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L'Héritage d'Emilie tome 1 sur 5
EAN : 9782205050950
48 pages
Dargaud (01/01/2002)
3.77/5   35 notes
Résumé :
Nous sommes dans les années 1920, à Paris. Émilie, une jeune femme danseuse au Moulin-Rouge, reçoit une énigmatique lettre d'un huissier. Stupéfaite celle-ci apprend qu'elle hérite - d'un grand oncle mystérieux - d'un château situé en Irlande, dans le Connemara ! Mais que cache vraiment ce "cadeau" tombé du ciel ? Commence alors pour elle un fabuleux voyage dans le temps, sur ces terres celtiques que l'on dit sacrées... Une fois encore Florence Magnin excelle dans c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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"L'Héritage d'Emilie" est une série particulièrement frustrante : j'ai longtemps pensé que Florence Magnin pouvait dessiner n'importe quoi, et je que la suivrais volontiers quoi qu'elle dessine… Mais là elle me met en porte-à-faux, car après un tome 1 100% fantastique et après un tome 2 100% fantasy, qui passaient joliment de la Duboisie à la Portal Fantasy, l'auteure a changé son fusil d'épaule pour piocher dans une Science-Fiction entre onirisme, solipsisme et postmodernisme… Et on final on se retrouve avec des naufragés spatio-temporels, des insectes terraformateurs, des plantes psioniques, des dragons dealers/junkies, une fantôme énamourée, une sorcière intéressée, une banshee passionnée, des leprechauns joviaux, des saltimbanques interdimmensionnels, des droïdes politiciens comploteurs, une Intelligence Artificielle mégalomane et la Marelle d'Ambre… Waouh, attention au gloubi-boulga quand on passe de "Narnia" à "L'Incal", des univers de Denis Gerfaud à ceux de Roger Zelazny !


Dans ce tome 1, intitulé "Le Domaine Hatcliff", nous faisons connaissance avec Emilie Bertin, danseuse de cabaret qui gagne sa croûte dans le Montmartre des Années Folles, qui après avoir perdu son emploi se découvre héritière d’un domaine à Connemara en Irlande. Dans une période de déveine, elle n’hésite pas un instant à se rendre sur place malgré ses doutes…
On pose le récit, avec des flashbacks racontant l’histoire de John Hatcliff l’aïeul d’Emilie qui a fait fortune en pillant un cairn celte (ou en réveillant le fantôme d’une reine magicienne sidhe ? ^^), le nosferatu qui a envoyé Emilie à Connemara, les tinkers de la fête des moissons (qui offrent un trip chamanique à Emilie ^^), le mystérieux violoncelliste obligé de jouer la sarabande pour le petit peuple, ainsi que les étranges résidents d’Hatcliff que les habitants de la région jugent maudit depuis sa disparation un siècle plus tôt… Je pensais qu’on se dirigeait tout droit vers une guerre de l’ombre entre Seelie et Unseelie, mais pas du tout en fait !


Sinon, les dessins de Florence Magnin bien que "typés" et "datés" restent toujours un enchantement pour les yeux tant est grande leur puissance d'évocation…
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Il faut bien enjoliver les contes.
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre, en cinq tomes. Sa première édition date de 2002. Il a entièrement été réalisé par Florence Magnin, scénario, dessin et couleurs. Il comprend quarante-six pages de bande dessinée. Cette série a fait l'objet d'une intégrale publiée en 2023.

