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Quelle plaisir de lire la magnifique langue d'Alain Mabanckou. Nous sommes au Congo dans les années soixante dix. Michel est un jeune garçon qui découvre avec candeur et lucidité les complexités de la vie et le monde des adultes.
De son amourette avec Caroline, en passant par la découverte des livres (celle de Rimbaud est magnifique), ces interrogations politiques, existentielles, Michel (Alain Mabanckou ?), tente de trouver une voie que même les adultes ont du mal à trouver.
Tantôt grave, le plus souvent drôle, l'écriture de Mabanckou fait merveille. La rencontre improbable de Michel avec un fou surnommé Petit Piment, les informations entendues sur le radiocassette familial que Michel interprète avec le regard d'un môme de dix ans, ces avions qui zèbrent le ciel, que lui et son ami Lounès, s'amusent à deviner la destination pour rêver d'un ailleurs, autant de moments plein de grâce et de justesse. Un roman initiatique empli de poésie raconté avec un immense talent. Ne grandit pas trop vite petit Michel.
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Entre les discours officiels des politiciens du Congo Brazzaville, la lutte finale contre l'impérialisme et ses valets locaux, que son oncle René lui répète, bien persuadé que les philosophes jusqu'à présent n'ont fait qu'interpréter le monde, et qu'il s'agit de le transformer ( voilà pourquoi chaque année il lui offre des pelles et râteaux en plastique « pour l'agriculture » ) et les nouvelles du monde rapportées par son père qui écoute la radio américaine des années 70, le petit Michel a des idées sur tout.
Cet oncle René ne supporte pas les enfants de capitalistes qui, lorsqu'ils mangent soit goulument, soit en regardant les assiettes des autres, accumulent les richesses et appauvrissent les condamnés (SIC) de la terre.

Michel non seulement écoute ces discours opposés, en plus cela le fait raisonner parfaitement, « du matin jusqu'au soir » : il cherche le sens des mots saligaud et alter ego de la chanson de Brassens, il participe aux affaires du monde, il est ravagé par l'exil du Shah d'Iran, un peu indigné par le fait que, en France, depuis une loi, on peut envoyer, de force, paf, des bébés directement dans la terre. Il s'offusque, aussi, que le parti unique soit remis en cause, du jour au lendemain. « On ne va quand même pas demander aux gens de choisir un président ! Et s'ils se trompent qu'est ce qui va se passer après, hein ? le pays risque d'être par terre »

Il connaît le monde, aussi, par l'intermédiaire de ce que son ami Lounès lui raconte des films indiens qu'il voit, «rivières pleines de fleurs et de belles femmes…qui dansent en remuant leur Pays-Bas » , dans son école qui est devenue une piscine, par ce qu'il glane sur les autres pays, par exemple l'Egypte, « ce pays qui a des pyramides et des momies en pagaille »… et qui a accueilli le Shah, et Arthur, dont le petit a vu le visage d'ange sur un livre que possède son père .
Vaut-il mieux mourir en Egypte, se demande-t-il ?

Et puis il se marie, mais la fiancée le prévient, si jamais il n'arrive pas à avoir la voiture rouge à cinq places, elle ne lui parlera plus jusqu'à la fin du monde, et ils seront ennemis à mort. Autant dire la guerre mondiale.
Ils ont 10 ans.

Il est heureux, ce petit Michel, bien que sa fiancée en aime un autre, mais pour la reconquérir, il pense à cacher une plume de pintade et lui frotter l'oreille avec. Elle rira tellement, et il entend les femmes séduites rire !Il connaît la vie !
Enfant unique pour l'instant, il a la chance d'avoir ses frères et soeurs de la coépouse de son père, l'amour de ses deux mères, l'amour de ce père qui l'a adopté, et son sens du bonheur.
J'ai adoré l'histoire, la manière dont un petit garçon juge l'histoire du monde, l'ironie et la justesse de ton, les libations, Papa Wemba, les moustiques, tellement malins qu'ils préviennent leurs camarades : attention, les gars, ça pue le Flytox, cachez vous dans les armoires ou les chaussures.
La politique internationale vue par un enfant doué, dans les années 70, dans un pays africain communiste.

