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EAN : 9782863161470
186 pages
Accarias (15/10/2007)
4/5   3 notes
Résumé :
La non-dualité est au cœur de toutes les traditions spirituelles authentiques, telles l’Advaïta Vedanta, le Ch’an, le Zen ou le Soufisme.
Francis Lucille nous mène à la compréhension vécue de ce que nous sommes : la réalité de notre expérience et de toutes choses, qui est aussi la pure conscience intemporelle qui réside à l'arrière-plan des activités mentales. Notre nature véritable, se révèle alors comme bonheur absolu, intelligence, amour et beauté.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Francis Lucille, instructeur de la voie non duelle, fût l'élève de Jean Klein, qui lui fut élève de Sri Poonja (Papaji), disciple de Ramana Maharshi. Cet ouvrage reprend des extraits d'entretiens, sous forme de questions/réponses, donnés par Francis Lucille et sont les thèmes sont variés comme l'Absolu, la Voie, L'Amour, notre nature véritable, etc.
Grâce à sa formation scientifique, Francis Lucille nous offre des propos clairs, précis et rigoureux pointants vers la vérité ultime.
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Sous forme de questions - réponses, Francis Lucille nous parle avec un vocabulaire moderne de ce que toutes les traditions spirituelles et les religions tentent d'expliquer; chacune dans son vocabulaire propre. Au delà des mots, c'est avant tout au lecteur d'en faire l'expérience pour lui-même.

Un livre que je n'aurais pas compris il y a dix ans... qui m'aurait aidé il y a 5 ans... et qui me semble évident aujourd'hui... Définitivement un ouvrage qui alimente la réflexion personnelle.

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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Vous m'interrogez sur les circonstances spécifiques à mon cas. Avant d'aller plus avant, je dois vous avertir qu'il serait puéril de croire que chaque chercheur de vérité doit passer par les mêmes expériences objectives. En fait, le chemin varie d'un chercheur à l'autre. Il peut prendre la forme d'une expérience soudaine et dramatique, ou celle d'un cheminement subtil et apparemment graduel. La pierre de touche, dans tous les cas, est la paix et la compréhension qui s'établissent au terme du chemin.
Bien qu'une aperception de la réalité soit un événement cosmique, il peut passer inaperçu au début et faire son chemin à l'arrière plan du mental jusqu'au moment où la structure égotique s'effondre, de même qu'un immeuble sévèrement endommagé par un séisme subsiste quelque temps avant de s'écrouler. Ceci est dû au fait que cette aperception n'est pas mentale. Le mental, jusqu'à lors esclave de l'ego, devient le serviteur et l'amant de la splendeur éternelle qui illumine pensées et perceptions. Esclave de l'ego, le mental devient le gardien de la prison du temps, de l'espace et de la causalité. Serviteur de la plus haute intelligence et amant de la beauté suprême, il devient l'instrument de notre libération.
Mon intérêt pour la vérité surgit à la lecture d'un livre de J. Krishnamurti. Ce fut le point de départ d'une recherche intense qui devient l'axe exclusif de ma vie. Je lus et relus sans relâche les livres de Krishnamurti, de concert avec les textes principaux de l' Advaïta-vedanta et du Bouddhisme Zen. Je fis des changements importants dans ma vie pour vivre en conformité avec ma nouvelle compréhension spirituelle.
Deux ans plus tard, j'avais acquis une bonne compréhension intellectuelle de la perspective non-duelle, mais certaines questions demeuraient encore sans réponse. Je savais par expérience que toute tentative pour combler mes désirs étaient vouées à l'échec. Il m'était devenu clair que j'étais conscience plutôt que mon corps ou mon mental. Cette connaissance n'était pas purement intellectuelle, mais elle semblait prendre sa source dans l'expérience, une sorte d'expérience particulière dénuée de toute objectivité. J'avais connu, en diverses occasions, des états dans lesquels les perceptions étaient baignés de félicité, de lumière et de silence: les objets physiques m'apparaissaient alors plus distants, plus irréels comme si la réalité s'en était détournée pour se donner à cette lumière et à ce silence qui occupaient le centre de la scène. Cette expérience s'accompagnait du sentiment que tout était bien, juste comme il fallait, et qu'il en avait toujours été ainsi. Toutefois je continuais à penser que la conscience était soumise aux mêmes limitations que le mental, qu'elle était de nature personnelle plutôt qu'universelle.