Dans la région du Connemara, en juillet 1801, deux voyageurs avancent à pied sur un chemin entre deux murets de pierre. L'un d'eux constate que le temps se gâte et qu'il va falloir trouver un abri. L'autre lui fait observer qu'il lui avait dit et qu'ils auraient dû rester à l'auberge. Où vont-ils échouer à présent ? Louis-André Bertin répond sèchement à Christopher Jenkins en lui demandant de cesser un peu de se plaindre. Bertin décide de couper à travers champ, car il a aperçu des habitations, ce qui incite son compagnon de route à objecter qu'avec ces satanés murs, c'est une course d'obstacles. La pluie commence à tomber, et les deux voyageurs atteignent un groupe de maisons en mauvais état. Ils se mettent à l'abri dans l'une d'elle et attendent que l'orage passe. Bertin décide qu'ils feront le tour de l'orage après. En sortant, ils constatent qu'il n'y a pas âme qui vivent. Ils reprennent leur chemin. La brume se lève, rendant le paysage fantomatique. Ils arrivent devant un groupe de monolithes dressés. Il y a des charpentes de navires avec des proues ornées de tête de dragon en bois, un casque à corne sur un piquet, ces crânes à la forme bizarre sur d'autres piquets. Bertin remarque une immense dalle reposant sur des menhirs dressés comme des piliers : il y voit une invitation.

Montmartre, en juillet 1923, dans un cabaret jouxtant le Moulin Rouge, le présentateur en habit de soirée annonce que le spectacle se termine, mais la nuit est bien jeune, et il souhaite aux clients de l'achever aussi gaiement qu'elle a commencé. Il sort dans les coulisses, et les danseuses les seins à l'air dans leur minuscule costume de scène passent devant lui pour regagner leur loge. Émilie, dite Lili, est épuisée et elle va se démaquiller et se changer dans la loge qu'elle partage avec Betty, cette dernière se débarrassant avec délice de son fond de teint. Un vieil homme racle sa gorge pour se faire remarquer : il est confortablement installé dans un fauteuil et il ne perd pas une miette du spectacle des deux jeunes femmes en train de se changer. Émilie s'offusque de sa présence. Il explique qu'il est là en tant qu'amateur d'art, et même un amateur éclairé, il est venu pour les féliciter. Il continue : avec un peu d'aide Émilie pourrait allait loin, et il a de nombreuses relations, mais il faudrait d'abord qu'il puisse mieux juger de ses talents. Émilie met le voyeur dehors, sans ménagement. Betty estime qu'elle a eu tort, et que monsieur Ménard le propriétaire va la convoquer pour lui passer un savon. En effet, elle est convoquée quelques minutes après et elle est renvoyée.

Des couleurs douces qui atténuent l'impression de danger ou de risque, et même la dureté virile de Louis-André Bertin, le caractère macabre des crânes, ou même le voyeurisme du vieux pervers reluquant les jeunes danseuses dans leur loge, neutralisant l'érotisme de ces corps dénudés. le lecteur se fait vite à cette narration visuelle prévenante, descriptive, se tenant à l'écart du sensationnalisme et de la violence explicite, du racolage sous toutes ses formes. C'est un pari risqué car de prime abord, le lecteur peut trouver la narration fade, pas insipide au vu de ce qui est montré et des situations, mais un peu plate et banale. En outre, la bédéiste utilise une structure narrative très classique : une courte scène introductive de cinq pages en Irlande, dans le passé, puis le temps du présent du récit en 1923, et le courrier du notaire qui met l'héroïne en mouvement, juste au bon moment comme elle vient de perdre son emploi, et un retour dans le passé en 1801 pour savoir ce qu'il est advenu de Bertin & Jenkins, et enfin un retour au temps présent. de manière tout aussi classique, la jeune héroïne bénéficie d'une avance d'argent du notaire sans contrepartie pour pouvoir réaliser son voyage alors qu'elle est sans le sou, et elle rencontre des personnes qui lui en racontent juste un peu trop pour qu'elle reste curieuse de découvrir et d'aller de l'avant, sans que sa méfiance ne soit nullement éveillée. En parallèle, le lecteur devient le témoin de courtes scènes montrant des individus ourdir de mystérieuses machinations au centre desquelles se trouve Émilie, totalement inconsciente. Pourtant…

