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EAN : 9782378153700
Talent Editions (03/04/2024)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Une histoire africaine à la portée universelle
Dans un petit pays d’Afrique, sur une colline isolée, six enfants sont retrouvés morts. Qui les a tués ? Pourquoi avoir commis un crime aussi monstrueux ? Deux enquêteurs de l’ONU progressent dans un labyrinthe qui les mènera jusqu’à une vérité effroyable.
Pendant ce temps, un péril implacable se profile. Mois après mois, le danger s’intensifie, les menaces s’accumulent.
Les destins se croisent pend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un coup de poing avec ce roman qui nous fait revenir en 1994 dans un petit pays africain qui n'est nommé qu'à la fin du récit mais que l'on identifie facilement.
Pour le grand public , les atrocités qui ont secoué le Rwanda commencent avec l'attentat qui a tué le président du pays mais les événements ont débuté bien avant .

Novembre 1993, Six enfants d'un village de l'ethnie majoritaire , sont assassinés en allant chercher de l'eau .
Ce sont des soldats de l'ONU, les Casques bleus , qui sont chargés des recherches puis de l'enquête .
Ben, un soldat canadien tente , en vain , de sauver la seule survivante du massacre .
Comment oublier ces moments d'horreur et d'angoisse qui vont le marquer douloureusement ...
Les soldats interrogent les habitants aidés par un traducteur .
Les coupables sont vite désignés, ce sont les rebelles, d'ailleurs un gant n'a t'il pas été retrouvé près du lieu du massacre .
Mais Ben s'interroge ... Il en fait part à Ousmane , un autre casque bleu, sénégalais et à son commandant .

Un mois plus tard, Élise , une jeune journaliste belge, métisse, est sur place pour finaliser un documentaire qu'elle réalise sur la mort de Diane Fossey, la primatologue assassinée une dizaine d'années plus tôt.
Elle a connaissance du meurtre des enfants et , comme rien ne se passe, elle décide d'enquêter elle aussi .

"Élise a du mal à le formuler, peut-être à l'accepter. Mais ce crime impuni, qui ne semblait bouleverser personne, suggérait l'existence d'un monde parallèle, un jeu d'ombres qui insufflait la peur. Celle qu'elle ressentait désormais elle même , de façon fugace et incontrôlable ."

Les étrangers comme Élise fréquentant les mêmes lieux, hôtels et bars, les rencontres fortuites ou provoquées sont fréquentes . Français , belges et Rwandais , des diplomates vieillissants, hommes d'affaires plus ou moins louches et légales, personnes gravitant autour de la présidence , espions ... Rien n'est vraiment franc ni spontané dans les relations .
Cela crée un climat de suspicion qui s'aggrave d'autant plus que ceux qui ont connu le pays quelques années auparavant comme Maurice, un diplomate belge, se souviennent des jours heureux et de l'insouciance qui régnaient alors ...

Parmi la population locale, les discriminations entre ethnie majoritaire et ethnie secondaire sont de plus en plus flagrantes, les derniers étant ostracisés tant dans la vie quotidienne que dans leur milieu de travail, les lynchages et les attaques se multiplient .
C'est ainsi que Ben et Ousmane sauvent un couple mixte, Charles et Clarisse d'une attaque dans une rue de la ville .

L'ambiance devient plus oppressante, des rumeurs circulent, les incidents se multiplient.
Les signes avant coureurs étaient là , mais chacun se voile la face devant l'intolérance qui monte, les Casques bleus sont dépassés, eux mêmes ne sont pas sans reproches dans leur attitude .

Voilà un roman intelligent qui mêle fiction et réalité , qui pointe du doigt les défaillances des états , l'aveuglement général, les nombreuses manipulations et corruptions et le rôle des français dans le génocide des tutsis qui a suivi la mort du président rwandais .
Un massacre dont je me souviens avec effroi.

On voit bien que Maria Malagardis, journaliste à Libération connait parfaitement son sujet .
Elle a été sur place , elle a publié des livres sur le génocide et elle se bat pour que la justice soit rendue .
Les personnages de fiction qu'elle met en avant dans ce récit sont eux mêmes fragiles, Ben est trop sensible et n'a pas choisi ce métier de soldat par vocation, Elise s'interroge sur ses origines, Maurice, le vieux diplomate belge, se rend compte des oeillères qui l'arrangent bien...

En plus, elle écrit bien et j'ai été emporté dans un maelstrom d'émotions .

Et les derniers propos du livre , vingt ans plus tard lorsque Ben rencontre Charles résument bien le poids que chacun porte comme un boulet :

"on a tout vu venir, Charles. Mais face à l'annonce d'une catastrophe, c'est toujours difficile de passer du futur au présent. le pire est toujours devant nous , on le résume à une hypothèse. C'est comme si l'espoir semblait toujours plus raisonnable , plus rassurant en tout cas. Et parfois , il nous aveugle ..."

Je remercie grandement NetGalley et Talent Éditions , cette lecture a été particulièrement marquante ...

