Je me suis armée de mon surligneur en milieu de lecture et retenue de ne pas souligner la moitié restant du livre. Je me suis aussi retenue de ne pas revenir au début pour finalement tout surligner, tant j'avais hâte de finir le texte de
Tal Madesta.
Édifiant.
Désirer à tout prix est un court essai étayé, fouillé, nourri à la fois par :
- l'expérience personnelle de l'auteur,
- les réflexions qui en découlent,
- les lectures de chercheureuses convoqué·es comme Foucault,
Wittig, Illouz et d'autres,
- les témoignages d'autres.
Tal Madesta opère un pas de côté nécessaire pour considérer la question de l'injonction à une sexualité "normale" - et la détricoter - du point de vue d'une critique du capitalisme et de l'organisation de l'ordre bourgeois. Ce faisant, il éclaire des angles morts habituellement désinvestis par les ouvrages critiques qui parviennent jusqu'au grand public (tout en rendant à César - ou au lesbiennes et chercheureuses qui font la job depuis longtemps, ce qui leur appartient).
Court mais complet, rondement mené,
Désirer à tout prix se saisit de grilles de lecture contemporaines et intersectionnelles ; c'est un réel plaisir (intellectuel tout autant qu'émotionnel) de suivre
Tal Madesta dans la brèche qu'il ouvre : la construction du propos est méthodique, la démonstration efficace, et on finit sa lecture à bout de souffle (hum, cette conclusion "Aller au cinéma, c'est bien aussi", nous laisse sur le carreau), pressé de conseiller, transmettre ce texte essentiel tout autour de soi.
Je suis bien consciente que je parle moins du texte que de l'effet produit par sa lecture, mais décortiquer le sommaire reviendrait à appauvrir le contenu par la paraphrase : il faut le lire, un point c'est tout.