Pourtant le charme opère dès la première page. Il tient à deux caractéristiques. La première réside dans le niveau d'investissement de l'artiste pour montrer les choses, paysages, personnages, accessoires. Une promenade sur la lande irlandaise : rien de bien original. Sauf que l'effet produit et l'effet ressenti ne sont pas un simple intérêt poli, ou une curiosité étouffée. Certes les dessins sont un peu propres sur eux et dépourvues d'agressivité. le lecteur regarde Bertin & Jenkins avancer vers lui sur un chemin boueux, avec des bottes ou des chausses parfaitement propres, aucune marque de boue ou d'usure de leur vêtement. Dans le même temps, le paysage est magnifique : la mosaïque formée par les murets en pierre, les étendues vertes, les monts en arrière-plan, le ciel nuageux à la luminosité changeante. Il ne manque pas une seule pierre aux murets, elles sont toutes de forme différente, et le lecteur peut voir qu'elles ont été posées les unes sur les autres, comme les véritables murets. le tissu des vêtements des deux voyageurs ne semble pas vraiment détrempé par la pluie, mais les deux hommes les ont ajustés en conséquence, en particulier Jenkins a mis son écharpe sur sa tête. La mise en scène de la découverte peut prêter à sourire par son caractère un peu naïf, à la fois dans la disposition artificielle des structures de navire, à la fois par des pierres un peu trop droites ; et dans le même temps, l'ambiance fonctionne parfaitement avec la brume verdâtre, la luminosité changeante qui laisse percer un rayon de soleil de manière erratique, ou encore le comportement à la fois curieux et inquiet des voyageurs.

S'étant adapté aux caractéristiques du mode de représentation de l'artiste, le lecteur n'en apprécie que mieux la découverte de la façade du Moulin Rouge, et l'intérieur de la salle du cabaret dans la même page. Dans la première case de la largeur de la page, l'artiste montre le célèbre moulin avec ses ailes et l'immeuble parisien caractéristique à sa gauche, ainsi que l'avenue, les badauds, deux voitures d'époque, un cycliste, une dame qui attend négligemment appuyée contre un réverbère, un clochard assis par terre adossé à un mur. le niveau de détails est encore plus impressionnant dans la case du dessous, également de la largeur de la page : le maître de cérémonie en redingote, les six danseuses dénudées avec leurs bas résille, leur long collier de perle, et leur coiffe ornée d'une plume, les deux personnes au bar, la quinzaine de clients assis à table, le modèle des chaises, celui des lampes sur les tables, les tentures. Les formes sont détourées avec un trait de contour fin, délicat et assuré, les couleurs sont douces et naturalistes tout en faisant ressortir chaque forme par rapport à celles qui les jouxtent, les personnages sont expressifs et individualisés, représentés sans maniérisme. Dans la page suivante la loge regorge des accessoires d'époque du métier. le lecteur remarque la grande bassine pour que Betty puisse faire ses ablutions, le noeud du collier de perles pour qu'il suive les mouvements des danseuses sans risquer de tomber, etc.

Tout du long de ce premier tome, le lecteur se régale ainsi de la richesse discrète des descriptions visuelles : une rue de Montmartre de nuit avec le Sacré-Coeur en fond, la perspective de la cage d'escalier en contreplongée, Émilie assise sur le toit de son immeuble parisien regardant le lever de soleil, l'accumulation de documents divers et variés sur les étagères du notaire, la promenade dans les allées ensoleillées du jardin du Luxembourg, le treillis de poutrelles métalliques de la verrière au-dessus des quais d'une grande gare parisienne, une magnifique réception en costume d'époque dans le château de Lord John Hatcliff, les magnifiques jardins de son château avec ses pièces d'eau et même un poisson sautant hors de l'eau, une nuit dans un campement de roulottes dans la campagne irlandaise, une fête nocturne au son d'un violon dans une forêt irlandaise. La narration visuelle fait sentir son effet en douceur : transporter le lecteur ailleurs et à une autre époque, donner la sensation de se trouver dans ses lieux et d'être le témoin privilégié de ces moments.