!00 pages de trop, malheureusement, dommage, qui permettent cependant à Mabankou de glisser des clins d'oeil de ses autres livres« porc épic, PetitPiment, le quartier Trois-cents, le bar le crédit a voyagé »
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Dans notre pays un chef doit être chauve et avoir un gros ventre. Comme mon oncle n'est pas chauve et n'as pas un gros ventre, quand tu le vois c'est pas tout de suite que tu peux savoir que lui c'est un vrai chef avec un grand bureau au centre-ville.
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Congo-Brazzaville ,1970 .Le récit a pour cadre , Pointe-Noire , la capitale économique du Congo-Brazzaville .Largement autobiographique ,Demain j'aurai vingt ans ,est un roman de l 'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou Ce dernier est un talentueux écrivain .Tout ce que nous apprenons dans ce récit qui est la peinture du Congo-Brazzaville des années 1970-1980 est la narration faite par Michel , un garçon d 'une dizaine d 'années qui fait son apprentissage de la vie , de de l 'amitié et de l 'amour .A cette époque , le pays vit sa décennie d 'indépendance sous l 'autorité de son charismatique chef "Le Commandant Marien Ngouabi" .Ce dernier est d 'obédience communiste .
Le narrateur ,Michel, regarde dans le détail la vie quotidienne .Son père adoptif est polygame : Michel a deux mères , maman Pauline , la mère
biologique ; et maman Martine .
L 'auteur évoque l 'ambiance politique de l' époque où la radio par La Voix de l 'Amérique assomme ses auditeurs avec des informations sur la chute du Chah d 'Iran ,d 'Idi Amin Dadda président de l 'Ouganda ,l 'ayatollah Khomeiny , la guerre en Angola et le corps expéditionnaire de Cubains .
Un hommage est rendu à la littérature , mais aussi à la musique avec cette célèbre chanson en boucle de Georges Brassens :Auprès de mon arbre que le narrateur écoute sans discontinuer .
La tendresse de la voix du narrateur cache une douleur interne , celle qui traverse tout le roman : l 'enfance d 'un fils unique dont la mère n 'aura cessé de chercher toute sa vie à avoir un autre enfant . La trame du roman tient sur la quête d 'une clé supposée ouvrir le ventre de cette mère afin de permettre à un autre enfant de voir le jour .Vraisemblablement c 'est le petit Michel qui détient cette clé qu 'il aurait caché quelque part après avoir verrouillé à double tour la porte au moment où il sortait lui-même du ventre de sa mère .
Un très bau roman et j' ai beaucoup apprécié sa lecture ce que je vous souhaite aussi .
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Une enfance congolaise
Michel, 10 ans, a été adopté par Papa Roger et partage sa vie entre Maman Pauline, sa mère, et Maman Martine, la première femme de Papa Roger. Plus tard il épousera Caroline, et ils vivront ensemble dans un château avec une voiture rouge, deux enfants et un chien blanc. Comme Maman Pauline n'arrive pas à avoir d'autre enfant, un « féticheur » décrète que c'est Michel qui a caché la clé du ventre de sa mère par jalousie, parce qu'il ne veut pas avoir de petits frères et soeurs : il faut donc que Michel rende cette clé à sa maman. Mais Michel trouverait plus simple que Maman Martine qui a eu 7 enfants sans problème, accepte de prendre une graine de Maman Pauline et la fasse pousser dans son ventre… un visionnaire, ce petit Michel !
Je suis née à Pointe-Noire et j'y ai peut-être croisé Alain Mabanckou, alors forcément j'ai beaucoup aimé l'évocation de ces lieux qui ont bercé mon enfance, la Bouenza, le Kouyou, Dolisie… Et bien que je n'aie aucun souvenir de ma ville natale, j'ai beaucoup aimé lire le quotidien de Michel dans sa famille africaine élargie, cette famille où les deux « mamans » de Michel se croisent avec bienveillance et où Marx, Engels et Lénine sont invités à table chez son oncle. C'est le Congo postcolonial vu par les yeux d'un enfant de 10 ans que nous découvrons sous la plume parfois candide, parfois ironique d'Alain Mabanckou. le petit Michel qui découvre avec émerveillement Rimbaud, Brassens ou St-Exupéry décrypte avec une sensibilité et une lucidité qui font souvent défaut aux adultes qui l'entourent, les évènements familiaux, comme l'actualité nationale ou internationale. Ainsi trouve-t-il pour le moins étrange que tonton René, le communiste passionné qui lui a donné son nom, n'hésite pas à spolier toute sa famille pour s'accaparer les héritages successifs… On y redécouvre, sous un angle inédit, l'affaire des diamants Bokassa-Giscard, l'exil du Shah d'Iran, la fuite d'Idi Amin Dada en Arabie Saoudite avec en arrière-plan les aspects pittoresques de la vie quotidienne d'un enfant rêveur et sensible au Congo Brazzaville, l'emprise des « féticheurs » et la subtile toile des relations familiales. Quelques longueurs au début mais au final, un roman touchant et éclairant.
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Un petit garçon de dix ans raconte son enfance à Pointe-Noire,au Congo,fin des annees 70.Il est à la découverte du monde qui l'entoure:les adultes,les filles,la politique...Ce roman autobiographique raconté avec une langue enfantine et répétitive qui fatigue au début,peu à peu nous entraîne dans ce monde de l'enfance haut en couleur,avec sa logique encore intacte(qui semble de la naïveté,mais n'en ai pas).J'ai beaucoup aimé.L'auteur a écrit la suite dans son dernier (à ce qui me paraît ) livre"Lumières de Pointe-Noire"que j'espère lire bientôt.
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Michel est une jeune garçon qui vit dans un quartier populaire de Pointe Noire, au Congo, dans les années 70. Il vit tranquillement avec sa maman Pauline, et plus occasionnellement avec son père, réceptionniste d'un grand hôtel touristique, qui ramène à la maison un transistor avec une cassette de Georges Brassens. C'est l'occasion pour toute la famille d'écouter les informations, notamment Roger Guy Folly, journaliste à la Voix de l'Amérique.
Malgré le climat tourmenté de l'Afrique des années 70, entre l'exil du Shah d'Iran et les diamants de Bokassa, Michel s'intéresse aux sujets de son âge : la tristesse de sa maman qui n'a pas d'autre enfant, les séjours chez l'autre femme de son père et sa fratrie, l'école où les maitres punissent les élèves pas uniquement en leur donnant de mauvais points, la musique, l'amitié et bien sur, les yeux rieurs de la belle Caroline.