Parfois, il m’arrivait d’avoir un avant-goût d’une conscience illimitée, notamment lors de la lecture de textes advaïtiques ou bouddhistes, ou lors de réflexions profondes sur la perspective non-duelle. Elevé par des parents matérialistes et antireligieux, et rompu à l’étude des mathématiques et de la physique, j’étais à la fois peu disposé à adopter une croyance religieuse quelle qu’elle soit, et méfiant envers toute hypothèse qui n’aurait pas reçu une validation scientifique ou logique. Une conscience illimitée et universelle me semblait être une croyance ou hypothèse de cet ordre, mais je demeurais ouvert à cette éventualité. Le pressentiment de la conscience illimitée était en fait la source d’énergie qui alimentait ma quête. Deux ans après le premier aperçu, cette possibilité avait pris une position centrale dans ma recherche.
C’est à cette époque qu’eut lieu un changement radical, un retournement copernicien. Cet événement, ou plus précisément, ce non-événement, est isolé, autonome, sans cause. La certitude qui en découle a une force absolue, une force indépendante de tout événement, de tout objet ou de toute personne. Elle ne peut se comparer qu’à notre certitude intime d’être conscient. J’étais assis dans mon studio, méditant en silence en compagnie de deux amis. Il était encore trop tôt pour préparer le dîner, notre prochaine activité. N’ayant rien à faire, n’attendant rien, j’étais disponible. Mon esprit était libre de dynamisme, mon corps détendu et sensible, bien que je sente un léger inconfort dans la nuque et le dos.
Au bout de quelque temps, Yvan, l’un de mes amis, entonna à l’improviste un chant traditionnel sanscrit, le Gayatri Mantra. Les syllabes sacrées entrèrent mystérieusement en résonance avec ma présence silencieuse qui sembla devenir intensément vivante. Je sentis un désir profond s’élever en moi, en même temps qu’une résistance m’empêchait de vivre pleinement la situation, de répondre de tout mon être à cette invitation de l’instant, et de m’y fondre. Au fur et à mesure que l’attirance mystérieuse suscitée par le chant augmentait, la résistance elle aussi s’accroissait, peur grandissante qui devint bientôt une terreur intense. A ce point, je sentis que ma mort était imminente, et que cet horrible événement allait être déclenché sans coup férir par le moindre lâcher prise, le moindre abandon à la beauté promise par le chant. J’étais à la croisée des chemins. A la suite de ma quête spirituelle, le monde et ses objets avaient perdu toute attraction pour moi. Je n’en espérais rien de substantiel. J’étais l’amant exclusif de l’absolu, et cet amour me donna le courage de plonger dans le grand vide de la mort, de mourir pour l’amour de cette beauté, si proche maintenant, cette beauté qui m’invitait par-delà les mots sanscrits.
La terreur intense qui m’avait saisi dénoua instantanément son étreinte et se mua en un flux de sensations corporelles et de pensées qui se mirent à converger vers une pensée unique, la pensée « je », tout comme les racines et les branches d’un arbre convergent vers leur tronc commun. Dans une aperception quasi simultanée, l’entité personnelle à laquelle je m’identifiais jusqu’alors se révéla en totalité. Je vis sa superstructure, les pensées nées du concept « je » et son infrastructure, les traces de mes peurs et de mes désirs au niveau physique. L’arbre entier était maintenant contemplé par un œil impersonnel. La superstructure des pensées et l’infrastructure des sensations corporelles s’évanouirent rapidement, laissant seule la pensée « je » dans le champ de la conscience. Pendant quelques instants, encore, la pure pensée « je » sembla vaciller, telle la flamme d’une lampe dont l’huile vient à manquer, puis s’éteignit complètement. A ce moment précis, le fondement intemporel de mon être se révéla dans sa splendeur immortelle.
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Tant que vous croyez être une entité personnelle, vous avez le choix entre deux attitudes : ou bien vous souhaitez être aidé dans votre recherche, ou bien vous voulez découvrir la vérité par vous-même et ne désirez pas suivre un enseignant. Même si un ami vous aide sur la voie, vous devrez à tout le moins compléter le travail par vous-même. C'est pourquoi un enseignant digne de ce nom ne mâche pas le travail de son élève, mais lui donne des esquisses à compléter, à comprendre par lui-même. Ce principe universel s'applique à tous les types d'enseignement, enseignement spirituel inclus.