La jeune Émilie a décidé de se rendre en Irlande pour juger elle-même de la nature du château et du domaine dont elle hérite. le lecteur ressent une fibre romantique dans cette aventure, une jeune femme pauvre vouée à une vie de danseuse dans un cabaret et d'abus, voyant sa vie transformée par un héritage important, avec la conviction que tout se passera bien, sentiment conforté par cette narration douce. La scène d'introduction et quelques remarques en passant permettent au lecteur de se faire une idée du genre littéraire et des conventions auxquelles il peut s'attendre, et il se trouve vite conforté dans ses suppositions. Dans le même temps, le récit évite la naïveté. Pour commencer, l'autrice se montre discrètement facétieuse : Émilie qui écrase sa cigarette dans le café de sa logeuse dans son dos mais sous le regard de son matou, John Hatcliff évoquant quelques ennemis dont sa générosité fit très vite la conquête, la fille de salle d'une taverne qui se sert en whisky dans la réserve du patron, une bohémienne qui explique à Émilie qu'il faut bien enjoliver les contes. Ces éléments participent à montrer qu'il ne faut pas confondre gentillesse avec faiblesse, ou naïveté. L'autrice évoque la condition féminine au travers de ce que doit accepter Émilie en tant que danseuse, Louis-André Bertin se conduit en pilleur de tombe à la première occasion, la bonne société accepte John Hatcliff parce qu'il a de l'argent dont ils peuvent profiter, Émilie est manipulée par différentes personnes qui comptent bien profiter de son héritage d'une manière ou d'une autre.

Tout commence en douceur, sur un ton et une trame très classique, presque à l'ancienne, fleurant bon la littérature du dix-neuvième siècle. Immédiatement conquis par la douceur de la narration, le lecteur s'installe confortablement, et savoure tranquillement des visuels soignés, tout en anticipant sans difficultés les avancées de l'intrigue. Progressivement, il prend conscience que l'innocuité de la narration n'est qu'apparence de surface, et que l'autrice raconte une histoire adulte, sans agressivité et sans naïveté. Envoûtant.
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Je viens de lire les quatre premiers tomes de L'Héritage d'Emilie et mon avis est plutôt mitigé.
N'ayant pas eu l'occasion de trouver le cinquième tome, je ne sais pas si je lirai la fin de cette série un jour.

Mais, ce n'est pas bien grave...Je peux tout de même vous livrer mes impressions.

J'ai découvert les magnifiques dessins de Florence Magnin avec L'Autre Monde, BD réalisée avec le scénariste Rodolphe et c'est cette lecture qui m'a donnée envie de me procurer d'autres BD de Florence Magnin.

Ici encore, le graphisme de Florence Magnin est une pure merveille. Elle a un don pour représenter le monde tel qu'il est, tel qu'il a été et tel que son imaginaire lui laisse entrevoir.
Et c'est peut être là que le bât blesse. En effet, dans cette série, on a l'impression que cette dessinatrice talentueuse s'est laissée guidée par son imagination débordante et qu'elle a voulu intégrer à son histoire un tas d'éléments extraordinaires et fantastiques. Comme une petite fille rêveuse qui aurait emmêler les fils de son rêve.
Légendes irlandaises, lieux et personnages féériques, univers parallèle, bulle intemporelle, aventures spatiales, démons, machines extraordinaires à la Jules Verne ...Tout y passe ! D'où un scénario intéressant mais peu cohérent. Ce n'est pas parce qu'on écrit de la fantasy ou de la science-fiction qu'on peut tout se permettre. Il faut un minimum de cohérence, non ?

C'est très beau mais c'est trop !

Ceci dit, ça n'enlève rien au talent de Florence Magnin !