J'ai trouvé beaucoup d'amusement, de fraicheur et de naïveté à ce livre d'Alain Mabanckou. Si l'écriture m'a d'abord un peu désarçonnée (les formulations et le vocabulaire sont empruntés à ceux d'un enfant de 10 ans), elle participe au final au parti pris de l'auteur de laisser s'exprimer son malicieux petit protagoniste.
Le microcosme qui gravite autour du jeune héros est très réussi : les personnages décrits semblent plus vrais que nature (j'ai adoré le tonton René, terrible oncle richissime et communiste), les centres d'intérêts sont vraisemblables (les amis, la nourriture, l'amour, la poésie, les ... moustiques aussi !), les amalgames sur la situation politique ou les difficultés de compréhension de la chanson de Brassens sont drôles, quant aux coutumes locales et façons de vivre évoquées, elles m'ont fait voyager !
Alain Mabanckou nous invite à observer ce jeune garçon en train de grandir (et oui, demain, il aura vingt ans... ou après-demain plutôt !). La bienveillance qu'il manifeste envers lui est contagieuse, et même si, au final, j'ai trouvé que l'ouvrage manquait un peu de profondeur, j'ai apprécié l'espoir et l'optimisme qui se dégageaient de cette lecture.
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J'ai une fourmi qui a piqué mon oeil en écoutant ce roman plein d'émotion et d'humour.
Le livre audio est tout à fait adapté aux textes d'Alain Mabanckou qui est un excellent conteur. Il nous lit l'histoire du petit Michel de Pointe noire qui lui ressemble bien évidemment. D'ailleurs, le titre "Demain j'aurai vingt ans" donne le ton autobiographique de ce roman.
Le narrateur est donc un petit garçon qui à l'âge d'aller à l'école primaire. Il vit avec maman Pauline et papa Roger qui a aussi une deuxième maison où vit maman Martine et ses sept enfants.
Nous sommes dans les années 70 et l'on découvre la vie quotidienne au Congo-Brazzaville dans une famille modeste mais dont le père à la chance d'être réceptionniste dans un hôtel, donc salarié au revenu régulier.
On voit l'arrivée du lecteur de cassettes et j'ai bien rit quand le garçon tente de comprendre les paroles poétiques de la chanson de Georges Brassens "Auprès de mon arbre". le chanteur à moustache devient une référence dans la vie de Michel.
Son oncle René représente la conscience politique et l'opportunisme politique du Congo récemment indépendant. Il faut dire que Michel nous fait une vraie leçon de géopolitique en regardant voler les avions avec son copain Lounès. Il nous parle de l'Ouganda et d'Amin Dada mais aussi du Shah d'Iran réfugié en Égypte chez Anouar el-Sadate puis au Maroc chez Hassan II ou encore au Panama. Il évoque aussi les bijoux de Bokassa de Centrafrique donnés à Valéry Giscard d'Estaing.
Bref, il passe en revue toute l'actualité de l'époque : la mort de Mesrine ou le prix Nobel de la paix de mère Thérèsa.
Mais le petit Michel évoque aussi Caroline, l'amour naissant, et ses deux soeurs mortes à la naissance qu'il appelle ma soeur étoile et ma soeur sans nom. A côté des croyances, des traditions et quelques sortilèges, il découvre la poésie d'Arthur Rimbaud et la musique de Papa Wemba et Koffi Olomidé.
Je n'oublierai pas de sitôt cette vie au Congo vue à hauteur d'enfant et si bien racontée.