#Avantlanuit #NetGalleyFrance
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Ce livre est très poignant ,un vrai coup de coeur malgré le sujet .
En novembre 1993 , six enfants ,d'une ethnie majoritaire de ce petit pays,sont assassinés en allant chercher de l'eau . Les soldats de l'ONU,les casques bleu sont chargés de l'enquête. Ben,unsoldat canadien tente de sauver la seule survivante du massacre .Les coupables sont vites désignés ce sont des rebelles de l'autre ethnie .
Ce livre est très bien écrit et très bien documenté, Maurice connait bien son sujet ,car comme on se doute ,mais on ne le découvre que dans l'épilogue, il s'agit du Rwanda.et il s'agit des Hutu et les Tutsi..Elle nous fait remarquablement bien passer les émotions.
Ce livre est un coup de coeur à lire absolument.

Je remercie beaucoup Netgalley et les éditions Talent Éditions pour ce livre coup de point !!!

#netgalleyfrance #avantlanuit
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"Avant la nuit" est une histoire africaine à la portée universelle qui rend hommage au travail des humanitaires et aux victimes du génocide des Tutsis en 1994, après l'assassinat du Président Rwandais dont l'avion a été abattu en vol.

Inspiré de faits réels, ce roman historique poignant relate le compte à rebours des cinq dernier mois qui ont précédé le dernier génocide du XXe siècle, l'une des pages les plus sombres de l'humanité.

Maria Malagardis, grand reporter au service international de Libération, a couvert le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994. Elle a déjà publié deux livres sur ce sujet : "Le jour d'après" (1996) aux éditions Somogy et "Sur la piste des tueurs rwandais" (2011) aux éditions Flammarion.

A la veille du tristement trentième anniversaire de ce malheureux génocide, je vous invite à découvrir ce récit Coup de poing.

Dans un petit pays d'Afrique, sur une colline isolée, six enfants sont retrouvés morts en novembre 1993.

Qui les a tués ? S'agit-il réellement des rebelles ? Pourquoi avoir commis un crime aussi monstrueux ? Deux enquêteurs de l'ONU, Ben Sainclair et Ousmane Diop, progressent dans un labyrinthe qui les mènera jusqu'à une vérité effroyable.

Pendant ce temps, un péril implacable se profile. Mois après mois, le danger s'intensifie, les menaces s'accumulent.

Les destins se croisent pendant cette montée des périls : Élise Verler, une journaliste en quête d'identité, un couple et leur petite fille confrontés à la haine, des diplomates désabusés ou compromis, des Casques bleus dépassés par les événements, un jeune rebelle en sursis, un officier inquiétant, un mystérieux Blanc qui semble agir dans l'ombre…

Juste avant la nuit pourtant, tout était encore possible...

Je remercie @Talentéditions et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce récit marquant très émouvant.

Entre reportage factuel bien documenté et romance historique, ce récit mêle fiction et réalité en mettant en lumière l'aveuglement général, les défaillances institutionnelles, les manipulations diverses, la corruption généralisée et le rôle des colons belges, puis du gouvernement français dans le génocide des Tutsis après l'attentat contre le Président Rwandais le 6 avril 1994.

Malgré quelques longueurs qui rendent la structure narrative un peu confuse (mais, peut-être est-ce l'effet recherché ?), j'ai bien aimé partager le quotidien et les errements des expatriés qui semblent complètement démunis, comme plongés dans le brouillard entre inertie bureaucratique et impuissance politique.

J'ai trouvé que les personnages étaient un peu trop nombreux, ce qui ne permet pas au lecteur de réellement fixer son attention et c'est vraiment déroutant car il a l'impression de papillonner de l'un à l'autre en permanence, sans s'attacher vraiment à eux.

J'aurai aussi aimé que l'intrigue avance plus rapidement car il n'y a que dans l'épilogue que l'autrice évoque l'attentat perpétré contre le Président Rwandais qui va tout remettre en question en ce qui concerne l'enquête sur le massacre des six enfants. Bémol aussi sur la couverture peu accrocheuse qui ne met pas vraiment le livre en valeur.
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● L'auteure, le livre (288 pages, 2024) :
Maria Malagardis est une journaliste qui a couvert l'Afrique pour plusieurs médias et notamment le conflit du Rwanda. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet.
Voici l'un d'eux, un roman : Avant la nuit.

● le contexte :
Evidemment, pas question de faire l'impasse sur le rappel du contexte de cette histoire.
Le Rwanda est le théâtre de conflits dits "ethniques" entre Tutsis et Hutus depuis des années, conflits attisés par les colons belges puis par le gouvernement français : pogroms meurtriers et exils forcés se succèdent depuis les années 50.
Le 6 avril 1994, l'avion du président rwandais est abattu en vol (un attentat jamais élucidé).
Dans le même temps, les troupes du FPR (Front patriotique Tutsi) marchent sur Kigali depuis l'Ouganda avec le soutien discret des britanniques tandis que la fameuse Radio des mille collines appelle au massacre des Tutsis. Dans leur grande sagesse, l'ONU, les belges et les français se désengagent.