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Le Paris des années 20 et l'Irlande de l'ouest (Connemara), il ne m'en fallait pas beaucoup plus pour me tenter. Prêtés par un collègue, j'ai lu ces cinq volumes voilà quelques semaines et espère bien avoir l'occasion de mettre le nez dans d'autres travaux de Florence Magnin ; son coup de crayon m'a conquise.
Le lecteur découvre Emilie l'héroïne alors qu'elle se fait virer du Moulin Rouge où elle dansait et poussait la chansonnette. Elle oublie bien vite sa peine, lorsqu'un notaire lui annonce qu'elle a hérité d'un vieux manoir dans le Connemara (en Irlande donc). Curieuse et n'ayant pas grand chose à perdre, elle se rend sur place pour voir de ses yeux de quoi il s'agit. En chemin, elle jette un oeil au journal intime de son oncle, également compris dans le legs. Celui-ci raconte ses rencontres et découvertes mystérieuses alors qu'il errait en Irlande. le manoir semble abriter l'entrée d'un passage vers un monde parallèle, mais où est-il, comment l'activer et surtout, que cache-t-il en son sein ?
Emilie se retrouve embarquer dans cette aventure, entourée de plusieurs groupes de personnages qui ne lui veulent pas tous du bien mais qui ont tous quelque chose à gagner dans cette histoire. Je me suis sentie parfois un peu déboussolée entre toutes ces figures, ayant du mal à fixer le rôle de chacun, ne sachant pas toujours de quel côté (alliés ou ennemis) les situer. Les réponses apparaissent petit à petit au fil des tomes mais le voile de mystères n'est jamais totalement levé. J'ai laissé passer trop de temps entre chaque volume et avais la tête à beaucoup d'autres choses (je n'étais pas très concentrée) ; j'ai donc loupé certains points et éclaircissements. Il vaut mieux tout lire d'une traite, à mon avis !
Ce qui m'a le plus plu et marquée, c'est le contexte dans lequel prend place cette intrigue. Les deux premiers volumes (surtout le second d'ailleurs), sont très marqués par l'atmosphère irlandaise, par la présence du petit peuple derrière la brume. On perd ensuite un peu de cette matière avec l'introduction d'explications plus tournées vers la science-fiction. Ce n'est pas inintéressant, loin de là, mais le côté moins "magique" et plus "scientifique" me séduit moins.
Malgré tout, je dois avouer que Florence Magnin pourrait me raconter n'importe quoi, je serais tout de même sous le charme de ses illustrations. Colorées et pleines de détails (mais pas non plus trop fouillies), j'ai adhéré dès la première planche. Les figures sont posées dans des décors magnifiques qui témoignent bien de la beauté des paysages irlandais et elles prennent vie grâce aux expressions fortes (mais naturelles) des visages.
Un gros plus pour les deux premiers volumes (surtout le deuxième d'ailleurs) qui à eux seuls valent le détour. Je suivrai dorénavant attentivement le travail de Florence Magnin !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Avis portant sur la série:

Une danseuse du Moulin Rouge hérite de manière providentielle d'un château dans une Irlande brumeuse et mystérieuse au début du XXème siècle. C'est le début d'une incroyable histoire qui va nous mener aux frontières du réel et même au-delà.

Magnin déjà connu pour ses deux séries L'Autre Monde et Mary la Noire nous fait part de son incroyable talent. Outre un travail graphique tout à fait extraordinaire grâce à la maîtrise de la couleur directe, son scénario est parfaitement ajusté.

Les thèmes habituels de l'auteur sont une nouvelle fois exploités pour notre plus grand bonheur. le réel va se mêler à l'imaginaire. Il ne s'agit pas d'un imaginaire absurde. Non, tout est minutieusement dosé et réglé comme une horloge. Nous avons là un véritable travail d'orfèvre ! le rythme est soutenu. Il y a un juste équilibre entre le lyrisme de l'oeuvre et le thriller fantastique.

Le mélange des genres ne m'a pas dérangé. Il est vrai que la science-fiction ne fait son apparition qu'à partir du troisième tome et que cela paraît assez audacieux. Nous partons d'un début assez classique pour nous voir balader par la suite dans une épopée millénaire et cosmique. Des lecteurs pourront être déroutés ! Cependant, il faut y voir une véritable richesse des genres car l'auteur maintient une cohérence salutaire avec une apparente facilité.