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Dans ce récit initiatique fortement autobiographique, Alain Mabanckou raconte l'enfance d'un garçon d'une dizaine d'années, dans le Congo-Brazaville des années 70. Michel (Alias Alain) vit à Pointe Noire avec sa Maman Pauline et son Papa Roger. Il est parfois gardé par Maman Martine, la première femme de Papa Roger, ce dernier étant bigame. Michel évoque sa vie quotidienne, bien différente de celle d'un petit français né dans les mêmes années, comme on peut s'en douter (je suis de la même génération qu'Alain Mabanckou, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle). J'ai été sidérée, notamment, par la façon dont fonctionnait l'école, avec le bourrage de crâne dans l'enseignement du communisme. le Congo de cette époque-là vit sa première décennie postcoloniale, sous le joug d'un régime marxiste. Michel, sans tout comprendre, vu son âge, n'est pas sans remarquer que l'idéologie communiste est parfois curieusement détournée. J'ai beaucoup aimé également l'analyse du jeune garçon sur les évènements mondiaux de l'époque et notamment sur ce qui se passe en France.

Michel est un enfant plutôt heureux, choyé par les siens mais un poids pèse sur sa poitrine : la tristesse de Maman Pauline, qui ne parvient pas à avoir d'autres enfants. Maman Pauline et Papa Roger finissent par consulter un fétichiste qui leur annonce que Michel détient la clé de la fertilité de sa mère. Pauvre Michel, qui doit se débattre avec la culpabilité que lui cause cette annonce. Quand il n'est pas à l'école ou dans sa famille, Michel s'amuse avec son copain Lounès ou rêve de la soeur de ce dernier, la jolie Caroline avec laquelle il veut se marier, avoir deux enfants et un petit chien blanc. Il écoute aussi, sur un magnétophone, une seule et unique chanson "Auprès de mon arbre", du chanteur barbu (comme il l'appelle). Il s'interroge sur le sens de certaines paroles tout comme il s'intéresse au "Petit prince" et à Arthur Rimbaud.