● On aime un peu :
❤️ le plus intéressant reste sans nul doute l'image de ces casques bleus perdus au coeur d'un conflit qui les dépasse. Leur hiérarchie s'est désengagée depuis longtemps et le commandement ne sait que faire des quelques contingents qui ont été envoyés là-bas, n'attendant qu'un prétexte pour les rapatrier.
Pendant ces pages tristement instructives, le lecteur partage le quotidien de ces expatriés, entre inertie bureaucratique et impuissance politique, complètement démunis face au rouleau compresseur de l'Histoire post-coloniale.
😕 Mais le grincheux trouvera sans doute le récit un peu brouillon, avec une intrigue peu consistante qui ne sait pas trop sur quels personnages se fixer.
Un peu comme si la journaliste avait trop longtemps hésité entre reportage factuel et romance littéraire.
Mais on pourra aussi se dire que c'est pour mieux retranscrire l'ambiance confuse qui régnait au Rwanda à la veille du massacre.

● L'intrigue :
Maria Malagardis a choisi de nous immerger au Rwanda quelques jours avant que le massacre soit déclenché.
Voici donc la chronique d'un génocide annoncé.
Elle nous invite à suivre les errements de quelques personnages perdus à l'approche de la tempête : des journalistes et leurs "fixeurs", quelques africains de telle et telle ethnie, et (le plus intéressant) quelques casques bleus.
Tout commence avec la découverte de corps d'enfants massacrés ...
Pour celles et ceux qui aiment les dessous de l'Histoire.
Livre lu grâce à NetGalley et aux éditions Talents
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Avant le nuit est un roman sur les derniers mois avant le génocide des tutsie au Rwanda en 1994. le pays n'est nommé qu'à la fin mais ce n'est pas une révélation. On commence en Novembre, 5 mois avant l'assassinat du président, le livre ouvre sur un massacre d'enfants. Deux enquêteurs de l'ONU vont mener l'enquête ainsi qu'une journaliste.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce livre, elle est indéniablement fluide et agréable. Une pointe de suspense, juste ce qu'il faut pour que le livre soit un genre de thriller sur fond historique.
J'ai aimé la description des lieux, et de la vie tout simplement, le quotidien parfois lent des expatriés, les casques bleus semblent perdus dans ce contexte et manque de moyens, la montée lente du massacre que personne ne veut voir venir.
En revanche j'ai été un peu confuse sur le nombre de personnages et j'ai manqué un peu d'attache. On passe dans la vie de tout le monde, on s'attache un peu et on repart voir quelqu'un d'autre. Les ellipses passent par les yeux des personnages suivant. C'est parfois déroutant.
Mais la justesse des mots et l'écriture nous transportent dans un roman finalement qui se lit vite et dont on ne ressort pas indifférent.


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les enfants se trouvaient là, devant eux. Le regard fixe tourné vers le ciel tourmenté. Six petits corps éparpillés sur l’herbe, comme des jouets brisés. [...] Voilà deux jours qu’ils les recherchaient, cinq fillettes et un garçon.
[...] Les enfants n’appartiennent pas à l’ethnie des rebelles. Et ça, tu l’as deviné, j’imagine . Qu’est-ce que tu crois ? La guerre a cessé, mais peut-être qu’elle continue en réalité
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Sur le papier, le pays où il avait atterri venait de mettre un terme à trois ans de guerre. Les Casques bleus devaient assurer l’application des accords de paix et accompagner une nouvelle ère consacrant le partage du pouvoir. Avec l’opposition et les forces rebelles , qui campaient au nord du pays.
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C’était un monstrueux bain de sang qui se préparait, en marge des négociations pour les accords de paix. Il ne visait pas uniquement les rebelles, mais aussi leurs supposés « complices », et tous ceux qui appartenaient à l’ethnie minoritaire.
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[...] Les Français se cachaient derrière cet homme. Ils jouaient un rôle trouble dans cette période tendue. Le commandant de la force de l’ONU avait lui-même dénoncé ouvertement leur collusion avec l’armée locale.
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Malgré les alertes, l’inertie restait de mise. Après tout, des accords de paix, arrachés au régime en place , n’avaient-ils pas récemment été signés ?
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Vidéo de Maria Malagardis
En 2023, «Libération» fête ses 50 ans ! À l'occasion des Rencontres de Blois, le journal renoue avec son édition spéciale du «Libé des historien.nes» qui ouvre ses colonnes, le temps d'une journée, à celles et ceux qui font l'histoire pour raconter l'actualité. Cette actualité, cela fait 50 ans que «Libé» la suit, tantôt comme témoin, souvent comme acteur. Depuis sa création en 1973, «Libération» s'est toujours engagé : des homosexuels à Solidarno??, des luttes féministes au changement climatique, du temps de travail aux sans-papiers, de la peine de mort au non à le Pen... Avec cette rencontre, nous invitons les visiteurs à plonger dans l'histoire et dans l'avenir des combats qui font et ont fait avancer la société vers toujours plus de progrès, d'égalité et de solidarité en présence de Laurent Joffrin, ancien directeur de «Libération», Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction, Lionel Charrier, directeur de la photo, Sonya Faure et Maria Malagardis, journalistes. le débat sera modéré par Thibaut Sardier, chef adjoint au service « Idées ».
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