Quelle que soit celle de ces deux attitudes que vous adoptiez, vous êtes sur la bonne voie, dans le premier cas parce que le désir de trouver un maître spirituel vient d'un profond désir du soi, et dans le second cas parce que vous éprouvez un désir d'autonomie, de comprendre par vous-même, qui provient de votre autonomie et de votre intelligence foncières.
Si vous n'éprouvez pas le désir de trouver un maître, n'en ayez aucun souci. Chaque chose, chaque rencontre, chaque évènement de votre vie est votre maître. À un certain moment, vous êtes touché par des mots, lus ou entendus, ou par un être rencontré et vous vous ouvrez à la possibilité de vivre libre de la notion d'être une personne, de vivre sciemment dans la joie et la liberté de l'être.

Après une première ouverture, il arrive parfois que vous soyez assailli par le doute. Dans ce cas, vous voudrez peut-être rencontrer un être qui vit dans cette liberté. C'était dans cet esprit que j'entrepris de trouver un enseignant dans ma jeunesse, et je ne l'ai jamais regretté. Il se peut également que vous ayez des questions pour lesquelles vous souhaitez une réponse. Nous paraissons avoir beaucoup de raisons pour rencontrer un maître, mais en fait il n'y en a qu'une : se rencontrer soi-même. Vous êtes à la recherche de votre soi véritable, qui n'est pas limité à ce corps et ce mental. Votre soi est immense, splendide et immortel. Soyez ouvert à cette possibilité, soyez ouvert à la toute possibilité.
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Parce que la peur est la personne et que la personne est la peur. Peur et désir sont une seule et même chose. Car une peur peut être exprimée en termes de désir et inversement. Par exemple, dire «je désire que tel événement se produise» revient à dire «je crains que tel événement ne se reproduise pas». L'ego en tant que tel, la pure pensée «Je», ne peut pas se maintenir ; elle se résorbe immédiatement dans sa source, la conscience.
Le mécanisme peur-désir permet de prêter à l'ego un faux-semblant de continuité. Tant que je vis dans l'attente de l'évènement souhaité ou craint, la personne qui attend se maintient en vie. Il en résulte que le seul remède contre l'ego, qui est par la même occasion un remède contre la peur et le désir, est la compréhension que nous ne sommes pas cet ego soumis à la peur et au désir.
Celle compréhension est le résultat d'une enquête en profondeur. Arriver à la clarté intellectuelle sur ce point est déjà un premier pas important, mais cette compréhension doit pénétrer plus profondément, parce que peur et désir ont un profond impact sur la structure et la texture corporelles. Lorsque nous ressentons la peur, nous devons l'accueillir complètement, sur tous les plans. Nous devons en voir la source, la notion d'être une entité personnelle, mais nous devons aussi la sentir corporellement. Nous ne devrions pas être effrayés d'elle. Nous devrions la laisser se déployer librement en nous afin de la voir pour ce qu'elle est en réalité : une série de sensations corporelles avec lesquelles nous nous identifions inconsciemment.
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Tous les sages sans exception œuvrent pour le bénéfice de l'humanité. Simplement, ils ne font pas l'article pour leur travail. lls n'ont pas besoin de la reconnaissance d'autrui. Nous ne savons même pas que ce sont des sages. Seule une minorité d'entre eux œuvre au grand jour, enseignant la vérité universelle. L'impact du sage sur le reste de l'humanité est le plus efficace qui soit. Cet impact atteint son apogée dans la transmission silencieuse de la vérité ultime. Cette transmission s'effectue par la simple présence de l’éveillé. Tel un phare solitaire se dressant dans la nuit, le sage éclaire l'univers de sa présence sereine et joyeuse.
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Le maitre véritable n'est pas une personne, il est notre Soi, le Soi de tous les êtres. Abandonné à lui, n'aimant que lui, n'étant intéressé que par lui, je sens sa présence vibrer chez ceux qui viennent à moi dans la pure intention de le connaître et ils re-connaissent cette présence en moi. On pourrait dire que cette présence se re-connaît dans I'apparent autre par une sorte de résonance sympathique. Le divin en moi re-connait le divin en vous dans le même instant et dans le même mouvement par lequel le divin en vous re-connait le divin en moi. Dans ces conditions, qui peut dire qui est le maître et qui est le disciple, qui est vous et qui est moi?
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