J'ai vraiment aimé écouter Alain Mabanckou raconter son enfance. Je pense que, dans le cas présent, la voix et notamment l'accent de Mabanckou apportent un énorme "plus" à l'histoire. C'est un texte rafraichissant, amusant, sérieux parfois. La fausse naiveté de Michel peut déranger. Il est évident que l'adulte qui a écrit ce livre se substitue parfois à l'enfant mais cela ne m'a pas perturbée plus que ça car j'avais acté le principe dès le départ.



A écouter ! (ou à lire, mais à mon avis, c'est moins bien !).

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Nous sommes dans les années 70 en république populaire du Congo, du coté de Pointe-Noire, la capitale économique de ce pays. C'est un régime marxiste-léniniste qui s'applique. Michel a entre neuf et dix ans. Il est le fils unique de maman Pauline et il fait partie de la grande famille de papa Roger qui l'a choisi pour fils.


Son oncle René est un marxiste exalté donnant une place importante à Marx, Engels et Lénine dans son salon et qui n'hésite pas en parallèle à spolier son entourage familial de tous les biens matériels issus des héritages successifs.


Michel nous conte les personnages hauts en couleur de son enfance dans un quartier populaire de Pointe-Noire et l'apprentissage de la vie d'un mome. Par l'amitié de Lounès, le fils du tailleur du quartier. Par l'amour de Caroline, la soeur de Lounès. Par la rivalité de Mabélé, un prétendant de Caroline, footballeur, castagneur et lecteur de Marcel Pagnol. Par le sens des responsabilités de papa Roger. Par la folie de Petit Piment, qui fut dans un autre vie un étudiant en philosophie et un cadre d'entreprise. Par la détresse de sa mère dans son désir de concevoir d'autres enfants. Par maman Martine, sa deuxième mère...




Ce que le regard de Michel restitue, c'est à la fois l'atmosphère de ce quartier, l'ambiance d'une époque où etre traité de "capitalistes!" ou "impérialistes!" au Congo était la pire des insultes. Mais Alain Mabanckou brosse également par les nouvelles que papa Roger écoute de la voix de l'Amerique, les hauts faits de l'actualité internationale de l'époque, comme les frasques d'Idi Amin Dada, la chute et les pérégrinations du Chah d'Iran, la neutralisation de Jacques Mesrine ou les otages du Liban...



Je trouve très interessant la manière avec laquelle il rappelle combien cette actualité façonne l'imaginaire de la jeunesse de ce que l'on appelait le Tiers monde. Michel écoute avec la meme attention que son père, ce poste radio ainsi que les interprétations passionnées de papa Roger.

Ce roman alterne à la fois entre la réalité de ce que Michel voit autour de lui et cette intrusion du lointain.

Mabanckou utilise une écriture qui permet d'exprimer le ressenti de Michel, de mieux rentrer dans l'imaginaire en gestation de cet enfant. de comprendre ses mécanismes de défense face l'absurdité des choix des adultes ou encore dans une lutte féroce pour gagner le coeur d'une fille. Par les mots plutot qur par les poings.

L'interet de ce roman réside dans ces petites étincelles d'émotion que nous transmet Michel, dans son désir d'etre accepté et d'etre aimé.

Pour terminer, il est difficile d'évoquer un texte du romancier congolais sans les références littéraires qu'il sème avec extase dans ses livres. Il y a en une qui traverse tout l'ouvrage : celle à Arthur Rimbaud. dont le visage sourit à Michel. C'est assez amusant de voir cet enfant se débattre pour tenter de rentrer et comprendre un texte de ce poete.

Un roman qui m'a replongé dans une époque où je revais d'avoir 20 ans jour. Ce titre, Demain j'aurai vingt ans, est inspiré d'un vers de Tchicaya U Tam'si, celui qu'on appelait aussi le Rimbaud noir. Un très beau roman.


Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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