Le souci du détail dans chaque case nous émerveille par tant de grâce et de beauté. le dessin atteint véritablement ses lettres de noblesse. C'est plus qu'un art, c'est une véritable invitation au rêve !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mais le cairn était retourné au néant en me laissant d’agréables souvenirs. Leur vente me permit d’acheter les terres d’où venait ma fortune, ainsi qu’un ancien manoir. Je souhaitais l’entourer d’arbres et de fontaines. C’était folie sur cette lande où ne poussaient que des cailloux. Pourtant… Chaque plant crût miraculeusement. Et l’eau jaillit de toutes parts. Quelques années plus tard, l’endroit était devenu méconnaissable. Seul demeura intact l’emplacement où était apparu le cairn. Les aménagements avaient déjà largement entamé ma fortune, mais l’argent continuait de me brûler les doigts. J’offris des fêtes splendides où tous les landlords des environs se bousculèrent bientôt. Mon identité d’ancien révolutionnaire et de nouveau riche me valut quelques ennemis dont ma générosité fit très vite la conquête. J’achevais de brouiller mes pistes en prenant un pseudonyme. Bien que nul ne fût dupe, le temps finit par jouer en ma faveur. Et c’est ainsi que je devins John Hatcliff. Rien ne manquit à mon bonheur, du moins en apparence…
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Connemara, juillet 1801. C’est à cette époque qu’a commencé l’étrange histoire qui devant changer, pour moi, le cours du destin. Trois ans plus tôt, j’étais officiellement mort à Castlebar. Nous étions venus libérer les Irlandais mais ce fût eux qui me tirèrent du fossé où j’agonisais. Mes blessures guérirent, mais j’avais perdu tout désir de rentrer en France où m’attendait la gloire naissante d’un certain Bonaparte. J’errais sans but depuis des mois quand ma route croisa celle de Christopher Jenkins. Ce paisible rentier londonien jouait les explorateurs en visitant l’Irlande. La saga, très romancée, de mes aventures lui donne l’envie de me prendre pour guide. C’est ainsi qu’il devint mon compagnon de route et l’unique témoin du récit qui va suivre.
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Je ne voudrais pas que vous vous mépreniez. C’est en amateur d’art, et j’ose le dire, en amateur éclairé que je tenais à vous féliciter. Avec un peu d’aide, vous pourriez aller loin, croyez-moi. […] J’ai de nombreuses relations, c’est vrai. Mais il faudrait d’abord que je puisse mieux juger de vos talents. Rien ne saurait remplacer la sensualité d’une loge d’artiste. C’est presque tout ce qui reste à un vieux bonhomme comme moi. Vous comprendrez quand vous aurez mon âge.
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… qu’à la fin des fêtes qu’il aimait à donner, Hatcliff a trouvé la mort en faisant sauter une fusée de son invention. Il avait mauvaise réputation ! es gens sont prudes par ici, et on raconte que ces fêtes étaient des orgies où de riches propriétaires menaient joyeuse vie en laissant crever de faim leurs fermiers. Il n’en fallait pas plus pour voir, dans sa disparition, la main de Dieu… ou du Diable. […] Il faut bien enjoliver les contes. En vérité, on n’a jamais retrouvé le corps d’Hatcliff, et, depuis ce jour, personne n'est retourné au domaine. Mais il n’a pas disparu et nous t’y conduirons demain.
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- Rien ne saurait remplacer la sensualité d’une loge d’artiste ! C’est presque tout ce qu’il reste à un vieux bonhomme comme moi… Vous comprendrez quand vous aurez mon âge !
- Ben c’est pas demain la veille ! Alors ouste ! Du balai !
-Sachez, Mademoiselle, qu’on ne m’a jamais traité de cette façon !
- Y a un début à tout ! DEHORS !
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Vidéo de Florence Magnin
Une grande signature de la bande dessinée sempare des plus belles pages de la mythologie, et nous offre un livre de toutes les couleurs. Un large chapitre est consacré aux légendes nordiques et à Noël.
Quatre vents, quatre saisons, quatre univers de légendes ... Avec les Contes aux quatre vents, Florence Magnin nous fait voyager dans le monde des légendes, qui lhabite depuis ses débuts, et auquel elle rend le plus bel hommage. le Minotaure, Pan, Charon, Circé, Noël, Pénélope... Dans un exercice de style éblouissant, elle nous présente ses amis imaginaires, du plus inquiétant au plus lumineux.
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