Lorsque j'ai vu que Babelio proposait de chroniquer UNE AFFAIRE DE SANG lors de son opération Masse Critique, je l'ai tout de suite sélectionné car je ne résiste pas quand je vois le nom de
Sherlock Holmes écrit sur la couverture.
Londres, 1888. le
Docteur Watson, fraîchement marié, est appelé en urgence au 221 B Baker Street par Madame Hudson :
Sherlock Holmes vient de mettre le feu à l'appartement ! Lorsqu'il arrive sur les lieux, Watson découvre un logis saccagé mais, pire que tout, Sherlock est totalement déprimé. Amaigri et taciturne, il refuse de s'alimenter. Watson apprend par Madame Hudson que Sherlock vient de sortir de prison ! Sherlock refuse d'en parler et se montre léthargique jusqu'à ce que - miracle ! - la lettre d'une jeune chanteuse parisienne lui parvienne. La belle a besoin de ses services car son fils a été enlevé. Ni une ni deux, Sherlock se réveille et embarque Watson pour Paris.
La crainte que j'ai lorsque je lis un pastiche des aventures de Sherlcok Holmes est de ne pas retrouver le caractère particulier des personnages. Que l'on situe l'action à l'époque victorienne ou de nos jours, ce qui compte le plus pour moi c'est que Sherlock soit celui d'
Arthur Conan Doyle. Dès les premières pages, j'ai eu de bons a priori car non seulement
Bonnie MacBird fait de Watson le narrateur de l'histoire mais en plus, les personnages sont bien croqués.
On retrouve ce Sherlcock Holmes dérangé du ciboulot dès qu'il s'ennuie, excité comme une puce à la survenue d'une enquête qui s'annonce difficile et bien évidemment accroc à la cocaïne et à l'adrénaline. le
Docteur Watson est également tel que dans les aventures du canon : heureux en mariage, soucieux du bien être de son ami et ravi de pouvoir lui apporter son aide.
Aussi je me suis sentie un peu décontenancée lorsque Holmes tombe sous le charme de sa cliente qui est loin d'être une
Irène Adler et lorsqu'il commet des bourdes dignes d'un débutant. Il est vrai que, même dans le canon, il arrive que l'esprit de Sherlcock se grippe et s'égare un temps mais pas à ce point-là. À ce moment de l'histoire, j'ai craint que le roman ne parte en sucette mais, heureusement, les choses ont fini par reprendre un cours plus normal. Comprenez par là que Sherlock a retrouvé ses facultés intellectuelles pour mon plus grand plaisir.
Quoiqu'il en soit, même ces quelques pages où mon détective avait perdu de sa superbe ne m'ont pas fait sortir du récit car on trouve une multitude de références au canon. le thé brûlant, la solution de cocaïne à 7%, les initiales VR sur le mur du 221 B, le cognac en guise de médicament, etc. Tous ces détails (insignifiants aux yeux des non initiés) m'ont permis de me prendre au jeu. J'ai eu le sentiment de lire une véritable enquête de
Sherlock Holmes qu'
Arthur Conan Doyle n'aurait pas reniée.
J'ai également beaucoup aimé l'atmosphère dans laquelle baigne le roman. le Londres de l'époque victorienne en plein hiver sous la neige et le grésil. Mais aussi le Paris de la Belle Époque avec ses cabarets, ses spectacles de French cancan, ses artistes (on y croise même Toulouse Lautrec) et un détective enjôleur du nom de Jean Vidocq, vrai faux descendant d'Eugène Vidocq (à ce propos la présentation d'Eugène Vidocq par
Bonnie MacBird ne me semble pas exact, je n'ai pas le souvenir qu'Eugène était un meurtrier. Voleur et faussaire, là d'accord, mais je ne crois pas qu'il ait tué qui que ce soit).
On baigne aussi dans une ambiance de campagne anglaise puisqu'une partie de l'intrigue se déroule dans le Lancashire dans une grande bâtisse aussi mystérieuse que ses habitants.
L'auteur n'est pas avare de détails concernant les lieux et les décors ce qui confère réalisme et naturel au récit.
Enfin, concernant l'enquête proprement dite, il y a de nombreux rebondissements et fausses pistes. Bien malin celui qui dénouera les fils de l'intrigue. Si au départ, l'enquête semble relever du fait divers, le dénouement est d'une grande noirceur. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi monstrueux, probablement parce qu'il y a beaucoup d'humour dans le roman. Aussi lorsque le coupable et son mobile sont dévoilés, j'en ai eu des frissons.
Vous l'aurez donc compris, j'ai beaucoup aimé UNE AFFAIRE DE SANG que je recommande autant aux holmésiens qu'aux amateurs de polars.
Un grand merci à Babelio et City Éditions pour cette agréable lecture !