Extrait 2
je tiens des rôles de
décomposition
et vous parle (en dernière
analyse de derrière la barrière
de corail
ça me fait la voix hyperchangeante
hyper-instable
hyper-inutile
et qui rutile dans vos oreilles
(comme si vous l’écoutiez les
yeux plongés dans un liquide
dont on filme le scintillement
au super-zoom
- pastilles éthérées-diluviennes,
surplace -)
et le corps avec des jambes de
sirènes
(évidemment que vous ne le
croyez pas
quand on embrasse au
moment de la décision
ça n’est pas plus l’un que
l’autre
qui décide quoi que ce soit à la
voix qu’il va ne plus avoir/c’est
encore une voix, la preuve on
en a déterré la statuette
je suis une grande actrice
dès que je lâche l’idée,
l’image des radiateurs tombe
…
Extrait 1
« Je vous prononce n’importe
quel mot
pour savoir s’il est prononçable
(à vrai dire presque seulement
pour ça/cette évidence que
personne ne pense jamais à
vérifier, des fois qu’un jour le
phénomène cesserait)
et je me fais disparaître avec
lui
c’est à ça que je passe mon
temps/à rien d’autre qu’à
disparaître en même temps
que je prononce les mots
« disparaître »
« apparaître »
« enfiler la combinaison fluotactiles »
au moment qu’il y a à être
embrassée
(puisque embrasser suppose la
nécessité du moment
pas l’inverse, pas le moment la
nécessité du baiser)
dans le noir torrentiel
torrent/dans le courant noir
produit
to be kissed to be dead to be
burned
…
Extrait 3
allez reprends une gorgée
de philtre express avec moi (dis-moi
enfin ton vrai nom de prononciation/et
appelle-moi par mon nom de réaction
le plus/vif et retourné/qu’on ne se rate
plus de part et d’autre de l’écran de baie
vitrée analogique/où luit la
dénomination du ciel/qu’on s’endorme
/s’informe
en un seul corps
- spooned -
à l’intérieur du caisson bio-entoptique