'est la catastrophe, causée par un incendie mal maîtrisé parce que la direction de la mine préférait la rentabilité au détriment de la sécurité des travailleurs. L'auteur relate cet accident vu des yeux de tous ses intervenants. On voit le combat des syndicalistes pour les conditions de travail de leurs collègues au fond de la mine face à des dirigeants qui recherchent avant tout le profit dans cette société qui a fait du charbon sa source d'énergie principale. On voit ce que font les journalistes et les politiques de cette catastrophe. le contexte social était déjà difficile avant la catastrophe. C'est pourquoi le nouveau ministre de l'Intérieur, un certain Georges Clémenceau, n'a pas hésité à envoyer l'armée pour calmer (pour ne pas dire mater) la révolte qui monte. On voit également l'attente des familles des mineurs après la catastrophe, à attendre, de savoir si le mari, l'enfant, le cousin a péri dans cette mine ou en est miraculeusement sorti.

Évidemment, le destin des mineurs est central dans l'histoire. On y découvre les conditions de travail insupportables et la difficulté pour les survivants de se sortir de la mine. L'accident aura tout aussi bien tué sur le coup qu'après l'explosion, à cause des gaz, de la faim, de la soif. On apprend aussi l'histoire de ces treize mineurs qui auront survécu vingt jours dans la mine après l'explosion. du coup, Sang Noir, en n'attachant pas à la seul catastrophe mais également à son contexte et à ses tenants et aboutissants, permet une vision globale de la chose.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Qui dit que la BD est un art mineur ?
Franchement je suis époustouflée en sortant de cette BD. Passionnante, elle raconte une catastrophe terrible : celle de la mine de Courrières, 1099 morts en 1906.
Extrêmement documentée, elle remet cette catastrophe dans L Histoire, ses causes et conséquences locales mais aussi nationales (l'intervention de Clemenceau, ministre de l'Intérieur, celle de Jaurès, encore en vie en 1906 mais plus pour très longtemps...).
Et qu'est-ce que cette BD est dure aussi ! dans la description de la vie des mineurs, dans leur travail, leurs conditions de travail, la catastrophe, les survivants (j'aurais appris que le mot "rescapé" n'existait pas avant, c'est en fait du patois d'ici).... et l'horreur de la réaction de la République via le gouvernement face aux demandes si justifiées des mineurs (envoi des troupes notamment)... La République s'est détournée comme elle se détournera de nouveau juste après guerre pdt les grandes grèves de 48.
Une très belle BD. Merci à l'auteur.
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Cette BD est à classer dans le genre "instructif" et "commémoratif". Elle retrace l'histoire d'une tragédie qui fait froid dans le dos : La catastrophe de Courrières du 10 mars 1906.

L'auteur présente d'abord la situation de la France économique, politique, artistique pour nous mettre dans le contexte de l'époque.

L'univers minier est décrit de façon réaliste, la catastrophe est racontée sans minimiser les horreurs, corps déchiquetés, éclatés, asphyxiés...

Le nombre de victimes est impressionnant et cinq pages sont nécessaires pour les nommer tous, un par un, avec leur âge, plus de 1000 noms !

Mais qui est responsable ? La compagnie qui veut faire du bénéfice à tout prix ? Une période de grève et de violence va débuter. Cette période est mouvementée.

Tout n'est pas noir, quelques beaux moments nous sont racontés.

Cette BD m'a rappelé la lecture de Germinal d'Emile Zola (dont il est d'ailleurs fait mention) ainsi que la visite du centre historique minier de Lewarde dans le Pas de Calais il y a quelques années (très intéressant).

Une BD vraiment bien faite et on sent que l'auteur est très documenté sur la question.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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