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EAN : 9782824900599
26 pages
République des Lettres (18/12/2012)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Règlement pour une société de plaisir, de Nicolas Machiavel (1469-1527), auteur du Prince et de L'Art de la Guerre, est un bref texte raillant les moeurs et les ridicules de la société italienne du seizième siècle. Dans cette satire, on trouve bien des traits qui peuvent s'appliquer à toutes les sociétés, y compris la nôtre. L'alliance de la galanterie et de la dévotion, l'indiscrétion, la médisance, la fatuité, l'égoïsme, tous les vices de ce qu'on appelle bien sou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nicolas Machiavel écrivit ce savoureux Règlement pour une société de plaisir "Capitoli per una compagnia di piacere" aux alentours de 1520. C'est un texte satirique destiné essentiellement à divertir mais il s'accompagne d'une critique de la société florentine du seizième siècle. On y trouve cependant bien des traits universels. Machiavel parodie des statuts juridiques. Les articles prennent le contre-pied systématique des règles habituelles de la vie en société et de la bonne moralité. En creux on devine qu' il raille sans doute l' austérité excessive du Dominicain Savonarole qui imposa à Florence des règles très sévères entre 1495 et 1498. Ces règles aiment très généralement séparer les sexes pour prévenir les tentations, imposer la chasteté, la discrétion, la tolérance, la tempérance, la sincérité, la modestie, la bienveillance à l'égard du prochain etc... mais ces règles ont bien de la peine à être respectées. D'où ce contre-modèle carnavalesque, bouffon, excessif : instaurer des règles qui procurent le plaisir : mixité, luxure, médisance, intolérance, orgueil, jalousie etc. La réparation des infractions aux règles édictées est stricte et impérative comme il se doit mais éminemment croquignolette.

On trouve le texte facilement en ligne.

«Celui ou celle qui débitera le plus de paroles pour ne rien dire sera le plus honoré et l'on en fera le plus grand cas.»
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Une société d’hommes et de dames s’étant réunie en diverses occasions pour se divertir, très souvent on y a fait des choses amusantes, et très souvent des choses désagréables, mais sans pouvoir jusqu’ici trouver le moyen de rendre les premières plus amusantes et les secondes moins désagréables : on a imaginé des plaisanteries, qui n’ont point eu leur effet, par la négligence de celui qui les avait imaginées ; en conséquence, quelqu’un qui ne manque pas de cervelle, et qui possède une certaine expérience des hommes et des femmes, a cru convenable d’ordonner, c’est-à-dire de régler cette société de manière que chacun puisse inventer et exécuter ensuite ce qu’il croira pouvoir faire plaisir, soit aux dames, soit aux hommes, soit aux uns et aux autres en général. En conséquence, il est arrêté que ladite compagnie est et demeure soumise aux articles ci-après, délibérés et acceptés d’un commun consentement :

ARTICLE PREMIER.
Nul homme ne pourra être admis dans ladite société qu’il n’ait trente ans accomplis ; les dames y seront reçues à tout âge.

ART. II.
Il sera nommé un chef ou président, soit homme, soit femme, dont les fonctions dureront huit jours. Parmi les hommes, on choisira la première fois pour président celui qui aura le plus grand nez, et parmi les dames, celle qui aura le plus petit pied.
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ART. XX.

Aucune dame de la société ne pourra avoir de belle-mère ; et si quelqu'une d'entre elles l'avait encore, elle devra, dans les six mois qui suivront, s'en délivrer avec de la scammonée, ou autre remède semblable : elles pourraient également user de la même médecine envers leurs maris, s'ils ne faisaient pas bien leur devoir.
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ART. VI.

Il est expressément défendu de dire du bien les uns des autres, sous les peines ci-dessus déterminées contre les délinquants.


ART. VII.

Si un homme ou une femme s'imaginait l'emporter sur les autres en beauté, et qu'il se trouvât deux témoins de ce fait, la dame sera obligée de montrer sa jambe nue jusqu'à quatre doigts au-dessus du genou ; et si c'est un homme, il devra faire voir à la société s'il porte dans sa culotte un mouchoir ou autre chose semblable.
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ART. XXV.
Quiconque, en rêvant, répéterait ce qu'il aurait dit ou fait dans la journée, sera condamné à rester une demi-heure le derrière en l'air, et chacun de la société devra lui donner un coup de fouet.
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Videos de Nicolas Machiavel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Machiavel
Émission “Une vie une oeuvre” dirigée par Martin Quenehen. “Nicolas Machiavel, storico, comico e tragico” : première diffusion sur France Culture le 10 avril 2008 (rediffusée le 31 janvier 2015). L'auteur du “Prince” n'est pas le cynique que dépeint sa légende noire. Il fut plutôt un homme libre et un fervent républicain, au sourire en biais... Peinture : Cristofano Dell'altissimo, “Portrait de Nicholas Machiavel”. Par Simone Douek. Réalisation : Dominique Costa. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque centrale de Radio France. 1ère diffusion : 10/04/2008. “Historien, comique et tragique” : c'est ainsi que se désigne lui-même Machiavel, en signant une lettre adressée à son ami Guichardin à propos des événements de 1525, et des temps troublés où Charles Quint assure sa mainmise sur la péninsule italienne. Historien, il n'a cessé de l'être, depuis les années où, nommé secrétaire à la chancellerie florentine, il effectue des missions diplomatiques à l'extérieur : il scrute alors la vie politique de Florence et des pays où il se rend, il l'analyse, il l'écrit, éclairé par la lecture des Anciens. Et ce, jusqu'à la fin de sa vie, puisque toute son œuvre est générée par ses activités politiques qui suscitent chez lui discours, commentaires, réflexions, pour aboutir à ce dernier grand texte, commandé par Jules de Médicis devenu le pape Clément VII, que sont les Histoires florentines où il traite de l'histoire toute contemporaine de Florence. Comique, celui qui écrit aussi des pièces de théâtre dont la plus connue, “La Mandragore”, retrouve, à travers le rire et les personnages créés, des échos de la politique et de la vie publique dont il ne peut jamais vraiment s'éloigner. Tragique, comme sa description de la réalité des hommes, comme le destin et les qualités qu'il prête au Prince, qui “ne peut fuir le renom d'être cruel”. Et ce froid réalisme politique a engendré le mot “machiavélique”, quand il faudrait plutôt expliquer ce que “machiavélien” veut dire. Avec : Corrado Vivanti, auteur de “Machiavel ou les temps de la politique” (éd. Desjonquères) Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, traducteurs du “De principatibus, Le Prince” (éd. PUF) Françoise Decroisette, professeur de littérature italienne, spécialiste du théâtre italien, traductrice Myriam Revault d'Allonnes, professeur des universités à l'EPHE, auteur de “Doit-on moraliser la politique ?” (éd. Bayard)
Thème(s) : Arts & Spectacles| Politique| Renaissance| Nicolas Machiavel
Source : France Culture
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